Selon Le Canard enchaîné, qui a examiné les comptes de l’officine 2F Conseil (FF, comme François Fillon), son unique salarié (et futur retraité) encaisse près de 18 000 euros de salaire par mois venant s’ajouter aux indemnités de député (5 357 euros, plus divers avantages, des prêts à taux zéro, et diverses prébendes, comme me l’avait détaillé feu Raymond Forni, comme vous l’explique René Dosière). Voilà de quoi se livrer à de savantes études sur le seuil de revenus des plus pauvres pour survivre. Dans une précédente édition, Le Canard enchaîné dévoilait les relais de François Fillon au sein du Medef (ex-CNPF, du fameux duo Denis Kessler-Ernest Seilllière baron de Wendel, dont l’ambition était ‘’de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance’’, soit la Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, la représentativité syndicale, les régimes de retraite, etc...).

Des conférences à la Sarkozy ?

Selon L’Obs’ et Le Canard, qui ont contacté l’équipe de campagne de François Fillon, l’activité principale de 2F Conseil consisterait à donner des conférences et diffuser ‘’des analyses de conjoncture et des notes portant sur l’état des relations internationales’’ (en particulier avec la nébuleuse des républiques ex-soviétiques alliées de la Russie de Vladimir Poutine ?). On se souviendra aussi du Premier ministre déclarant être aux commandes d’un État ‘’en situation de faillite’’. Ce qui ne l’empêchait pas de faire rénover son appartement de fonction à Matignon et de l’étendre à près de 310 m². Ou de faire prendre en compte par d’autres ministères ses frais de déplacements au montant d’un peu plus d’un million par an. Car si Monsieur Fillon a beaucoup œuvré pour que les TGV s’arrêtent à Sablé (Sarthe), tout près de son fief et domicile, c’est en Falcon ministériel qu’il commutait. Et puis, amateur de belles voitures, il se faisait offrir une Citroën C6 à 12 000 euros. Ancien Premier ministre, à ce titre, il a empoché plus de 86 000 euros. Bref, l’apôtre de l’austérité pour les autres s’y entend très bien pour se goinfrer à leurs dépens.

Un gouvernement de notables

Toujours dans Le Canard enchaîné, nous trouvons les pronostics pour l’équipe gouvernementale d’un François Fillon emportant et les présidentielles, et les législatives. Gérard Larcher deviendrait Premier ministre (et non Accoyer), Henri de Castries serait à l’économie, Bruno Retailleau obtiendrait Beauvau (l’Intérieur) et Bruno Le Maire le Quai d’Orsay. Ce n’est pas tout à fait, comme avec Donald Trump, une administration de milliardaires et de communicants, mais il s’agit de s’entourer de notables régionaux, dont peut-être Xavier Bertrand… Avec aussi, possiblement, un Éric Woerth, tellement présentable. Nous avons aussi Bernard Debré, Gérard Longuet (issu de l’extrême-droite), Hervé Novelli… Et puis, pour saupoudrer et donner des gages aux territoires, Valérie Boyer (Bouches-du-Rhône) qui rééquilibrerait un peu la configuration Grand Ouest-Nord-Picardie, comme, peut-être, Éric Ciotti (passé de Fillon à Sarkozy) et d'autres ministrables. Il est aussi question de Pierre Danon (Cybercâble, Numéricâble) et d’Alexandre Bompard (Fnac), d’autres. Et puis, pourquoi pas Christophe Beaupère ? Le candidat aux législatives de Saint-Barth’ et Saint-Martin. Profil idéal : ex-RPR, ex-FN (à Vitrolles), ex-UDI, et nouveau Filloniste ? Cela ferait un excellent ministre de l’Outre-mer, bien docile, et surtout bien avide… Au fait, un député de Paris trouvant le temps de donner des conférences, de rédiger des notes de synthèse, prouve fort bien que les fonctionnaires (mis à contribution pour fournir les éléments de langage ?) pourraient travailler davantage que 39, 40, 45 voire 48 heures. Pour le plus grand profit du service de l’État, et surtout de ses dirigeants. Bernard Accoyer