Les experts de la commission européenne ont reporté leur décision quant à la réautorisation du glyphosate, voici quelques réactions :
1) Celle de José BOVE sur son blog de Médiapart :
Pour une interdiction immédiate du glyphosate
24 oct. 2017 Par josé bové - Mediapart.fr
Lorsqu’il y a autant de preuves contre un produit, il est indécent d’accepter qu’il soit vendu cinq ans de plus. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’ai voté contre une résolution du Parlement.
Depuis des années, les preuves s’accumulent sur les effets nocifs du glyphosate pour la santé et l’environnement. Cet herbicide est utilisé massivement avec les OGM ou juste avant la récolte pour tuer les plantes afin qu’elles soient sèches lors du passage de la moissonneuse batteuse. Les tests menés par des associations montent que l’on retrouve des traces de ce poison dans les aliments et donc dans les urines et dans les cheveux d’à peu près tout le monde.
Les Monsanto Papers ont mis sur la place publique toutes les ignominies de Monsanto. Cette entreprise paye des études scientifiques qui soutiennent ses intérêts, fait pression sur les chercheurs indépendants, refuse d’être entendue par le Parlement européen, calomnie les Nations Unies.
Le Tribunal Monsanto, mis en place par des dizaines d’associations et qui s’est réuni les 15 et 16 octobre 2016, a conclu que : « si le crime d’écocide existait en droit international, alors les activités de Monsanto pourraient relever de cette infraction. »
Le glyphosate impose l’agriculture industrielle, contraignant les paysans à utiliser des pesticides alors que les alternatives techniques existent et qu’elles sont faciles à mettre en œuvre.
Lorsqu’il y a autant de preuves contre un produit, il est indécent d’accepter qu’il soit vendu cinq ans de plus. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’ai voté contre une résolution du Parlement qui permet d’utiliser le glyphosate jusqu’en 2022, car elle ne répond pas à l'exigence des 1,3 millions de citoyens qui ont signé l’initiative citoyenne demandant son interdiction, et qu'elle est bien en dessous de ce que réclame Nicolas Hulot, Ministre de l'environnement français.
Et le commentaire que j’ai ajouté :
26/10/2017 09:37 par joël Bellenfant
Bon c'est dit , c'est bien d'avoir voté contre, mais combien de députés européens l'ont fait ?
Par ailleurs à la lecture des commentaires je constate qu'il y a une vraie colère de la part des citoyens que nous sommes.
Dans tout ce qui est dit dans la presse écrite, parlée, télévisée, peu a été dit sur la pétition qui a recueilli 1,3 millions de voix contre cette nouvelle autorisation.
La plupart des personnes interrogées de ci de là sont contre ce pesticide et les pesticides en général. Mais la parole est souvent donnée (trop souvent) soit à des plumitifs qui ne sont pas sur le terrain, soit aux représentants de la FNSEA résolument pour l'utilisation de ce produit.
Il n'y a pas de produit de substitution, ni d'alternative disent-ils soutenus dans ce sens par le ministre de l'agriculture Stéphane TRAVERT qui relaie fidèlement les propos de ses maîtres.
La collusion entre le ministère de l'agriculture et la FNSEA n'a jamais été aussi grande et flagrante et il faut dénoncer tout cela, toute cette hypocrisie, qui n'a qu'un but empêcher à tout prix de changer de modèle agricole, afin de préserver les intérêts de l'agro-industrie, dont la FNSEA est partie prenante ayant le contrôle d'énormes mammouths agro industriels qu'elle ose encore appeler "coopératives".
Olivier de Schutter expliquait récemment dans un entretien qu'elles étaient trop grosses, mais bien évidemment, la preuve en est que certains paysans qui ne veulent plus participer à cette opération de suicide collectif, créent des petites structures coopératives qui marchent très bien, leur assurant enfin un revenu.
Les tergiversations au sein du gouvernement sont "croquignolesques" entre un ministre de l'agriculture inféodé FNSEA et un ministre de l'écologie Hulot d'une naïveté renversante, qui dans un premier temps, dit non, puis se rend à la manifestation de la FNSEA au rond point des Champs Elysées pour proposer 3 ans de renouvellement, puis qui déclarait hier encore qu'il continuait de proposer 3 ans, pour négocier 4 en Commission Européenne.
M'enfin il faut arrêter de prendre les citoyens pour des imbéciles, nombre de documents, d'expertises prouvent la dangerosité de ce produit (auquel il faut ajouter les adjuvants qui en multiplie l'efficacité par milliers dixit Gilles Eric Séralini). Il faut voir et revoir l'excellent documentaire sur le Tribunal Monsanto de Marie Monique Robin.
Qu'il ait été diffusé sur ARTE c'est une bonne chose, mais les chaînes publiques françaises auraient du être à la manœuvre, au lieu d'organiser de pseudos débats avec des journalistes peu enclins à promouvoir l'arrêt total de l'utilisation des pesticides et à défendre l'agriculture biologique qui est, et il faut le répéter haut et fort, l'alternative aux pesticides.
Quelques témoignages ont été publiée dans Ouest France montrant des expériences positives de changement radical de mode de production agricole.
Mais c'est trop peu, sur les chaînes publiques par exemple, on voit des journalistes, soutenir de manière insidieuse des initiatives de production locale, mais issues de l'agriculture productiviste sans le préciser, trompant ainsi grandement l'auditeur donc le consommateur.
Pourtant les agriculteurs bio se démènent pour parler de leur métier, ils communiquent, mais il faut que les consommateurs les aident à émerger plus vite.
Nous, consommateurs, avons une responsabilité énorme et un poids énorme, notre porte monnaie, afin de ne plus consommer de produits issus de l'agriculture productiviste, surtout transformés.
J'ai eu l'occasion de visionner mardi à Avranches le documentaire "Hold up sur la Banane" où l'on voit entre autres les pratiques de Del Monté, l'un des plus gros producteurs de bananes de la planète, installé principalement au Costa Rica (pays soi disant éco responsable) où cette société traite abondamment au glyphosate.
Donc consommez braves gens des bananes exclusivement issues de l'agriculture biologique.
Il faut aussi interroger les députés LREM de votre circonscription, je l'ai fait, et j'ai constaté le changement de ses déclarations, mais qui sont malheureusement un brin suivistes et timides, surtout quant il prétend que les alternatives aux pesticides restent à inventer.
Alors oui il faut se battre contre toutes ces saloperies chimiques de synthèse, déferler dans les centres de ventes et étiqueter.
Je suis désolé pour tous les politiques mais vous n'avez pas le choix entre la mort différée ou immédiate, l'autorisation d'exploitation du glyphosate ne se négocie pas il faut l'INTERDIRE point barre.
2) Celle de Monsieur Bertrand Sorre, député de la Manche :
Je lui ai adressé plusieurs courriels, avant le non vote de mercredi, et ce dernier bien que n’ayant pas signé l’appel de 54 de ses collègues d’en Marche, a rejoint leur appel en demandant l’interdiction dans les plus brefs délais.
Or ce matin dans Ouest France page Granville il déclare ce qui suit : « il faut sortir de l’utilisation du glyphosate dans un délai de trois ans maximum »
Et il ajoute que pendant cette période : « nos agriculteurs doivent être accompagnés vers d’autres pratiques qui restent en grande partie à inventer ».
D’abord on remarquera le suivisme du député, mais qui a le mérite de suivre au moins la position du ministre Hulot, bien que ce dernier lui envisage de négocier 4 ans.
Je voudrais simplement leur faire remarquer que s’agissant de ré autoriser ou pas, donc PAS, il n’y a pas lieu à négociation, donc la meilleure décision est NON.
Par ailleurs quand le député demande que « nos » (enfin les siens) agriculteurs soient accompagnés bers d’autres pratiques qui restent en grande partie à inventer, cela pose réflexion et perplexité.
Bien sûr qu’elles existent les autres solutions, que beaucoup d’exploitations en agriculture biologique existent dans sa circonscription. Que nombre d’agriculteurs en conventionnel se sont déjà engagés dans une démarche agro environnementale, réduisant drastiquement l’usage des pesticides vers l’objectif O pesticides.
Qu’en conséquence à l’inverse de son ex homologue Stéphane TRAVERT, devenu ministre de l’agriculture, inféodé à la FNSEA, il n’y pas lieu de rechercher des produits de substitution.
Que les pressions du syndicat majoritaire la FNSEA, qui ne peut méconnaître l’existence de l’association Phyto victimes qui regroupe 350 cas en France, sont indécentes et elle devrait la mettre un peu en veilleuse par respect pour leurs collègues atteints, pour la santé des consommateurs, et pour la biodiversité en général.
Il faut saluer les travaux du Tribunal citoyen contre Monsanto, composé de juges professionnels, pourquoi pas, envisagé un même tribunal citoyen contre la FNSEA.
Joël BELLENFANT