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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 14:31

photo Jpr/phototheque.org

 
Accueil | Par Loïc Le Clerc | 19 juillet 2019
Violences policières : un mort par mois, en silence

Trois ans qu’Adama Traoré est mort. Trois ans que ses proches demandent la justice, la vérité. Samedi 20 juillet, une troisième marche est organisée à Beaumont-sur-Oise, à 14h30 au départ de la gare de Persan-Beaumont. Dans notre trimestriel du printemps 2017, nous avions publié l’article qui suit. D’une terrible actualité.

5 novembre 2016, Paris. Plusieurs centaines de personnes marchent, au départ de la place du Châtelet, laissant ainsi le Palais de Justice dans leur dos pour aller vers la place de la République. Tout un symbole. Des Noirs, des Arabes, des Blancs. Deux mondes cohabitent pour la mémoire d’Adama Traoré. Les uns protestent contre un racisme assassin, une justice sourde et muette. Les autres, antifascistes, témoignent de leur opposition face à un « État policier ». Ils n’ont pas les mêmes codes, mais ce jour-là, un même élan les pousse. Boulevard Saint-Martin, le cortège s’arrête. De longues minutes à égrener au porte-voix les très nombreux noms de ceux qui sont morts sous les coups de la police. Entre chaque nom, la foule scande : « On n’oublie pas, on ne pardonne pas ». L’écho laisse place au silence. Zyed, Bouna, Malik Oussekine, Rémi Fraisse, Adama Traoré, mais aussi des dizaines d’inconnus. La liste n’en finit plus. Et pour cause, en France, on estime les victimes des « gardiens de la paix » entre huit et quinze morts par an.

Données cachées

Si l’on ne dispose que des données de quelques médias, associations ou collectifs, de Basta ! à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) en passant par Urgence notre police assassine, c’est que le ministère de l’Intérieur refuse de fournir des chiffres officiels. Pour Aline Daillère, responsable des programmes France à l’ACAT, la situation est très claire : « Si l’Intérieur ne publie pas ces chiffres, c’est par manque de volonté politique. Ces chiffres existent, mais on nous dit qu’on ne les a pas, ce qui paraît invraisemblable ». Le secrétaire général de la CGT-Police Alexandre Langlois [1] confirme : « L’Intérieur ne communique sur rien. On n’arrive même pas à savoir le nombre de suicides dans la police ». Alors, ce qu’Aline Daillère craint par-dessus tout, c’est que sans données officielles, « les gens n’y croient pas. Et comme les médias n’en parlent pas, ça n’existe pas ».

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