Les députés de la Manche (voir article d’Ouest France du 26/27 octobre 2019) Sorre, Krimi, Travers et Gosselin, se félicitent que lors de l’examen de la loi de finances pour 2020, le gouvernement ait supprimé la baisse du budget alloué aux chambres d’agriculture, afin (sic) que celles ci puissent continuer leur modernisation, et (re sic) puissent bénéficier d’une stabilité financière en adéquation avec les projets portés.
D’emblée il est bon de re préciser que la chambre d’agriculture de la Manche est phagocytée ( comme beaucoup trop d’autres) par la FDSEA antenne départementale de la FNSEA, qui pèse de tout son poids dans les commissions y compris et dénonçant des chartes paysages établies en commun dont elle a pourri les réunions de préparation.
Son diktat allant même jusqu’à demander l’exclusion des associations environnementales de ces réunions, un comble, ce qui donne une idée de la façon dont la chambre d’agriculture conçoit la démocratie participative !
Bigre, mais de quels projets est-il question ? Rien aucune information, mais on aimerait savoir, car au vu de ce que l’on sait concernant le département de la Manche, c’est plutôt la continuité du modèle productiviste dont on constate de visu chaque jour les effets néfastes sur le bocage et les prairies qui disparaissent au profit de la culture de maïs pour nourrir des bovins en stabulation courte plutôt qu’au pré.
D’ailleurs c’est curieux d’entendre et de voir su France 3 Normandie depuis lundi un reportage consacré à la commune de Marchésieux dans le marais du Cotentin, qui compte entre autre un agriculteur de poids le président de la Chambre d’Agriculture M. Ferey auquel le micro est tendu pour déclarer entre autres :
- que l’on est arrivé au bout du système. Là c’est un scoop car cela fait des années qu’on vous le dit ainsi que les paysans de la Confédération Paysanne.
- Qu’il tenterait bien une conversion en bio, mais qu’il a la trouille (sic) mais la trouille de quoi : d’être désavoué par ses adhérents ou/et de devoir se mettre au travail.
- D’expliquer en paraphrasant André Pochon, l’un des fondateurs du CEDAPA et de l’agriculture durable, donc de l’élevage des bovins au pré (herbe, trèfle, graminées) ayant renoncé il y a longtemps au tout maïs : « la vache c’est barre de coupe à l’avant et épandeur de fumier à l’arrière ».
En conséquence le président Ferrey se serait il convertit à ce modèle agricole, économe en énergies fossiles et en production de CO2, que nenni, mais il n’hésite pas à montrer son linéaire récent de haies (bien maigre toutefois) constatant qu’avec les arbres à fruit le retour des oiseaux s’opérait.
Eh bien je vous le dis tout net on est sauvé, le président va quitter la FDSEA et rejoindre la Conf en lui confiant bien sûr pour la survie de tous les paysans mais aussi des consommateurs les clés de la Chambre d’Agriculture.
Mais raison gardons nos députés sont aux antipodes de cette réflexion et manifestent une nouvelle fois leur soutien à l’agriculture productiviste prônée et imposée par la FNSEA.
Enfin dans la même édition du journal la parole est donnée notamment aux jeunes agriculteurs (anti chambre de la FDSEA) à propos de l’étiquetage et de la provenance des produits dans les grandes surfaces et ailleurs, en osant déclarer que des informations soient données aux consommateurs. Mais ils ne manquent pas de toupet mais qui (entre autres) s’est opposé lors du vote de la loi EGALIM (EGALITÉ ALIMENTATION) à l’étiquetage des produits contenants des pesticides, à l’interdiction du glyphosate, et j’en passe. D’ailleurs ils déclarent dans l’article : « que les consommateurs s’orientent de plus en plus vers le manger local, le manger français » Oui absolument d’accord, mais bio ou cultivé dans pesticides et de saison !
Lors de l’élaboration d’une démarche d’approvisionnement local la communauté de communes de Granville Terre et Mer, n’a courageusement pas voulu faire le choix primordial du bio, ne voulant pas opposer deux modèles de production agricole, ce sont les propos de Monsieur MESNAGE.
On se fiche éperdument du consommateur, mais on sent la pression de l’agriculture productiviste développée par la chambre d’Agriculture.
Monsieur SORRE vous êtes toujours conseiller municipal de SAINT PAIR SUR MER, elle même membre de GTM, député de la Manche et accessoirement porte parole du modèle agricole (malheureusement) dominant.
Joël Bellenfant
commenter cet article …