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McKinsey, sur son site officiel(1) ne se cache pas de vouloir « aider » les États à « relever » les défis dans des domaines aussi divers que la défense ou la sécurité publique dans le monde entier. Cette aide pourrait paraître d’autant plus alléchante pour les tenants du dogme de la baisse des dépenses publiques que McKinsey affirme être en mesure de proposer des stratégies idoines tout en réduisant les dépenses(2).
Sous une apparence de stricte neutralité, ce cabinet promet d’améliorer l’efficacité des ministères de la Défense, des forces de police, des ministères de la Justice, du système pénitentiaire. Le langage utilisé par ce cabinet révèle bien la philosophie de son action : tous ces secteurs régaliens qui devraient être le domaine réservé des services de l’État ou des services publics sont considérés comme des marchés et les États comme des clients, les fonctionnaires qui travaillent dans ces secteurs comme du « capital humain ». Les processus administratifs, selon eux, doivent être transformés pour s’adapter au new management(3) capitaliste qui ne correspond pas à la culture de service public qui vise, en priorité, la recherche de l’intérêt général. Le prétexte invoqué paraît anodin et semble relever du « bon sens » : mieux tirer parti de la technologie, favoriser la collaboration entre les services et transformer leur organisation. C’est oublier vite que toute organisation, toute technique ou technologie sous-tend une vision de la société. Celle de McKinsey est en phase avec la mise sous le boisseau du marché libre et concurrentiel de tous les services d’intérêt général qui représentent une manne financière des plus conséquentes pour la finance qui lorgne sur les profits juteux espérés par leur privatisation.