Propos nazis, homophobes, racistes : à chaque élection, des dizaines de candidats du RN s’illustrent par leurs saillies. Tout sauf un hasard, tant ce parti est historiquement représentatif de ce que l’extrême droite française a de plus rance, et ce malgré la dédiabolisation.
Quel est le point commun entre Pierre Bousquet, fondateur du Front national en 1972 et ancien Waffen SS, et Ludivine Daoudi, candidate dans le Calvados du même parti d’extrême droite, rebaptisé Rassemblement national (RN), en 2024 ? Un goût prononcé pour les nazis. Ce 2 juillet, celle qui s’était qualifiée pour le second tour a été débranchée par le RN pour une photo issue de son compte Facebook où on la voit, sourire béat, affublée d’une casquette d’officier de la Luftwaffe arborant une croix gammée.
Anecdotique ? Pas vraiment. À plusieurs décennies d’écart, la continuité est totale à l’extrême droite malgré l’entreprise de ripolinage de Marine Le Pen depuis 2011. Car Pierre Bousquet est l’homme qui a déposé les statuts en préfecture du Front national aux côtés de Jean-Marie Le Pen. Le sujet est largement documenté : le RN est l’héritier direct du regroupement, en 1972, de toutes les chapelles de l’extrême droite française, de celle de Maurras à celle de la collaboration pétainiste en passant par celle de l’Algérie française.
Cette dernière structure encore le parti avec la référence à l’Organisation de l’armée secrète (OAS), organisation terroriste opposée à la décolonisation dont se réclament encore nombre de membres du RN. À commencer par le député sortant – quasiment réélu – des Bouches-du-Rhône, José Gonzalez, membre du FN depuis 1978, qui avait choqué lors de son discours d’ouverture de la mandature en 2022 en sa qualité de doyen des députés. Il avait parlé de l’Algérie comme de la « France d’ailleurs », avant de nier les crimes de la colonisation sitôt son discours terminé.
Des déclarations racistes et antisémites
À chaque élection, les révélations se succèdent sur le florilège de candidats RN aux sympathies pétainistes ou nazies, aux propos antisémites, racistes et homophobes. Lors de cette élection, une petite centaine de candidats ou suppléants sont concernés.
À Paris, c’est la candidate dans la 10e circonscription, Agnès Pageard, qui exhorte : « Relisez Coston et Ratier ! », essayistes antisémites, en référence à des personnalités françaises juives. En Meurthe-et-Moselle, c’est le candidat Louis-Joseph Pécher, investi sous l’étiquette LR/RN, qui s’est distingué sur un compte Twitter anonyme dont il a reconnu être l’instigateur. « Juif qui parle, bouche qui ment », a-t-il publié en réponse à un message de Julien Dray.