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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Les pollueurs ne sont toujours pas les payeurs !

Publié le 21 Août 2011 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Vu sur le Web

1 milliard d'euros ... C'est le montant d'aides publiques versées depuis 1994 pour la réduction du taux de nitrates dans les rivières bretonnes ...

500 000 euros ... C'est ce que coûte en moyenne le ramassage des algues vertes chaque année. Le poids du lobby FNSEA – qui ose parler de «perte de 'contrôle sanitaire' si l'on passe tous au bio» ... 'Contrôle sanitaire" ? Evidemment, eu égard aux souillures hautement toxiques sur la côte bretonne, à la Chambre de l'Agriculture ils n'ont pas peur du ridicule (Cf. photo ci-dessous) ...

L'immobilisme de l'état français qui, en plus, envisage l'assouplissement des réglementations d'épandage avec augmentations, selon certains, des risques de fuites d'azote de 25 %. Une mesure en contradiction avec les objectifs du plan "algues vertes", dont le budget s'élève à 134 millions d'euros ... 

Subventionnée ainsi par les contribuables, l'intensification des pratiques agricoles en France a de longues années d'avenir devant elle ...

Le Point.fr - Publié le 13/08/2011 à 11:18 - Modifié le 13/08/2011 à 11:33 http://www.lepoint.fr/societe/les-algues-vertes-envahissent-les-plages-du-debarquement-13-08-2011-1362424_23.php

Les algues vertes envahissent les plages du Débarquement

Des élus du Calvados s'inquiètent du phénomène, qui s'amplifie avec les années.

algues

Si elles sont moins touchées que les bretonnes (photo), les plages normandes voient s'amplifier, ces dernières années, le phénomène des algues vertes. © Damien Meyer / AFP

 


La station balnéaire de Grandcamp-Maisy, entre Utah et Omaha Beach (Calvados), hauts lieux de mémoire du Débarquement, fait face à des marées vertes qui inquiètent sérieusement les élus locaux. "Nous avons déjà ramassé 4 880 tonnes d'algues (à 50 %/60 % vertes). On dépasse déjà la collecte 2010. On a eu cet été jusqu'à 80 cm d'épaisseur. En septembre, on avait eu jusqu'à un mètre", explique Serge Bigot, maire de la commune.

Avec ses 2 000 m3 d'algues vertes ramassées en 2010, Grandcamp est encore loin des 15 000 m3 ramassés à Saint-Michel-en-Grève, commune bretonne qui a collecté le plus d'algues en 2010, selon le Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva), qui suit le phénomène au niveau national depuis la Bretagne. En outre, en Basse-Normandie, ce qui est ramassé est un mélange en général à 50/50 d'algues vertes et d'autres algues, alors qu'en Bretagne ce ne sont quasiment que des algues vertes. Et les longues plages du Débarquement sont plus propices au ramassage que les criques bretonnes, ce qui rend le problème moins aigu. Mais la région n'est pas à l'abri du risque d'émission de gaz toxique, estime le Ceva.

Impact sur le tourisme

Le conseiller général UMP et président de la communauté de commune de Isigny-Grandcamp, Louis Lelong, est d'ailleurs "préoccupé" par le financement du ramassage et les conséquences possibles du phénomène sur l'activité touristique et ostréicole. "Pour la deuxième année consécutive, nous avons une aide exceptionnelle du conseil général qui nous permet de ramasser les algues avant qu'elles ne soient dangereuses. Mais si nous n'avons plus d'aide...", s'inquiète l'élu, qui a vu des algues vertes apparaître sur les plages environnantes.

Selon les élus, le phénomène des algues vertes s'est amplifié ces dernières années. "Il y a deux, trois ans, un hôtel sur la plage de Grandcamp a vu fuir ses clients. Les algues deviennent très vite nauséabondes. Le troisième jour, si on ne ramasse pas, c'est insupportable", explique le conseiller général. Il cherche à financer une étude de l'université pour examiner les causes de ce phénomène.

Grandcamp est en bordure de la baie des Veys, plutôt fermée, avec des cultures intensives et des particuliers ici comme ailleurs pas toujours rigoureux dans la gestion de leurs égouts. Le canton accueille des étables de quelque 100 unités mais n'a pas de production porcine significative, selon Louis Lelong. Pour l'agence de l'eau Seine-Normandie, Grandcamp est "un point singulier" dans une région d'élevage plutôt extensif qui ne connaît que "quelques pics" d'algues vertes mais "pas de phénomène permanent". Selon le Ceva, la surface couverte par les algues vertes dans le Calvados était de 76 hectares en 2010 (167 en 2009), contre 675 dans les Côtes-d'Armor, 27 en Loire-Atlantique, 71 en Vendée.

Le Monde > Samedi 20 Août 2011 > L'Oeil du Monde


Le modèle agricole breton à l'épreuve des algues vertes La mort de 36 sangliers, en juillet dans les Côtes-d'Armor, a rappelé le danger des algues vertes. Et relancé la polémique sur le rôle de l'élevage intensif dans leur prolifération

 

Après tous les efforts qu'on a faits pour réduire nos rejets d'azote, c'est vraiment insupportable d'être conspué par tout le monde. " D'un geste de la main, Didier Lucas, éleveur de porcs près de Saint-Brieuc et président de la FDSEA (le syndicat agricole majoritaire) des Côtes-d'Armor, désigne dans sa cour deux bassins de 1 000 m3. Ils contiennent du lisier, un mélange liquide de déjections de cochons utilisé comme engrais. Ces fosses lui permettent de le stocker pendant l'hiver, quand la capacité d'absorption des sols est limitée. " J'ai même un appareil qui permet de mesurer précisément la quantité d'azote dans mon lisier. Il faut arrêter de croire qu'on fait n'importe quoi ! ", explique-t-il.

 

Dans les Côtes-d'Armor, les agriculteurs sont à cran. Depuis la mort de 36 sangliers en juillet dans l'estuaire du Gouessant, la polémique sur les algues vertes a repris de plus belle. Les dernières analyses sur la mort des porcs sauvages semblent confirmer la responsabilité de l'hydrogène sulfuré, un gaz toxique dégagé par la putréfaction des algues vertes.

 

Révélé au grand public en 2009, après la mort d'un cheval et d'un convoyeur qui venait de transporter des algues, le phénomène des marées vertes en Bretagne n'est pas nouveau. Le premier signalement remonte à 1971. " Chaque année, en moyenne 640 hectares de surface sont recouverts de ces algues ", explique Patrick Dion, du Centre d'études et de valorisation des algues. En décomposition sur les plages, elles dégagent une odeur d'oeuf pourri et nuisent gravement à l'image de la Bretagne et à son économie touristique.

 

La responsabilité des nitrates d'origine agricole n'est plus à démontrer. Depuis 1988, les différents travaux des scientifiques montrent que les algues se nourrissent des nitrates présents dans les rivières de Bretagne. Selon l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) Le taux moyen de nitrates dans l'eau s'élève à 30 mg/l, alors que la quantité naturelle de nitrates dans une rivière est estimée à 2 ou 3 mg/l. Ces nitrates proviennent à 90 % des engrais utilisés par les agriculteurs. Ils sont le produit d'un modèle agricole intensif mis en place dans les années 1960, qui a transformé la petite agriculture bretonne de l'après-guerre en une agriculture productiviste, industrielle, et intégrée à la mondialisation.

 

Sur seulement 6 % de la surface agricole nationale, la Bretagne produit 60 % des porcs français, 40 % des oeufs, 21 % du lait, 80 % des choux-fleurs. Elle exporte ses produits dans toute l'Union européenne mais aussi jusqu'en Russie ou en Chine. Mais les gains de productivité n'ont pas profité aux agriculteurs. Soumis à la concurrence des pays émergents et aux fluctuations des cours des matières premières, ils sont de moins en moins nombreux chaque année. Leur nombre a été divisé par cinq depuis 1970. Avec un revenu moyen inférieur à 12 000 euros par an, ils sont parmi les agriculteurs les plus pauvres de France et reçoivent chaque année 600 millions d'euros d'aides de l'Union européenne.

 

L'environnement, lui, souffre de cette hyperproduction. Les 14 millions de porcs, 2 millions de bovins et 300 millions de volailles produisent des déjections qui dépassent largement les capacités naturelles d'absorption des sols. Selon l'Ifremer, pour maîtriser le phénomène des algues vertes, il faudrait ramener le taux de nitrates dans les rivières bretonnes en dessous de 10 mg/l. Pierre Aurousseau, professeur d'agronomie à -l'Agrocampus-Ouest, va plus loin et estime qu'il faudrait " diminuer l'usage des engrais minéraux de 35 % et réduire la taille du cheptel de 15 % " pour supprimer l'excédent d'azote en Bretagne.

 

Voté en 2010, le plan de lutte contre les algues vertes se donne pour objectif de " changer les pratiques agricoles " pour tendre vers l'objectif de 10 mg/l de nitrates dans les rivières. Son volet préventif repose sur la mise en oeuvre de contrats de territoire à très basses fuites d'azote dans les huit baies les plus affectées par les algues vertes. Il prévoit par exemple de convertir des champs de maïs en prairies ou de récréer des bocages capables de filtrer naturellement l'azote.

 

Selon le président du conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian (PS), " ces huit baies doivent devenir des laboratoires à ciel ouvert de ce que va devenir l'agriculture bretonne ". Et d'ajouter : " Il faut avancer vers plus de valeur ajoutée, plus de bio, plus de proximité. " A ce jour, un seul contrat, celui de la baie de Lannion, a été dûment ratifié par tous les acteurs. " Nous sommes en retard, reconnaît Thierry Burlot, chargé de ce dossier au conseil régional. Dans certains territoires nous avons beaucoup de difficultés à négocier avec les organisations agricoles. "

 

De plus, les associations comme Eau et rivières de Bretagne estiment que le plan ne va pas assez loin. " Pour le contrat de la baie de Saint-Brieuc, qui doit être ratifié en septembre, seules 20 % des terres agricoles sont concernées par le projet, principalement des zones humides et des zones à fort risque de lessivage. C'est insuffisant ", regrette Jean-Paul Guyomarc'h, l'un des porte-parole de l'association.

 

Les industries agroalimentaires, qui réalisent en Bretagne un chiffre d'affaires annuel de 18 milliards d'euros, n'ont pas vraiment intérêt à diminuer l'usage des engrais. De leur côté, les organisations agricoles estiment avoir déjà fait beaucoup d'efforts pour réduire les fuites d'azote. " L'objectif de 10 mg/l est inatteignable, considère le président de la chambre d'agriculture des Côtes-d'Armor, Olivier Allain. Soyons clairs, nous ne changerons pas notre façon de produire de la viande parce que, dans le monde entier, les agriculteurs produisent de la même façon. Face à la concurrence, notre seul avenir est de gagner en compétitivité et d'évoluer vers une agriculture écologiquement intensive. "

En cas de baisse de la production, certains agitent le spectre de la hausse des prix. " Si on passe tous au bio, les prix vont augmenter, et on importera de la viande pas chère d'Inde ou de Chine où il n'y aura plus aucun contrôle sanitaire ", prévient Sébastien Giraudeau directeur de la FDSEA dans les Côtes-d'Armor.

Des arguments battus en brèche par les membres du Réseau agriculture durable (RAD), comme René Louail, agriculteur et conseiller régional Europe Ecologie-Les Verts, qui considère qu'une agriculture de qualité est possible si " l'Union européenne la protège par un système douanier ".

En attendant, si les mesures de diminution de fuites d'azote ne sont pas appliquées, le plan " algues vertes " prévoit que le préfet pourra les rendre obligatoires au bout de trois ans. Cette disposition laisse sceptiques les associations, alors même que l'Etat prépare un projet de décret controversé. Celui-ci assouplirait les réglementations d'épandage et augmenterait, selon certains, les risques de fuites d'azote de 25 %. Une mesure en contradiction avec les objectifs du plan " algues vertes ", dont le budget s'élève à 134 millions d'euros.

Céline Blampain

1 milliard d'euros C'est le montant d'aides publiques versées depuis 1994 pour la réduction du taux de nitrates dans les rivières bretonnes.

500 000 euros C'est ce que coûte en moyenne le ramassage des algues vertes chaque année.

37 500 70 % C'est la part des exploitations bretonnes spécialisées dans l'élevage.

 

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Puerta del sol : après les indignés, les résignés !

Publié le 19 Août 2011 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Vu sur le Web

JMJ. Nouvelle manifestation anti-pape dispersée à Madrid

Publié le 19-08-11 à 07:24    Modifié à 07:44     par Le Nouvel Observateur avec AFP

La police a mis fin à coups de matraque au rassemblement organisé Puerta del Sol par les laïcs hostiles à une visite financée par de l'argent public. 

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La police avait auparavant bouclé la place pour empêcher des incidents entre manifestants hostiles à la visite du pape Benoît XVI, arrivé jeudi à Madrid, et jeunes pèlerins catholiques.

Mercredi soir, manifestants du camp laïc et pèlerins des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) s'étaient fait face sur cette place, lieu symbolique des manifestations ces derniers mois du mouvement des "indignés".

La soirée avait dégénéré en incidents entre policiers et manifestants anti-pape, qui avaient fait onze blessés.

"Nous sommes désarmés, nous ne faisons rien"

Jeudi, environ 150 manifestants se sont à nouveau rassemblés à la Puerta del Sol. Une centaine de policiers et une vingtaine de fourgons ont été déployés autour de la place, tenant ainsi à distance les groupes de pèlerins.

Après avoir demandé aux manifestants de se disperser et alors que ceux-ci s'éloignaient dans une rue voisine, les policiers, casqués, ont chargé à coups de matraque, frappant dans les jambes certains manifestants dont quelques-uns sont tombés à terre.
"Ils m'ont frappé à cinq ou six reprises. Nous sommes désarmés, nous ne faisons rien. J'ai réussi à me couvrir la tête, sinon j'aurais la tête ouverte", a raconté Bruno, un manifestant de 30 ans, le coude en sang.

"Ils m'ont poussée et je me suis cachée. Les gens sont partis en courant, ils les frappaient", témoigne Ines Monroy Perez, une gardienne de musée de 58 ans, qui dit "s'identifier" avec le mouvement des "indignés".

"Ton sac à dos, c'est moi qui l'ai payé!"

Peu avant, à la fin de la cérémonie de bienvenue du pape sur la place de Cibeles, à quelques centaines de mètres de là, les organisateurs avaient lancé un appel aux manifestants à "ne pas aller à Sol", pour éviter que ne se reproduisent les incidents de la veille.

Quelques groupes de pèlerins s'étaient malgré tout retrouvés dans les rues proches de la place aux accès bouclés, où les deux stations du train régional et du métro étaient fermées.

"Honte", "hypocrites", "nous sommes la jeunesse du pape", criaient certains d'entre eux, par-dessus les cordons de police, à l'adresse des manifestants qui répondaient: "ton sac à dos, c'est moi qui l'ai payé!", en référence au sac du pèlerin attribué à chacun des quelques 450.000 inscrits aux JMJ.

"Visite payée avec nos impôts"

Parmi les manifestants figuraient des pro-laïcité mais également des "indignés", le mouvement né à la mi-mai de la crise et du chômage, ou encore des défenseurs de la cause homosexuelle.

"Toute cette visite a été payée avec nos impôts, alors qu'il y a cinq millions de personnes au chômage, une crise énorme et qu'ils font des coupes claires dans les dépenses de sociales et de santé", a dénoncé David, un employé de banque de 42 ans.
"Cette visite aurait dû se faire dans un stade de football, où ils auraient payé leur place", ajoute-t-il.

Mais, assure Luis, 27 ans, "c'est un mouvement pacifique. Ceux qui sont violents sont ceux qui ont envoyé réprimer hier" les manifestants.

Les manifestants anti-pape se sont donné rendez-vous vendredi à 20h à la Puerta del Sol, pour un nouveau rassemblement de protestation.

Le Nouvel Observateur - AFP

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Citoyenneté, liberté, psychiatrie : déclaration d’entrée en résistance

Publié le 18 Août 2011 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Résistance

 


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Publie le 5 août 2011, par la Fédération pour une alternative sociale et écologique

Collectif : « Mais c’est un Homme »

Déclaration du 1er août 2011

La loi du 5 juillet 2011 relative «  aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et ses décrets d’application entrent en vigueur. Le mouvement fort de lutte contre cette loi peut et doit se poursuivre après sa promulgation.

Cette loi, -dans la même veine que celles sur les étrangers, l’immigration, la récidive, la rétention de sûreté, la justice des mineurs, la sécurité intérieure, etc.- participe des atteintes considérables portées aux libertés et aux droits sociaux.

Elle organise la surveillance sociale des vulnérables et précaires stigmatisés en « classes dangereuses ». A l’exemple du fichage généralisé de tout fauteur de trouble et mauvais élève potentiel, elle ouvre même un « casier psychiatrique » des « malades mentaux », sans véritable « droit à l’oubli ».

Cette loi est fondamentalement inacceptable car elle impose la contrainte et le contrôle social comme organisation du soin en psychiatrie, de l’hôpital au domicile, sous la nouvelle appellation aberrante de soins sans consentement.

La position soignante dans sa qualité relationnelle y est dégradée en « expertise de dangerosité », ce qui aggrave la situation actuelle faite de souffrance psychique et de désillusions dans de nombreuses équipes, avec pour résultat d’amplifier les errements de sens du soin à domicile.

L’« entrée » en observation et soin se fera désormais par une garde à vue psychiatrique de 72 heures, sans même les garanties arrachées récemment dans le cas de la garde à vue policière.

La psychiatrie contemporaine a remis en cause significativement le grand renfermement. Les luttes organisées par les professionnels, les usagers, les militants des droits de l’homme ont obtenu le développement des droits et mis en cause la légitimité de l’enfermement et du statut d’exception du « fou ».

Nous n’acceptons pas que la psychiatrie et la santé mentale soient embrigadées comme faisant partie des polices de la société. Nous récusons la politique de la peur.

Faisant fi de tout débat sur l’obligation de soin et le droit au refus de traitement, le pouvoir impose des dits «  soins sans consentement   » jusqu’au domicile : assignation à résidence, programme de soins imposé et appelé à fonctionner sur le mode du chantage ou du marchandage, traitements médicamenteux contraints y compris à domicile, géolocalisation, etc. Nous dénonçons l’hypocrisie du législateur et la duperie de la loi : un véritable soin psychique ne peut se concevoir sans le consentement.

A cette orientation répulsive donnée au soin psychiatrique s’adjoignent les effets et conséquences de la logique entrepreneuriale à l’œuvre à l’hôpital et dans le système de santé en général ; plus généralement de la casse du service public. Nous refusons le type de moyens supplémentaires attribués après le discours d’Antony de décembre 2008 pour « sécuriser ».

Nous -usagers, familles, soignants, travailleurs sociaux, magistrats, élus, citoyens- exigeons une orientation et des moyens qui relancent la psychiatrie de secteur, assurent et pérennisent les pratiques fondées sur l’éthique de la complexité, du prendre soin, de l’accueil, de l’hospitalité, du rôle des tiers sociaux et familiaux, de l’accompagnement, d’une réelle réhabilitation, et du droit.

Pour en former contours et contenus, nous sommes favorables à un débat national dont l’objet soit :

  l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011. l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011. La nécessité d’une loi qui en finisse avec l’exception psychiatrique et qui relève du soin psychique bien conçu articulé au droit commun : c’est-à-dire de l’autorisation et du contrôle du juge civil.

  la mise en chantier d’une loi programmatique pour une psychiatrie démocratique dont l’objet et l’éthique sont proposés dans notre manifeste initial, qui soit à l’opposé des gouvernances de mise au pas gestionnaire dont sont représentatifs les plans de santé mentale actuels et annoncés.

Il nous faut débattre, mais il nous faut également agir. Nous ne devons respecter les lois que si elles mêmes respectent le droit, en l’occurrence les libertés individuelles et l’intimité de la vie privée. La loi, qui dans la tradition est libératrice, est désormais un instrument du contrôle social. Elle formate, arrêtés et certificats à l’appui.

La tradition de désobéissance civile, c’est depuis 1789 de s’opposer aux lois, mais c’est aussi désormais de combattre la loi par le droit. L’application servile de la loi ne créerait pas seulement l’injustice ou l’aberration psychiatrique ; elle créerait l’illégalité.

La loi est celle d’une majorité conjoncturelle, mais le droit, construit dans le temps, est l’œuvre de tous. Où allons nous ? Vers ce qui n’est pas écrit, et seule la radicalité de l’analyse permet de s’extirper des modèles bien-pensants, déjà prêts à nous ensevelir. Dans l’immédiat et à cette date du Premier août qui marque l’entrée en vigueur de la loi, nous proposons un plan d’action et de résistance éthique  : 
  le refus des psychiatres et des soignants, dans la mesure du possible, de mettre en place des mesures de contrainte. Et notamment, le refus des collectifs soignants de tout programme de « soin contraints » à domicile contraires à la déontologie et aux droits fondamentaux. De même, il faut opposer un refus de tout avis médical sans avoir pu examiner le patient. 
  la saisie systématique du juge des libertés et de la détention, le patient devant être entendu hors visio-conférence. 
   Développer l’information, notamment lors des 72 heures, afin que les personnes ne tombent pas dans la trappe psychiatrique que cette loi organise, mais accèdent aux soins psychiques auxquelles elles ont droit. 
  Le soutien des recours et défenses des patients soumis à ces « soins sans consentement », y compris les QPC qui ne manqueront de survenir. La création d’un collectif d’avocats et juristes sera essentielle en ce sens. 
  La construction d’un observatoire national de suivi de l’application de cette loi qui assure le recueil de données, l’alerte aux droits des personnes soumises aux « soins sans consentement », qui rapporte au législateur, au contrôleur des libertés et des lieux de détention, à la commission nationale consultative des droits de l’homme et au public les atteintes aux droits de l’homme et à l’éthique du soin psychique.

Nous sommes et demeurerons mobilisés pour concrétiser une œuvre de démocratie et de professionnalités.

Organisations signataires membres du collectif “Mais c’est un Homme” :

Advocacy France, Les Alternatifs, Alternative Libertaire, Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF), CRPA, La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, Europe Écologie Les Verts, FASE, LDH, NPA, PCF, Parti de Gauche, Solidaires, SUD santé sociaux, SNPES PJJ/FSU, Syndicat de la Magistrature, USP

 

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L’orée et la pénétrante

Publié le 11 Août 2011 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

tribune_libre.jpgA l’occasion de la commémoration des 20 ans de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), les enfants de deux classes primaires de Granville avaient été consultés pour qu’ils donnent un nom à un endroit dédié à cette événement, dans la ville. Ils avaient proposé «  square des enfants du monde, place des enfants, coin des enfants, la planque des gamins, etc », toutes propositions qui désignaient un espace délimité, protégé. Quelle ne fut pas la surprise de voir négligé leur  travail quand l’endroit choisi par le maire fut dénommé « L’orée des enfants », soit une délimitation incertaine et floue.

La manipulation irrespectueuse  des droits de l’enfant non seulement à s’exprimer mais à  être entendu trouve aujourd’hui une explication: la délimitation d’un espace consacré concrètement et symboliquement aux enfants aurait gêné les plans du maire. Elle aurait constitué un obstacle pour la pénétrante qu’il souhaite obstinément voir passer au milieu de l’espace vert, calme et non pollué du Val es fleurs où parents et grands parents viennent avec leurs enfants et petits enfants. « L’orée des enfants » constituait bel et bien une manière de leurrer les enfants et de façon générale les citoyens de plus en plus  circonspects quant au beaux discours sur l’écologie et le développement durable.

                                                                                                Yann Le Pennec

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