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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Retraites, le PS prévoit de passer en force

Publié le 30 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Enfumage

sineVu sur le site de Regards par Clémentine Autain 30 mai 2013

 

C’est une dépêche AFP qu’il serait fort dommage de ne pas populariser tant elle vaut son pesant de cacahuètes. Le très probable futur rapporteur du projet de loi sur les retraites prévu pour l’automne 2013, le député PS Michel Issindou, y va franco de port. Nul besoin de surcharger le lecteur en commentaires superflus, la déclaration est on ne peut plus limpide et mérite d’être citée in extenso. Il demeure juste une interrogation sur l’utilité de la pseudo négociation avec les partenaires sociaux tant la teneur régressive de la « réforme » paraît parfaitement balisée.

 

Déclaration à l’AFP le 23 mai de Michel Issindou, du Parti Socialiste : 

 

« C’est une réforme d’ampleur. Nous aurions tort de faire une réforme au rabais » a déclaré le député PS Michel Issindou, probable rapporteur du projet de loi sur les retraites, précisant que le gouvernement envisageait de le déposer « dans la deuxième quinzaine de septembre », pour qu’il soit débattu dans l’hémicycle « en septembre-octobre ». « Il y aura des tensions, je pense que ce sera dur, il y aura des mouvements dans la rue, mais par rapport à 2010 (précédente réforme des retraites), l’opinion publique est plus prête à entendre les choses » a expliqué le probable futur rapporteur. « De toute façon, nous allons être impopulaires avec cette réforme, et tant qu’à l’être, autant faire des choses utiles pour l’avenir (...), qu’au moins nous allions au fond des choses » a-t-il ajouté. Ainsi « nous n’échapperons pas à un allongement de la durée de cotisation, car c’est la mesure qui produit le plus d’effets à terme », a souligné le député de l’Isère. Mais « en maintenant l’âge légal (de départ) à 62 ans, nous laissons une porte de sortie » a-t-il précisé. Par ailleurs, « il y a un autre sujet qui fera débat, c’est celui du rapprochement public-privé. Il faut crever l’abcès et nous ne réussirons pas si nous ne passons pas par cette phase-là », a-t-il affirmé.

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Santé: les dépassements d'honoraires coûtent 7 milliards aux Français

Publié le 29 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Santé

LOGO HQ NEWSur les 13 milliards en frais de santé non remboursés en 2012 par l'Assurance maladie et restés à la charge des patients ou de leurs mutuelles, "plus de 7 milliards sont imputables aux seuls dépassements d'honoraires".

 

C'est ce que révèle ce lundi la première étude de l'Observatoire citoyen des restes à charge en santé, dont 60 millions de consommateurs, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) et Santéclair, société spécialiste du risque santé, ont annoncé la création.

 

Ces dépassements d'honoraires par les professionnels de santé libéraux, qui représentent un total de 7 milliards d'euros, ont augmenté de 9% en deux ans pour les seuls médecins spécialistes, selon les chiffres obtenus par l'intermédiaire de l'Institut des données de santé (IDS), dont le CISS est membre. Selon ces chiffres:

 

- les Français ont versé, en 2012, 40 milliards d'euros aux professionnels de santé libéraux (médecins spécialistes, généralistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes etc.)

 

 

- 27 ont été remboursés par l'assurance maladie

 

- 13 milliards sont donc restés à la charge des patients ou de leurs mutuelles

 

- dont 7 milliards rien que pour les dépassements d'honoraires

 

- les dépassements des médecins spécialistes (notamment des chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens) ont augmenté de 9% en deux ans et ont totalisé 2,3 milliards en 2012

 

- la palme revenant aux soins dentaires pour lesquels les dépassements d'honoraires représentent 82% du restant à payer.

 

 Lire la suite sur le site de l’Humanité

 

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Fascistes de tous les pays suicidez-vous !

Publié le 26 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Vu sur le Web

Vu sur le site de Regards par Sophie Courval 23 mai 2013

 

POUM ! En pleine tête, en plein cœur de Notre-Dame. Hier, Dominique Venner, idéologue d’extrême droite et ancien de l’OAS, s’est fait sauter la cervelle devant l’autel de la cathédrale. POUM ! Blasphème.

 

À quelques jours de la manif pour tous des opposants au mariage gay, ce fondateur des mouvements Jeune Nation en 1958 et Europe action en 1963 s’est donné la mort pour« réveiller les consciences assoupies ». Dans un billet posté sur son blog le même jour, il déclarait : « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes. »

 

POUM ! Nulle doute que les enfants en ballade scolaire venus découvrir les trésors de l’édifice gothique en auront perdu le sommeil pour un moment. Enfin, tant qu’ils ont un papa et une maman pour leur expliquer que le vieux monsieur s’est fait péter le caisson dans la maison de Dieu pour sauver l’Europe de la décadence, ça devrait aller. Sacrifié sur l’autel, comme Jésus sur la croix, afin d’alerter les manifestants du 26 mai sur le fait que« leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe (…) est un péril autrement catastrophique pour l’avenir. » Autrement dit les enfants, les pédés c’est pas la joie mais les Arabes c’est carrément l’angoisse. POUM !

 

Et puis faut quand même bien avouer qu’une balle dans la tête sous les ors de Notre-Dame ça vous a une autre gueule que l’immolation d’un chômeur devant une agence de Pôle Emploi. Faudrait voir à pas confondre les actes désespérés avec les morceaux de bravoure. Une pétoire en plein chœur, ça force même le respect de Marine Le Pen, c’est dire !

 

De son côté, Frigide Barjot sous ses airs roses layette semble carrément moins impressionnable : « Ce monsieur faisait partie d’un mouvement qui s’appelle le Printemps français, qui n’a rien à voir avec nous et que nous avons condamné il y a déjà fort longtemps », aurait-elle déclaré, tout en assurant tout de même« prier pour son âme ».

Quant à nous, si les fachos choisissent le suicide comme mode d’action et que la Barjot sauve leurs âmes en psalmodiant des Pater Noster dans les soirées mousse du Baron, ça nous va très bien. On dort tranquille.

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Ecoquartier: "financiarisation" de la nature.

Publié le 26 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

tribune_libre.jpgLe projet de création d'un écoquartier des Clémentières à Granville répond, sans doute, à une mode qui s'appuyant sur les références à l'écologie et au développement durable ne devrait souffrir aucune contestation. Cependant, les critères avancés  par les promoteurs "modernité, écologie, révolution, harmonie avec la nature" passent allégrement sur le fait que cette harmonie couvre une financiarisation de la nature accompagnant  un étalement urbain consommateurs de terres agricoles. Or, la ville dispose, selon l'INSEE, et dans les différents quartiers de 770 logements vacants dont un certain nombre pourrait  être restauré par des PME et des artisans locaux afin de maintenir en ville des personnes agées, des jeunes ménages promis à la péri-urbanisation à la Clémentière. Reste encore à debattre le choix, semble t-il, arrêté, d'un modèle d'habitat né en Angleterre et en Allemagne, il y a trente ans,  préférant l'étalement urbain à la verticalité de petits  immeubles collectifs construits en fonction de normes écologiques sur des friches urbaines et des propriétés communales ! Les populations destinées à l'écoquartier ne pourraient-elles préferer vivre en ville, à proximité des écoles et des commerces, relativement libérées de l'utilisation de leurs voitures,  dans les différents quartiers Granvillais, en inventant un modèle d'habitat... à la française?  Choix politique pour qui a promis de promouvoir la mixité sociale!

 

                                                                                     Yann Le Pennec

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Dans le cadre de l'Alter Sommet d'Athènes, les 7 et 8 juin 2013

Publié le 26 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Europe

 

Le collectif Solidarité NORMANDIE-GRECE participera au

 

FORUM SOCIAL LOCAL à COLOMBELLES

Samedi 25 mai de 14h à 20h

A la Maison du peuple

 

Sur le thème : Où va l'Europe ?

Ce forum social local s'organisera autour de 2 ateliers de débats (14h à 16h30)

·       Les questions liées à la dette publique et à la démocratie économique : Comment mettre les banques au service des peuples, les paradis fiscaux et la concurrence fiscale.

·       La brutalité des politiques d'austérité mises en œuvre, le développement de la précarité et de la pauvreté, la remise en cause de nos systèmes de protection sociale. La crise économique majeure à laquelle les politiques actuelles conduisent, véritable terreau de courants nationalistes et xénophobes à travers l'Europe.

 

Table ronde générale à partir de 17h

 

Le Forum social local accueillera Alexis Bénos

Médecin grec, altermondialiste, membre fondateur  du dispensaire Social Autogéré de Thessalonique.

 

La journée se terminera autour d’un apéritif convivial.

 

Une délégation du Collectif Solidarité NORMANDIE GRECE

participera à l’Alter-sommet d’Athènes.

Elle remettra à cette occasion le chèque correspondant aux  dons récoltés en soutien au réseau des dispensaires sociaux autogérés de Grèce lors des actions réalisées en Basse-Normandie.

 

Organisateurs, participants locaux : Comité de liaison départemental Front de Gauche : FASE, GA, GU, PCF, PG. NPA – FSU - Union départementale CGT– Union Syndicale Solidaires – Mouvement Jeunes Communistes – Ligue des Droits de l’Homme.

 

Association

Solidarité NORMANDIE GRECE

Maison de Solidarités

51 quai de Juillet  14000 CAEN

Tel: 06.16.44.74.67 - caensolgrece@gmail.com

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Réunion débat à l'initiative du Front de Gauche Manche

Publié le 23 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Front de gauche

8 juin 2013 

   "Contre les logiques financières, quelles alternatives pour une Europe démocratique, écologique, sociale et solidaire."

 16 heures au grand salon de la mairie de Cherbourg

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Désobéir - Donner du sens à la désobéissance

Publié le 20 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Résistance

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Vu sur le site de Regards Par Roger Martelli 18 octobre 2010

 

Alors que la loi d’amnistie sociale proposée par le Front de gauche vient d’être renvoyée en commission par 95 députés, après un débat plus qu’houleux, nous avons jugé opportun de republier un article de Roger Martelli sur la désobéissance civile, parut en 2010. Ce texte est extrait d’une série de cinq articles sur ce sujet vous pouvez les retrouver en tapant "désobéir" dans le moteur de recherche de Regards.

 

Quand la désobéissance monte. La désobéissance n’est plus seulement le fait des faucheurs volontaires. Postiers, profs, électriciens ou simples citoyens résistent, individuellement ou collectivement. Retour, en 5 volets, sur une pratique ancienne qui fait soudainement irruption dans le débat politique.

 

La désobéissance civile s’impose pour faire face aux inégalités sociales et au retour à un Etat d’exception. Mais son affirmation est aussi le reflet d’un recul .

 

La philosophie et les méthodes de la désobéissance civile occupent de nouveau le devant de la scène française. Pour une part, ils continuent la vieille tradition populaire de la résistance à l’oppression.

Pour une autre part, ils sont le reflet inversé du reflux des grands projets révolutionnaires. Ce numéro de Regards illustre l’importance des mouvements de désobéissance civique. Leur irruption est salutaire. Nous sommes entrés en effet dans une phase de dysfonctionnements massifs. D’un côté, on observe le recul de la sphère publique et des principaux instruments de redistribution qui avaient marqué l’expansion du Welfare State (l’Etat providence) d’après1945 : le résultat est le grand retour des inégalités et le triomphe du « précariat ». L’idée que le parti pris égalitaire est à la fois juste et efficace a reculé ; plus question de viser l’égalité réelle des conditions, tout au plus admet-on l’idée qu’il faut compléter l’égalité juridique par « l’égalité des chances »...

 

La « guerre des civilisations  »

 

D’un autre côté, le constat grandit que ce nouveau déchirement des sociétés stimule le grand retour de la violence des Etats, des castes et des communautés. Les puissants s’enferment dans la tour d’ivoire de leurs ghettos hyper- protégés, au cœur des agglomérations ou à leur extrême périphérie. La richesse étant de plus en plus inaccessible, il ne reste plus aux pauvres que le conflit... avec les plus pauvres. Mais si l’horizon de l’égalité sociale s’estompe et si l’inévitabilité des poches de misère s’étend, la pacification sociale ne peut plus résulter, ni du partage à la marge de la richesse commune, ni de l’acceptation généralisée du nouveau désordre du monde. Dans le couple classique de l’intériorisation des normes d’ordre par les dominés et de la coercition légale exercée par les puissants, c’est le second terme qui revient violemment en avant. Le monde est dans l’ère de la « guerre des civilisations » (le nom moderne de la guerre des riches contre les pauvres) ; pour y faire face, il n’y a pas d’autre solution que l’appât du gain (« Pauvres de tous les pays, enrichissez- vous. ») et les vertus de l’ordre. Si la menace de violence généralisée devient extrême, pas d’autre solution réaliste que celle de « l’Etat d’exception ».

 

Or, dans l’Etat d’exception, la violence de la loi et son injustice première sont de moins en moins masquées. L’iniquité de la loi n’est plus un motif pour sa disqualification : la police peut désormais débusquer les clandestins jusque dans les écoles, les familles les plus pauvres paient pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants, l’infraction peut être sanctionnée par la perte de la nationalité. En temps de guerre, le respect de la personne passe après l’impératif du maintien de l’ordre et, comme aux temps les plus noirs de l’histoire française, la délation est promue au rang de vertu civique.

 

La combativité sociale

 

Quand grandit à ce point l’écart de la légalité et de la légitimité, c’est la désobéissance civique qui devient une vertu. Quand la guerre devient un paradigme général de la vie sociale (contre l’islam ou contre les « sauvageons »), la non-violence du refus est une valeur. Quand s’installe la brutalité des rapports entre les Etats dominants et les « extrémismes », le parti pris pacifiste est la plus haute manifestation de la combativité sociale.

 

Pourtant, toute qualité a son revers. Face à l’inhumanité du désordre actuel, la désobéissance civique est un acte de salubrité publique. Mais, pour une part, son affirmation est le reflet d’un recul. Pendant deux siècles, dans les citadelles du capital, la contestation a pris la figure dominante du mouvement ouvrier, combinant la rudesse du combat prolétarien et le réalisme des rapports de forces prudents, le sens de la lutte immédiate et le rêve mobilisateur de la « Sociale » qui donne sens au combat de chaque jour. Contester l’Etat « bourgeois », tout en s’appuyant sur ses mécanismes pour améliorer l’ordre des choses : le mouvement s’est construit sur l’équilibre de ces buts, fragile et variable selon les pays et les périodes.

 

Or le XXéme siècle s’est clos sur la crise simultanée du projet révolutionnaire de type soviétique, du projet social- démocrate classique et des habitudes forgées au temps du Welfare State . Quant à la violence régulée qui découle de la conception ancienne de la révolution, elle a laissé un goût amer par les dérives que son exercice a légitimées, dans de nombreux cas.

Positif et négatif s’entremêlent. Si la fin ne peut plus justifier les moyens et si la complexité des sociétés et du monde rendent de plus en plus incertaine l’hypothèse des ruptures globales, pourquoi ne pas chercher avant tout à accumuler la myriade des ruisseaux de la désobéissance qui finiront par saper le socle de l’ordre injuste ? Si la conjonction de la révolte et de la révolution n’a plus de sens, pourquoi ne pas conjuguer l’esprit de révolte (le devoir de désobéissance) et la recherche de résultats immédiats, par la multiplication des rapports des forces partiels ? Plutôt que la révolution, un radicalisme autolimité...

 

L’histoire ne revient pas en arrière, mais les questions qu’elle pose, d’une époque à l’autre, peuvent se ressembler. « La » rupture globale est un mythe, éventuellement dangereux ; mais l’absence de rupture englue l’esprit de résistance dans une logique globale persistante et inscrit la désobéissance civique dans un cadre qui... l’autolimite et donc, à terme, peut l’émousser.

 

Comment donner du sens à la désobéissance civique en lui donnant l’appui d’une pensée alternative du social ? Comment insérer l’esprit de refus dans la construction d’un univers mental partagé ? N’est-ce pas concevoir autrement la révolution, plutôt que d’en conjurer l’ambition ? L’hypothèse mérite d’être explorée.

 

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L’Allemagne ou le dogme du salarié low cost

Publié le 17 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière

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Une confiscation en bonne et due forme de l’appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué le produit du travail des autres largement en sa faveur. Ce ne sont effectivement pas tant nos usines, nos industries et nos entreprises qui ne sont pas productives. Cette productivité a en fait été monopolisée au bénéfice d’une élite qui a assisté, totalement indifférente, au creusement d’un fossé entre les salaires réels et la productivité. 

L’Allemagne elle-même, qui s’érige en donneuse de leçon de productivité, n’a pu bénéficier d’une croissance au-dessus de la moyenne européenne qu’à la faveur de sacrifices constants exigés à sa population. Le moteur à l’exportation allemand ne rugit pas seulement par la grâce de la force productive de ses entreprises. 

En réalité, c’est aux réformes dites « Hartz » entreprises entre 2003 et 2005 – et qui ont consisté à transférer des ressources et des richesses du citoyen vers les entreprises et vers le secteur financier – que l’Allemagne doit d’avoir dopé ses exportations. Ce sont effectivement les réductions salariales et les réformes drastiques de son marché du travail qui ont amélioré notablement sa productivité, en y comprimant à l’extrême le coût du travail. 


Ces réformes sinistres ont été initiées le 16 août 2002 par un groupe d’experts dirigés par le directeur des ressources humaines de Volkswagen, Peter Hartz, qui a présenté au chancelier allemand Gerhard Schröder ses propositions relatives aux réformes du marché du travail. 

Dix ans plus tard, la société allemande se retrouve profondément transformée par ces réformes. 

En effet, une étude de l’OCDE, publiée à fin 2012, conclut à un accroissement spectaculaire de l’inégalité des revenus en Allemagne, bien plus que dans n’importe quel autre pays membre de cette organisation. 

Ayant très finement manœuvré, la commission Hartz a réussi à créer dans son pays un marché du travail subsidiaire – ou parallèle – dominé par des salaires bas et non soumis aux droits sociaux. 

De fait, ces réformes privent les chômeurs allemands de tous leurs droits aux allocations chômage. Ils sont dès lors réduits à l’état de mendiants sociaux ! 

Ainsi, ce n’est qu’après une année entière de chômage que le travailleur est en droit de demander une misérable allocation mensuelle de 347 euros par mois, à la seule condition toutefois d’avoir préalablement épuisé son épargne et à la condition expresse que son conjoint soit incapable de subvenir à ses besoins. 

Pourquoi ne pas évoquer également l’obligation lui étant imposée d’accepter n’importe quel emploi, indépendamment de ses qualifications et de ses revenus antérieurs ? 

Hartz est donc tout à la fois un piège et la meilleure voie pour la pauvreté, ou pour un état de précarité absolue inconcevable et intolérable dans un pays riche comme l’Allemagne. Une étude réalisée par l’Association à l’aide sociale paritaire allemande dévoile effectivement que les trois-quarts des personnes touchées par ces lois restent à jamais tributaires de Hartz. 

Par ailleurs, la simple menace de tomber dans Hartz contraint les chômeurs à accepter des emplois à salaire bas, à temps partiel, dénués de toute sécurité, de droits à la retraite et autres allocations. 

Le dogme allemand du travailleur « low cost » était donc né de ces réformes… Et, de fait, seuls 29 millions d’Allemands (sur près de 42 millions de travailleurs) disposent aujourd’hui d’emplois soumis au régime de la sécurité sociale, pendant que quelque 5,5 millions d’entre eux travaillent à temps partiel, et que plus de 4 millions gagnent moins de 7 euros de l’heure ! 



Le secteur allemand des bas salaires tire par le fond tous les salaires du secteur industriel en agissant comme une sorte de levier infernal. Le travailleur y subit des conditions similaires à celles encore en vigueur dans le Tiers-monde et dans les pays émergents. 

La compétitivité elle-même – maintes fois invoquée – n’est-elle pas une notion floue désignant la capacité d’un pays et de ses entreprises à affronter la concurrence ? La compétitivité par le bas – en réalité dévaluation interne – consiste à baisser les prix à l’exportation en diminuant les coûts à la production. Le débat public se concentre donc sur le coût du travail tandis que le coût du capital n’est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd’hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières. 

Ce niveau historiquement record depuis la Seconde Guerre mondiale, par rapport à 5,5% en 1999, permet de conclure que la part dévolue aux actionnaires a donc crû dans des proportions considérables ces douze dernières années. 

Autrement dit, la complainte patronale faisant de la baisse du taux de marge la raison profonde des faibles investissements et du moindre effort en matière de recherche et développement ne tient pas la route. Elle passe en effet sous silence la part de plus en plus lourde que les entreprises choisissent de distribuer aux propriétaires de capital, quelle que soit l’intensité de la crise économique et financière. 

Voilà pourquoi les droits des salariés subissent une attaque sans précédent. Voilà pourquoi les coûts doivent être comprimés si le but est bien de gagner des parts de marché à l’export. Tels sont à l’évidence les impératifs si le but est bien de toujours plus rémunérer l’actionnariat, les capitaux et en finalité les parieurs en bourses… 

Cette logique débouche sur des contradictions inextricables, illustrées par le discours orwélien des industriels et des patrons d’entreprise expliquant que lutter contre les plans de licenciements revient à…lutter contre l’emploi ! 

Comprenons une fois pour toutes que compétitivité ni rime pas nécessairement avec chômage, avec précarité, ni avec explosion des inégalités, contrairement à ce que marchés et patrons imposent aux salariés et aux travailleurs depuis plus de vingt ans. Rebellons-nous contre les allégations de la Présidente du 
MEDEF, Laurence Parisot, qui se demandait en 2005 dans le Figaro : « La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne serait pas précaire ? » 

De telles déclarations consacrent la défaite du politique. En effet, l’une de ses missions devrait être la détermination des règles du jeu économique et la mise sous tutelle du néo-libéralisme qui n’est qu’une manœuvre visant à mettre l’Europe en pilotage automatique d’une concurrence supposée régler toutes les problématiques. 

Remplacer la culture de l’Etat par l’obsession du chiffre revient à fouler aux pieds l’essence même du travail, pourtant source de toute valeur économique. 

Par Michel Santi, économiste, auteur de Splendeurs et micères du libéralisme, (éd. l’Harmattan) 

vu sur le site de Marianne.net

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Meeting du front de gauche à Rennes le 5 juin : inscrivez-vous !

Publié le 17 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Front de gauche

rennes.jpgUn déplacement en car sera organisé au départ de St Lô 16h30 avec arrêt à

Villedieu 17h

Avranches 17h30

Tarif 10€

Inscrivez-vous dès maintenant

par courriel :fgmanche@orange.fr

par téléphone : 06 30 66 23 95

 

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La dette : tous coupables, tous responsables ? Qui en profite ?

Publié le 14 Mai 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

dette-publique-276x300La dette est partout ; elle a envahi nos vies comme une fatalité à laquelle nous, les peuples européens n’aurions de chance d’échapper que par des politiques d’austérité caractérisées par une réduction des dépenses publiques et une privatisation des services de santé, d’éducation précarisant un nombre croissant de citoyens. Argument massue de la culpabilisation : la dette de 22 000 euros contractée par nos soins dont chaque bébé serait le débiteur. Cette fatalité constitue un moyen de contrôle des individus et des sociétés en s’appropriant, à travers le remboursement de la dette, le temps et donc la vie des individus. La dette privée a été transférée aux États dont la dette souveraine, quand il s'est agi de renflouer les banques, s’est trouvée creusée. On comprend, alors, que la question de la dette dépasse son aspect économique. Le temps appartient au capital qui doit ajuster les comportements des individus consommateurs (cf commissions d’endettement) et des sociétés.

 

Deux morales se télescopent actuellement, la morale de la dette et la morale de la consommation.

Le capital moins imposé que le travail consacre à la consolidation de ses appuis politiques une partie des économies réalisées grâce aux décisions qui l'ont favorisé : fiscalité accommodante, sauvetage des grandes banques ayant pris en otage les petits épargnants, populations pressurées pour rembourser en priorité les créanciers. La dette publique constitue pour les riches un objet de placement (et un instrument de pression supplémentaire). Ses innombrables connivences garantissent au capital qu'il conservera tous ses avantages.

 

L'évasion fiscale du ministre Cahuzac est venue illustrer le propos d'un des plus célèbre juge de la Cour Suprême des États-Unis, Louis Brandéis : « nous devons choisir. Nous pouvons avoir une démocratie, ou avoir une concentration des richesses entre les mains de quelques-uns, mais nous ne pouvons avoir les deux ». B. Arnault (LVMH) s'est, lui, réjoui de la perte d'influence des gouvernements démocratiques : « Les entreprises, surtout internationales, ont des moyens de plus en plus vastes, et elles ont acquis ,en Europe, la capacité de jouer la concurrence entre Etats....L'impact réel des hommes politiques sur la vie économique d'un pays est de plus en plus limité. Heureusement » Ainsi, à travers la crise, les plus grandes fortunes marquent lourdement de leur empreinte l’État et le système politique jusqu'à pervertir et tenter de détruire la démocratie telle qu'elle fonctionne. Les élites, constituées en oligarchies, sont en mesure de protéger leur positions en manipulant le système politique, en plaçant leur argent à l'étranger pour éviter la taxation, en transmettant ces avantages à leurs enfants grâce à un accès privilégié aux institutions qui les reproduisent. Au sommet de l’État, la convergence est d'ailleurs confortée par la sur-représentation extravagante des catégories sociales les plus bourgeoises et par la facilité avec laquelle celles-ci passent du public au privé et vice et versa. On ne s'étonnera pas, dans ce contexte, de cette forme d'aveu de B. Hamon «On a l'impression qu'une politique de droite ou de gauche dose différemment les mêmes ingrédients ». Une machine inégalitaire refaçonne la planète dans une économie mondialisée où le gagnant rafle tout 

 

La démocratie est en danger quand elle se réduit  au respect des formes (scrutin pluraliste, isoloir, urne). Pour être gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple elle implique davantage que la participation résignée à un scrutin qui, comme le dit implicitement le représentant l'aile gauche du parti socialiste, ne changera rien ou pas grand chose. La sauvegarde de la démocratie impose une lutte intense, une éducation populaire, une culture politique, le droit de réclamer des comptes, de révoquer les élus qui trahissent leurs mandats ( ou qui trafiquent et mentent). Tout gouvernement cesse d'être légitime quand il laisse se creuser les inégalités, entérine l'affaissement de la démocratie politique, accepte la mise sous tutelle de la souveraineté nationale.

 

                                                                                    Yann Le Pennec

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