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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Acier low-cost, travail illégal : la face cachée du chantier du réacteur EPR

Publié le 12 Juillet 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Nucléaire

logo-sdnAlors qu’à Flamanville, EDF s’apprête à poser le dôme du réacteur EPR, le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce l’hypocrisie et les pratiques inacceptables de l’industrie nucléaire... Aux innombrables malfaçons du réacteur, s’ajoutent deux nouveaux scandales : l’utilisation d’acier de mauvaise qualité pour des équipements cruciaux pour la sûreté et le recours répété à des sociétés sous-traitantes réputées pour piétiner le droit du travail.



 

• EDF importe des aciers low-cost pour fabriquer des équipements cruciaux pour la sûreté !

 

EDF, qui présente le réacteur EPR comme le plus haut standard existant pour la sûreté nucléaire, n’a pas de scrupules à économiser sur les matériaux destinés à ses équipements les plus cruciaux. Un fait reconnu par …Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’Énergie Atomique !

 

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ rend public un enregistrement inédit, réalisé par un militant le 13 avril 2013 à l’occasion de « Futurapolis », un événement organisé par Le Point à Toulouse. Interpellé sur les surcoûts de l’EPR, Bernard Bigot déclare qu’EDF aurait acheté de l’acier à bas prix en Russie sans en contrôler la qualité [1].

 

Cet acier a servi à fabriquer les consoles sur lesquelles devait reposer le pont polaire, pièce maîtresse des opérations de manutention placée au-dessus de la cuve. L’effondrement de ce pont – qui pèse 780 tonnes - aurait pu endommager gravement les dispositifs de pilotage du réacteur. Et effectivement, l’Autorité de Sûreté nucléaire ayant ultérieurement détecté d’importantes imperfections dans ces aciers, les 46 consoles ont dû être intégralement démontées [2], faisant exploser les coûts du chantier en imposant un retard d’un an.

 

Ce nouveau scandale apporte une démonstration de plus de l’irresponsabilité d’EDF, qui prétend donner des leçons de sûreté tout en s’abstenant de vérifier dès leur fabrication des pièces aussi cruciales. Pour une malfaçon détectée, combien passent inaperçues ?

 

• En Finlande puis à Flamanville, recours répété de Bouygues au travail illégal ?

 

Bouygues, qui est en charge du chantier, est soupçonné de travail illégal sur le chantier de Flamanville [3]. Une enquête est actuellement sur le point d’aboutir sur les conditions de travail indignes qui règnent à Flamanville, enquête diligentée par les services de l’État et qui, selon un informateur, devrait être suivie d’un dépôt de plainte devant le procureur général contre des sociétés de sous-traitance employées par Bouygues.

 

Rappelons qu’Atlanco, l’une des deux sociétés de sous-traitance en cause, avait déjà sévi sous le nom de Rimec [4] sur le chantier de l’EPR d’Olkiluoto, en Finlande. En 2008, des ouvriers polonais ayant dénoncé de très graves irrégularités dans le paiement des salaires, l’entreprise avait déménagé à Chypre [5]. Bouygues, maître d’½uvre dans les deux cas, ne pouvait pas ignorer ces faits ; c’est sciemment qu’à Flamanville, il a sollicité à nouveau cette société aux pratiques indignes.

 

Les beaux discours sur la sûreté de l’EPR cachent en réalité un chantier catastrophique. Destinées à réaliser des économies à tout prix, ces pratiques n’empêchent cependant pas l’explosion des coûts. Alors que les Français sont appelés à se serrer la ceinture, huit milliards d’euros au moins vont avoir été dépensés pour un réacteur inutile et dangereux. Pourtant, des alternatives énergétiques sûres et propres existent, qui permettraient de répondre aux besoins énergétiques du Grand Ouest pour trois fois moins de dépenses, tout en créant une dizaine de millier d’emplois stables [6].

 

Puisque François Hollande prétend réduire la part du nucléaire, le Réseau “Sortir du nucléaire“ l’exhorte à passer à l’acte en commençant par abandonner définitivement ce grand projet nuisible payé indirectement par les contribuables français.

 

Retrouvez les informations détaillées sur ces deux scandales sur notre site web :http://groupes.sortirdunucleaire.org/EPR-chantier-calamiteux

Rétrospective sur les déboires de l’EPR : http://groupes.sortirdunucleaire.org/2010-Flop-EPR
 

 
 
 

Contacts presse :
- Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06

 

Contacts :

  Marc Saint Aroman – 05 61 35 11 06

  Laura Hameaux – 06 85 23 05 11

Notes

 

[1] Retrouvez l’enregistrement et sa retranscription sur notre site :http://groupes.sortirdunucleaire.org/EPR-chantier-calamiteux

[2] http://www.lepoint.fr/societe/epr-de-flamanville-interruption-pour-plusieurs-mois-du-betonnage-16-03-2012-1442129_23.php

[3] http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/epr-de-flamanville-bouygues-soupconne-de-travail-illegal_391806.html

[4] Il s’agit d’une seule et même entreprise : http://atlancorimec.com/?lang=fr

[5] Faits cités dans un article du Helsingin Sanomat ( premier quotidien finlandais) paru le 31 janvier 2010 :http://www.hs.fi/kotimaa/artikkeli/Rakentajat+kertovat+Olkiluodon+ongelmista/1135252524882

[6] Étude « Courant alternatif pour le grand Ouest » réalisée par le bureau d’étude Les 7 vents du Cotentin, 2006 : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Un-courant-alternatif-pour-le

 
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Comment la gauche (PS) a livré le peuple au FN

Publié le 10 Juillet 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique

Mercredi 10 Juillet 2013 ERIC CONAN


 

Le PS n'a toujours pas tiré de leçon de la claque qu'il a reçue le 21 avril 2002. Il continue d'ignorer la fuite de ces « invisibles » qui furent sa base électorale jusqu'en 1981. Et, pourtant, ce n'est pas faute d'avoir été prévenu...

 

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 Il y a un moment où une routine apparaît pour ce qu'elle est devenue : de l'inconscience faite autisme. « Nous aurons à tirer toutes les leçons de ce scrutin », a déclaré François Hollande sitôt connus les résultats de l'élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. 

Exactement ce qu'il avait dit, comme premier secrétaire du PS, après le 21 avril 2002 qui avait vu Jean-Marie Le Pen souffler la place de Lionel Jospin au second tour de l'élection présidentielle. Au congrès de Dijon suivant, François Hollande avait précisé l'objectif : « retrouver les liens avec les catégories populaires ».


FRACTURE SOCIALE
 

Dix ans de perdus. Aucune leçon tirée. Parce que la thèse jospiniste de « l'absurdité » du 21 avril avait prévalu - l'intellectuel du parti, Henri Weber, parlant même d'un « accident ». Hier, comme aujourd'hui, la principale explication crève pourtant les yeux : les catégories populaires ne cessent de fuir le principal parti d'une gauche censée les représenter ! 

Et pour une raison qui n'a rien d'accidentel, mais parfaitement logique : il ne les représente plus et ne fait plus rien pour elles. Certes, médias et politiques en parlent de moins en moins, mais les classes populaires (ouvriers, employés, artisans, paysans, chômeurs) représentent toujours plus de la moitié de la population active. 

Or, ces bases sociologiques et géographiques de la gauche ont été ravagées par la mondialisation. Et, contrairement à ce qu'inspire souvent le mépris social à leur égard, elles ont une conscience aiguë de ce que leurs dirigeants ne veulent pas avouer : ils ne savent plus quoi faire d'elles, ils n'ont rien à leur proposer de convaincant. 

Les salariés au chômage, ceux qui le redoutent ou ceux qui ne voient que déclassement programmé pour leurs enfants se sont lassés des discours sur « l'adaptation » à une modernité qui les marginalise. Ils ont bien compris que les élus n'ont aucune prise sur les délocalisations, les fermetures d'usines et la régression des statuts professionnels. Ils ont compris aussi que la crise était surtout pour eux, et qu'il y avait des gagnants de la mondialisation sauvage : grands patrons et banquiers ne se jettent pas par la fenêtre comme en 1929 ; ils se payent en hypersalaires ou en retraites chapeau dignes du Loto, et l'argent public éponge les conséquences de leur cupidité. 

Les « bénéfices » de la mondialisation, dont la Commission de Bruxelles s'est faite le chantre, ils voient bien à qui ils reviennent tandis qu'eux n'ont droit qu'aux discours d'énarques pensionnés à vie dissertant sur le « populisme » et leur expliquant sans conviction qu'il faut s'« adapter », « bouger » et « changer de métier plusieurs fois dans sa vie ». 

« Pour la première fois dans l'histoire, les classes populaires ne font pas partie du projet économique », résume le géographe et sociologue Christophe Guilluy, qui analyse depuis vingt ans la relégation de ces nouveaux « invisibles » à l'écart, dans cette France périphérique faite de chômage, de bas salaires et d'aides sociales. Un peuple perdu de vue par des partis de gauche prisonniers de leur sociologie de cadres et de fonctionnaires ancrés dans les métropoles bobo bordées d'une ghettoïsation urbaine « multiculturelle » dont les désagréments ne sont pas plus maitrisés que ceux de « la » mondialisation heureuse. 

Comment la gauche a-t-elle pu abandonner ces « invisibles » qui se manifestent en venant gonfler l'électorat du FN (aujourd'hui en tête chez les ouvriers de 20 à 55 ans) alors qu'ils ont constitué son socle électoral jusqu'en 1981 ? Ce n'est pas faute d'avoir été alertée. Dès 1990, le clairvoyant Marcel Gauchet, inventeur de la notion de « fracture sociale », évoquant « les mauvaises surprises d'une oubliée », avait annoncé le « retour de la lutte des classes là où on ne l'attendait pas : pour alimenter la poussée électorale continue de l'extrême droite ». Et l'on se souvient de la colère prémonitoire de Pierre Mauroy, constatant, quelques jours avant le crash du 21 avril, que son parti n'osait plus employer le mot « ouvrier ». 

La gauche n'est plus marxiste, mais les électeurs, eux, continuent de se déterminer en fonction de leur situation économique et sociale ! « Les classes sociales n'ont ni raison ni tort, elles ont des intérêts et des manières d'être, a rappelé Jacques Julliard, ajoutant : Comment demander un comportement rationnel à des gens confrontés à un capitalisme aussi déraisonnable, aussi cupide que celui dont nous sommes affligés ? » Les catégories populaires se sont donc laissé tenter par les promesses de Nicolas Sarkozy en 2007, avant de chasser l'imposteur en votant pour Hollande et son engagement de lutter contre la finance, son « principal adversaire ». 

C'est leur déconvenue qui redynamise comme jamais le vote FN. Marine Le Pen leur paraît désormais comme la seule qui s'adresse à eux, ainsi que le faisaient naguère les communistes, les gaullistes et les socialistes. Et ils rejettent Jean-Luc Mélenchon dont le robespierrisme ne masque pas une apologie de l'immigration non régulée qui rejoint celle du Medef pour presser les salaires à la baisse. 

Contre cette hémorragie de son électorat vers le FN, la gauche a épuisé le registre de l'injure, version « les salauds » de Bernard Tapie (l'heureux bénéficiaire d'un « préjudice moral » de 45 millions d'euros) ou version « les cons » de Julien Dray (le collectionneur de montres à 20 000 €). Marine Le Pen, elle, qu'elle soit sincère ou non, peu importe, n'a pas le même effet répulsif que son père et les dernières partielles montrent que « le FN siphonne les voix du PS », comme l'analyse le politologue Dominique Reynié. 

Ajoutons que la prégnance de la culture communiste, qui a retenu nombre d'ouvriers ou d'ouvriers retraités, désormais abstentionnistes, de passer au vote FN, ne joue plus son rôle inhibiteur chez les jeunes ouvriers et employés. La dénonciation est inefficace parce que le vote FN n'est pas « contestation, mais demande de démocratie », selon Marcel Gauchet. Et le front républicain ne fonctionne plus parce qu'il est d'abord vu comme le programme commun droite-gauche de l'alignement sur une politique européenne qui ne protège pas les peuples de la mondialisation sauvage.


UNE RÉPONSE VITALE
 

En ciblant le fanatisme de José Manuel Barroso et son projet d'une Europe jungle sociale comme«carburant du FN», Arnaud Montebourg a le mérite de placer enfin le débat au niveau des causes plutôt que des symptômes : pourquoi la gauche et la droite françaises se sont-elles alignées sur cette politique européenne qui n'a rien d'inéluctable ? Il a raison de considérer les élites coresponsables des «tourments légitimes d'un peuple empoisonné», selon l'exigeante formule de Jean Daniel. 

Car, à l'origine des errements du peuple, il y a souvent son abandon. Les grands moments historiques français correspondent tous à l'articulation heureuse entre le peuple et ses élites : la Fronde, 1789, les débuts de la IIIe, le Front populaire, le gaullisme. Ce qui distingue l'élite digne de ce nom de l'oligarchie, c'est son souci du peuple et de ses intérêts. Gambetta demandait aux élites d'être les « frères aînés du peuple », François Mitterrand disait qu'il fallait toujours se soucier du sort des « bougres ». Peu importe que ce souci recouvre un paternalisme inspiré par l'intérêt bien compris, la crainte ou l'altruisme. L'important est la réponse qu'il donne aux inquiets. Pour François Hollande et le Parti socialiste, cette réponse devient vitale

 

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Sur le terrain de l’austérité, l’une a choisi de parler, l’autre de se taire. Résultat : hors jeu pour Delphine Batho.

Publié le 4 Juillet 2013 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière

402977293vu sur le site de Regards

Même fonction, même famille politique, même âge, même sexe. Delphine Batho et Aurélie Fillipetti ont des points communs. Symboles de la parité, elles font partie de la jeune garde du Parti socialiste, ont été proches de Ségolène Royal avant d’arriver à 39 ans à la tête de ministères importants. Chemin faisant, elles ont su gravir les échelons du pouvoir, mais voilà que face à l’austérité gouvernementale leurs routes ont soudain divergé. La première vient d’être virée pour avoir eu l’outrecuidance de critiquer la rigueur budgétaire imposée à l’Ecologie, tandis que la seconde s’évertue à assumer en bloc les coupes dans la Culture.

On n’en attendait pas tant de Delphine Batho qu’on imagine rompue à l’art d’avaler des couleuvres. Ainsi n’avait-elle pas rechigné à remplacer Nicole Bricq, débarquée pour avoir refusé d’accorder à Shell des autorisations de forage pétrolier au large de la Guyane. Avant d’être limogée à son tour… Ce n’est pourtant pas une novice. L’ex-ministre de l’Environnement est tombée très tôt dans la marmite politique. Ses classes, elle les a faites dans un syndicat lycéen (la Fidl), puis comme vice-présidente de SOS Racisme. A 21 ans, elle prend sa carte au PS dans l’Essonne et devient membre du courant la « Gauche socialiste » fondé par Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, avant de se rapprocher de Ségolène Royal, puis de s’engager aux côtés de François Hollande. Un parcours aussi studieux qu’exemplaire. Quelle mouche a donc piqué ce mardi 2 juillet celle qui affirmait encore fin mai « Je ne suis pas là pour faire des couacs » ? Pourquoi cette plainte subite contre un « mauvais budget » [une baisse de 7% des crédits accordés à l’Environnement en 2014, ndlr] sortie sur RTL ? Cri du cœur ou coup de com’, au fond peu importe. Ce qu’on retiendra surtout, c’est que la loi du silence (pardon, de la solidarité) a encore frappé. Et que décidément François Hollande a retenu la leçon du sondage Ifop réalisé en avril 2013 : 86% des Français trouveraient que le Président manque d’autorité et 87% désireraient un « vrai chef pour remettre de l’ordre ». Alors, c’est qui le chef ?

Pendant ce temps-là, Aurélie Filippetti se la boucle. Mieux, elle assume la nécessité de baisser les crédits alloués à son ministère qui ne représentent que 1% du budget de l’Etat. Cette fille de sidérurgiste, auteure des Derniers jours de la classe ouvrière, n’a pas toujours été au PS. Adhérente des Verts à 26 ans, elle rejoint sept ans plus tard l’équipe de campagne de Ségolène Royal puis soutient Hollande dès 2011. Aujourd’hui, la pilule est d’autant plus difficile à avaler que le candidat socialiste avait annoncé pendant la campagne, en janvier 2012, sa volonté de « sanctuariser » entièrement le budget de la Culture. Quelques mois plus tard, la donne a changé. « C’est surtout la première fois qu’un ministre de la Culture assume de dire publiquement que son budget est en baisse, quand d’autres le dissimulaient par de subtils habillages, se défend la ministre dans un entretien accordé à la revue Mouvement en janvier 2013. J’ai effectivement choisi d’affirmer que le ministère participait de l’effort budgétaire. » Et de marteler : « Nous ne sommes pas dans un monde où l’on dépense sans compter ». Pourtant, quand elle veut... Aurélie Filippetti a ainsi obtenu gain de cause contre Bercy qui voulait réduire les avantages fiscaux des entreprises mécènes. En même temps c’est logique : elle n’allait pas en plus décourager le privé de pallier le désengagement de l’Etat…

Dans le rôle de l’arbitre, Europe Ecologie peine à trancher dans le vif. Les écolos se tâtent. Rester ou partir, that is the question. La balle est dans leur camp.

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