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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse
Publié le 31 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Liberté - Egalité - Fraternité
Publié le 31 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans International
Publié le 30 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Santé
Le Comité d'Usagers du site de Granville de l'hôpital public
Publié le 19 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Liberté - Egalité - Fraternité
Jeudi, 17 Juillet, 2014
Alors que la Préfecture de police de Paris maintient l'interdiction de la manifestation de soutien au peuple palestinien, prévue ce samedi, à l'initiative de plusieurs associations et partis politiques de gauche, retour sur le rassemblement pacifique qui s'est tenu mercredi soir sur l’esplanade des Invalides, à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
Publié le 18 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Société
Au lieu de renforcer la fiscalité républicaine, le Gouvernement actuel poursuit et aggrave l’offensive libérale, supervisée par Bruxelles et amorcée par la droite. Il rompt à la fois avec son héritage et son électorat. Il est ainsi responsable de l’abstention massive et de la progression électorale de l’extrême-droite.
Parmi ces attaques :
la fiscalisation de notre système de Sécurité sociale, pour exempter les employeurs de leurs cotisations sociales et augmenter ainsi leurs profits, en reporte la charge sur l’ensemble des contribuables – à 80 % des salariés !
Pour l’UFAL, les cotisations sociales doivent rester le vecteur de la politique sociale distributrice de revenus socialisés, financée par prélèvement « à la source » sur la richesse créée.
L’impôt progressif, prélevé sur les revenus perçus par chacun à la fin du cycle de production, est redistributif. Sa progressivité doit être renforcée, et son assiette élargie, en incluant notamment tous les revenus de capitaux mobiliers et l’intégralité des plus-values mobilières ou immobilières.
la mise en place d’un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, véritable aide directe de 20 milliards d’euros (prévisions) aux entreprises sans contrepartie sur l’emploi, leur permettra d’augmenter les dividendes versés aux actionnaires ;
la progressivité de l’impôt sur le revenu est estompée par de multiples artifices :
Au contraire, l’UFAL propose, pour compenser les charges de famille, un autre système que le quotient familial : le versement d’une allocation unique et égale dès le premier enfant, et jusqu’à 25 ans, quelle que soit la forme de la famille (ASEJ, allocation sociale à l’enfant et au jeune).
Rien n’est fait pour une fiscalité générale plus juste :
La contribution sociale généralisée, impôt proportionnel (son taux va de 6,2 % à 8,2 % selon les revenus qu’elle affecte, taxation des jeux mise à part), est le premier impôt sur le revenu en France (90 milliards de perçus en 2012 contre 51 milliards pour… l’impôt sur le revenu !).
La fiscalité ne doit pas être moralisatrice en avantageant un type de couple (marié, pacsé) par le biais du quotient conjugal. Ce système favorise les couples mariés ou pacsés dont les revenus sont très disparates tout en les obligeant à garder leur disparité salariale (dans les faits, cela cantonne les femmes d’hommes aisés, ou plus, à un rôle de femme au foyer).
La charge de la dette, qui résulte pour une grande part de cadeaux fiscaux accordés aux plus riches (bouclier fiscal par exemple) et au patronat, ne doit plus être en grande partie supportée par les classes moyennes.
En tant que républicains, nous souhaitons que l’impôt sur le revenu redevienne la première imposition de notre pays. N’oublions pas qu’historiquement le Front national s’est toujours déclaré contre l’impôt sur le revenu donc contre les classes populaires et moyennes. Nous souhaitons que le renforcement de l’impôt sur le revenu induise une baisse de la TVA qui est l’impôt le plus injuste.
Publié le 17 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans International
Pierre Barbancey
Jeudi, 17 Juillet, 2014
Crédit: REUTERS
Les navires israéliens ont fait feu à deux reprises vers une plage où des enfants jouaient au foot. Quatre sont morts alors qu’un cessez-le-feu de quelques heures est entré en vigueur depuis ce matin.
Gaza (territoire palestinien), envoyé spécial.
Ils étaient en train de s’amuser sur la plage, oubliant le temps d’une après-midi les désastres de la guerre. Des gamins qui n’avaient pas dix ans, qui couraient sur le sable, se roulaient dans l’eau. Pour une fois, le silence qui s’est abattu sur la bande de Gaza depuis plus d’une semaine n’était pas brisé par le sifflement aigu des missiles qui tombent, mais par leurs rires frais et joyeux. Quatre d’entre eux ne rigoleront plus jamais. Vers 16 heures, un missile puis un deuxième ont mis fin à leur jeu. La scène s’est passée juste devant notre hôtel. Les explosions ont été si fortes qu’ils ont fait trembler les murs du bâtiment. Lorsque nous nous sommes rendus sur la plage, les gamins gisaient sans vie, leurs corps éparpillés sur le sable, les chairs déchirées. Rapidement sur place, deux ambulances ont transporté ces petits corps sur des brancards. Ils y tenaient à deux tant ils sont petits. Un adolescent a également été touché. Il est emmené à bras d’hommes jusqu’aux secours. Une véritable boucherie ! Sur la jetée toute proche, une cabane est en flamme. Depuis le début de son offensive, l’armée israélienne s’acharne sur cette zone sans que l’on sache pourquoi. Au passage, la semaine dernière, les obus de la marine ont déchiqueté un navire qui était à sec pour réparation et brûlé les barques de pêcheurs alentour. Ce n’était pas une erreur. Il s’agissait du Gaza Arch, un bateau affrété par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) de France, des États-Unis, du Canada… dont le but était de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. « On voit bien la véritable face de l’agression israélienne, fait remarquer Mahfouz Kabariti, directeur du projet. Cela n’a rien à voir avec le Hamas, c’est une initiative civile, pacifique, pour casser le blocus de l’intérieur vers l’extérieur. Pour donner la possibilité aux Palestiniens d’exporter leurs produits. Il y a deux mois et demi, le Gaza Arch était sur l’eau, prêt à naviguer, mais les Israéliens l’ont fait exploser.» Mahfouz Kabariti en fait le serment : «Nous continuerons notre projet. C’est notre droit. Pour ouvrir notre port vers l’extérieur.» Hier, les frappes israéliennes n’ont pas cessé. Un missile israélien a frappé une voiture dans laquelle circulait une famille à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne : trois personnes ont été tuées, dont un garçon de dix ans et une femme de soixante-cinq ans, et cinq autres blessées. Auparavant, un membre de cette même famille, un homme de trente-trois ans, a trouvé la mort en même temps qu’un autre homme lorsqu’un char israélien posté de l’autre côté de la frontière a ouvert le feu sur la ville de Khan Younès. Avant l’aube, les frappes israéliennes ont coûté la vie à six autres Palestiniens. Côté israélien, un colon a été tué à Eretz par un obus tiré par le Hamas.Les quartiers de Zeitoun et d’al-Shujaiyah, au sud et à l’est de Gaza City, qui s’étendent jusqu’à la lisière avec Israël, ont été durement touchés durant ces dernières vingt-quatre heures. Lorsque nous nous rendons à al-Shujaiyah, les explosions résonnent à la ronde. Les rues sont pratiquement désertes. « Hier soir, on a reçu un message téléphonique nous disant de partir, mais sans plus de précision », explique Fatma Cheikh Khalil, accompagnée de ses enfants. Ces derniers n’ont pas dormi de la nuit tant les bombardements étaient effroyables. « De toute manière, nous ne partirons pas. Je ne quitterai pas ma maison, c’est ma vie. De toute manière, je n’ai aucun endroit où aller, les écoles de l’UNRWA (l’organisme des Nations unies pour les réfugiés palestiniens– NDLR) sont pleines.» Hamza Chamali a décidé, lui aussi, de rester sur place. Depuis le premier jour des frappes israéliennes, il n’y a plus d’eau courante dans le quartier. Les habitants comptent sur les citernes qui viennent les ravitailler quand elles peuvent se déplacer. « C’est dur, dit Hamza. Mais, quitte à mourir, autant mourir chez nous.»
« Je ne quitterai pas ma maison, c’est ma vie »
S’ils veulent un cessez-le-feu, tous les Palestiniens exigent également la levée du blocus que leur impose Israël depuis sept ans. « Sinon, ce cessez-le-feu ne sera qu’un compte à rebours avant la prochaine guerre», souligne Oussama Bodash, qui vit lui aussi à al-Shujaiyah. De timides avancées diplomatiques semblent se dessiner. Si les organisations palestiniwennes – pas seulement le Hamas mais également le Djihad islamique, le FPLP, le FDLP et le Fatah, qui possèdent des branches armées– ont refusé le premier cessez-le-feu avancé par l’Égypte, c’est parce qu’il n’était pas assorti de conditions suffisantes, notamment la levée du blocus, l’ouverture du passage de Rafah et la libération des prisonniers libérés lors d’un précédent accord et à nouveau arrêtés ces dernières semaines. « Une nouvelle mouture pour un accord de cessez-le-feu est en train d’être discutée», révèle à l’Humanité, Talal Abou Zerifa, membre du bureau politique du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP). Des discussions ont lieu au Caire, auxquelles participent, outre les Égyptiens, un représentant du Hamas, un de l’Autorité palestinienne ainsi qu’un représentant israélien. «Outre les conditions que nous avons déjà formulées, soutenues par le peuple palestinien qui exige, sur le terrain, la levée du blocus, nous voulons des garanties internationales, y compris de l’Égypte, pour éviter les provocations d’Israël», souligne le responsable du FDLP. Talal Abou Zerifa se veut optimiste. Selon lui, un cessez-le-feu pourrait entrer en vigueur ce soir ou, au plus tard, vendredi matin. Quatre enfants qui jouaient au foot sur la plage n’en profiteront pas. Ils seront enterrés aujourd’hui dans quatre petites tombes.
Publié le 17 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans International
Merci à tous ceux et celles qui peuvent être là jeudi à 10 heures. Merci de relayer cet appel dans votre association ou organisation, et à tout votre réseau d’ amis de la paix
Publié le 11 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans International
Comuniqué de France Palestine
Le scénario est pourtant connu : chaque fois que l’État d’Israël se trouve en difficulté sur le plan diplomatique, il multiplie les provocations et les exactions sur le terrain, et se lance dans des actes de guerre qu’il qualifie de représailles.
Après la formation du gouvernement palestinien de réconciliation nationale le 2 juin, et sa reconnaissance par de nombreux pays dont la France, l’Union Européenne et les États-Unis, il n’a fallu que 10 jours au pouvoir israélien pour lancer une attaque de grande ampleur sur l’ensemble de la Cisjordanie, emprisonner plus de 600 personnes dont une dizaine de députés et de nombreux enfants, tuer de sang-froid 9 personnes et saccager les habitations, tout en bombardant la Bande de Gaza. La nouvelle de l’assassinat des trois jeunes colons qui avaient été enlevés dans une zone contrôlée par Israël, assassinat que nous avons clairement condamné, a été suivie par des appels à la haine, la terreur contre la population palestinienne et l’horrible assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif par des colons.
L’État d’Israël a délibérément affaibli les partisans d’une union nationale palestinienne, qui est pourtant la condition essentielle de la recherche d’une paix négociée. Il a ainsi favorisé les tirs de roquette contre le territoire israélien qu’il fait mine de combattre. Il est maintenant, une fois de plus, engagé dans une guerre qui vise la population de Gaza, en même temps que la mise en miettes du processus palestinien de réconciliation nationale. Depuis deux jours, les raids aériens se multiplient sur Gaza, qui subit également les bombardement israéliens depuis la mer. 40 personnes ont été tuées dont 7 enfants, 4 femmes et 3 personnes âgées, 270 personnes ont été blessées dont 20 dans un état grave, 50 maisons ont été détruites, de nombreux bâtiments publics ont été atteints.
Nous nous élevons avec force contre l’argumentation israélienne d’une "réplique" aux tirs de roquettes, argumentation complaisamment reprise par une grande partie des media et malheureusement confortée par la dernière déclaration (8 juillet) du porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères, qui réserve le mot "condamne" aux seuls tirs de roquettes depuis Gaza. Alors que le gouvernement et la plupart des media restent muets sur les terribles conséquences pour la population de Gaza des bombardements menés par l’État d’Israël.
Il est temps que cessent ces opérations de terreur contre le peuple palestinien. Nous ne sommes pas devant un conflit symétrique, mais devant des attaques systématiques d’une puissance occupante contre la population qu’elle contrôle et colonise. Population qui n’a, de surcroît, aucun moyen de s’abriter de ces attaques. Les Palestiniens ont droit à une protection internationale, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit être convoqué d’urgence pour en assurer les modalités. Et l’État d’Israël doit être clairement et fermement condamné pour ses attaques délibérées contre la population civile palestinienne. Ces attaques, dont le gouvernement israélien annonce encore l’intensification, doivent être arrêtées de toute urgence. Nous attendons du gouvernement français qu’il agisse d’urgence dans ce sens. Nous appelons les media français à prendre leurs distances des informations officielles israéliennes, et à s’intéresser à l’enchaînement des événements, à la nature réelle des attaques israéliennes contre le territoire palestinien à Gaza et en Cisjordanie, et au sort de la population civile palestinienne qui doit subir sans défense et sans abri les attaques israéliennes.
Il faut stopper la nouvelle agression israélienne contre le peuple palestinien.
Le Bureau national
Publié le 9 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière
Les États-Unis, les pays de l’UE et une vingtaine d’autres États ont entamé à Genève des négociations sur le commerce des services. Signe particulier : ces tractations devaient rester secrètes pendant cinq ans. WikiLeaks a réussi à lever en partie le voile sur leur contenu.
Tout devait rester entièrement secret. Rien ne devait filtrer des négociations sur l’accord sur le commerce des services (ACS) entamées depuis deux ans à l’ambassade d’Australie à Genève entre les États-Unis, l’Union européenne et une vingtaine de pays.
Une vaste entreprise de libéralisation qui touche jusqu’aux services publics fondamentaux. Des mesures assurant une confidentialité totale des discussions ont été prises, dans un langage digne d’un scénario à la James Bond. Les textes établissant l’avancée des pourparlers ont été « classifiés », selon un jargon utilisé généralement pour les dossiers secret-défense. Ils doivent être « protégés de toute diffusion non autorisée » et stockés dans un système d’ordinateurs lui-même classifié et maintenu « dans un building ou un container clos » sous haute surveillance. L’objectif déclaré est que rien ne puisse transpirer du contenu de ces tractations « jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord » ou la fin des négociations si celles-ci devaient finalement ne pas aboutir.
C’était sans compter sur la dextérité des lanceurs d’alerte de WikiLeaks qui sont parvenus à récupérer une partie des textes surprotégés. Ils ont publié ainsi le 19 juin sur leur site l’annexe du traité en préparation consacré aux services financiers.
https://wikileaks.org/tisa-financial/
Ces révélations soulignent, en fait, l’ampleur de l’offensive engagée par Washington, suivi par les États membres de l’Union européenne, pour permettre aux multinationales de truster, le moment venu, le commerce des produits financiers mais aussi celui de tous les services sur les grands marchés transatlantique et transpacifique, dont les négociations, on le sait, avancent au même moment, dans la plus grande discrétion.
Contourner les résistances populaires et réfractaires de l’OMC
Les pourparlers secrets pour parvenir à un accord sur le commerce des services (ACS) ont démarré en 2012 et leurs initiateurs entendent tout faire pour les conclure avant la fin 2015. Ils sont en fait destinés à contourner l’obstacle que constituaient les résistances de forces progressistes, de mouvements sociaux, de syndicats et de plusieurs pays en développement pour la conclusion d’un accord global sur le commerce des services (AGCS) au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Devant la paralysie du processus multilatéral lancé en 2001 dans le cadre du cycle dit de Doha de l’OMC, un groupe de pays a décidé, sous l’impulsion des États-Unis et des États membres de l’UE, d’entamer, il y a deux ans, une négociation parallèle.
Autrement dit : désavoué démocratiquement et donc sorti par la porte, l’AGCS pouvait ainsi rentrer par la fenêtre sous l’impulsion d’une cinquantaine de gouvernements. Les négociateurs autoproclamés ont l’espoir de définir dans un cadre plurilatéral des normes pour qu’elles s’imposent, à terme, comme unique référence internationale. Ils misent d’évidence sur leur poids économique – ils représentent ensemble près de 70 % du commerce mondial – pour rallier en fin de compte les pays récalcitrants de l’OMC court-circuités. Le lieu géographique des tractations a simplement été transféré de quelques rues à Genève, passant du siège de l’OMC aux locaux de l’ambassade d’Australie, pays opportunément tout acquis à la libéralisation.
Principale source d’inspiration du groupe : les « experts » de la « coalition globale des services » (GSC) au sein de laquelle on retrouve, côté états-unien, les géants du secteur (banque, Internet, énergie) mais aussi, côté européen, le Medef ou le poids lourd français, Veolia (voir ci contre). Le document diffusé par WikiLeaks, qui correspond au relevé de la négociation au 14 avril dernier, révèle le forcing déployé pour banaliser le commerce des produits financiers, comme si rien n’avait été retenu des causes du krach ravageur qui s’est produit seulement sept ans en arrière.
Échanges financiers,
le retour du délire
Les normes proposées dans l’annexe du texte secret consacré au commerce des produits financiers visent d’abord à restreindre la capacité d’intervention de la puissance publique et se fixent ouvertement comme objectif un modèle « autorégulateur » de la finance. Les États signataires du futur ACS ne seraient quasiment plus autorisés à légiférer pour limiter les transactions financières transfrontalières (article X 3.2.).
Au nom de la libre concurrence les « monopoles d’État en matière de fonds de pension » – traduisez : les systèmes publics de Sécurité sociale – seraient, à terme, démantelés. Même « les assurances pour calamité naturelle » se devraient de ne plus fonctionner sous contrôle public.
L’approbation de l’autorisation de produits financiers innovants est recherchée (article X 2.1.). On sait combien le laxisme organisé à cet égard a nourri la boursouflure financière qui a éclaté, il y a sept ans. « Les CDS (Credit Default Swaps), qui furent considérés comme des produits innovants, ont été au cœur de la crise », fait remarquer à juste titre Jane Kelsey, professeure à la faculté d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, sur le site de WikiLeaks.
Les firmes Internet états-uniennes font pression pour transmettre sans véritable garde-fou les données de leurs clients. En particulier celles qui sont présentes dans les systèmes dits « clouds » (nuages) qui permettent de stocker des documents hors du disque dur de l’ordinateur. Cette information-là suscite depuis le jour de sa divulgation par WikiLeaks, le 19 juin, une vive réaction dans la presse allemande où les révélations d’un autre lanceur d’alerte, Edward Snowden, sur l’espionnage de masse pratiqué par la NSA (National Security Agency), avec la complicité des géants états-uniens de l’Internet, avaient déjà suscité beaucoup d’inquiétudes dans l’opinion.
Privatisations interdites
Les orientations du texte secret stipulent que les sociétés étrangères ne sauraient être victimes d’un traitement dit « discriminatoire ». Autrement dit : elles doivent avoir accès au marché des pays signataires exactement dans les mêmes conditions que les prestataires locaux, qu’ils fournissent ou non un service public à la population.
Un géant de la fourniture d’eau ou de gaz, comme les français Veolia ou GDF Suez, aurait ainsi non seulement le droit de s’installer sur un marché tiers. Mais il pourrait aussi faire jouer une clause d’engagement au respect de la concurrence pour exiger de bénéficier de subventions d’un montant égal à celui versé par l’État en question au service public de l’eau ou de l’énergie.
Par ailleurs le retour à une nationalisation d’un service public privatisé, fût-il partiel, serait strictement interdit aux États signataires au nom des garanties accordées aux investisseurs afin de favoriser, explique-t-on, la fluidité des échanges. Ainsi deviendrait impossible une remunicipalisation de l’eau décidée en maints endroits en France comme à Paris, après la gabegie et l’explosion des factures des particuliers provoquées par les requins de la Générale et de la Lyonnaise des eaux, qui se sont longtemps partagé le marché de la capitale française.
Éducation, santé, transports, rien n’échapperait à l’appétit du privé
L’ACS doit s’appliquer à tous les domaines capables de fournir un service à l’échelle internationale. Selon l’Internationale des services publics (PSI), qui regroupe quelque 669 syndicats dans le monde entier, il englobe ainsi un champ immense : la fourniture transfrontière (le mode 1 de l’ex-AGCS) – telle que la télé-médecine, la formation à distance ou les paris sur Internet –, le tourisme (mode 2 de l’ex-AGCS), l’investissement étranger direct avec les principes et les conséquences que l’on vient d’exposer (mode 3 de l’ex-AGCS) et le mouvement temporaire des personnes physiques (mode 4 de l’ex-AGCS). L’objectif d’accords comme celui dont la négociation est secrètement engagée, dénonce Rosa Pavanelli, la secrétaire générale de la PSI, est « d’institutionnaliser les droits des investisseurs et d’interdire toute intervention des États dans un large éventail de secteurs ».
Santé, éducation, transports, rien n’échapperait à cette logique qui accélérerait, dans des dimensions inédites, la libéralisation des services publics. Selon une logique d’écrémage par le capital privé en mal d’acquérir de nouvelles ressources dans la phase actuelle de la crise où les débouchés se rabougrissent. Il cherche à s’accaparer les secteurs financièrement les plus prometteurs. Les cheminots français en lutte ont ainsi parfaitement discerné la menace qui pourrait conduire à une polarisation des investissements privés sur les tronçons voyageurs les plus rentables quand des dizaines de voies dites secondaires et donc de gares seraient condamnées à disparaître. Le 4e paquet ferroviaire de la Commission européenne n’est certes pas dans le traité secret en cours de négociation. Il n’en épouse pas moins la ligne dévastatrice pour l’avenir des services publics et, au passage, pour... un certain mode de construction européenne. Comme on devrait le savoir au moins depuis l’élection du 25 mai l’acharnement libéral, prêt à nier la démocratie au point d’agir caché contre les intérêts des citoyens, met pourtant l’Europe en danger.
Publié le 8 Juillet 2014 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Santé