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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Mercredi 1e juillet à Cherborg: soutien au peuple grec

Publié le 29 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Europe

Mercredi 1e juillet à Cherborg: soutien au peuple grec

Depuis le mois de janvier 2015, le gouvernement grec dirigé par Syriza affronte les institutions européennes et le FMI. Le seul objectif de ces discussions est de faire respecter le programme anti-austérité sur lequel Syriza a été élu.

Face à l'intransigeance des institutions financières, Alexis Tsipras a choisi de consulter le peuple grec par la voie du référendum afin qu'il se détermine sur son avenir. Pour seule réponse, la BCE a annoncé qu'elle coupera les liquidités aux banques grecques ce mardi 30 juin empêchant l'émergence d'une alternative politique à une austérité mortifère.

Depuis le "Non" du peuple français à la constitution européenne en 2005, le déni de démocratie est une pratique politique courante au sein de l'Union européenne.

Le Front de Gauche de la Manche appelle donc à se joindre au rassemblement départemental organisé le mercredi 1er juillet à 18h devant la sous-préfecture de Cherbourg pour soutenir le gouvernement grec.

Une motion sera déposée appelant le gouvernement français à peser en Europe pour faire respecter la démocratie.

Mercredi 1e juillet à Cherborg: soutien au peuple grec

Lire aussi: La résistance de Tsipras, dans Politis ICI

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2005-2015 : qu’avons-nous fait de ces dix ans ?

Publié le 24 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Gauche antilibérale

2005-2015 : qu’avons-nous fait de ces dix ans ?

REGARDS Politique | Par Catherine Tricot | 5 juin 2015

Une décennie s’est écoulée depuis le "non" au référendum sur le TCE. Commencée avec les plus grands espoirs, mais fondée sur des malentendus et des manques, elle n’a pas eu de débouchés politiques à la hauteur. Bilan-anniversaire.

Bizarrement, le soir du 29 mai 2005 ne fut pas un moment joyeux. Il tombait un crachin hors de saison sur la Bastille ; il avait suffi à décourager tout esprit de fête. Les cafés s’étaient faits accueillants pour les quelques centaines de badauds qui voulaient marquer le coup et qui, bien vite, sont rentrés chez eux. On avait gagné. Gagné quoi ? Gagné comment ?

L’étendard de l’antilibéralisme

Bien que la consultation portait sur un projet de constitution européenne, le débat ne se cristallisa pas essentiellement autour du projet européen. Certes, nous n’étions plus au temps du rejet de la CEE, mais dire que la réorientation de l’Europe obsédait les esprits et polarisait les débats serait très excessif. Nous étions d’abord mobilisés contre le libéralisme et contents d’avoir enfoncé un coin dans le discours dominant. Le slogan qui courait sur toutes les lèvres n’était-il pas une moquerie de la "concurrence libre et non faussée", à la fois danger et leurre. Cette bataille était un combat contre une doxa économique. Nous entendions bien ne pas laisser "inscrire dans le marbre d’une constitution" ce contre quoi nous nous battions au quotidien. La mobilisation était, à gauche, double : une proclamation antilibérale et l’affirmation d’une souveraineté nationale sur les grands choix politiques. Cette double matrice ne nous a plus quittés. Avec ses forces et ses faiblesses.

Ainsi l’antilibéralisme rassembla sous le même étendard de nombreuses luttes, des forces très diverses. La gauche d’alternative fragmentée, tentée par ses démons sectaires, était enfin réunie sur un projet essentiel. L’argent et ses logiques ne pouvaient avoir raison de tout, de notre société, de nos vies et de nos rêves. Forces politiques et syndicales issues du mouvement ouvrier ou nouveaux mouvements, notamment écologique, se trouvaient ensemble, au coude à coude dans ce combat. José Bové, Marie-George Buffet, Clémentine Autain et Olivier Besancenot ensemble pour dire non : ça avait de la gueule et cela ressemblait à notre peuple – un peu trop blanc… Ils lui donnèrent corps, visages et voix.

Les pièges de l’antilibéralisme

Nous étions tellement heureux de cette unité si rare, que nous avons voulu l’ancrer et structurer l’espace militant autour de ce viatique. Ainsi sont nés les collectifs antilibéraux. La fondation Copernic et son président d’alors, Yves Salesse, prirent l’initiative inédite d’un rassemblement par le bas prolongeant "les collectifs pour le non" qui avait fleuri le temps de la campagne référendaire. Avant même le naufrage de la campagne de 2007, le parti pris exclusivement antilibéral devint pourtant notre talon d’Achille. La Ligue communiste, toujours soucieuse de séparer le bon grain de l’ivraie, se moquait de ce nouveau vocable, jugé trop incertain pas assez anticapitaliste.

D’autres, dont l’auteure de ces lignes, regrettèrent le prisme trop unilatéralement économico-économique. De nombreux champs sociaux ne pouvaient être appréhendés par cette seule entrée. Ils furent, de fait délaissés. Et avec eux, les acteurs engagés autour de la culture, de la ville, d’Internet, de l’école, des migrants… Le mouvement antilibéral n’avait que peu de choses à dire sur tous ces sujets qui travaillaient notre société. Rien depuis n’est venu infirmer l’étroitesse de la dynamique globale. La diversité sociale, politique, culturelle de la gauche de 2005 s’est perdue en cours de route.

Une Europe sans les peuples ?

La revendication de démocratie au sens plein, vrai et neuf, qui se lie à la revendication de souveraineté des peuples, avait une puissante résonance. L’exigence venait du tréfonds de l’histoire nationale, elle ne pouvait qu’être entendue. La question n’était évidemment pas que nationale. La Grèce d’Alexis Tsipras est confrontée très exactement à cette question : l’Europe peut-elle être non-démocratique ? Peut-elle se construire contre les peuples ? La question était redoutable. Elle n’a pas été résolue. Les réponses les plus diverses ont cohabité dès 2005, au sein même de la gauche entre les tenants d’une sortie de l’Euro, voire de l’UE, et les partisans d’une réorientation européenne (lire "Durand-Balibar : Europe, en être ou pas"). Le refus de l’Europe libérale s’est parfois transformé en refus de l’Europe. Les conséquences dépassent, et de loin, le seul sujet de l’UE.

Le débat court toujours et les mobilisations politiques sur le sujet européen en pâtissent. Les deux élections européennes n’ont pas permis à la gauche d’engranger sur cette victoire de 2005. À titre d’exemple, le jeune Front de gauche ne réunit que 6,05% des voix en 2009 et 6,33% en 2014. Plus grave, le FN est parvenu à ravir cette campagne et à faire du refus de l’Europe l’un des ses identifiants les plus clairs – avec le rejet des immigrés.

Une victoire en solitaires

On se souvient que cette victoire du "non", nette et sans bavure, l’a été contre la quasi totalité des forces politiques et médiatiques. La condescendance, le mépris à défaut du silence entourait les militants du "non". Qui étaient ces militants ? Qui formait cette galaxie ? La place des syndicats dans ce mouvement ne fut pas une évidence. FSU et SUD s’engagèrent en tant que tels en faveur du "non" quand la CGT se déchira au niveau confédéral.

De ce débat, témoin de questions stratégiques plus amples, le premier syndicat ne s’est toujours pas remis. La place essentielle des partis fut, elle, à peine relativisée. Le PCF crut sincèrement au caractère décisif de son attitude unitaire. Marie-George Buffet n’avait-elle pas cédé du temps d’antenne légale pour que d’autres voix soient entendues ? Le PCF en tira des convictions qui l’amenèrent vers les désastres électoraux de 2007. Puis le conduisirent à vouloir, en 2008, un Front de gauche cartel d’organisations politiques. L’idée que ce qui comptait était la diversité des sensibilités politiques et non la suprématie d’un groupe n’a que bien peu percé.

Les mécanismes de mobilisation de la société furent l’incompris de la victoire. Étienne Chouard reste la figure emblématique d’une mobilisation individuelle, citoyenne. Professeur de lycée, il tenait, ce qui n’était pas banal, un blog. Ses arguments était partagés, repris par milliers. Ce fut la première campagne Internet. Regards y apporta sa contribution en inventant le premier tract numérique avec la réalisation d’un DVD diffusé aux arrêts de bus à des dizaines de milliers d’exemplaires. L’Humanité, en publiant le texte intégral du projet, inaugurait une manière neuve de faire de la politique… Regards inventait la première "Une à gratter", introduisant de l’humour et un jeu inattendu. Il y avait un foisonnement créatif.

Des échecs de toutes variétés

Tout cela fit une campagne joyeuse et audacieuse. Ce fut la base du succès. Qui l’a bien mesuré ? Marie George Buffet déclarait récemment au Monde : « On n’a pas été capable, et j’assume ma part de responsabilité, de fédérer ces forces de gauche. On avait pourtant la matière pour créer une nouvelle dynamique. » « Les forces politiques se sont toutes recroquevillées sur leurs propres ambitions et leur fonctionnement », ajoute l’eurodéputé écologiste José Bové.

Signe de cette maldonne, les acteurs politiques du "non" au référendum, dans leur diversité, ont tenté bien des expériences. Mais toutes sont aujourd’hui encalminées : NPA, Parti de gauche, Front de gauche, EELV ; frondeurs. Cela fait beaucoup.

Quels sont peut-être les points communs à la racine de ces difficultés ? J’en retiens essentiellement trois, présents dès 2005 : • Malgré quelques progrès importants, comme la création du Parti de la gauche européenne (PGE) et la campagne pour présenter Alexis Tsipras à la tête de la Commission européenne, nous ne pouvons que regretter la trop grande faiblesse d’un projet politique alternatif pour l’Europe, capable de lier démocratie et rupture avec les principes concurrentiels. Ce projet ne doit pas être seulement un programme mais un sujet de mobilisation. Nous ne savons toujours pas le faire. La Grèce en sait quelque chose. • Notre discours économique est trop peu politique et social. Il souffre lui même d’un défaut de réflexion sur l’au-delà de l’économie susceptible de rouvrir le champ. Nous nous trouvons pris comme des hamsters dans la cage de la dette, sans porte de sortie. • Enfin, toutes les expériences politiques, des plus amples aux plus modestes sont restées enferrées dans le champ politique institutionnel, cherchant à rebattre les cartes avec les mêmes acteurs, les mêmes méthodes d’organisation, la même représentation du social. Fabius et Bartolone furent parmi les premiers à l’anticiper. Ils en tirèrent les conséquences et, dès l’été, rentraient dans le rang en essayant de se faire pardonner.

Tous les partis sont aujourd’hui en rade. Et nous avec. Les leçons d’une victoire restée sans suite doivent être retenues. C’est à ce prix que peut être nous sortirons de l’ornière.

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Monsieur le président, il faut sauver la Grèce !

Publié le 22 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Liberté - Egalité - Fraternité

Monsieur le président, il faut sauver la Grèce !

Signez l’appel ici

Appel au président de la République française signé par de nombreuses personnalités associatives, politiques et du mouvement social.

Monsieur le Président de la République,

La crise grecque s'exacerbe de façon alarmante. Chaque jour qui passe peut, soit nous rapprocher d'un accord utile à toute l'Europe, soit d'une rupture dont personne ne peut prévoir les conséquences. L'intransigeance des principaux dirigeants européens peut nous conduire alors au bord de l'abîme. Il est aussi vital que pressant de sortir de ce piège. Le moment est crucial. La responsabilité de chaque acteur concerné est directement engagée. Il serait sordide -et au demeurant parfaitement vain- d'escompter une capitulation du gouvernement grec. La fidélité de celui-ci au mandat que lui a confié son peuple n'est pas un défaut mais un exemple à suivre. S'il refuse la compromission, il s'est, en revanche, montré prêt au compromis. Une solution à la fois digne et réaliste est donc à portée de la main. Le moment ultime est venu pour la concrétiser.

C'est dans ce contexte que nous vous lançons un appel solennel : la France ne peut, dans un tel moment, apparaître inerte sinon suiviste des puissants. Son message ne peut se réduire à un rappel docile des "règles" à respecter quand la maison brûle. D'autant que ces règles sont aujourd'hui massivement récusées par les peuples et reconnues contre-productives par nombre de leurs anciens protagonistes eux-mêmes.

Aujourd'hui, alors que la crise de confiance entre les citoyens et les institutions européennes est à son comble, c'est en se montrant capable d'entendre l'exigence de justice, de dignité et de souveraineté d'un peuple debout qu'un pays comme le nôtre sert la cause européenne bien comprise. A l'inverse, qui humilie la Grèce obère l'avenir de la construction européenne. Car le refus de l'austérité et l'aspiration démocratique sont aujourd'hui en Europe les attentes les plus partagées.

C'est pourquoi nous attendons de vous, que vous preniez une initiative politique de nature à débloquer les négociations entre l'"Eurogroup" et les autorités grecques. Nous n'évoquerons pas ici les transformations profondes à promouvoir en Europe qui font débat entre nous. L'acte urgent que nous vous demandons d'accomplir est de refuser de participer à la stratégie d'isolement de la Grèce, concernant en particulier le chantage financier et la nature des "réformes" exigées du gouvernement et du Parlement de ce pays. Apportez un soutien explicite aux mesures saines prises par les autorités grecques, telles que celles qui s'attaquent à la crise humanitaire en Grèce, ou qui permettent enfin de lutter contre l'évasion fiscale. Désolidarisez-vous en revanche nettement des exigences insoutenables de l'"Eurogroup" en matière de dérégulation du marché du travail, de révision du système des retraites ou de privatisations. Acceptez enfin le principe d'une renégociation de la dette grecque, dont une large part est notoirement illégitime.


Cette situation est sans précédent dans l'Union européenne. La France doit prendre la place qui est la sienne dans l'Histoire, celle-ci est aux côtés du peuple grec et de son gouvernement.

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"Libre de mes choix"et responsable...

Publié le 12 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

"Libre de mes choix"et responsable...

Le 11 mai l'assemblée départementale a révisé la politique d'aide aux jeunes majeurs, au titre de l'aide sociale à l'enfance, en décidant de mettre un terme progressif au contrat jeune majeur( de 18 à 21 ans). Celui-ci devrait être remplacé par un dispositif jeunesse insertion manche (djiM) répondant à pas moins de 6 critères pour être accordé par une commission spéciale. Le critère concernant la condition "d'être de nationalité française ou ressortissant de l'Union européenne et être en situation régulière de séjour", a été supprimé depuis cette date...

Cette décision, que s'est abstenue de prendre le département du Calvados, par exemple, prendra effet le 1er juillet et privera nombre de ces jeunes, poursuivant une scolarité ou un apprentissage, sans soutien familial et sans ressources, dans l'insécurité et la précarité. Ils seront, alors, confrontés au problème de logement, d'emploi et à la solitude. On s'étonnera, que notre conseiller général, vice-président du conseil départemental, qui "aime les gens" et qui veut "rester libre de tous ses choix et libre de ses votes" n'ait pas manifesté cette liberté, en cette occasion, pour concrétiser par un choix politique personnel et courageux, l'humanisme dont il se réclame.

Yann Le Pennec

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"SNCF on t'aime, SNCF avec toi tout est possible"

Publié le 9 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Enfumage

"SNCF on t'aime, SNCF avec toi tout est possible"

Avant le Prince Albert, le PDG de la SNCF à Granville mercredi 11 juin

Comme vous le savez peut-être, la saison des stars commence à Granville.

Avant le Prince Albert le 15 juin, avant Marion Bartoli le week-end du 1er août, c'est Guillaume Pépy qui ouvre le bal ce mercredi.

"Ton Pépy, là, il est même pas connu, eh !"

Mais si, mais si, Guillaume Pépy, c'est le PDG de la SNCF, et il vient après-demain mercredi 10 juin inaugurer le nouvel atelier de maintenance des nouvelles rames Régiolis à la Gare de Granville.

Citoyennes, citoyens, allons acclamer comme il se doit ce grand patron d'une grande entreprise publique pas du tout en train de se désengager du Paris-Granville aux cris de "SNCF on t'aime, SNCF avec toi tout est possible"

Rendez-vous à la gare à 10h45. On attend du renfort d'usagers de Carentan qui, comme les usagers du Paris-Granville, devraient s'inquiéter du rapport Duron sur l'avenir des lignes Intercités (ou TET), ce qui fut le sujet de notre dernier atelier citoyen du 26 mai.

On en profitera pour glisser aux journalistes présents la contradiction de la venue du patron de la SNCF qui vient inaugurer un symbole de son désengagement. Financé en grande partie par la Région, l'atelier sera chargé de la maintenance de nouvelles rames, elles-mêmes achetées par la région pour une ligne Paris-Granville dont la SNCF ne veut plus entretenir les voies…

Nous rappellerons également l'intérêt vital de la ligne Paris-Granville pour notre cité.

pour le Front de gauche Granvillais,

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Ne laissons pas les entreprises dicter l’info

Publié le 8 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans STOP TAFTA ou TTIP&CETA

Ne laissons pas les entreprises dicter l’info

Ne laissons pas les entreprises dicter l’info. Stop Directive Secret des Affaires! #Tradesecrets

Signez la pétition

Bientôt, les journalistes et leurs sources pourraient être attaqués en justice par les entreprises s’ils révèlent ce que ces mêmes entreprises veulent garder secret. A moins que nous ne réagissions pour défendre le travail d’enquête des journalistes et, par ricochet, l’information éclairée du citoyen.

Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le "secret des affaires", dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe.

Avec la directive qui sera bientôt discutée au Parlement, toute entreprise pourra arbitrairement décider si une information ayant pour elle une valeur économique pourra ou non être divulguée. Autrement dit, avec la directive "Secret des Affaires", vous n’auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil... Et j’en passe.

Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il nous sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique de nos pays. Les reportages de "Cash Investigation", mais aussi d’autres émissions d’enquête, ne pourraient certainement plus être diffusés.

Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la Nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Au prétexte de protéger les intérêts économiques des entreprises, c’est une véritable légitimation de l’opacité qui s’organise.

Si une source ou un journaliste "viole" ce "secret des affaires", des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d’euros, puisqu’il faudra que les "dommages-intérêts correspond(ent) au préjudice que celui-ci a réellement subi". On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays.

Face à une telle menace financière et judiciaire, qui acceptera de prendre de tels risques ? Quel employé - comme Antoine Deltour à l’origine des révélations sur le le scandale Luxleaks - osera dénoncer les malversations d’une entreprise? Les sources seront les premières victimes d’un tel système, mais pas un mot ne figure dans le texte pour assurer leur protection.

Les défenseurs du texte nous affirment vouloir défendre les intérêts économiques des entreprises européennes, principalement des "PME". Étonnamment, parmi celles qui ont été en contact très tôt avec la Commission, on ne relève pas beaucoup de petites PME, mais plutôt des multinationales rôdées au lobbying : Air Liquide, Alstom, DuPont, General Electric, Intel, Michelin, Nestlé et Safran, entre autres.

Ces entreprises vont utiliser ce nouveau moyen offert sur un plateau pour faire pression et nous empêcher de sortir des affaires …

Vu l’actualité Luxleaks, nous ne tolérons pas que nos élus se prononcent sur un texte aussi grave pour la liberté d'expression sans la moindre concertation avec les représentants de la presse, les lanceurs d'alertes et les ONG. Seuls les lobbies industriels ont été consultés.

Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : "Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques".

C’est pourquoi je demande, avec l’ensemble des signataires ci-dessous, la suppression de cette directive liberticide.

Le 16 juin prochain, une commission de députés européens, la commission JURI, se réunira pour valider ou non ce texte. C'est le moment de nous mobiliser pour dire non à la censure en Europe.

Signez la pétition et partagez la vidéo.

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La loi du marché ..et après!

Publié le 2 Juin 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

La loi du marché ..et après!

La loi du marché ..et après!

"Pourquoi aller au cinéma quand à l'extérieur, on peut avoir le vrai " disait malicieusement Jean Renoir. Est-ce le battage médiatique autour du prix d’interprétation, mais on s'ennuierait presque à voir La loi du Marché. Ce n'est pas que la tête de ce bon Vincent ne soit pas sympathique mais il est trop de films qui tournent à ce point autour d'un acteur et de son visage. On pourra bien dire que le film est sobre, percutant, effrayant mais effrayant, il l'est aussi, et surtout parce que la prise de conscience du chômeur-vigile, à la fin du film, est un acte individuel sans perspective, sans d'espoir, ce qui n'a, sans doute, guère ému La Croisette. Réalité implacable et bien exposée sans doute mais assénée comme une morale bien pensante qui ne changera rien à rien et qui laisse préfigurer un monde encore pire..Et quand bien même l'acte final apparaîtrait " héroïque", il symboliserait, d'abord, l'hégémonie de l'individualisme contemporain permettant d'imputer la responsabilité du sous-emploi non aux règles du marché mais aux chômeurs eux-mêmes. On comprend bien, dès la première scène, que ces stages qui ne débouchent sur rien, puisqu'il n'y a pas de boulot, puissent conduire à un écœurement individuel en évacuant toute velléité de lutte collective. Mais, n'est-ce pas le rôle de l'art de transcender la réalité sociale, plutôt que de lui coller aux basques.

Et pendant ce temps, le ministre socialiste du travail, confronté à une nouvelle augmentation du nombre de chômeurs, nous assure que les indices sont au vert et que la fée croissante va se pencher sur l'emploi.

Yann LP

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