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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Les centres de santé disposent enfin d’un cadre conventionnel

Publié le 22 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Santé

Les centres de santé disposent enfin d’un cadre conventionnel

Par Olivier Nobile le 20 juillet 2015 Santé - Protection sociale

L’UFAL fait partie des plus ardents défenseurs du modèle médical des Centres de santé (à bien distinguer des maisons de santé) en tant qu’alternative crédible à une pratique ambulatoire libérale à bout de souffle. Lors du colloque santé organisé par l’UFAL en novembre dernier, nous avions eu la chance d’accueillir Eric May, président du Syndicat National des Médecins de centre de santé qui nous avait présenté avec brio les spécificités et le potentiel des centres de santé, centres pluridisciplinaires de praticiens salariés appliquant le tiers payant. Les centres de santé vont désormais disposer d’un cadre conventionnel, ce qui est avancée importante, même si le contenu de l’accord ressemble pour l’heure davantage à une déclinaison des modes de rémunération libérale qu’à une véritable sanctuarisation du secteur et de son caractère salarial.

Après 12 ans d’absence de politique conventionnelle dans ce secteur, l’accord national des centres de santé a finalement été signé mercredi 8 juillet 2015 par les dix organisations représentatives des centres de santé (RNOGCS) et la CNAMTS.
Ce nouvel accord national entrera en vigueur en janvier 2016. L’adhésion de chaque centre de santé doit être effective avant le 31 décembre 2015. Il intègre les nouveaux financements de la pratique d’équipe récemment attribués aux maisons de santé pluridisciplinaires, ainsi que la transposition des rémunérations et majorations accordées aux médecins libéraux (forfait médecin traitant, patients âgés, ROSP, etc.).
Cependant, l’accord conventionnel ne prévoit aucune compensation des coûts particuliers du tiers payant, toujours très lourds pour ces structures, une demande récurrente des centres et de leurs médecins salariés. Les gestionnaires (mutuelles, municipalités, etc.) continueront à en supporter le surcoût. La CNAMTS rappelle le contexte difficile et précise que l’accord doit « pérenniser des financements pour les structures d’exercice regroupé et coordonné de premier recours », ajoutant que le financement à l’acte doit laisser place à la rémunération des missions au service des patients.

Entamées au printemps 2014, les discussions conventionnelles des centres de santé s’étaient brutalement interrompues en novembre avec l’échec des négociations interprofessionnelles sur la rémunération des structures libérales, auxquelles les centres étaient liés.
La Fédération nationale des centres de santé (FNCS) se félicite de ce texte qui apporte « la reconnaissance de leur spécificité et un début de stabilité financière aux centres de santé ». « Dans le prolongement du projet de loi de santé, cet accord marque un tournant dans la reconnaissance des centres de santé comme acteurs incontournables et pertinents de l’offre de soins ambulatoires sur tout le territoire » ajoute la Mutualité Française dans un communiqué.

L’accord doit encore être approuvé par la ministre de la Santé ou, à défaut, sera réputé approuvé dans un délai de 21 jours, puis publié au Journal officiel probablement fin août ou début septembre.

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Yanis Varoufakis:les termes de la capitulation grecque

Publié le 17 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière

Yanis Varoufakis:les termes de la capitulation grecque

Yannis Varoufakis a posté hier sur son blog des remarques critiques sur la Déclaration du Sommet Européen du 12 juillet 2015. Pour lui, cette Déclaration devrait entrer dans l'histoire sous l'appellation "Les Termes de la Capitulation Grecque". Traduit par Monica M.

Dans le texte qui suit, les remarques de Yanis Varoufakis sont mises en italiques gras et entre crochets. Dans son court texte d'introduction, Y.V. nous invite à "lire" et à "pleurer". Ce texte souligne s'il en était besoin la gravité tragique de la Capitulation grecque, entérinée hier soir par le vote du Parlement Grec.

DÉCLARATION DU SOMMET EUROPÉEN, 12 JUILLET 2015

Le Sommet Européen souligne le besoin crucial de rétablir la confiance avec les Autorités Grecques [le gouvernement grec doit instaurer une nouvelle austérité encore plus drastique frappant les Grecs les plus vulnérables, qui ont déjà énormément souffert], condition préalable à un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES [pour le prolongement d'un prêt non viable]. À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques [le gouvernement Syriza doit reconnaître dans une déclaration qu'il a enfreint la "logique" de la troïka], et que les engagements politiques pris dans ce contexte soient suivis d'une mise en oeuvre effective.

On attend d'un membre de la zone euro demandant l'assistance financière du MES qu'il adresse, dans la mesure du possible, une requête similaire au FMI. Il s'agit d'une condition préalable pour que l'Eurogroupe accepte un nouveau programme du MES. La Grèce devra donc demander au FMI la poursuite de son soutien (contrôle et financement) à partir de mars 2016 [Berlin continue à croire que la Commission n'est pas digne de confiance pour "faire la police" de ses propres programmes de "sauvetage"].

Vu la nécessité de rétablir la confiance avec la Grèce, le Sommet de la zone Euro se félicite que les autorités grecques aient pris l'engagement de légiférer sans délai sur un premier ensemble de mesures [la Grèce doit se soumettre elle-même à une "torture par l'eau" (waterboarding) fiscale, avant même toute proposition de financement]. Ces mesures, prises en accord total et préalable avec les institutions, porteront sur:

Pour le 15 juillet

  • la rationalisation du régime de la TVA [la rendant plus régressive par l'augmentation des taux de TVA qui vont encourager la mutltiplication des fraudes] et l'élargissement de l'assiette fiscale pour augmenter les recettes [qui va asséner un coup majeur à la seule industrie grecque en croissance - le tourisme].
  • des mesures immédiates pour améliorer la viabilité à long-terme du système des retraites dans le cadre d'un programme global de réforme des retraites [c'est à dire réduire les plus petites des petites retraites, en prétendant ignorer que la déplétion du capital des fonds de pension est due au PSI forgé par la troïka en 2012, et aux effets délétères du chômage et du travail payé non déclaré].
  • la garantie de la pleine indépendance juridique de ESTAT [la troïka exige le contrôle total de la façon dont l'équilibre du budget de la Grèce est calculé, dans l'idée de contrôler pleinement la magnitude de l'austérité qu'elle impose au gouvernement].
  • la pleine mise en oeuvre des dispositions pertinentes du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l'Union Economique et Monétaire, en particulier en rendant le Conseil budgétaire opérationnel avant la finalisation du protocole d'accord et en introduisant des coupures de dépenses quasi-automatiques en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d'excédents primaires, après avoir sollicité l'avis du Conseil budgétaire et sous réserve de l'accord préalable des Institutions [le Gouvernement Grec, qui sait que les objectifs fiscaux imposés ne seront jamais atteints sous le régime d'austérité imposé, doit automatiquement augmenter l'austérité qui est en fait due aux plus récents échecs de la troïka].

Pour le 22 juillet

  • L'adoption du Code de Procédure Civile, qui est une révision majeure des procédures et modalités propres au système de justice civile et peut significativement accélérer le procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine [en clair, des saisies, des expulsions et la liquidation de milliers de maisons et de lieux d'activités dont les propriétaires ne sont pas en mesure de rembourser les emprunts et hypothèques].
  • La transposition de la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances, avec le soutien de la Commission Européenne.

Ce n'est qu'après - et immédiatement après - que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l'objet d'une mise en oeuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l'Eurogroupe, qu'une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d'accord [le gouvernement Syriza doit être de plus en plus humilié au point qu'il est obligé, avant de demander un nouveau prêt de sauvetage toxique, s'imposer une austérité drastique, alors qu'on sait dans le monde entier que Syriza y est opposé]. Cette décision devrait être prise après l'achèvement des procédures nationales et si les conditions préalables de l'Article 13 du Traité ESM ont été respectées sur la base de l'évaluation mentionnée dans l'Article 13.1.

Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d'accord, les mesures de réforme proposées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la dégradation économique et budgétaire du pays au cours de l'année précédente [le gouvernement Syriza doit accepter de mentir en disant que c'est lui, et non la tactique d'asphyxie des créanciers, qui a causé la détérioration économique aiguë des six derniers mois - on demande à la victime d'endosser la faute du bandit]. Le gouvernement grec doit formellement s'engager à renforcer ses propositions [en fait, les rendre plus régressives et plus inhumaines] dans un certain nombre de domaines identifiés par les Institutions, en les accompagnant d'un calendrier suffisamment précis pour ce qui concerne la législation et la mise en oeuvre, y compris des critères de référence structurels, des échéances et des critères de référence quantitatifs, montrant clairement l'orientation des politiques à moyen terme. Le gouvernement doit notamment, en accord avec les Institutions:

  • Réaliser une réforme ambitieuse des retraites [en fait, des coupes] et engager des mesures pour compenser l'impact fiscal de la Décision de la Cour Constitutionnelle relative à la réforme des retraites 2012 [annuler la décision de la Cour en faveur des retraités] et mettre en œuvre la clause de déficit zéro [réduire de 85 % les retraites complémentaires que le gouvernement Syriza s'est battu bec et ongles pour préserver pendant les cinq derniers mois] ou prendre des mesures alternatives mutuelles acceptables [trouver des victimes 'équivalentes'] d'ici octobre 2015;
  • Adopter des réformes plus ambitieuses du marché des produits assorties d'un calendrier clair pour la mise en œuvre des recommandations de l''OCDE I pour l'évaluation de la concurrence [les recommandations auxquelles l'OCDE a maintenant renoncé après avoir reconçu ces réformes en collaboration avec le gouvernement Syriza], y compris pour l'ouverture des magasins le dimanche, les périodes des soldes, la propriété des pharmacies, des laiteries et des boulangeries, à l'exception des produits pharmaceutiques en vente libre, qui seront mis en œuvre dans une prochaine étape, ainsi que l'ouverture de professions fermées essentielles au niveau macro-économique (par exemple les transports par ferry). Selon les recommandations de l'OCDE II, l'industrie manufacturière doit être incluse dans les actions préalables.
  • Sur les marchés de l'énergie, continuer la privatisation de l'opérateur du réseau de distribution d'électricité (ADMIE), à moins que l'on puisse trouver des mesures de remplacement permettant la mise en concurrence, comme convenu par les Institutions [l'ADMIE sera liquidé sur l'ordre des Institutions au profit d'intérêts étrangers spécifiques].
  • Sur le marché du travail, examiner rigoureusement et moderniser les conventions collectives du travail [s'assurer que l'on ne permet aucune négociation collective], l'action syndicale [l'interdire] et, conformément à la directive appropriée et aux bonnes pratiques de l'Union européenne, des procédures de licenciement collectif [laissées au gré des employeurs], en suivant le calendrier et et l'approche convenus avec les Institutions [la Troïka décide]. Sur la base de ces réexamens, la politique du marché du travail devrait être alignée sur les meilleures pratiques internationales et européennes, sans retour aux politiques antérieures qui sont incompatibles avec des objectifs de croissance durable et inclusive [il ne devrait y avoir aucun mécanisme qui permette aux salariés de demander aux employeurs de meilleures conditions de travail].
  • Adopter les mesures nécessaires pour renforcer le secteur financier, y compris des mesures radicales concernant les prêts non performants [un tsunami de saisies est en vue] et des mesures pour renforcer la gouvernance du Fonds Hellénique de stabilité financière (HFSF) et des banques [les personnes grecques qui gèrent le HFSF et les banques auront précisément un contrôle zéro sur le HFSF et les banques], en particulier en éliminant toute possibilité d'interférence politique dans processus de nomination [sauf l'interférence politique de la Troïka].

Par ailleurs, les autorités grecques prendront les mesures suivantes:

  • Elaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d'autres moyens [un Treuhand, semblable à celui de l'Allemagne de l'est, est prévu pour liquider toute la propriété publique grecque, mais sans que soient envisagés les grands investissements que l'Allemagne de ouest a faits en Allemagne de l'est pour compenser le désastre Treuhand]. La monétisation des actifs constituera une source de remboursement du nouveau prêt de MES et produira sur la durée un total fixé à 50 milliards d'€, dont 25 milliards seront utilisés pour le remboursement de recapitalisation de banques et d'autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c'est-à-dire 50 % des 25 milliards d'€) seront utilisés pour diminuer le ratio d'endettement, et les 50 % restants seront utilisés pour des investissements [la propriété publique sera liquidée et des sommes pitoyables iront vers l'entretien d'une dette insoutenable - il ne restera plus rien pour des investissements publics ou privés]. Ce fonds serait établi en Grèce et géré par les autorités grecques sous la surveillance des Institutions européennes concernées [il sera nominalement en Grèce, mais en fait, comme le HFSF ou la Banque de Grèce, il sera contrôlé entièrement par les créanciers]. En accord avec les Institutions et sur la base des bonnes pratiques internationales, un cadre législatif devrait être adopté pour garantir des procédures transparentes et une valorisation adéquate des ventes d'actifs, conformément aux principes et normes de l'OCDE sur la gestion des Entreprises publiques [la Troïka fera ce qu'elle veut).
  • Conformément aux ambitions gouvernementales grecques, moderniser et renforcer l'administration publique grecque, et mettre en place, sous les auspices de la Commission européenne, un programme pour renforcer et dépolitiser les capacités de l'administration grecque [transformer la Grèce en une zone de non-démocratie modelée sur Bruxelles, une forme de gouvernement censément technocratique, politiquement toxique et macro-économiquement inepte]. Une première proposition devrait être présentée d'ici le 20 juillet après des discussions avec les Institutions. Le gouvernement grec s'engage à réduire encore plus les coûts de l'administration publique [réduire les plus bas salaires et augmenter un peu les salaires de certains des apparatchiks favorables à la Troïka]conformément à un calendrier établi convenu avec les Institutions.
  • Normaliser entièrement les méthodes de travail avec les Institutions, y compris pour le travail devant être fait à Athènes, afin d'améliorer la mise en œuvre et le suivi du programme [la Troïka rend les coups et exige que le gouvernement grec l'invite à venir à Athènes en Conquérant - la Paix carthaginoise dans toute sa splendeur]. Le gouvernement doit consulter les Institutions et obtenir leur accord sur tout projet de loi dans les domaines concernés, avant de les soumettre à la consultation publique ou au Parlement [le Parlement grec doit, de nouveau, après cinq mois de brève indépendance, devenir une annexe de la Troïka - faisant mécaniquement passer des lois traduites]. Le Sommet de la zone euro souligne de nouveau que la mise en œuvre est l'élément-clé et que dans ce contexte il se félicite que les autorités grecques aient l'intention pour le 20 juillet de demander le soutien des Institutions et des États membres en vue d'une assistance technique, et demande à la Commission européenne de coordonner cette assistance de l'Europe.
  • À l'exception de la loi concernant la crise humanitaire, le gouvernement grec réexaminera en vue de les modifier les législations qu'il avait adoptées et qui sont contraires à l'accord du 20 février, puisqu'elles constituent un retour en arrière par rapport aux engagements pris au titre du programme précédent, ou bien il définira des mesures compensatoires clairement équivalentes pour les droits acquis qui ont été ainsi créés [en plus de promettre qu'il n'aura plus d'autonomie législative, le gouvernement grec annulera rétroactivement tous les projets de loi qu'il a passés pendant les cinq derniers mois].

Les engagements listés ci-dessus correspondent au minimum exigé pour commencer les négociations avec les autorités grecques. Cependant, le Sommet de la zone Euro a précisé que le fait de commencer des négociations n'exclut pas la possibilité d'un accord final sur un nouveau programme de MES, qui devra être fondé sur une décision concernant l'ensemble du paquet (incluant les besoins de financement, le caractère soutenable de la dette et un financement relai éventuel) [auto-flagellez-vous, imposez une nouvelle austérité à une économie écrasée par l'austérité et ensuite nous verrons si l'Eurogroupe vous accordera de nouveaux prêts toxiques insoutenables].

Le Sommet Euro prend acte de ce que les besoins de financement du programme pourraient se situer entre 82 milliards et 86 milliards d' €, selon l'estimation des Institutions [l'Eurogroupe a fait état d'une somme énorme, bien supérieure à celle qui est nécessaire, pour signifier que la restructuration de la dette est hors sujet et que le jeu s'appelle la servitude de la dette à l'infini]. Il invite les Institutions à explorer des possibilités de réduire l'enveloppe de financement, par une voie budgétaire alternative ou des privatisations accrues [eh oui, peut-être que les cochons voleront]. Rétablir l'accès au marché, qui est un objectif de tout programme d'aide financière, diminue la nécessité de puiser dans l'enveloppe totale de financement [c'est quelque chose que les créanciers éviteront au maximum, par exemple en s'assurant que la Grèce entrera seulement dans le programme de facilitation quantitative de la BCE en 2018, une fois que la facilitation quantitative sera ...close). Le Sommet de la zone Euro prend note des besoins de financement urgents de la Grèce, qui rendent d'autant plus nécessaire de progresser rapidement pour décider d'un nouveau protocole d'accord: d'après les estimations, ces besoins s'élèveraient à 7 milliards € d'ici le 20 juillet et à 5 milliards supplémentaires d'ici la mi-août [Une fois de plus on en rajoute et on fait semblant de croire que ça peut marcher].

Le Sommet de la zone Euro est conscient qu'il importe de veiller à ce que l'Etat grec souverain puisse régler ses arriérés vis-à-vis du FMI et de la Banque de Grèce et honorer ses titres de créances dans les semaines qui viennent afin de créer les conditions permettant une proche conclusion des négociations. Le risque de ne pas pouvoir conclure rapidement les négociations demeure entier pour la Grèce [Encore une fois, on exige que la victime endosse la responsabilité qui incombe au bandit). Le Sommet de la zone Euro invite l'Eurogroupe à discuter de ces questions en urgence.

Étant donné l'acuité des problèmes rencontrés par le secteur financier grec, l'enveloppe totale d'un nouveau programme éventuel du MES devrait inclure la dotation de 10 à 25 milliards d'Euros pour que le secteur bancaire puisse faire face aux éventuels besoins de recapitalisations des banques et aux éventuels coûts de résolution, dont 10 milliards seraient rendus immédiatement disponibles dans un compte séparé au MES [la Troïka admet que la recapitalisation 2013-2014 des banques, qui aurait nécessité tout au plus 10 milliards, était insuffisante - mais, bien sûr, elle impute l'erreur … au gouvernement Syriza].

Le Sommet Euro est conscient qu'une décision doit être prise rapidement sur un nouveau programme pour que les banques puissent rouvrir, ce qui permettrait d'éviter une augmentation de l'enveloppe de financement totale [la Troïka a fermé les banques grecques pour forcer le gouvernement Syriza à capituler et elle maintenant elle pleurniche pour leur réouverture]. La BCE/le MSU procèdera à une évaluation exhaustive après l'été. La réserve globale permettra de combler les éventuelles insuffisances de fonds propres suivant l'évaluation complète, après que le cadre juridique aura été appliqué.

De sérieux doutes planent quand au caractère soutenable de la dette grecque [Vraiment ? Ça alors!] Ceci est dû au relâchement des politiques conduites pendant les douze derniers mois, qui ont entraîné la détérioration récente de l'environnement macro-économique et financier) [ce ne sont pas les prêts "de sauvetage" de 2010 et 2012, en synergie avec l'austérité asséchant le PIB, qui ont propulsé la dette à des hauteurs immenses et qui l'ont rendue insoutenable - meuh non, ce sont la perspective future puis la réalité d'un gouvernement qui s'est permis de critiquer le caractère insoutenable des prêts "de sauvetage"]. Le Sommet de la zone Euro rappelle que les États membres de la zone Euro ont, tout au long de ces dernières années, adopté, pour soutenir la viabilité de la dette grecque, un ensemble remarquable de mesures, qui ont allégé le service de la dette grecque et et en ont réduit significativement les coûts [les premier et deuxième programmes "de sauvetage" ont échoué, la dette montant en flèche comme il se devait puisque le but réel des programmes "de sauvetage" était de transférer le poids des pertes bancaires sur les contribuables de l'Europe].

En conséquence, dans le cadre d'un éventuel futur programme MES, et conformément à l'esprit de la déclaration de l'Eurogroupe de novembre 2012 [une promesse de restructuration de la dette faite au gouvernement grec précédent n'a jamais été tenue par les créanciers], l'Eurogroupe se tient prêt à considérer, si nécessaire, la possibilité de mesures supplémentaires (l'allongement des périodes de grâce et des délais de remboursement) avec l'objectif que les besoins bruts de financement restent à un niveau soutenable. Ces mesures seront subordonnées à la mise en œuvre complète des mesures à convenir dans un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier examen qui aura abouti à un résultat concluant. [Encore une fois, la Troïka laissera le gouvernement grec ployer sous le poids de la dette insoutenable, entraînant l'échec du programme, l'augmentation de la pauvreté et l'effondrement des revenus, alors nous pourrons avoir une petite coupe de la dette, comme la Troïka le fit en 2012].

Le Sommet de la zone Euro souligne que l'on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette [Le gouvernement Syriza a suggéré, depuis janvier, une restructuration modérée de la dette, sans coupes, maximisant la valeur présente nette attendue des remboursements de la Grèce aux créanciers - proposition qui a été rejetée par la Troïka dont le but était en fait d'humilier Syriza]. Les autorités grecques réaffirment leur engagement clair à honorer pleinement et dans le temps imparti leurs obligations financières envers tous leurs créanciers [Ce qui ne peut se produire sans une restructuration substantielle de la dette].

Pour autant que toutes les conditions nécessaires figurant dans le présent document soient remplies, l'Eurogroupe et le Conseil des gouverneurs du MES peuvent, conformément à l'Article 13.2 du Traité instituant le MES, mandater les Institutions pour négocier un nouveau programme du MES si les conditions préalables énoncées de l'Article 13 du traité instituant le MES sont réunies sur la base de l'évaluation visée à l'Article 13.1.

Pour soutenir la croissance et la création d'emplois en Grèce (dans les 3 à 5 prochaines années) [ ayant déjà détruit croissance et emplois lors des cinq dernières années …] la Commission travaillera étroitement avec les autorités grecques pour mobiliser jusqu'à 35 milliards d'Euros (dans le cadre de divers programmes européens) pour financer les activités d'investissement et l'activité économique, y compris au niveau des PME [elle utilisera le même volume de fonds structurels, plus de l'argent imaginaire, tout aussi disponible qu' en 2010-2014]. À titre de mesure exceptionnelle et vu la situation exceptionnelle de la Grèce, la Commission proposera d'augmenter le niveau de préfinancement d'un milliard d'euros pour donner une impulsion immédiate aux investissements, dont se chargeront les co-législateurs de l'Union européenne [ Sur les 35 milliards, considérez que ce milliard sera le seul pour de vrai]. Le Plan D'investissement pour l'Europe fournira aussi des possibilités de financement pour la Grèce [le même plan dont la plupart des ministres des Finances de La zone Euro parlent comme d'un programme fantôme].

http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/15/the-euro-summit-agreement-on-greece-annotated-by-yanis-varoufakis/

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Elections régionales: communiqué du Front de Gauche Manche

Publié le 15 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Régionales 2015

Elections régionales: communiqué du Front de Gauche Manche

RÉGIONALES DÉCEMBRE 2015

Appel du Front de Gauche de la Manche (PCF, Ensemble, citoyens de gauche)

Les élections régionales vont se tenir en décembre 2015. Ce scrutin doit permettre de défendre au niveau régional, les aspirations à l’égalité sociale et territoriale, au développement économique, écologique de la région et à la démocratie.

Ce rendez vous électoral sera l’occasion de dire non à la politique de régression sociale du gouvernement conduit par le tandem Valls Hollande. Cette politique inspirée par les dogmes ultra libéraux aggrave les inégalités et les conditions de vie de la majorité de nos concitoyens et fait le lit de la droite et de l’extrême droite.

Depuis plusieurs années, fort de sa volonté unitaire le front de gauche 50 a milité pour une alternative à la politique d’austérité dans notre département.

Il appelle aujourd’hui, pour ces élections, à construire le rassemblement le plus large des forces politiques, écologiques, syndicales, associatives anti-austéritaires. Il multipliera les initiatives pour que ce rassemblement soit largement ouvert à toutes celles et ceux qui s’engagent dans la résistance aux politiques libérales et participent au développement des solidarités citoyennes.

Cette démarche est appelée à se concrétiser dans les prochaines semaines à l’échelon régional.


En Europe, en Grèce et en Espagne notamment, les peuples se mobilisent et votent pour desserrer l’étau austéritaire de l’Europe libérale. En décembre, à l'instar de ces exemples stimulants, rassemblons-nous pour ouvrir un véritable espoir à gauche et créer les conditions d’un sursaut citoyen pour changer vraiment la donne.

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LE PIÈGE

Publié le 15 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière

LE PIÈGE

La crise grecque montre que cette Union européenne qui agit contre les peuples ne changera que si elle trouve en face d’elle un mouvement social et politique suffisamment fort pour imposer, à la fois, d’autres choix et une démocratie d’un nouveau type.

Ce qui se passe en Grèce va peser lourdement, à court et à long terme, sur le devenir de l’Union européenne. Le peuple grec s’était prononcé, clairement et fortement. Une fois de plus, comme il l’avait fait en 2005 après le "non" français, le noyau dirigeant de l’Union a décidé de passer outre. Le marché passe avant la démocratie ; la gouvernance vaut mieux que la souveraineté populaire. Que l’on ne nous raconte pas, comme le fait le Figaro, que la Grèce a creusé le fossé entre l’Allemagne et la France. Quels que soient les ajustements tactiques de dernière heure, l’épisode grec a confirmé que le couple franco-allemand était le cœur de l’Europe de l’austérité et de la flexibilité.

Dire non, franchement non

François Hollande, de façon totalement cohérente, a fait le choix durable d’articuler la logique sociale-libérale adoptée en France depuis deux ans et le renforcement d’un "noyau dur" ou d’une "coopération renforcée" capable de dicter sa ligne à tous les peuples de l’Union. Circulez, il n’y a rien à voir : "There is no alternative". Malheur à qui n’accepte pas de passer sous les fourches caudines des marchés et de la technocratie. Pour les forces de notre pays qui n’admettent pas cette méthode et son arrogance, il n’y a pas d’autre choix, dans la rue ou à l’Assemblée, que de dire non, franchement non. La fermeté est la seule réponse possible à la fermeté.

Je me garderai de juger de façon aussi tranchée en ce qui concerne la Grèce. Elle est un pays si modeste par son poids démographique et économique, confronté à un tel déchirement social depuis des années, que les choix de ses dirigeants sont par définition difficiles. Ce que je sais, c’est que, pour la première fois, un gouvernement grec a décidé de lever la tête, de se battre et de mobiliser son peuple au lieu de l’anesthésier. Tsipras, avec dignité et persévérance, a au moins gagné du temps. Que pourra-t-il en faire, dans l’étau que nos dirigeants à nous ont construit pour lui et pour son peuple ? J’avoue que je n’en sais rien et que je comprends à la fois sa prudence – qui n’est pas de l’inertie – et la virulence de ceux qui discutent le résultat des longues négociations de ces derniers mois.

Il nous faudra le temps de réfléchir à ce qui s’est passé et en tirer des conclusions. Nous savons seulement que le noyau de l’Union ne bougera pas de sa ligne de conduite destructrice, au mépris des peuples. Il s’y tiendra, parce qu’il ne trouve pas, en face de lui, un mouvement social et politique suffisamment fort pour imposer l’image d’autres choix possibles, conformes aux exigences d’un développement humain sobre et d’une démocratie de nouveau type.

Des actes immédiats et un projet de long terme

Ce mouvement doit se construire dans chaque pays, mais gardons-nous des solutions courtes. Il ne sera efficace partout que s’il se pense, tout à la fois, comme alternatif et européen. Il n’y aura pas de "socialisme dans un seul pays", pas plus dans la petite Grèce meurtrie que chez nous. Ce mouvement européen et national doit être suffisamment large pour avoir vocation, sinon à être la majorité, du moins de stimuler une majorité nouvelle, autour d’un projet nouveau. Il a face à lui les forces conjuguées de l’ultralibéralisme et du social-libéralisme, et celles d’un nationalisme "post-fasciste" aux tonalités populistes agressives. La tâche est rude.

Pour être large, ce mouvement doit être rassemblé. Pour qu’il le soit, mieux vaut alors ne pas jouer des souvenirs d’un passé dépassé. Rien ne serait pire que de s’imaginer que se rejoue, une fois de plus, la scène du peuple abandonné, des espoirs écrasés ou de la révolution trahie. Rien ne serait pire que de penser que, à la gauche de la gauche tout au moins, continuent de s’opposer les révolutionnaires et les capitulards, les aventuristes et les raisonnables. Rien ne serait pire que de conclure que, aujourd’hui comme hier, il est urgent de séparer le bon grain de l’ivraie, les radicaux des réalistes, les anticapitalistes des réformistes, les souverainistes des européistes, ceux qui s’illusionnent de ceux qui sont lucides.

Dès l’instant où l’on est convaincu qu’il faut de la rupture mais qu’il n’est pas de rupture sans processus pour le mener à bien, dès l’instant où l’on sait que la rigueur transformatrice oblige à la fois à des actes immédiats et à du projet de long terme, dès cet instant l’espace est large, pour peu que l’on ne fasse pas du soupçon une culture et de l’esprit partisan une méthode.

Il nous faudra réfléchir avec calme. Mais nous n’avons pas tout le temps devant nous.

Roger Martelli

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victoire de OXI : plus de 61%

Publié le 7 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Gauche antilibérale

victoire de OXI : plus de 61%

Communiqué de presse du Comité Front de gauche Granvillais

Le Front de Gauche de Granville est solidaire du peuple grec. Il salue sa détermination et son courage devant le chantage et les intimidations d'une europe libérale et anti-démocratique.
La victoire d'Alexis Tsipras nous rappelle qu'un espoir existe à gauche.
Nous ne sommes pas condamnés à voir baisser les budgets de la culture ni à voir nos hôpitaux ou nos écoles fermer. Ni en France, ni à Granville !
La victoire de Syriza est donc bien celle de la démocratie. Il appartient aux peuples de choisir leur avenir, pas aux banques. Cette victoire est la promesse d'une alternative politique à gauche: plus solidaire, plus juste en Grèce, en France et partout en Europe.

Communiqué de presse Du Front de gauche Manche

Le Front de gauche de la Manche salue l'impressionnante victoire du NON à l'austérité en Grèce. Le peuple grec a porté haut la voix démocratique en prononçant un grand NON au chantage et aux intimidations de l'Europe libérale orchestrés par Angela Merkel et le gouvernement allemand, tenants d'une orthodoxie budgétaire qui ne cesse d'aggraver la pauvreté. Comme Syriza, avec lequel il entretient depuis longtemps un lien fort, le Front de gauche de la Manche réaffirme qu'une autre politique plus juste, solidaire, est non seulement possible mais encore nécessaire et urgente! Le gouvernement français, qui n'aura jamais eu la volonté politique de s'imposer face à Angela Merkel pour mener une politique en faveur des électeurs qui l'ont élu en 2012, a manœuvré toute la semaine pour influencer le peuple grec dans le sens du renoncement. La construction d'une alternative politique résolument de gauche vient de marquer un point important et la victoire d'hier porte les espoirs de justice sociale demain partout en Europe.

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LA LUCERNE D'OUTREMER, 2ème commune HORS TAFTA dans la MANCHE

Publié le 6 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans STOP TAFTA ou TTIP&CETA

LA LUCERNE D'OUTREMER, 2ème commune HORS TAFTA dans la MANCHE

Le collectif STOP TAFTA d'AVRANCHES organisait jeudi 5 mars 2015 salle Victor Hugo, une réunion publique d'information sur le TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agrément soit en Français traité transatlantique de libre échange).

L'une des animatrices de ce collectif présenta la soirée, le collectif, les structures membres ainsi que les conférenciers de la soirée à savoir :

Frédéric VIAL, juriste d'ATTAC, et François DUFOUR, conseiller régional, vice président à l'agriculture au Conseil Régional et remercia de leur présence les 300 personnes qui avaient fait le déplacement.

Peu d'élus étaient là excepté le maire d'Avranches.

Frédéric VIAL commença par une présentation historique des traités antérieurs, du TAFTA, du CETA, du TTIP, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, et des dangers que ces traités peuvent représenter, s'ils sont validés, pour le commerce des pays européens, mais aussi pour l'organisation des Etats, et surtout pour les libertés individuelles et collectives des citoyens européens.

Commençons par le CETA (Accord économique et commercial global) signé entre l'Union Européenne et le CANADA en septembre 2014, bien que largement contesté par le parlement européen, règlemente les échanges commerciaux entre l'Union Européenne et le Canada, en libéralisant lesdits échanges au profit principalement des multinationales, déjà fort et trop puissantes au sein de l'UE et de ses structures.

Quant au TAFTA dont les instigateurs ont voulu tenir secrètes les négociations et le contenu , ont du en fin de compte sous la pression des citoyens européens qui ont saisi la Cour de Justice de l'Union Européenne, laisser passer et se diffuser les informations.

Ce projet inique menace notamment :

Notre sécurité alimentaire alors que les normes européennes et nationales sont plus importantes que celles des Etats-Unis (pesticides, OGM, contamination bactérienne, additifs toxiques, hormones, chlore en nous resservant le bœuf aux hormones auquel la France s'oppose depuis 1978, le poulet chloré.

L'emploi en accentuant les délocalisations, en réduisant les inspections du Travail, en rendant illégal le Code du Travail en privatisant Pole Emploi.

La santé en dérèglementant la distribution des médicaments, en privatisant les services hospitaliers, en démantelant les régimes de retraites par répartition au profit des assurances privées ou fonds de pensions.

Eau et l'énergie (fossiles, nucléaires, renouvelables, etc...) tous ces biens « commun pour l'eau » pourraient être privatisés et toute municipalité s'y opposant se verrait accusée d'entrave à la liberté du commerce.

Il faut aussi ajouter les libertés, la vie privée des citoyens, les services publics, la culture, l'enseignement, toujours au nom de l'atteinte à la liberté du commerce en extrapolant la notion de concurrence déloyale, en s'opposant aux barrières commerciales illégales.

François DUFOUR a précisé la présentation en mettant l'accent sur l'agriculture et ses conséquences tant pour les agriculteurs notamment bio, mais aussi pour les consommateurs que nous sommes en nous forçant à bouffer ce que nous refusons dans les champs et les assiettes, à savoir les OGM, le boeuf au hormones, le poulet chloré, le casse-croute jambon-beurre.

Le débat s'est ensuite engagé avec beaucoup de questions sur les sujets agricoles et alimentaires mais aussi sur l'Europe et sa capacité de réaction, en soulignant souvent malgré la justesse des questions des réponses confuses de F. VIAL sur l'Europe. En rappelant toutefois in fine sous la pression de la salle que nous voulions bien de l'Europe, mais pas d'une Europe libérale couchée devant les multinationales et les Etats Unis ou la Chine, mais d'une Europe sociale, environnementale, solidaire, une Europe des PEUPLES, en sauvegardant la souveraineté alimentaire des Etats membres.

Ce fut de bon aloi afin de ne pas tomber dans le travers populiste, plus d'Europe, plus d'Euro, rétablissement des frontières.

Pour nous environnementalistes et naturalistes, le danger est important toujours au nom de cette « concurrence déloyale » d'augmenter la réduction des terres agricoles, de les charger d'intrants et de pesticides, d'OGM, de voir bétonner le littoral, détruire les zones humides, la nature, du fait de la marchandisation de tout et du reste.

L'accent fut mis par la salle sur les moyens d'action à tous les niveaux pour s'opposer à ce traité inique et pernicieux, tant individuellement qu'en interpelant les élus, tous les élus, de la commune à l'Etat.

C'est un des aspects positif de cette soirée fort intéressante.

Eh bien, sur la suggestion d'un membre du collectif, les élus de la Lucerne d'Outremer, se sont déclaré HORS TAFTA en vertu d'une délibération du conseil municipal du 10 juin 2015.

Nous espérons que d'autres équipes municipales rejoindrons LA LUCERNE D'OUTREMER notamment au sein de la communauté de communes de GRANVILLE-TERRE ET MER.

Par ailleurs suite au report d'un vote au sein de l'Union Européenne sur le TAFTA nous vous appelons à signer la pétition mise en ligne par le collectif national STOP TATFA :

Vote sur le TAFTA au Parlement européen : interpellez vos euro-députés !

Le Parlement européen réuni en plénière pourrait voter dès mardi 7 juillet le texte de la résolution , portant sur le traité transatlantique TAFTA. La conclusion d’un traité fondée sur le texte proposé au vote, même amendé, serait désastreuse pour les peuples et l’environnement. Pour la démocratie, le climat, l’emploi, la santé et l’agriculture paysanne, interpellons les euro-députés et mettons le traité transatlantique en échec ! Amplifions aussi le succès de l’ICE !

Pour interpeller vos députés, il suffit d'un clic : https://www.collectifstoptafta.org/l-actu/article/vote-sur-le-tafta-au-parlement

Alors allez y et diffuser largement!!!

Remarque: Une résolution du Parlement européen est un texte non contraignant qui énonce la position du Parlement sur un sujet de compétence communautaire. La Commission Européenne - institution non-élue qui négocie le traité transatlantique - n’a pas obligation de suivre les recommandations qui y sont énoncées. Elle représente néanmoins la position de la seule instance élue au plan communautaire, et, dans cette mesure, fait référence politique, sur laquelle nous pouvons nous appuyer.

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En Espagne, austérité et privatisations détruisent le système de santé publique et nuisent à la qualité des soins

Publié le 2 Juillet 2015 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Austérité et dictature financière

En Espagne, austérité et privatisations détruisent le système de santé publique et nuisent à la qualité des soins

PAR NATHALIE PÉDESTARRES 2 JUILLET 2015

En Espagne, la politique d’austérité s’est traduite par des coupes budgétaires et des suppressions de postes massives dans les hôpitaux et les dispensaires publics. Aux dépens du personnel soignant, maltraité par une organisation du travail dégradé, et des patients, victimes de délais d’attente à rallonge et de négligences médicales en hausse. Le secteur privé profite, lui, d’une hausse des deniers publics, et de la privatisation rampante des hôpitaux. Les fortes mobilisations syndicales et citoyennes, ainsi que la victoire du nouveau parti de gauche Podemos à Madrid, ont pour l’instant mis un coup d’arrêt à cette destruction programmée du système de soins publics et universels. Enquête.

Le spectacle n’est pas très flatteur pour la direction de l’établissement hospitalier. Des lits sont entassés en quinconce dans les couloirs et dans les chambres individuelles. Les issues de secours sont bloquées et le travail du personnel soignant entravé. Avec l’augmentation des maladies hivernales, le service est rapidement saturé. La plupart des patients sont des personnes âgées, demandant une attention particuliers. L’exiguïté interdit toute intimité. Pendant que l’on vide les flacons d’urine de certains, on sert le repas à d’autres. L’odeur ambiante est désagréable. La tension entre le personnel soignant est palpable. Le service des urgences l’Hôpital 12 de Octubre, au sud de Madrid, semble au bord du burn out.

« Je n’en peux plus ! », soupire une infirmière tout en réalisant une prise de sang sur une vieille dame. L’infirmière est aphone, malade elle aussi, mais dans l’impossibilité de prendre un congé. Si elle le fait, sa charge de travail se répercutera immédiatement sur l’une de ses collègues. « Le personnel absent n’est pas remplacé », nous explique sa collègue. « Et puis il y a aussi de nouvelles sanctions économiques. »

« La saturation des urgences est devenue permanente »

En 2012, le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire, droite), a modifié le régime des indemnités journalières versées aux fonctionnaires de l’État en cas d’arrêt de travail pour les maladies et les accidents non-professionnels. Une infirmière voit ainsi ses indemnités réduites de 75% à partir du quatrième jour d’absence et jusqu’à 100% à compter du vingt-et-unième. L’infirmière enrouée ne décolère pas : « Comment voulez-vous que je récupère en étant constamment en contact avec des gens malades ? Sans compter que je dois à mon tour faire attention de ne contaminer personne. »

Ces scènes inquiétantes se banalisent. Dans un autre hôpital public de Madrid, le Clínico San Carlos, la saturation des urgences a forcé l’hôpital à annuler des interventions chirurgicales programmées de longue date afin de libérer des lits et du personnel. Quelques mois plus tôt, le personnel des urgences de l’hôpital madrilène La Paz dénonçait les graves carences de leur unité de soins : « 22 lits pour 45 malades ». La presse espagnole s’est faite l’écho du cri d’alarme généralisé des personnels soignants, mais aussi de l’indignation citoyenne face à plusieurs cas de personnes décédées. Elles avaient passé jusqu’à quatre jours aux urgences, après neuf mois sur liste d’attente !

Hausse des cas de négligences médicales

La Defensora del Pueblo – l’équivalent espagnol du Défenseur des droits –, Soledad Becerril, a publié début 2015 un rapport très critique sur la situation des services d’urgence dans les établissements hospitaliers publics [1]. Elle y signale, entre autres, que « la saturation des urgences est devenue permanente » et « augmente les cas de négligences médicales ». Reyes Gallego, infirmière à l’hôpital 12 de Octubre et membre du syndicat Syndicat unique de santé et d’hygiène (SUSH), confirme ces risques : « Quand il y trois patients dans un box prévu pour deux, les couloirs envahis par les lits et qu’un patient à besoin d’une intervention urgente, la possibilité de commettre des erreurs est exponentielle ». De leur côté, les directions des hôpitaux et les autorités sanitaires évoquent invariablement des « situations ponctuelles ».

Difficile de quantifier l’ampleur des négligences médicales. Il n’existe pas de statistiques officielles publiques. En 2005, l’Institut de statistiques espagnol a cessé de publier les indicateurs de la qualité de soins dans les hôpitaux. Seule l’association Defensor del Paciente (défenseur du patient), créée en 1987 pour venir en aide aux victimes de négligences médicales, publie chaque année un rapport sur la base des plaintes déposées contre les services d’urgences. D’après leurs données, le nombre de cas d’erreurs médicales présumées n’a cessé d’augmenter depuis 2010, passant de 12 162 cas (dont 554 décès) à 14 749 (dont 835 décès). Soit une hausse de 21% en quatre ans.

Délai d’attente moyen pour une opération : 98 jours

C’est aux experts médicaux et éventuellement aux juges de déterminer s’il y a faute professionnelle, et si ces fautes sont directement responsables des décès. « En moyenne, d’année en année, 40% des cas qui parviennent à l’association sont confirmés comme étant des négligences médicales », souligne Carmen Flores, la présidente de l’Association. Qu’en est-il des 60% restants ? Les données disponibles ne permettent pas de distinguer les plaintes rejetées de celles qui sont demeurées sans suite, les frais d’expertise juridiques à la charge du patient étant un frein pour que ces recours aboutissent.

L’association d’usagers est confrontée à un autre phénomène : les plaintes face à la longueur des listes d’attente. « Ces plaintes concernent les délais pour obtenir un traitement spécifique, pour être redirigé vers un spécialiste ou simplement avoir un diagnostic. Du total des plaintes que nous recevons, les deux tiers sont relatives aux listes d’attente », explique Carmen Flores. Et elles aussi augmentent depuis trois ans. D’après les propres statistiques du Système national de santé, entre juin 2012 et décembre 2013, l’attente moyenne pour une intervention chirurgicale est passée de 76 jours à 98 jours. Près d’un patient sur six est sur liste d’attente depuis au moins six mois, sur l’ensemble du territoire espagnol. Pour Carmen Flores, la cause de ces négligences et de ces délais ne fait aucun doute, ce sont les coupes budgétaires pratiquées par le gouvernement.

19 000 postes supprimés en deux ans

Pour les qualifier, le gouvernement espagnol a choisi un euphémisme : des« mesures urgentes pour garantir la durabilité du système national de santé et améliorer la sécurité des prestations ». Ces mesures se sont traduites par la suppression de 19 000 postes sur tout le territoire entre janvier 2012 et janvier 2014, soit 7% des effectifs de la santé publique (272 000 médecins et personnel infirmier). Le budget alloué au système de santé publique a chuté de 11 % entre 2010 et 2014. Outre la dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins dispensée aux patients, cette politique d’austérité provoque un début d’exode du personnel soignant hors d’Espagne.

« Ces trois dernières années, 7 378 médecins [sur un total de 232 816 médecins inscrits à l’Ordre des Médecins en 2013] ont sollicité le certificat d’aptitude pour partir travailler hors de nos frontières », comptabilise l’Organisation médicale collégiale, qui chapeaute la profession. « Ce chiffre montre bien la crise qu’est en train de traverser la profession médicale en Espagne ». Le nombre de certificat octroyé a presque triplé depuis 2010. En parallèle, le nombre d’infirmiers au chômage a été multiplié par cinq, avec 20 000 personnels soignants sans emploi fin 2013.

« La Santé Publique est clairement maltraitée »

« La Santé Publique est clairement maltraitée en Espagne », s’insurge Reyes Gallego, du syndicat minoritaire SUSH. « Nous sommes surchargés de travail, et nos efforts ne sont valorisés ni par la hiérarchie ni même par la société. Comment se sentir motivés dans ces conditions ? ». Très souvent, les personnels sont directement la cible de l’énervement des usagers, qui leur attribuent la responsabilité de leur trop longue attente de soins. « Nous subissons un stress énorme. Parfois, au plus fort de l’activité des urgences, un médecin arrive et exige que nous interrompions ce que nous sommes en train de faire pour effectuer un électrocardiogramme à un patient… assis sur une chaise ! On est loin des conditions optimales enseignées à l’école d’infirmières pour faire ce genre d’interventions ! », témoigne Mar Coloma, infirmière à l’hôpital public Ramón y Cajal de Madrid. « Cette pression fait que les infirmières vivent dans la peur constante de commettre des erreurs, sans compter les lésions que cela induit ». Elle se souvient de cette infirmière surmenée dont le doigt, quelques mois auparavant, a été sectionné par une porte d’ascenseur.

Partout, l’évaluation quantitative, via la gestion des budgets, a pris le pas sur l’évaluation de la qualité des soins et de la prise en charge des patients (lire aussi notre article). « En tant que responsable d’un service, si l’on montre à la direction qu’on est capable de bien gérer le budget qu’elle nous a confiée, et mieux encore si l’on arrive à économiser sur ce budget, nous sommes récompensés », témoigne Luis Fernández, du service de cardiologie infantile de l’hôpital Ramón y Cajal. « Dans le cas contraire, nous sommes sanctionnés par une réduction de budget pour l’année suivante. »

La situation dans les dispensaires n’est guère meilleure. « L’organisation du travail a empiré ces dernières années. Avant nous avions un système d’évaluation, une plus grande participation dans la prise de décisions et un dialogue régulier avec nos supérieur. Tout cela a disparu avec le gouvernement actuel », décrit Rosa Bajo qui travaille dans le dispensaire de Campo Real, à une trentaine de kilomètres de la capitale. « Désormais, nous avons l’impression que la hiérarchie valorise davantage notre capacité à diminuer les coûts et à bien gérer le budget plutôt que d’améliorer les conditions de vie et de santé de nos patients. C’est très démotivant. »

L’austérité, prologue à la privatisation des hôpitaux

Plutôt que de « garantir la durabilité du système national de santé », le gouvernement espagnol est accusé de l’affaiblir, au profit des cliniques privées. Le processus de privatisation du secteur de la santé a commencé en 1991, sous le mandat du Premier ministre socialiste Felipe González. A l’époque, un rapport parlementaire pointe déjà « une certaine fatigue du système sanitaire ». « Depuis, les gouvernements successifs ont délibérément laissé se dégrader le système de santé publique. Ils ont sans cesse réduit ses budgets et ses effectifs et externalisé des services, de façon à orienter le public vers les opérateurs privés », accuse Juan Antonio Recio, ancien infirmier et membre de la Coordination anti-privatisation de la santé publique (CAS), qui regroupe des professionnels de santé, des usagers et des syndicats opposés aux mesures d’austérité.

C’est ce qui est arrivé à Juan José Martín. Ce patient doit subir une opération pour ôter des varices. Au préalable, il doit procéder à des examens cardiologiques et prendre rendez-vous avec un spécialiste. Or, le système public de santé madrilène est désormais équipé d’un service informatisé, géré par une société privée, qui centralise toutes les prises de rendez-vous et les redirige directement vers des médecins spécialistes en fonction de leur agenda. Initialement orienté vers un établissement privé, Juan José Martín refuse par principe, au nom du maintien des services publics. Réponse du service madrilène de santé : son rendez-vous sollicité en janvier 2015 ne lui sera accordé qu’en octobre prochain. « C’est une tactique pour décourager les patients et les diriger vers le privé où ils n’auront pas à attendre des mois pour obtenir leur rendez-vous », interprète-t-il.

Les budgets publics accordés au privé en forte hausse

Manuel Rengel, médecin néphrologue à l’hôpital universitaire Princesa confirme cette stratégie. Les patients qu’il reçoit ont initialement été systématiquement orientés vers les cliniques privées, sous contrat avec l’État, pour les premiers examens. Ce qui pose également des problèmes en matière de suivi de ces patients. Car si les prises de rendez-vous sont centralisés, la transmission des dossiers médicaux semble faire défaut. « Il n’y a aucune communication avec les médecins privés qui se sont chargés des premiers examens », déplore le spécialiste. « Donc, s’il y a un problème, je ne sais pas à qui m’adresser. Même si je le savais, je devrais demander l’autorisation à la direction de l’hôpital pour entrer en contact avec un médecin de l’extérieur au sujet d’un patient. » Le néphrologue exige donc que tous les examens aient lieu dans son service afin que le suivi de ses patients ne soit pas fragmenté.

Un rapport de la confédération syndicale CCOO (Comisiones Obreras), publié en septembre 2014, analyse en détail l’évolution des budgets octroyés au système public et aux partenariats public-privé en matière de santé [2]. Si celui destiné aux structures de soins publics diminue, l’enveloppe consacrée aux partenariats public-privé augmente. En dix ans, de 2002 à 2012, elle est passée de 3,6 milliards d’euros à 5,7 milliards en 2012. Soit une augmentation de 63 % en faveur du privé.

Huit nouveaux hôpitaux gérés par le secteur privé dans le cadre d’un partenariat avec l’État ont ainsi ouvert leurs portes dans la région de Madrid. Des personnels soignants venus du public y ont été transférés. Les conditions de travail et le niveau de qualité des soins dispensés sont-ils pour autant satisfaisants ? Une étude réalisée par la Coordination anti-privatisation il y a cinq ans ans tend à montrer le contraire, en recueillant des dizaines de témoignages [3].

« J’ai vu des médecins craquer et rentrer chez eux en pleurant »

« J’ai vécu le transfert au nouvel hôpital comme la pire année de ma vie, avec des relations entre professionnels néfastes, une qualité des soins qui se détériore. Dès que nous avons commencé à protester, nous avons eu de gros problèmes avec la direction. Certaines de nos déclarations sont sorties dans la presse et nous avons été menacés directement », décrit un médecin urgentiste de l’hôpital privatisé de Majadahonda. « Bien que l’équipe soit plutôt jeune, entre 30 et 40 ans, les arrêts de travail sont de plus en plus longs, avec carrément des dépressions. J’ai vu des médecins craquer et rentrer chez eux en pleurant », détaille une infirmière du même hôpital.

La conception même de ces nouveaux hôpitaux est mise en cause par le personnel qui y travaille. « Il y a des fuites d’eau partout, les canalisations gouttent. Quand il pleut, l’eau passe sous les portes des sorties de secours des blocs opératoires alors qu’elles devraient être obligatoirement étanches ! La seule chose que propose la direction est de placer des seaux », raconte une infirmière auxiliaire de l’hôpital Infanta Leonor. Cette privatisation rampante n’a pas non plus amélioré l’accès aux soins : d’après un rapport de Médecins du Monde publié en février 2015, 40 000 personnes se sont ainsi retrouvé privées du droit aux soins médicaux gratuits – sauf cas d’interventions vitales [4].

Premières victoires des mobilisations sociales

La réaction face à cette dégradation du système de santé espagnol est d’abord venue des mouvements anti-austérité, nés dans le sillage du mouvement des indignés. Suite à l’annonce en avril 2012 par le ministre régional de la Santé, Javier Fernández Lasquetty (Parti populaire) de plusieurs mesures – baisse du budget de la santé publique de 7%, privatisation total de plusieurs hôpitaux et dispensaires –, de nombreux collectifs de citoyens se sont créés pour protester contre ces coupes budgétaires et privatisations.

Depuis des “marées blanches”, rassemblant des professionnels de santé, des syndicats, des associations de patients, des activistes anti-austérité se succèdent dans les rues de Madrid, en faveur d’un « système de santé de gestion publique, universel et de qualité ». Une première victoire est remportée en janvier 2014 lorsque le Tribunal Supérieur de Justice de Madrid décide de suspendre de façon préventive le processus de privatisation des six hôpitaux, alléguant que les« dimensions extraordinaires » de la mesure pourraient « porter un préjudice irréparable » aux usagers et personnels médicaux de Madrid [5]. Et en mai 2015, la gauche, emmenée par le nouveau parti Podemos, a ravi la ville de Madrid aux conservateurs néo-libéraux.

Nathalie Pédestarres, à Madrid

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