L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse
Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. C'est l'Affaire du Siècle.
Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.
Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.
La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.
L’État a l’obligation d’agir.
Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l'adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.
La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.
Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.
Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat.
Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle.
Le cinéma de la plage à Hauteville sur mer accueille Ciné Débat Granville un lundi par mois.
Grande première le lundi 14 janvier à 20h avec Samouni Road.
Film suivi d'un Débat sur le thème "Palestine,dignité d'un peuple" avec France Palestine Solidarité.
Publié le 28 Décembre 2018
par Alternative Citoyenne de la Manche
dansGranville, Environnement
La presse locale s’est largement fait l’écho du projet de nouvelle zone d’activités au Bas Theil, sur la commune de St Planchers, devant détruire 23 ha de terres agricoles en exploitation, sur le territoire de la communauté de communes de GRANVILLE TERRE ET MER.
Réunis le 26 novembre 2018 les conseillers communautaires ont voté cette disparition de terres agricoles à L’UNANIMITÉ, c‘est une évidence feu le soviet suprême de l’ex URSS renait bien au sein de ce conseil, mais bon.
Ce qui est intéressant c’est d’analyser les arguments qui ont entrainé ce vote unanime :
-Satisfaire les besoins de foncier pour des activités artisanales ou industrielles dans un contexte de raréfaction des terrains disponibles dans les zones d’activités existantes.
Mais ils se moquent du monde ces conseillers, les zones existantes sont loin d’être remplies, et aucun inventaire des friches industrielles ou artisanales n’a été élaboré ?
- Assurer la création d’une zone d’activité répondant aux besoins exprimés sur le territoire.
LESQUELS ? Fournissez nous la liste des entreprises demanderesses ?
- Répondre aux besoins en équipements publics relatifs à la compétence communautaire de traitement des déchets.
Quelle phrase alambiquée pour décider du transfert de la déchetterie actuelle vers la zac, laissant ainsi une nouvelle friche industrielle au bord de la Saigue.
Franchement ils marchent sur la tête les conseillers communautaires !
- Mettre en œuvre les objectifs du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) du pays de la baie en matière de création de zones d’activités.
Ce document de quelques années prévoit surtout des secteurs bien précis en matière de consommation d’espace, donc d’aménagements fonciers tant pour l’habitat que pour les activités.
Il préconise pour l’habitat des terrains plus petits, malheureusement certains documents d’urbanisme n’ont pas été mis en harmonie avec le SCOT laissant place à des velléités de consommation d’espace bien au-delà de ces préconisations.
Par ailleurs avant de « remplir » un objectif on réfléchit, notamment sur les propositions pour la biodiversité de Nicolas Hulot lors du plan publié début juillet, demandant de ne plus consommer UN MÈTRE CARRE de terre agricole !
Une réflexion me vient si le SCOT vous incitait à naviguer jusqu’à Jersey sur un bateau sans fond, y seriez vous partants à l’UNANIMITE ?
Mais les élus communautaires semblent n’en avoir que faire, mais ils nous promettent dans le respect de la loi « une concertation pendant toute la durée de l’élaboration du projet avec les habitants, les associations locales et les autres personnes concernées » bien, mais c’est qui les autres personnes concernées, notamment le syndicat agricole majoritaire entre autres ?
C’est un début mais qu’adviendra-t-il des avis émis ?
Pourquoi dire dans le même compte rendu communautaire que les 23 ha ont été acquis par l’Établissement Public Foncier de Normandie, alors qu’il ne s’agit de 80 %, mais diantre, Mesdames, Messieurs, cela s’appelle mettre la charrue avant les bœufs, et aussi les citoyens devant le fait accompli, on achète, puis on appelle les citoyens à la concertation ?
Vous vous moquez, non ?
Les associations environnementales ont obtenu l’annulation totale du PLU de Granville ( Plan Local d’Urbanisme) notamment sur le fait d’une trop GRANDE CONSOMMATION D’ESPACE AGRICOLE.
Mais bon sang, faites vous soigner contre ce terrible fléau qu’est l’EPIDEMIE DE BÉTONISATION.
Et pour bien marteler à propos de la zone du TAILLAIS, montant pour l’instant des indemnités jugées, 1700 000 € et 733000 € soit 2 433 000 €, sans les frais de procédure, et autres frais, vous nagez dans l’eau trouble de la dilapidation de fonds publics aux frais du CONTRIBUABLE et tout cela à l’UNANIMITE.
Enfin cette zone géographique comporte à l’Ouest la zone d’activité de St Pair, au milieu l’aménagement de la deux fois deux voies Avranches-Granville, et à l’Est cette future zone, mais c’est TERMINATOR au pays de GTM !
par ELOISE BENHAMMOU du 24 au 29 décembre 2018 : On est à Paris au 9e étage du bâtiment « Colbert » à Bercy, dans la salle de marché animée par les traders de l'Agence France Trésor, chargés d'émettre les emprunts de l’Etat. La dette s’y vend aux enchères aux Spécialistes en Valeurs du Trésor. C'est de là que va se jouer la dette publique de la France pour 2019 avec le "placement" de 200 milliards de dettes d'euros pour boucler les fins de mois du pays.
A quelques pas de là, au 139 rue de Bercy, cette fois, c’est la célèbre « dette de la Sécu » qui se vend sur les marchés financiers. La Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (Cades) y émet des emprunts pour maintenir sous perfusion le système de Sécurité Sociale. Et sachez que les traders du Trésor et de la Cades ne traitent qu'avec les "Spécialistes en Valeurs du Trésor".
Traduction: on ne sait pas qui sont les investisseurs finaux.
Quant à ces intermédiaires, les "Spécialistes en Valeurs du Trésor" voici leurs identités: Bank of America - Merrill Lynch, Barclays, BNP Paribas, Crédit Agricole - CIB, Citigroup, Commerzbank, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, JP Morgan, Morgan Stanley, Natixis, NatWest Markets, Nomura, Société Générale, etc.
Comme l’Etat fonctionne à crédit, plus il fait de crédits, plus il est contraint d’augmenter ses ressources. Les impôts, taxes et cotisations sociales qui servent à financer le service de la dette. Et il faut dire que tout dans l’Etat fonctionne à crédit.
La réelle menace pour les Français n’est pas Macron, mais les créanciers de l’Etat. Il faudrait moins d’une semaine aux créanciers de l’Etat pour créer le chaos en France.
Si l’Etat et le système de Sécurité Sociale ne disposent plus des avances des créanciers, les retraites ne seront plus payées.
Les fonctionnaires, l’armée, la justice, les hôpitaux ne fonctionneront plus. Les allocations familiales, le chômage ne seront plus versés. En clair, ce sera la fin de la paix sociale, mais par les banquiers cette fois, même pas par les Gilets Jaunes.
Espérons donc que le compte bancaire de l’Etat soit toujours plein !
Nous voici maintenant au Luxembourg. C’est dans ce petit paradis fiscal en plein cœur de l’Union Européenne que les comptes de l’Etat et de la Cades sont tenus depuis plusieurs années. Et pas dans n’importe quel établissement. Au sein de la banque des banques : Clearstream.
Clearstream avait été reconnue coupable d’avoir mis en place tout un commerce de comptes non-publiés pour permettre à ses clients internationaux d’effacer les traces des transactions dans ses livres. Clearstream est alors le centre de gravité du système bancaire et financier international et une plate-forme mondiale de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent. De quoi faire saliver les cartels de la drogue, les terroristes, les trafiquants en tout genre et, bien sûr, l’Etat.KKK Les comptes du Trésor Public et de la Cades y ont longtemps été ouverts jusqu’à ce que ses activités soient pilotées par le groupe KBL European Private Bankers toujours au… Luxembourg !
Sur l’hypocrisie du système, on pensait avoir atteint le comble du comble avec l’affaire « Cahuzac ». L'ancien Ministre du Budget qui pratiquait l’évasion fiscale pour dissimuler au fisc les pots de vin touchés de laboratoires pharmaceutiques. Et pourtant. L’Etat lui-même a ses comptes ouverts au Luxembourg.
La dette est un crédit doté d'un mouvement de va-et-vient, concédé par le maître, passant par l’État endetté, et revenant au maître sous forme de bénéfices accrus. Hegel dans sa Phénoménologie enseigne que tout ce que le maître possède est produit par l’esclave.
La dette est le talon d’Achille du système. Sans dette, pas d’esclave. Sans esclave, pas de maître. E.B.
Une enseignante y est convoquée après avoir publié un texte ironique sur un site indépendant à propos de la prestation télévisée d’Emmanuel Macron de la semaine passée.
Le rectorat de l’Académie de Dijon veille à ce que l’ordre règne en Macronie. Une professeure de Lettres au lycée le Castel de la capitale bourguignonne, Sophie Carrouge, y est convoquée par la direction des ressources humaines après avoir publié sur un site indépendant, Disjoncter info, un texte ironique après la prestation télévisée d’Emmanuel Macron la semaine passée. Datée du 13 décembre la convocation évoquant directement la publication de ce texte stipule laconiquement « Je vous demande donc de bien vouloir vous présenter à l’entretien prévu le jeudi 20 décembre à 15 heures 30 ».
« Le grand chef blanc, écrivait-elle, a parlé treize minutes pour apaiser le ressentiment de millions d’indiens. Le grand chef blanc, au début de sa palabre, a prévenu que si les millions d’indiens continuaient de lui courir sur le calumet, il allait être intraitable pour rétablir l’ordre. Il en va de l’autorité du grand tipi de l’Élysée. Le grand chef blanc accorde une part de bison fumé supplémentaire pour les fêtes et chaque mois, les vieux indiens recevront une galette de maïs et une bouteille d’eau de feu ». Et plus loin, « Emmanuel Macron pendant treize minutes a montré son vrai visage, mains sur la table, yeux rivés au prompteur avec l’empathie du dompteur pour le lion. Saute dans le cerceau, français en gilet jaune ou pas, et ferme ta gueule.»
Au pays de Voltaire le rectorat ne goûte guère la charge. Ce qui a toutes les allures d’un véritable abus de pouvoir a vivement fait réagir les personnels enseignants, administratifs et les parents d’élèves du lycée concerné. Appelant à un rassemblement aujourd’hui à 15 h15 devant le rectorat. Ils écrivent dans un communiqué :
« Nous, personnels de l’Éducation Nationale, parents d'élèves, représentants syndicaux du lycée le Castel, avons appris avec consternation la convocation de l'une de nos collègues par le rectorat, suite à l'écriture d'une tribune dans une publication dijonnaise. Nous l'assurons collectivement de tout notre soutien. Dans la période de mobilisation actuelle contre les différentes réformes dans l’Éducation nationale, une telle convocation apparaît comme une volonté de faire pression sur l'enseignante et de faire taire toute expression de contestation. Un tel contre-feu ne nous empêchera pas de nous mobiliser contre les réformes en cours. Où est la « liberté d'expression » dans « l'école de la confiance »?
Le même communiqué rappelle la volonté des personnels d’être reçus par la rectrice d’Académie sur leurs revendications.
Maurice Ulrich
Par Ailleurs la professeure concernée, Sophie Carrouge nous a fait parvenir le texte suivant :
"1968-2018. Le cinquantenaire du joli mois de mai. Et chacun de s’extasier benoîtement devant l’inventivité des slogans, des affiches, des modes de lutte. Même si la « commémoration » n’est pas celle du 11 novembre et que le président n’a pas fait de périple mémoriel rue Gay Lussac, il n’empêche que 68 se retrouve muséifié et que les enseignants peuvent analyser par exemple la fameuse photographie de Dany-le-Rouge face aux CRS. De même, en tant que professeur de lettres on m’encourage à faire étudier les textes les plus subversifs de l’histoire de la littérature qui, bien entendu, selon les programmes de l’éducation nationale, nous-ont-permis-de-devenir-ce-que-nous-sommes, c’est-à-dire des citoyens libres de circuler, de penser, de manifester. Je n’aurai pas l’audace de me comparer à tous ceux qui, dans le passé, ont risqué leur peau pour que vivent leurs idées. Moi, j’ai juste écrit dans mon coin un texte mal embouché, révoltée par les treize minutes d’allocution d’Emmanuel Macron et qui a été publié sur un site étiqueté libertaire et protestataire. Je l’ai signé et, audace suprême, j’ai cité ma fonction, enseignante, et le nom de mon lycée. Pour cette raison et d’autres peut-être, me voilà convoquée au rectorat de mon académie par le service des ressources humaines et je suppose que je devrais rendre des comptes à ma hiérarchie sur le « droit de réserve » aussi insaisissable que l’Arlésienne mais que j’ai apparemment bafoué. Et cela, c’est grave, plus grave que les violences policières contre nos élèves, plus qu’une réforme du lycée qui réinvente la lutte des classes, plus qu’un monde qui ressemble à une dystopie de roman d’anticipation des années 50. L’Education nationale a le sens des priorités. S’en prendre à une enseignante qui depuis 30 ans fait son travail et le fait correctement est une urgence beaucoup plus urgente que de proposer une réforme qui corrigerait les inégalités sociales et ne serait pas une machine à broyer les cerveaux et les cœurs."
Publié le 19 Décembre 2018
par Alternative Citoyenne de la Manche
dansPolice, Luttes
Dans un contexte de crise sociale et de menace terroriste, la colère qui monte chez des policiers à de quoi fortement inquiéter le gouvernement. Pas de blocage de ronds-points, mais une « journée commissariat mort » lancé par le syndicat Alliance pour mercredi, un mouvement « service minimum-100% prévention » pour Unsa-Police, ou encore un « acte 1 de la colère des forces de l’ordre » lancé solennellement par Unité SGP Police. Sans oublier, l’association MPC (Mobilisation des Policiers en Colère) qui appelle, via le hashtag #GirosBleus, à une manifestation jeudi soir sur les Champs-Élysées.
« La coupe est pleine. Il faut que le ministre de l’Intérieur et le président de la République prennent conscience des difficultés de notre métier. Il faut autre chose que des serrages de mains, que des mots d’enthousiasme et d’encouragement (….) ça ne suffit plus pour les forces de sécurité ». « Demain, les collègues resteront dans leur unité, dans leur commissariat et ne répondront évidemment qu’en cas d’appels d’urgence pour assurer la sécurité des citoyens » indique Stanislas Gaudon, secrétaire national du syndicat Alliance police nationale.
Le gouvernement a proposé une prime exceptionnelle de 300 euros aux forces de l'ordre mobilisées pour faire face au mouvement des gilets jaunes, selon un amendement déposé mardi dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2019. Le président de la République avait promis le versement d'une prime au cours d'un déjeuner avec des CRS le 3 décembre, au surlendemain de violents affrontements à Paris pendant l'acte III de la mobilisation des "gilets jaunes". Mais il n'en avait pas précisé le montant.
Selon l'amendement gouvernemental qui doit être débattu mardi soir en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2019, cette prime "exceptionnelle" destinée à "traduire la reconnaissance de la République" bénéficiera à 111.000 policiers et gendarmes mobilisés au cours des six dernières semaines de crise, en métropole ou en outre-mer.
Publié le 18 Décembre 2018
par Alternative Citoyenne de la Manche
dansNucléaire
Prix des carburants à la hausse, passer à l’électrique ?
Oui, mais il y a 3 «hics » !
Par Michel Gay et Jacques Simonnet.
Les taxes sur les carburants automobiles augmentent pour, parait-il, inciter les Français à rouler « propre », notamment à l’électricité avec des primes incitatives. Mais il y a au moins trois « hics » à la future généralisation envisagée des véhicules électriques (VE) :
leur alimentation en électricité,
leur temps de recharge, notamment avec l’accroissement de l’autonomie (100 à 400 km) permise par les capacités des nouvelles batteries (20 à… 95 kWh),
la compensation des taxes élevées prélevées sur la vente des carburants.
L’alimentation des batteries.
Si en France toutes les voitures actuelles étaient remplacées par des VE, combien de réacteurs nucléaires faudrait-il pour les alimenter ?
A question simple, réponse simple : il faudrait 10 réacteurs nucléaires EPR supplémentaires… sous réserve que les chargeurs et le renforcement des réseaux pour les alimenter aient été installés et financés pour quelques milliards d’euros de plus.
Mais la réponse est à la fois juste… et fausse. Ceux qui connaissent les subtilités du problème sautent sur leur siège parce que la réponse est… trompeuse.
Pourquoi c’est juste ? Juste parce que 10 EPR permettraient idéalement de fournir la quantité supplémentaire d’électricité, soit 110 térawattheures (TWh), nécessaire aux recharges de « presque toutes » les voitures. (Voir la justification en fin d’article (1)(TWh).
Le rendement des moteurs thermiques est d’environ 25% entre la chaleur produite dans les cylindres et l’énergie mécanique fournie « aux roues » qui fait avancer les voitures. Ces 340 TWh « thermiques » fournissent donc en réalité 85 TWh (340 x 0,25) d’énergie mécanique « aux roues ».
Et c’est cette valeur mécanique « réelle » qu’il faut remplacer par l’énergie électrique. Les VE ont un meilleur rendement entre la prise électrique et les roues (il est d’environ 0,8).
En incluant les 3% de pertes en lignes sur les réseaux de distribution, il faut donc produire seulement 110 TWh pour amener environ 106 TWh (85/0,8) d’électricité à « la prise électrique ».
Ce chiffre correspond à une moyenne annuelle de consommation par véhicule de 3100 kWh pour 35 M de VE, soit une consommation globale d’environ 110 TWh.
Or, un EPR peut fournir entre 11 et 12 TWh en moyenne annuelle. Il faut donc 10 EPR.
Pourquoi c’est trompeur ? Cette réponse est trompeuse parce qu’il ne s’agit pas uniquement d’alimenter les VE en quantité d’électricité. Il faut aussi pouvoir répondre à l’appel de puissance des millions de véhicules qui pourraient se brancher en même temps sur le réseau pour se recharger.
Si cette puissance appelée venait à être supérieure à la puissance que peuvent fournir au même moment les moyens de production, le réseau s’effondrerait. Ce serait alors la panne générale, le « black-out ».
Comment faire ?
Si environ la moitié des utilitaires (soit 3 millions), et un tiers des véhicules légers (12 millions), soit au total 15 millions de véhicules, « tirent » ensemble 3,5 kW sur le réseau en début de soirée (après le travail), alors « l’appel de puissance » (uniquement pour recharger les véhicules électriques) sera d’environ 50 gigawatts (GW). Cette demande s’ajoutera à la consommation habituelle du soir (environ 80 GW en hiver et 50 GW en été). Les pointes d’appel de puissance en France ont déjà dépassé 100 GW.
Or, les 10 réacteurs nucléaires EPR (1,6 GW chacun) précités ne pourront fournir que 16 GW (au maximum) de puissance supplémentaire.
Cependant, si les petites recharges (entre 10 kWh et 20 kWh, soit moins de 200 km dans la journée) débutent en milieu de nuit (23h00) pour se terminer vers 6h00 (décalant ainsi la demande), et si, en plus, une partie des voitures peuvent être rechargée en journée (par exemple sur le parking du lieu de travail), alors l’appel de puissance supplémentaire pourrait être divisé par trois (environ 16 GW) et ne nécessitera plus que 10 EPR, tout en continuant parfois à alimenter nos voisins.
En effet, nous exportons aujourd’hui parfois jusqu’à 10 GW d’excédent de puissance (jusqu’à 10% de notre production annuelle) qui rapporte entre un et deux milliards d’euros par an.
Il faudra donc changer nos habitudes pour « étaler » les recharges. Heureusement, la plupart des voitures roulent sur de courtes distances (moins de 30 km), et pas tous les jours (une voiture particulière ne roule que 3% à 5% du temps sur une année).
Importons l’électricité manquante !
Il y a deux objections à cette apparente fausse « bonne » solution :
La France ne sera peut-être pas le seul pays en Europe à avoir électrisé son parc de véhicules routiers. Donc les autres pays auront le même problème au même moment. Et ils chercheront aussi à importer plus qu’à exporter.
Même si les pays voisins peuvent exporter, les lignes électriques aux frontières de la France ne peuvent importer que 12 GW au maximum.
Les temps de recharge des batteries
La plupart des véhicules effectuent généralement moins de 50 km par jour (15 000 km/an) avec une consommation moyenne de 20 kWh au 100 km. Ils peuvent se recharger à domicile avec une puissance d’environ 3 kW en quelques heures sur une prise standard (dans une maison par exemple). La recharge maximale sera donc de 10 kWh par jour ce qui nécessite moins de 3h00 de recharge.
La solution optimum serait d’étaler les recharges en journée et vers les heures creuses. C’est-à-dire au-delà de 22h00 pour les véhicules nécessitant plus de 8h00 de recharge (de 22h00 à 7h00), et au-delà de 1h00 du matin pour ceux nécessitant moins de 5h00 de recharge (de 1h00 à 6h00 par exemple).
De plus, une partie des 50 GW du parc nucléaire actuel réellement disponible en moyenne (sur les 63,7 GW installés) pourrait s’ajouter au 10 nouveaux EPR supplémentaires pour répondre à l’appel en puissance étalé dans le temps, notamment en milieu de nuit.
Et s’il n’y a pas assez de réacteurs nucléaires ?
Pour faire face à la montée des besoins en électricité des véhicules électriques dans les 20 ans à venir, la construction d’une dizaine de nouveaux EPR devrait être anticipée pour venir s’ajouter à la puissance disponible actuelle.
Or, la loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoit au contraire l’arrêt d’une quinzaine de réacteurs pour parvenir à 50% de production nucléaire dans le mix énergétique de la France en 2025 (échéance déjà repoussée en 2030, ou 2035, ou…).
Si cette loi est vraiment appliquée, il va y a voir un « gros problème » de déplacement dès 2040, alors que de dangereux idéalistes veulent faire interdire la vente de véhicules thermiques à cette date…
Or, une limitation de la mobilité, donc des échanges, conduirait à une économie de pénurie.
La réalité de la physique s’impose toujours devant les rêves, même ceux des politiciens et des idéologues.
Mais il y a encore un « hic » supplémentaire qui devrait encore mieux résonner aux oreilles des gouvernements.
La compensation des taxes sur le carburant
Si l’électricité succède aux carburants routiers, d’où proviendra l’argent des taxes aujourd’hui massivement prélevées sur les carburants ? (Près de 1 € par litre vendu 1,5 €).
Le coût du pétrole brut (2) (environ 60 € par baril en octobre 2018) compte seulement pour moins d’un tiers dans le prix du gazole et de l’essence à la pompe en France (contre environ 60% pour les taxes). La Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques (TICPE) constitue la quatrième recette de l’État après la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. Et elle va augmenter pour payer le surcoût, lui-même en augmentation, des énergies renouvelables.
Or, les taxes prélevées sur 28 millions de tonnes (soit environ 35 milliards de litres) « remplacées » par celles, prélevées sur 110 TWh d’électricité ne font pas le compte ! Elles sont nettement inférieures !
En effet, les taxes « carburants » vont rapporter environ 30 milliards d’euros (Md€) en 2018 contre moins de 6 milliards pour l’électricité.
Les recettes de l’Etat diminuerait d’environ 24 Md€ si l’électricité remplaçait aujourd’hui le carburant dans le parc automobile qui pourrait être électrifié.
Le prix des carburants augmente aujourd’hui principalement à cause des taxes, mais si vous passez à l’électricité moins taxée, il faudra « compenser » par ailleurs…
La transition énergétique fondée sur une écologie punitive pour insérer les énergies renouvelables au « forceps » dans le système énergétique va mener la vie dure aux Français !
(1) Justifications et calculs pour aboutir à 110 TWh et 10 EPR
Pour aboutir à ce résultat de 10 EPR, il faut partir de la consommation annuelle de carburant (essence et diesel) pour véhicules routiers en France qui est actuellement de 42 millions de tonnes (Mt) pour alimenter 32 millions (M) de « véhicules légers », 6 M d’utilitaires (inférieurs à 5 tonnes) et 0,6 M de poids lourds, soit 38,6 M de véhicules.
Les transports maritimes et aériens ne sont pas pris en compte (ils représentent moins de 5% de la consommation, et ils ne seront pas électrifiés à un horizon prévisible).
Les poids lourds et la moitié (3 millions) des véhicules utilitaires effectuant de longs trajets quotidiens (plus de 200 km) ne sont pas non plus pris en compte. Ils représentent un tiers (33%) de la consommation mais ils ne pourront pas non plus être électrifiés, sauf à installer des caténaires pour électrifier les autoroutes et les routes.
Il reste donc à électrifier 35 M de véhicules particuliers et utilitaires (32 + 3) qui consomment 28 Mt (42 Mt x 67%) de carburant.
Cette quantité fournit une énergie thermique arrondie à 340 térawattheures[2. Une tonne de carburant contient environ 12 TWh de chaleur par combustion. 28 Mt x 12 TWh / tonne = 336 TWh.
(2) Un baril de 159 litres de pétrole à 100 dollars (90 €) représente 0,57 € / litre de brut. Un baril à 70 dollars (63 €) représente 0,40 € / litre de brut.
Publié le 14 Décembre 2018
par Alternative Citoyenne de la Manche
dansJustice, Evasion fiscale
Par L'Obs
Pendant que Macron parlait aux "gilets jaunes", le Sénat votait l'allègement de l'"exit tax"
Cette mesure, mise en place sous Nicolas Sarkozy en 2011 avec pour objectif de freiner l'exil fiscal, a été rabotée sur demande du gouvernement.
Le vote est presque passé inaperçu, puisque tout un chacun était concentré sur les annonces d'Emmanuel Macron pour tenter de calmer la colère des "gilets jaunes". Mais le symbole est fort : pendant que le président de la République s'adressait aux "gilets jaunes", les sénateurs ont voté ce lundi 10 décembre en soirée l'allègement de l'"exit tax", sur demande du gouvernement.
Cette taxe, instaurée en 2011 par Nicolas Sarkozy, porte sur les "plus-values latentes" de chefs d'entreprise qui décident de transférer leur domiciliation fiscale à l'étranger, en cas de cession effective de leur patrimoine en France dans les quinze années suivant leur départ.
Emmanuel Macron avait annoncé au printemps sa suppression afin de renforcer l'attractivité de la France, mais, face à la polémique naissante sur le sujet, le projet de loi de Finances (PLF) prévoit finalement de lui substituer un dispositif "anti-abus" plus ciblé. Plus allégé également...
Concrètement, aujourd'hui, les plus fortunés qui partent à l'étranger doivent attendre quinze ans avant de vendre leurs actions, sinon ils payent cet "exit tax" de 30% sur les plus-values qu'ils réalisent à l'étranger. Avec la mesure voulue par le gouvernement et votée par le Sénat lundi, les exilés fiscaux devront attendre entre deux et cinq ans, et non plus quinze, pour ne pas être taxés sur les plus-values réa
Le vote est presque passé inaperçu, puisque tout un chacun était concentré sur les annonces d'Emmanuel Macron pour tenter de calmer la colère des "gilets jaunes". Mais le symbole est fort : pendant que le président de la République s'adressait aux "gilets jaunes", les sénateurs ont voté ce lundi 10 décembre en soirée l'allègement de l'"exit tax", sur demande du gouvernement.
Cette taxe, instaurée en 2011 par Nicolas Sarkozy, porte sur les "plus-values latentes" de chefs d'entreprise qui décident de transférer leur domiciliation fiscale à l'étranger, en cas de cession effective de leur patrimoine en France dans les quinze années suivant leur départ.
Emmanuel Macron avait annoncé au printemps sa suppression afin de renforcer l'attractivité de la France, mais, face à la polémique naissante sur le sujet, le projet de loi de Finances (PLF) prévoit finalement de lui substituer un dispositif "anti-abus" plus ciblé. Plus allégé également...
Concrètement, aujourd'hui, les plus fortunés qui partent à l'étranger doivent attendre quinze ans avant de vendre leurs actions, sinon ils payent cet "exit tax" de 30% sur les plus-values qu'ils réalisent à l'étranger. Avec la mesure voulue par le gouvernement et votée par le Sénat lundi, les exilés fiscaux devront attendre entre deux et cinq ans, et non plus quinze, pour ne pas être taxés sur les plus-values réalisées à l'étranger.
"Redonner de l'attractivité fiscale à la France"
Cette mesure en plein mouvement des "gilets jaunes" a indigné les sénateurs de gauche qui ont dénoncé un cadeau aux plus aisés, rapporte Public Sénat. Les sénateurs de gauche ont donc déposé des amendements pour supprimer cet allègement fiscal, sans succès.
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a dénoncé sur Twitter "l'hypocrisie de Macron et de son gouvernement" :
"Vous pouvez maintenant vous exiler fiscalement à l'étranger sans payer d’amende !"
Macron : un os à ronger identitaire pour casser les solidarités sociales.
Dans le discours présidentiel, une petite phrase mérite d’être relevée car elleprocède d’une tactique politique de bas étage : “"Je veux aussi que nous mettions d'accord la nation avec elle-même sur ce qu'est son identité profonde, que nous abordions la question de l'immigration, il nous faut l'affronter.”
Mais que vient faire la “question de l’immigration” pour répondre aux revendications populaires ?
Alors que dans les entreprises, sur les ronds-points, dans les rues : Mohamed, Michel, Fatoumata, Lucie, Chan, Pedro ou Françoise… sont unis dans l’exigence de justice et d’égalité, le président réintroduit le poison de la division identitaire.
“L’Identité profonde” du président de la République relève du même fantasme que « l’identité nationale” de Sarkozy, il s’agit, en opposant les citoyens selon leurs identités supposées, de détruire les solidarités sociales qui s’opposent à une politique au service des puissants.
A l’extrême-droite des manipulateurs tentent d’instrumentaliser le mouvement des gilets jaunes. On a pu entendre certains porte-paroles auto-proclamés, s’opposer au pacte de Marrakech qui vise à humaniser le traitement des migrations. Le président de la République leur donne un os à ronger identitaire pour dévoyer la contestation populaire.
Le MRAP en appelle à la vigilance contre le poison identitaire. Les enjeux de l’heure sont sociaux et économiques, la manœuvre présidentielle grossière doit être mise en échec.