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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

L'application StopCovid n'est-elle qu'une opération de diversion qui menace les libertés publiques ?

Publié le 22 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Société, Jupiter

La pandémie du Coronavirus représente pour le gouvernement une aubaine pour étendre la surveillance de masse avec son application « stop covid », et masquer ses insuffisances sur la gestion de la crise. Après avoir enclenché son attaque contre le droit du travail avec une ordonnance qui déroge durablement à la durée du temps de travail, le gouvernement veut étendre la surveillance de masse avec son application « Stop Covid ».

Pour le gouvernement, il s’agit de faire payer les conséquences de la crise au monde du travail ; d’où la dérogation sur le temps de travail prévue jusqu’à la fin de l’année. Les conséquences de la crise sanitaire sont déjà portées essentiellement par le monde du travail, notamment les « premiers de corvée » : personnels soignants des hôpitaux, des EPHAD, les livreurs, les personnels du commerce, les vigiles, pompiers, gendarmes, etc. qui sont directement exposés au risque sanitaire sans avoir de dispositifs de protection, car introuvables ou en cours de livraison depuis la Chine.

 Dans le même temps, le gouvernement s’apprête à étendre ses dispositifs de surveillance de masse accrue de la population avec des solutions technologiques mises en place ou envisagées sous prétexte d’accompagner le déconfinement. Cela représente à terme un danger pour les libertés publiques.

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Pour le reconstruire, il faut dès à présent repenser notre système public de santé

Publié le 21 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique, Santé, Services publics, Société

 

 
 
 
 
lundi 13 avril 2020

Lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020, M. Le Président de la République a déclaré que la société française était en guerre contre cette menace invisible, mais tueuse, qu’est le Covid-19, appelant les Françaises et Français à l’unité plutôt qu’à ouvrir des polémiques néfastes à l’efficacité de l’action des autorités sanitaires. Peu après était déclaré l’état d’urgence sanitaire. Pour autant, s’il faut éviter, en effet, les polémiques en ces temps de confinement, il nous semble urgent d’ouvrir dès maintenant un large débat démocratique sur ce que nous voulons construire à partir du jour d’après. Car, il ne saurait être question de refermer la parenthèse et de reprendre le fil des choix et des politiques publics qui ont mené à la catastrophe que nous vivons actuellement. Souvenons-nous de la crise financière de 2008 et de la grave récession qui en a suivi et dont beaucoup de pays européens portent encore les stigmates. Main sur le cœur, les dirigeants d’alors déclaraient solennellement que l’autorégulation des marchés, « c’était fini ». La parenthèse keynésienne a duré moins de deux ans, avant que les politiques d’austérité ne reprennent de plus belle, visant en particulier la protection sociale et les services publics. Renflouées par les contribuables, les banques ont repris leur business spéculatif as usual.

Après le confinement, tout sera à reconstruire, à commencer par notre système public de santé. Et pour reconstruire, il faut avoir pensé, comme l’ont fait en pleine seconde guerre mondiale, économistes, technocrates, syndicalistes, politiques dans les pays alliés, ce qui déboucha en France sur le fameux programme du CNR. Car s’il n’y a pas d’alternative, le scénario de 2008 risque de se produire. Il suffit pour s’en convaincre de prendre connaissance de la récente note de la Caisse des Dépôts et Consignation sur l’hôpital public – qui préconise la même politique austéritaire mais en pire – ou encore des déclarations ahurissantes du directeur général de l’ARS Grand-Est annonçant fièrement, à grands renforts de communication, en plein confinement et donc dans la région la plus touchée, son plan de fermetures de lits pour le CHU de Nancy, plan concocté avec des consultants de Cap Gemini. Cette fois c’était un peu gros et il a été limogé. Mais cela mérite d’être médité : cet inspecteur général des affaires sociales était persuadé de plaire à ses seigneurs en sortant une telle obscénité, anticipant que ces derniers reprendraient la même politique une fois la pandémie passée.

La pandémie du Covid-19 a mis en lumière deux conséquences funestes des politiques néolibérales en matière de santé. D’une part, la France n’a plus de souveraineté sanitaire ; d’autre part, son système public de santé est exsangue après des décennies de rigueur budgétaire à courte vue.

Elle n’a plus de souveraineté sanitaire, alors que la première mission d’un État est de garantir la sécurité et la santé de ses ressortissants. La croyance aveugle dans le libre-échange a fait que nous dépendons désormais de pays comme la Chine et l’Inde pour les approvisionnements de masques FFP2, de principes actifs de médicaments, voire de médicaments indispensables (anticancéreux, antibiotiques, médicaments anesthésiques). Or, en phase pandémique, le libre-échange s’efface derrière le principe sécuritaire. C’est alors la foire internationale d’empoigne pendant que les pouvoirs publics cherchent à rassurer leur population en affirmant des contre-vérités comme l’inefficacité de la protection par masques ou qu’il n’est pas utile de dépister toute la population, la confusion augmentant lorsque le directeur général de l’OMS affirme le contraire. Voici la première leçon à tirer de cette crise sanitaire : pour ne plus connaître ses discours publics qui ajoutent de la confusion à la peur, nous devons impérativement reconstruire notre indépendance sanitaire. Il ne s’agit pas seulement de relocaliser une grande partie de ce que nous avons sous-traité aux pays dits émergents, ce qui, au passage, permettrait de combattre la désindustrialisation de notre économie et créerait des emplois. Cette relocalisation pourrait prendre la forme d’un pôle public du médicament ou d’entreprises, nationales ou européennes, mais à but non lucratif, qui produiraient les médicaments et dispositifs indispensables. Il s’agit aussi de se donner une autre politique de la recherche publique qui éviterait, par exemple, que des recherches prometteuses sur les coronavirus, lancées 2002, ne se tarissent parce que les fonds publics ont été orientés vers la dernière mode scientifique. L’effort budgétaire en faveur de la recherche doit être impérativement réévalué pour atteindre le niveau de pays comparables comme l’Allemagne, pourtant toujours prise en exemple. C’est la raison pour laquelle les premiers tests de dépistage ont été inventés par nos voisins. De plus, il faut en finir avec le réflexe du financement de la recherche par projets. La recherche fondamentale suppose de la stabilité et du temps comme l’a rappelé le chercheur Bruno Canard. Elle doit être attractive pour les aspirants à la recherche, dont la précarité est la règle à ce jour.

Seconde leçon de la pandémie de Covid-19 : notre système public de santé, en particulier hospitalier, menace ruines. Du reste, c’est une leçon sans l’être car depuis des mois les soignants de l’hôpital public tirent le signal d’alarme, sans être entendus des décideurs politiques. Cela fait des années que ces derniers rêvent de faire de l’hôpital un aéroport qui renverrait immédiatement les patients une fois leur opération ou leur prise en charge effectuée. L’hôpital serait un lieu de soins spécialisés et techniques sans hébergement. Une sorte d’usine à soins. Au nom de cette politique du « virage ambulatoire », on a fermé drastiquement des lits, on a limité les effectifs de personnels soignants, par ailleurs sous-payés. Cette pensée financière de la liquidité appliquée à la santé est venue se fracasser sur la pandémie de Covid. La capacité en lits de réanimation, au nombre de 5000, est sous-dimensionnée pour faire face à un tel défi. L’hôpital est certes un lieu de soins aigus spécialisés et techniques, mais il doit aussi prendre en charge une autre épidémie, celle des malades chroniques, doublement touché par le Covid, tout en étant capable d’héberger. Là encore, nos amis Allemands n’ont pas fait cette erreur. Reconstruire un service public hospitalier attractif, avec des équipes stables, bien formées, correctement payées et financées de façon pérenne, à rebours de la logique marchande de la tarification à l’activité. Mais d’une façon générale, c’est l’ensemble du système public de santé qu’il faut repenser à la lumière de la double épidémie de Covid et de maladies chroniques. On n’en finirait pas d’énumérer les chantiers : reconstruire la psychiatrie publique de secteur afin d’éviter les malades souffrant de troubles psychiatriques de faire partie des populations les plus vulnérables, avec les sans domicile fixe, lorsque survient une telle pandémie ; se doter de lits d’aval suffisants ; médicaliser les EHPAD et leur donner les moyens humains et financiers de prendre en charge dignement et avec des soins de qualité nos aînés.

Mais un système public de santé, et non seulement de soins, doit aussi investir un ambitieux service public de prévention, et pas seulement individuelle qui tourne vite au blâme de celles et ceux qui, du fait de leur situation, ne peuvent respecter aussi bien les règles de confinement que les injonctions aux « bons comportements ». Cette prévention doit agir sur les causes économiques, sociales et environnementales qui font qu’il existe treize années d’écart d’espérance de vie entre les plus démunis et les plus aisés. Un État démocratique ne peut tolérer le scandale d’une telle inégalité des vies. Pour le moment, nous médicalisons en aval ce que nous ne nous sommes pas donné les moyens de prendre en charge en amont. Il suffit de penser à la santé au travail, sacrifiée sur l’autel de la compétitivité.

Que la sixième puissance mondiale se dote à nouveau d’un système public de santé digne de son rang, capable de protéger la santé de toutes et tous, y compris les plus vulnérables des citoyens, appelle évidemment un financement suffisant et pérenne. La Sécurité sociale doit regagner le terrain perdu aux dépens des complémentaires santé et être reconnue pour ce qu’elle est : un « commun », hors du marché de l’assurance et hors de l’emprise de l’État. C’était d’ailleurs l’ambition de ses fondateurs, méfiants à l’endroit d’un État qu’ils soupçonnaient de vouloir piocher dans les caisses en cas de disette budgétaire. L’avenir leur a donné raison. Récemment, a été abolie la loi Veil de 1994 qui obligeait l’État à compenser les exonérations de cotisations sociales. La Sécurité sociale s’est ainsi vue amputée de 2.5 milliards d’euros pour financer les mesures que les « Gilets Jaunes » avaient arrachées. Cela est inadmissible et les recettes de « la Sécu » doivent être sanctuarisées.

Mais reconstruction ne veut pas dire nostalgie et revenir à un supposé « âge d’or ». Depuis le programme du CNR, les défis auxquels s’affronte la société française sont, pour une bonne part, nouveaux. Il y a bien entendu le défi écologique et les services publics doivent contribuer à le relever. Il y a aussi le problème du non-recours aux droits : si la communication des gouvernements, de gauche comme de droite, dénoncent les « abus » et les « fraudes », elle est beaucoup plus discrète sur ce phénomène massif qui fait que des personnes renoncent à des prestations auxquelles elles ont droit, soit par honte, soit par peur du contrôle, soit par incompréhension des procédures et circuits bureaucratiques. Les services publics, notamment de la santé, doivent être pro-actifs et aller au-devant des populations les plus vulnérables. Dernier défi, sur une liste appelée à s’allonger : le défi démocratique. La démocratie sociale d’après-guerre fut une vraie ambition, hélas souvent déçue. Il nous faut, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, trouver une nouvelle articulation entre démocratie sociale, démocratie politique, démocratie sanitaire, de même qu’entre démocraties représentative et participative. Démocratiser les services publics et éviter autant que possible leur bureaucratisation est un objectif aussi difficile que stimulant.

On le voit, après la guerre pandémique, il faudra reconstruire. Pas seulement entre experts, mais aussi avec l’appui et l’inventivité de la société. Afin de donner une base juridique solide à ce vaste mouvement, il est impératif d’inscrire les services publics, piliers de la République, dans la Constitution.

Si les membres du CNR ont bâti en pleine guerre les fondements d’une société plus juste et solidaire, nous nous devons d’être à leur hauteur et d’en faire de même, en pleine guerre pandémique. Sur la base d’une conviction : Non, le jour d’après ne pourra en aucun cas ressembler au jour d’avant !

 

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Soumission

Publié le 19 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Société

(1548 ) 
Étienne de La Boétie : Discours de la servitude volontaire.

Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n'est plus à vous.Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu'on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l'ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu'il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-même à la mort. Ce maître n'a pourtant que deux yeux, deux mains , un corps, et rien de plus que n'a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu'il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D'où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n'est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s'il ne vous les emprunte ?

Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils aussi pas les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-même ? Comment oserait-il vous assaillir, s'il n'était d'intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n'étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu'il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu'il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu'il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu'il les mène à la guerre, à la boucherie, qu'il les rende ministres de ses convoitises et exécuteur de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu'il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu'il soit plus fort, et qu'il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d'indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.

Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l'ébranler, mais seulement, de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.

 

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Coronavirus : l’opposition réclame du concret après l’allocution de Macron

Publié le 16 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Enfumage, Jupiter

 

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En pleine pandémie, la casse de l’hôpital public continue

Publié le 15 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Jupiter, Politique, Santé

Depuis l’accélération de la pandémie de coronavirus en France, le président de la République fait mine d’honorer le service public de la santé. Au-delà des seuls hommages, il a affirmé en effet, dès son allocution du 12 mars dernier, que les services publics devraient « être placés en dehors des lois du marché ».

En visite à l’hôpital Mulhouse, saturé de victimes de la maladie, Emmanuel Macron a ré-insisté ce 25 mars, promettant « un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit pour notre hôpital. »

Au-delà de ces déclarations, les premiers signes concrets de ce « plan d’investissement » sont pourtant inquiétants. Ce mercredi 1er avril, Mediapart publie les « premières propositions post Covid-19 » pour le système de santé. Demandé par Emmanuel Macron à la Caisse des dépôts, ce document n’annonce pourtant qu’une poursuite de la destruction méthodique du système de santé publique.

Les préambules du document annoncent la couleur, insistant en premier lieu sur l’endettement de l’hôpital public (certes réel) pour souligner, en second lieu, les « grandes vertus » de la « santé numérique (plus de 700 start-up MedTech) ». Les « axes à creuser » présentés ne sont autre que, précisément, les bonnes idées responsables de la casse du service de santé français : « mettre en place des PPP [partenariats public-privé] vertueux », création d’un « fonds de partage » évidemment ouvert aux « investisseurs privés », ou encore « incitation financière des médecins et des hôpitaux à prescrire le traitement à domicile ». Promotion du secteur privé, accentuation de la logique de l’ambulatoire et du soin à domicile, enrobage numérique : ces « innovations » sont dignes des vieilles méthodes libérales.

La pandémie mondiale de coronavirus doit au contraire mener à une rupture avec les logiques de marchandisation qui ont fragilisé les systèmes de santé, sacrifié les stocks stratégiques d’État (masques, réactifs, respirateurs), délocalisé les productions de matériel et de médicaments, laissant les territoires à la merci de la concurrence mondiale pour s’équiper. Nous devons mettre en œuvre tous les moyens possibles pour la santé : réquisitions, commandes groupées, appuis des actions collectives efficaces, aide massive à la recherche, et même nationalisations, comme le demandent par exemple des salariés de l’usine pharmaceutique Famar Lyon, menacée de fermeture. Alors que, face à la crise, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin propose de lancer une cagnotte en ligne, nous réaffirmons notre attachement à la sécurité sociale ainsi que la nécessité de préserver et conforter notre service public et hospitalier de santé.

Ensemble ! 69

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Macron décrète les masques grand public systématiques

Publié le 15 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Jupiter, Santé

 

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Suite au discours de Macron, Giles Perret lui adresse son film "Les jours heureux"

Publié le 14 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Jupiter, Liberté - Egalité - Fraternité, Services publics

 
· 21 h ·
 
 
CADEAU :
Puisque #Macron cite "Les Jours Heureux", je me sens le devoir de lui offrir le DVD de mon film.
Gageons qu'après visionnage il agira dans le sens du programme du même nom issu du Conseil National de la Résistance et donc qu'il :
- nationalisera les banques
- séparera la presse des pouvoirs d'argent
- séparera les féodalités économiques du pouvoir politique
- re-nationalisera l'énergie
- châtiera les traitres
- etc.
#PlusJamaisCa #OnNoublieraPas
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Coronavirus : Les conditions du « plus jamais comme avant » !

Publié le 13 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique, Société

 

 
 
 
 
mardi 7 avril 2020
« Il ne suffit pas d’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c’est de le transformer » : ce pastiche de la 11e thèse sur Feuerbach écrite par le jeune Marx en 1845, résume pour nous le processus à accomplir qui doit démarrer dès le jour d’après la fin du confinement.
Car ce type de tâche ne peut s’engager que lors d’une crise paroxystique qui dévoile l’aporie d’un vieux système qui n’est plus capable d’être dirigé par sa vieille oligarchie sauf à entrer de plain-pied dans une démocrature (1) assumée en supprimant les derniers conquis démocratiques, laïques, sociaux et écologiques qui restent encore en fonctionnement.

Si nous « venons de subir d’incroyables défaites depuis des décennies », on pourrait utiliser la formule de Marc Bloch pour qualifier ces incroyables défaites d’« étranges défaites ». Non contents de dévoiler l’aporie du système politique actuel, si nous ne voulons pas simplement contester le système, mais bien nous saisir de ce processus constituant pour produire une bifurcation démocratique, laïque, sociale et écologique, il est nécessaire pour créer une pression efficace et efficiente de nous constituer autour d’une nouvelle ligne stratégique en rupture avec celle que nous avons utilisée hier.

Oui, il faut faire bloc mais sans ceux qui de près ou de loin participent au mouvement réformateur néolibéral (qu’il soit dans sa forme macroniste ou dans sa forme union des droites incluant l’extrême droite) et avec une autre ligne stratégique que celles qui nous ont confinés dans les grandes défaites de ces dernières décennies. Oui, il y a urgence car le mouvement réformateur néolibéral compte bien utiliser les crises actuelles (sanitaire, financière, laïque, démocratique, sociale, écologique) pour durcir encore la démocrature et supprimer l’entièreté des conquis sociaux. Oui, parce que la fenêtre du processus constituant est bien ouverte pendant cette crise paroxystique et ne le sera plus dans la séquence suivante. À trop attendre, nous ne pourrons que disserter sur la formule du général étasunien Douglas Mac Arthur : « Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard ! ».

Et ne nous laissons pas leurrer par des proclamations du type de celle du chantre du capitalisme Patrick Artus (voir sa note du 30 mars 2020 https://www.research.natixis.com/Site/en/publication/hNRsI50ITmuQOkP9jW-8YQ%3D%3D?from=website) qui prédit la fin du capitalisme néo-libéral avec sa globalisation, sa concurrence fiscale, les délocalisations et la privatisation des profits de la protection sociale – même s’il souhaite la continuation du capitalisme sous une autre forme. Or la poursuite du capitalisme sous une autre forme ne peut être que le passage en démocrature avec restrictions des libertés publiques !

Gouverner, c’est prévoir !

Dans son imprévision criminelle le gouvernement macronien n’a pas prévu la gestion de crise, obnubilé par la privatisation des profits et la socialisation des pertes contre les services publics et la sécurité sociale ! (2) Car s’il l’avait fait, nous aurions eu les lits nécessaires avec ou sans réanimation, les personnels médicaux et paramédicaux en nombre et en qualité suffisants, les tests qui nous auraient permis d’appliquer la stratégie sud-coréenne de dépister toute la population et de ne confiner que les testés positifs, avec des masques de protection FFP2 et chirurgicaux pour tous! Au lieu de cela, nous avons été forcés au confinement généralisé comme au lors de la grande peste ! Avec comme conséquence une terrible future crise sociale, économique et financière. Le confinement généralisé n’est pas la méthode la plus efficace mais elle est la seule qui nous reste vu l’imprévision criminelle de nos dirigeants. Il ne s’agit pas d’erreurs ou d’incompétences, mais de choix politiques, ceux liés au capitalisme.

Trois dates méritent qu’on s’y arrête : le 29 février, c’est la priorité donnée au 49-3, le 7 mars, c’est l’incitation de Macron à des sorties théâtrales, le 12 mars, c’est le oui au premier tour de l’élection municipale ! Et une mesure qui n’est pas venue, celle de l’interdiction de payer des dividendes à l’oligarchie ! Alors que le manque de protection des salariés et les atteintes à leurs droits, c’est « en veux-tu, en voilà » par ordonnances !

Propositions mises en débat raisonné

Dans ce moment paroxystique, il faut une réponse à l’ensemble des crises existantes énumérées ci-dessus. Et pour cela, nous avons un modèle politique alternatif au modèle néolibéral, c’est celui de la République sociale, vocable né lors de la Révolution de 1848, utilisé lors de la Commune de Paris, puis lors du retour de la République avec Jean Jaurès et ses camarades. Ce modèle ressurgit lors des événements de 1936 puis fut la matrice et la pointe avancée du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) publié le 15 mars 1944.

Ce modèle reste, pour l’instant, la seule option politique alternative – à adapter aux conditions du XXIe siècle bien évidemment – qui soit évolutive, basée sur la stratégie de l’évolution révolutionnaire (Karl Marx 1850, puis Jaurès, Gramsci, etc.), avec l’extension de ses principes constitutifs, de ses ruptures nécessaires et de ses conditions indispensables dont celle de la socialisation progressive des entreprises (3). L’utilisation de ce modèle politique alternatif nous permet de penser « la double besogne » (lier les revendications immédiates au modèle politique vers lequel on souhaite tendre) dont parle tant la Charte d’Amiens du syndicalisme que la pensée jaurésienne dans le champ politique. Il s’agit de commencer à repenser et construire une société post-capitaliste.

La crise sanitaire due au virus Sars-Cov-2 doit nous amener à mettre la priorité sur les points suivants :

  • Sur les politiques de santé : en préalable, le retour à la définition de la santé de l’OMS en 1946, à savoir non seulement l’absence de maladies mais le bien être physique, mental et social.
    En pratique, sanctuarisation (y compris financière) et développement des services publics en général et de la santé et de la Sécurité sociale en particulier. Il s’agit là de refonder les services de santé et de Sécurité sociale autour des trois conditions révolutionnaires (démantelées par le mouvement réactionnaire de 1967 à nos jours) : financement séparé par le salaire socialisé de cotisation sociale ; gestion par les assurés eux-mêmes comme entre 1945 et 1967 et non par le le privé ou l’État ; application du principe de solidarité « à chacun selon ses besoins financés selon ses moyens ». Et comme la double besogne, ce sont aussi les mesures immédiates, il convient d’opérer tout de suite pour le système de santé en général, l’hôpital, les centres de santé et Ehpad publics en particulier, le rattrapage du manque de financement des dernières années. Sans oublier de remettre sur pied une gestion de crise prévisionnelle pour toute pandémie ultérieure disruptive (4).
    Or c’est tout le contraire que s’apprête à faire le dispositif macronien. Il suffit de lire la note de Laurent Mauduit et de Martine Orange dans Médiapart qui précise le plan concocté par la Caisse des dépôts et consignations à la demande du président Macron.ou la suppression de 598 postes et de 174 lits présentée le 4 avril dernier par le directeur de l’ARS du Grand Est dans une interview au journal l’Est républicain ! Il s’agit en fait, pour lui, de profiter de la crise sanitaire pour accélérer « la marchandisation de la santé et sa privatisation rampante ».
  • Concernant le service public en général, sur le plan militant, nous vous invitons à créer dans vos territoires des comités de promotion des services publics que vous pouvez rattacher à la Convergence nationale Services publics. (5)
  • Ne pas oublier les principes laïques ! Dans un communiqué du 23 mars 2020, le conseil scientifique créé pour « éclairer la décision publique » dans la crise sanitaire. considère le « soin pastoral » promu par les structures religieuses comme « essentiel dans toute réponse à une crise épidémique » et donc propose la « création d’une permanence téléphonique nationale d’accompagnement spirituel inter-cultes » (6). On est bien loin de la célèbre formule de Victor Hugo « je veux l’église chez elle, et l’État chez lui » !
  • Sur l’économie : là où la question de la production industrielle est posée au travers de la réorientation de la production vers les besoins sanitaires (ex. des appareils respirateurs plutôt que des voitures), il est important de d’imposer le pouvoir des salariés dans les entreprises. Socialisations, réquisitions et/ou relances d’usines fermées, sont autant d’opportunités de poser la question de ce qu’on produit, comment – dans une cohérence écologique sociale et démocratique – et d’imposer la démocratie dans les entreprises. (7).
  • Concernant la rupture écologique, pour ne pas se satisfaire de demi-mesures, rappeler, dire haut et fort que nous ne sommes pas dans l’ère de l’anthropocène mais bien dans celui du capitalocène. (8)

Reste pour reprendre l’idée du « double pouvoir » qu’il est nécessaire de s’appuyer principalement sur les mesures d’entraide et d’auto-organisation populaire sans chercher l’homme providentiel. On a eu « un homme idéal et providentiel comme président de la République en 2017 », cela nous suffit, non ?

Les « jours d’après », on ne pourra pas faire comme avant. Reprenons le rôle de citoyennes et de citoyens qui nous a été confisqué depuis des années. Que ce soit pour les Retraites, la Santé ou l’ensemble des Services Publics, mais aussi pour les processus de socialisation. Dès maintenant, reprenons les initiatives : relançons, d’abord virtuellement, puis tout de suite une fois le confinement levé, et en fonction des précautions sanitaires, les réunions publiques, syndicales, les comités de grève, les intersyndicales interprofessionnelles. Rediscutons ensemble des moyens de faire tomber le capitalisme, en préparant des mobilisations à la hauteur. Développons nos contacts ! Et celui établi entre nous !

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Corona : bouteilles d'oxygène, masques : il faut investir et relocaliser !

Publié le 13 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique, Santé

Auvergne : Axel PERONCZYK délégué CGT de l'usine Luxfer a lancé une pétition adressée à Emmanuel Macron.
 

L'usine de Luxfer à Gerzat (63) est l'unique producteur européen de bouteilles d'oxygène médical. Pourtant il y a un an, la direction de Luxfer a décidé de fermer définitivement l'usine et de licencier tous les effectifs malgré des bénéfices en augmentation de 55%. La raison ? User de sa position de monopole et créer des retards d'approvisionnement pour forcer les clients à prendre des produits de plus basse qualité et d'augmenter ses prix de 12%. Sauf qu'aujourd'hui, le monde fait face à une épidémie de Covid-19 et il n'y a pas de vaccin. La seule possibilité pour les malades sévères est de survivre aux symptômes soit avec des respirateurs, soit via inhalation d'oxygène.

A cette heure personne n'est capable d'identifier si le stock actuel de bouteille d'oxygène est suffisant pour faire face à cette pandémie mondiale et la seule usine d’Europe reste pourtant à l'arrêt.

La direction du groupe Luxfer a tenté par 3 fois de détruire l'outil industriel pour empêcher tout redémarrage et ce sont les ex-salariés qui ont empêchés cette destruction.

C'est pourquoi les ex-salariés de Luxfer demandent la nationalisation définitive de cette usine pour un redémarrage immédiat

Bretagne : La région en appelle à l’État et l’Europe pour relancer son usine de masques

Il en est de même pour l'usine de fabrication des masque de Plaintel (22) en Bretagne en 2010, mise en faillite par le désengagement des commandes de l'état et rachetée par Honeywel. En 2018, le groupe Honeywell a fermé l'usine pour transférer ses productions à l'étranger, en Tunisie notamment. Le site n'employait plus qu'une quarantaine de collaborateurs, contre 300 en 2010.

 

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Les charognards à l’affût ! Par Patrick Le Hyaric

Publié le 7 Avril 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Vu sur le Web, Enfumage, Santé, Services publics

 

« En même temps » qu’ils multiplient les éloges sur les personnels de santé des hôpitaux publics, nos gouvernants commandent en douce des rapports qui visent à poursuivre l’asphyxie de notre système de santé public !

(Découvrez la note de la CDC en fin d'article)

 
Cette haute trahison, cette forfaiture, intervient alors que médecins, infirmiers ou réanimateurs se saignent aux quatre veines pour soigner et sauver des vies en mettant la leur en danger, du fait même des pénuries et négligences gouvernementales. Ce sale coup se prépare dans les arrière-cuisines peu ragoutantes des industries chimiques, des assurances privées, des banques et des cabinets ministériels. Les voici qui affûtent en bande organisée des projets pour tirer parti du drame planétaire et relancer le business capitaliste.
Par devant, le président de la République proclame d’une voix apeurée que la santé appartient « aux biens et service qui doivent être placés en dehors des lois du marché». Par derrière, il commande à la Caisse des dépôts et consignations, bras financier de l’État dont l’indépendance a encore été réduite avec la récente loi « Pacte », un rapport dont l’objectif est d’accélérer le processus de marchandisation de la santé. Ce même processus qui nous conduit aux actuelles hécatombes. 
Dans une copie destinée au cabinet élyséen, le service de prospection stratégique de la Caisse des dépôts prône le désarmement total de l’Etat social et de la protection des citoyens, la mise en concurrence plus grande des secteurs publics et privés pour abaisser encore les rémunérations des personnels de santé (lire ici la pièce jointe). Il propose d’accélérer les privatisations de l’hôpital public avec les fameux partenariats « public-privé » qui ont tous conduit à des fiascos sanitaires et économiques. Seules les banques s’en frottent les mains. 
Et rien n’est prévu pour augmenter les dépenses publiques de santé puisque nos ronds-de-cuir insistent pour maintenir le corset avec le fameux « objectif national des dépenses d’assurances maladie », tandis que seule la dette des cliniques privées serait restructurée au-delà des engagements gouvernementaux.
La stratégie des commanditaires de ce rapport est de pousser les feux d’un capitalisme sanitaire, appuyé sur un capitalisme numérique et financier. Des catégories de personnels seraient remplacées par une cohorte de start-up alliées aux grandes compagnies d’assurances comme AG2R ou Malakoff Humanis, des firmes chimiques comme Astra-Zeneca, des filiales du crédit agricole et de la banque postale. Et, grande innovation des technophiles du capital, puisque les banques et la Caisse des dépôts ont garanti ces dernières années des milliards d’euros aux grands croisiéristes dont l’activité a spectaculairement chutée, on transformera ces grands bateaux en « navire-hôpital en contrepartie d’une rémunération ». Inouï !
Ainsi au cœur de la pandémie, au centre d’un malheur planétaire, les milieux d’affaires en lien avec des secteurs décideurs de l’Etat réfléchissent aux moyens non pas de protéger les êtres humains, mais à la meilleure façon de profiter de la situation. Ceci, en mettant l’épargne populaire à disposition de la relance d’un capitalisme dont de plus en plus de personnes mesurent les impasses mortifères.
La riposte s’impose. Les débats et les prises de positions ne doivent pas rester confinés, il faut une entière transparence sur les dettes des hôpitaux et réclamer leur annulation totale, obtenir une augmentation substantielle des rémunérations des travailleurs de la santé, le retour sur tous les conquis détruits des agents du service public, un plan audacieux d’embauches, la réouverture des hôpitaux fermés, la relance de la recherche fondamentale. On trouve bien des centaines de milliards pour le secteur privé. On doit bien en trouver pour l’hôpital public. Au-delà, une grande politique de la santé publique dans le cadre d’une sécurité sociale de la vie doit être inventée, non pas avec les technophile de la Caisse des dépôts mais avec le concours de tous les intéressés, salariés et usagers. 
 
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