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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse

Vers une crise politique paroxystique Symptômes actuels

Publié le 30 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique

Chronique d'Evariste
mercredi 28 avril 2021 Par
Pour réagir aux articles, écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

La gauche du système et la gauche de la gauche participent à leur propre éloignement des avant-postes de la lutte des classes. En cette période de crise larvée de longue durée, la perspective d’une gauche de gauche (selon le concept forgé par notre camarade économiste feu Michel Zerbato), seule à même de pouvoir construire un bloc historique majoritaire – menant concomitamment la lutte des classes et la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle  -, a du mal à éclore.

Voilà pourquoi, malgré ici la résistance syndicale locale, et là le développement des mouvements sociaux (gilets jaunes, luttes locales victorieuses, noyaux militants engagés dans une nouvelle praxis, etc.), ce sont les forces liées à nos deux formes actuelles du capitalisme, le néo et l’ordo-libéralisme, qui se déploient en dirigeant seules l’agenda politique de la séquence.

Le bal est mené par la « bande des trois » : l’extrême centre macroniste (selon le concept forgé par l’historien Pierre Serna), la droite installée et l’extrême droite. Ils réussissent à masquer la contradiction principale de la période grâce à la surexposition des contradictions secondaires orchestrée par un contrôle médiatique presque total. Trois événements récents structurent le propos que nous tenons.

Le premier est le traitement médiatique de la préparation de la présidentielle, élection centrale du système institutionnel capitaliste français.

La deuxième est le détournement du principe de laïcité par la « bande des trois ».

Le troisième est l’organisation d’un acte séditieux militaro-policier par l’extrême droite.

Préparation de la présidentielle

La tentative d’une union de la gauche sans contenu proactif en évacuant toutes les questions principielles posées par les classes populaires (primat de la question sociale et de la mobilisation de la classe populaire, liaison du combat laïque et du combat social pour fédérer le peuple, causes et traitement des injustices sociales et des politiques anti-populaires, etc.) – à quoi s’ajoute la course pour savoir qui sera le premier d’une gauche largement minoritaire à être éliminé dès le premier tour… –  n’est pas propice à une mobilisation populaire, qu’elle soit sociale ou électorale.

Même la gauche de la gauche est tentée par les pensées magiques perdantes : homme ou femme providentiel, revenu universel inconditionnel sans toucher aux rapports sociaux de production et sans tenir compte des réalités anthropologiques et monétaires, sortie des énergies fossiles et nucléaire d’ici 2030 alors que même Négawatt postule 2050, racialisation de la question sociale, priorisation des questions de race et de genre par rapport aux questions laïques, sociales et écologiques, néoféminisme contre féminisme républicain, racialisme contre lutte antiraciste, maintien du tabou de la propriété lucrative contre la propriété d’usage, abandon d’une politique d’immigration et de nationalité républicaine et sociale, acceptation de tomber de Charybde en Scylla plutôt que transition énergétique, acceptation d’un recul démocratique avec le remplacement de l’élection populaire au suffrage universel par le tirage au sort et par la prolifération des pratiques anti-démocratiques au sein des organisations syndicales et politiques de gauche, écriture « inclusive » contre langue française populaire, essentialisme et universel formel vs. universel concret, seul antidote au désastre qui s’annonce, etc.

Des Etats généraux de la laïcité au service de l’extrême centre

Alors que les gauches deviennent de plus en plus ouvertes et complaisantes aux thèses des adversaires de la laïcité (qui sont les  mêmes que les adversaires des conquis sociaux !), la « bande des trois » tente de renforcer son hégémonie culturelle en changeant, chacun à sa façon,  la définition du principe de laïcité. Ainsi, le débat médiatique se situant uniquement entre eux trois, les gauches néolibérales, essentialistes ou soi-disant radicales sont sommées de choisir l’une de leurs définitions !

Ces États généraux de la laïcité sont donc engagés par Marlène Schiappa avec les « solutions » uniquement sécuritaires de la droite installée et les politiques implicites de l’extrême droite. Et ce n’est pas l’excellente intervention philosophique d’Henri Pena-Ruiz que nous saluons, une fois de plus, qui changera le devenir de ces Etats généraux au service de l’extrême centre macroniste.
Le ballet de la « bande des trois » utilise tour à tour l’essentialisme, l’universel purement formel et une forme de solipsisme (1). Malheureusement, les organisations syndicales et politiques de la gauche soi-disant radicale restent malgré tout en partie influencées par les formes de l’idéologie dominante en matière de laïcité que l’on vient de décrire. Voilà pourquoi il nous faut entreprendre une campagne pour une nouvelle hégémonie culturelle qui refuse les trois faux amis de l’idéologie dominante que sont l’essentialisme, l’universel formel et sur la segmentation solipsiste.

Nous devons promouvoir un universalisme concret qui globalise l’ensemble de la question laïque au sein d’une politique holiste incluant questions démocratiques, sociales et écologiques.
Qui n’a compris que la loi de 1905, insérée dans l’actuel droit positif français,  ne permet plus de respecter ses deux premiers articles à cause de la hiérarchie des normes et de la prééminence du dernier texte voté face à un texte plus ancien ? D’où le foisonnement des financements publics des structures religieuses de toute nature par tous les partis participant à un exécutif local ou national.
Qui n’a compris que les liens du néolibéralisme avec les communautarismes intégristes de toute nature emportent comme un tsunami les idéalismes ?

Un acte pré-séditieux

Et voici que sort la tribune  du 14 avril sur https://www.place-armes.fr/post/lettre-ouverte-a-nos-gouvernants. Tribune peu lue au départ par les militants, plus prompts à se contenter de commentaires dans la presse médiatique et militante. Un millier de signatures avant publication, 8 400 à l’heure où est écrit ce texte… Il y faut du temps et de l’organisation. Signature de retraités pour cause de protection. Mais signatures allant de généraux de corps d’armée jusqu’à la troupe (jusqu’à des deuxièmes classes). Mais pas seulement :  des gendarmes (militaires), mais aussi des majors de la police nationale (les médias dominants ont du mal à lire jusqu’au bout).
Percée médiatique le jour de sa publication – qu’on ne peut juger innocente – par Valeurs actuelles  à la date symbolique du 21 avril pour le 60e anniversaire du putsch d’Alger ! Les deux derniers paragraphes prévoyant « l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national » et se terminant par « On le voit, il n’est plus temps de tergiverser sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers. »
Première réaction : celle de Marine Le Pen le 23 avril saluant « le courage » des auteurs en les appelant à la rejoindre. Le lendemain, un communiqué du site Place d’Armes récuse ce « racolage pour des objectifs électoraux ». Il faut attendre le 25 avril au soir pour avoir droit à une réaction minimale et gênée de la ministre des Armées jugeant ce texte « irresponsable » ! La droite installée regardant ailleurs et minimisant l’événement. Macron surfe sur les perspectives de déconfinement alors que la France a l’un des taux d’incidence de la syndémie les plus forts de l’OCDE… Pas une procédure, pas de mission d’enquête d’ampleur lancée par l’exécutif envers les signataires de cette tribune factieuse ! Voilà où nous mènent tous ceux qui ont détruit la conscription militaire du contingent. (2) Jaurès reviens !

Amis et camarades, formez des noyaux militants, partout sur le territoire national, pour engager des débats argumentés sur cette crise politique paroxystique en développement. Sortez du conformisme qui nous fait reculer sur tous les plans, pour faire la lumière sur le réel, travailler à l’émergence d’un bloc historique majoritaire, pour la future république sociale ! Hasta la victoria siempre !

Notes de bas de page

 (1) « Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr », selon Larousse, cette attitude d’extrême idéalisme empêche de concevoir le réel du monde et est incompatible avec une praxis laïque, sociale et globale.

 (2) La CGT note que même le Conseil supérieur de la réserve militaire ne se réunit plus à la fréquence habituelle

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Publié le 30 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Luttes, Services publics

 

Bonsoir à toutes et à tous,

 
Je vous prie de trouver les  circulations prévues à partir du 3 mai.
Contrairement à ce qu'elle avait annoncé, la Région a décidé de retarder la mise en place du service annuel 2021 qu'elle avait pourtant publié sur son site. Les cheminots, lors du CSE (Comité Social et Economique), ont protesté de cette décision qui nous impacte tous. Les horaires du service annuel 2021 devraient être appliqués à compter du 17 mai (sous réserve de nouveaux changements dont on commence à avoir l'habitude). 
En tout état de cause, il s'agit pour la Région de faire des économies. 
Dans notre secteur la ligne Caen Rennes est à nouveau très impactée : le mix opéré entre le circulations du Caen Rennes et du Paris Caen Cherbourg cache mal qu'il n'y a pratiquement pas de circulations entre Dol Pontorson et Lison durant toute cette période.
 
 
Les grilles pour le week-end du 8 et 9 mai vous parviendront ultérieurement.
 
Je vous souhaite une bonne réception.
 
Bien cordialement,
Dominique Rilhac,
Secrétaire
 
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Le sénateur, Philippe Bas, aux revenus considérables, s'attaque aux bénéficiaires du RSA

Publié le 29 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique

 VU sur le post de Jacques Declosmenil

 

Sous l'égide de Philippe Bas, alors président du Conseil départemental, les élus de la majorité se sont engagés de maniéré dérisoire et absurde, afin obtenir que les bénéficiaires du RSA (en 2020 pour une personne seule 565,34 euros par mois !) ne le soient plus en raison de leur épargne. 

Fort heureusement, saisis pour contester cette décision, les tribunaux, ont débouté le Conseil Départemental. Pour mémoire rappelons combien un Sénateur, comme Philippe Bas, a touché d’indemnités en 2017 : 

Indemnité parlementaire 5046,81 euros net par mois, indemnité représentative de frais de mandat 6109,89 euros par mois (total égal à 20 fois le RSA !), 

à cela s'ajoute les indemnités perçues comme élu local et diverses activités d'enseignement. 

Soulignons également que la fortune de Bernard Arnaud (LVMH) est estimée à 125,2 milliards d'euros et celle de Françoise Bettencourt (L’Oréal) à 61,4 milliards ! Quand on sait également ce que sont les "affaires" opaques qui minent le Conseil départemental de la Manche, et ont conduit à un gaspillage éhonté d'argent public, on ne peut qu'être scandalisé par cette chasse contre les plus pauvres confrontés à l'incertitude du lendemain, au sentiment d'abandon, aux peurs et aux angoisses. 

Concernant la fraude aux prestations sociales c'est haro et suspicion sur ceux-là, alors que des trésors de mansuétude s'appliquent s’agissant de l'argent public distribué sans contrôle aux entreprises (140 milliards en 2018) . De plus, nous sommes dans un contexte où l'épargne est très au-dessus de la normale pour les plus aisés et en dessous pour les autres. 

Les élus départementaux devraient se souvenir que plus une société, au service des intérêts des grands groupes, des banques et des multinationales, est inégalitaire plus elle est malade. Elle tirerait bénéfice à être plus égalitaire grâce à un modèle fiscal et social plus juste. 

Face à des élus qui manifestent leur volonté acharnée d'exclure les plus précaires, contraints d'épargner face aux aléas de la vie, les électeurs ne devront pas avoir la mémoire courte lors des prochaines élections départementales. 

Pour instaurer des règles de salubrité démocratiques et imposer le renouvellement du paysage politique Manchois, dominé depuis toujours par quelques hiérarques comme Philippe Bas, le "dégagisme" est la seule solution. 

A Saint-Lô le 27 avril 2012

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Commentaire: 

Et si on déterminait le montant des indemnités des élus en fonction de leur épargne perso?

Un petit rappel qui s'impose:
Montant des dividendes que les entreprises du CAC 40 s'apprêtent à verser à leurs actionnaires en 2021 : 51 milliards d'euros au total soit 22% de plus que l'an dernier. 

A signaler que ce même Philippe Bas sera candidat aux prochaines départementales de juin (avec Martine Lemoine) dans le canton de Villedieu. Et si les électeurs les renvoyaient à leurs très chères études? Autrement dit: Du balai!

L’article de Ouest-France
 
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1er Mai Avranches

Publié le 28 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Luttes

 

Bonjour,
Nous vous convions à un 1er mai revendicatif et musical, samedi à 10h30 parvis du scricptorial, place d'Estouteville Avranches
L'heure est plus que jamais à la mobilisation pour en finir avec les choix politiques du président Macron et de son gouvernement qui entrainent un désastre sanitaire et social.
Ci jointe une attestation dérogatoire pour se rendre au rassemblement si vous êtes à plus de 10km d'Avranches.
 
Tous ensemble le 1er Mai pour la journée Internationale de lutte des travailleurs
 
 
Union Locale CGT d'Avranches
2 rue Boudrie
50300 Avranches
tél: 02 33 58 33 30
mail: ulcgtavranches@orange.fr
permanences les samedis et lundis de 10h à 12h
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Elections régionales 2021 : Soleil Vert façon EELV

Publié le 26 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Tribune libre

Soleil Vert façon EELV
"OK boomer !", c'est l'équivalent de "OK vieux con" qu'un(e) jeune écervelé(e) branché, bobo, Amazoné, consommériste et nul vous répond quand il se sent perdu sur les réseaux sociaux.
Pour enrayer l'abstention, les Verts d'IdF reprennent ce "concept". D'une façon on ne peut plus élégante et très intelligente avec cette image de "séniors" forcément égoïstes qui ont l'air de se ficher de la planète, mis côte à côte avec le "fascisme" défini par EELV.
Vieux = chasseurs, fachos, Darmanain, Zémour... et même finkelkraut (par représenté ici)
Pour les Verts, les vieux sont nuisibles. Peut-être doit-on les euthanasier comme dans le film Soleil Vert pour faire pousser des tomates bios ?

 

 

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BILAN DE LA CONCERTATION LE 20 AVRIL AVEC LA SNCF NORMANDIE - PARIS GRANVILLE -CAEN RENNES - CAEN ALENCON LE MANS TOURS

Publié le 23 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Luttes, Services publics

Lors de la réunion de la présentation des horaires pour le service 2022, la SNCF et la Région de Normandie, ont fait de nouvelles propositions pour répondre aux attentes des usagers qui vont dans le sens d’une amélioration pour les transports du quotidien.

Il est clair que les différentes actions dans les gares de Vire, Argentan, Granville, Avranches et Pontorson où près de 1800 signatures ont été obtenues pour l’amélioration des horaires et le retour des trains pendant la période COVID dont le résultat s’est matérialisé par le retour de tous les trains sur Paris Granville et du train du matin sur Caen Rennes ont pesé dans la balance. Le collectif se félicite que les propositions portées depuis plus 2 ans pour l’amélioration des dessertes trouvent un écho grandissant au sein des élus et des populations concernées. Pour autant, malgré les engagements de Mr Morin auprès de certains d’élus de mettre à l’étude les propositions de partir plus tôt de Granville ( 5h30 avec une arrivée à Paris à 8h30) et de Paris (6h55 avec une arrivée vers 10 h00 à Granville), ces améliorations sont restées lettre morte ou ne sont peut-être que de vagues promesses électorales.

Quant aux retours des TER entre Argentan et Granville, n’en parlons plus ! Seule ligne à ne plus avoir de desserte locale ! Pas étonnant que Mr Morin engage la Région dans le financement de la deux fois deux voies entre Argentan et Briouze au coût exorbitant pour les contribuables et l’environnement. Or, nos propositions, qui ne coûtent rien, n’ont pas été prises en compte, notamment celle d’ouvrir au service voyageur le train qui circule à vide le lundi matin depuis plusieurs années au départ de Paris avec un départ à 6h30. Cela permettrait aux étudiants et scolaires de rejoindre leurs lieux d’étude et d’être à Granville à 9h30.Quant au train en milieu d’après-midi, le retour vers un départ vers 16h50 de Paris Vaugirard prouve s’il en est besoin que cette possibilité existait. Pour autant le collectif a obtenu une réunion technique pour avancer sur ce dossier afin d’examiner l’ensemble des propositions.

Dans de nombreux cas, la construction des horaires se fait à présent, sans tenir compte des besoins réels des usagers. Elle est guidée par la rationalisation des coûts de personnel et une utilisation optimale du matériel, dictées par des choix budgétaires, loin de la volonté réelle de développer un des transports les moins polluants. Sinon pourquoi avoir transféré des trains vers des cars sur Caen Rennes. Cars qui n’ont qu’un arrêt au lieu de 9 pour les trains et ne font plus office de desserte locale. Sur Caen Rennes le retour d’un train le Vendredi soir et le dimanche soir à 18h07 vers au départ de Caen était une proposition portée par le collectif. Cette amélioration fait suite aux actions que le collectif avait organisées pour le retour d’un train en lieu et place des 5 bus qui effectuaient le parcours Granville Rennes le dimanche soir. Pour autant l’opportunité de faire ce train en 2h40 est possible avec une correspondance immédiate à Folligny. Quant au retour du train le vendredi et le dimanche vers 18h00 au départ de Rennes. Aucune réponse ! Nous continuerons à porter cette proposition. Le collectif a demandé la création, le matin, dans la journée et pour le retour le soir, de navettes TER entre Granville et Dol avec une correspondance à Dol vers et en provenance de Rennes, Dinan et St Malo. Actuellement Dol bénéficie de 21 allers et retours (dont deux TGV) vers Rennes et Pontorson : seulement deux ! Nous avons demandé la création d’un arrêt à La Haye Pesnel. Ce serait également une possibilité d’établir une nouvelle desserte vers le Mont St Michel avec les trains en provenance de Paris. Cela permettrait de compléter la desserte unique de Paris-le Mont-St-Michel.

L’amélioration des conditions de transport par l’augmentation du nombre de trains doit être poursuivie afin de répondre aux besoins de toute la population. C’est une évidence pour aller vers la transition écologique et participer au désenclavement des territoires. Encore faut-il que les guichets dans les gares soient ouverts et n’excluent pas une partie importante de la population, sujet également au cœur des combats du collectif tout comme la nécessité d’avoir une tarification sociale.

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1er MAI GRANVILE

Publié le 23 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Liberté - Egalité - Fraternité, Luttes

 

BONJOUR A TOUS

Le 1er MAI la journée internationale de lutte des travailleurs sera un moment fort pour exprimer et déconfiner notre colère.

 

Un rassemblement aura lieu SAMEDI 1er MAI à GRANVILLE 10H30 COURS JONVILLE..

NOUS COMPTONS SUR VOUS .

MERCI DE DIFFUSER L'INFO SUR VOS RÉSEAUX..

POUR L'union locale CGT 

GERARD GAUTIER

PS: les gestes barrières devront être respectés (port du masque obligatoire).

En pièce jointe l'autorisation de déplacement dérogatoire pour permettre à ceux qui sont à plus de 10kms.

Attestation de déplacement dérogatoire pour participer aux manifestations

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Carrefour : les syndicats s'inquiètent des effets pervers de l'embauche de jeunes. Ces embauches risquent d'entraîner «la suppression immédiate» de CDD, alertent des syndicats du distributeur.

Publié le 20 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Enfumage, Luttes

Vu sur le WEB

 

 
 

 

L’embauche de 15 000 jeunes en 2021 chez Carrefour, promise par son patron, aurait un « effet pervers » : l’arrêt du recrutement de CDD et le non-renouvellement des salariés déjà en poste, même ceux ayant eu une promesse d’embauche, alertent des syndicats vendredi 22 janvier.

Début décembre, le PDG de Carrefour Alexandre Bompard avait annoncé que le géant de la grande distribution allait embaucher, en 2021, 15 000 jeunes de la « génération Covid » en CDI ou en alternance, 50 % de plus qu’en année normale.

« Nous découvrons l’effet pervers de cette annonce, avec la suppression immédiate de la plupart des contrats à durée déterminée à Carrefour Market (et pratiquement plus aucune embauche en CDI dans le groupe Carrefour en 2021) », souligne la CGT Commerces et Services dans un communiqué.

« Squeezer » les CDD de longue date

« Pourtant les salariés en CDD n’ont pas démérité et certains d’entre eux avaient même une promesse d’embauche en CDI », continue le communiqué.

« On pensait que l’annonce d’Alexandre Bompard était une bonne chose, qu’elle se faisait en sus des emplois actuels », mais « début janvier, ils ont annoncé dans beaucoup de magasins l’arrêt des CDD pour les remplacer par des jeunes », précise à l’AFP Philippe Allard, délégué de groupe CGT.

« Cette annonce a eu pour effet de « squeezer » les CDD de longue date qui n’étaient pas dans la tranche d’âge + jeunes + », a confirmé Thierry Babot, délégué national CFDT Carrefour hypermarchés.

« C’est dommageable, parce que ça inclut des CDD qui étaient là depuis longtemps et étaient tout à fait valables », a-t-il regretté. « Il aurait fallu un maintien des CDD en place ».

Carrefour apporte des précisions

Ces embauches de jeunes se feront en CDI pour 7 000 d’entre elles et en alternance pour 8 000, selon un document transmis jeudi aux membres du comité social et économique (CSE) central de Carrefour.

« Avec ce mode de recrutement, Carrefour a voulu aller vers un emploi plus pérenne et plus qualifiant », a réagi le groupe auprès de l’AFP. L’annonce de son PDG « vise à substituer des emplois durables à des emplois précaires ».

« Si certains CDD ne sont pas renouvelés, c’est qu’ils n’avaient pas vocation à l’être », a ajouté la direction, en précisant que « des CDD (pouvaient) être renouvelés » malgré cette annonce.

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Les publicités suspectes du département de la Manche pour un festival du groupe Bayard

Publié le 17 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Politique

Par

De curieuses dépenses de communication autour d’événements alimentent des soupçons de favoritisme au sein du département de la Manche. L’ex-patron de la collectivité, le sénateur LR Philippe Bas, dit n’avoir jamais été informé du moindre problème.

On se souvient du sénateur Philippe Bas, rigoureux et incisif, pour conduire les auditions de la commission sur l’affaire Benalla et pointer les failles de la présidence de la République. On s’interroge : l’élu Les Républicains (LR) a-t-il la même poigne quand il s’agit de regarder les dysfonctionnements d’une collectivité qu’il a dirigée ?

Le département de la Manche, que Philippe Bas a présidé de 2016 à 2017 avant de laisser sa place, fin du cumul des mandats oblige, à Marc Lefèvre, est en effet traversé par une affaire de favoritisme présumé qui se serait étalée sur plusieurs années.

Partie d’un signalement du référent déontologue de la fonction publique de la Manche l’été dernier, une enquête judiciaire diligentée par le parquet de Coutances épluche les prestations de communication offertes, depuis 2013, par le département à plusieurs organisateurs d’événements culturels et sportifs.

Des fonctionnaires avaient dénoncé au déontologue la mise à disposition, de 2013 à 2020, de moyens publics au profit d’acteurs privés, de manière discrétionnaire et sans le vote des élus du département. Deux vice-présidents de la collectivité, l’un chargé des finances, l’autre de l’administration et de la commande publique, s’étaient aussi étonnés de ces dépenses engagées sans cadre légal, selon eux.

 

Les dépenses de communication n’étaient pas votées par les élus du département. © David DAGUIER / Conseil département de la Manche Les dépenses de communication n’étaient pas votées par les élus du département. © David DAGUIER / Conseil département de la Manche

 

Le déclenchement de l’affaire en août 2020 a provoqué des remous, plusieurs cadres administratifs ou membres du cabinet de la présidence ayant depuis été poussés vers la sortie à la suite d’un audit interne lancé, concomitamment à l’ouverture de l’enquête judiciaire, par le président Marc Lefèvre.

Questionné par Mediapart, ce dernier n’a pas souhaité répondre à nos questions, qui portaient notamment sur les alertes internes qui ont été ignorées avant que la justice ne se saisisse du dossier. Dans Ouest-France, qui a suivi l’affaire après les révélations du Poulpe, M. Lefèvre a déclaré qu’il ressortait de l’audit interne que sa collectivité faisait « parfois » face à « une difficulté d’appréciation entre le marché public et la subvention, même si, pour ce qui nous concerne, tout a été payé en bonne et due forme ». « Peut-être des services ont-ils continué dans leurs habitudes sans prendre en compte l’évolution de la réglementation », euphémisait-il aussi, en ajoutant tout de même qu’il « faudra s’adapter même si la question du soutien apporté à certains événements se posera peut-être ».

Le président Marc Lefèvre est également dans l’attente d’être jugé dans une autre affaire de favoritismequ’il conteste – dans le marché « Manche numérique » lié au déploiement de l’Internet haut débit dans le département.  

Son prédécesseur Philippe Bas, aujourd’hui premier questeur du Sénat, indique pour sa part qu’il n’a jamais été informé du moindre problème au sujet du financement des événements. « Il tient à vous faire savoir de la manière la plus formelle qu’il n’a jamais reçu d’alertes internes ni été saisi d’éventuelles difficultés quant aux modalités de mise en œuvre des actions que vous évoquez, lorsqu’il était président du Conseil départemental », nous a répondu son équipe.

Les soupçons des enquêteurs de la police judiciaire de Caen portent notamment sur la prise en charge par le département de prestations pour l’organisation des Roses de la Manche (ex-Demoiselles de la Manche), une course caritative contre le cancer du sein organisée par une société privée, ou encore du festival de musique Via Aeterna, créé par le groupe de presse Bayard avec le soutien de Philippe Bas en 2017. « Nous en sommes au stade des vérifications », commente prudemment le procureur de la République de Coutances, Cyril Lacombe. La chambre régionale des comptes a également été saisie.

Deux ans après le lancement de Via Aeterna, le groupe Bayard avait d’ailleurs lui-même tiqué sur les aides apportées par le département, en dehors de toute délibération. Si une convention annuelle, dûment votée par les élus, fixait une subvention de 150 000 euros au festival, le département communication de la collectivité a aussi engagé, en 2017 comme en 2018, 90 000 euros dans l’achat d’encarts publicitaires dans des titres du groupe Bayard, organisateur de l’événement.

Ce montage a mis dans l’embarras le groupe de presse. Le 14 juin 2019, dans un mail consulté par Mediapart, l’ancienne trésorière de l’association créée par Bayard pour porter l’organisation du festival alertait la directrice de la communication du département sur les risques posés par l’achat, pour 75 000 euros cette année-là, d’encarts dans les titres du groupe.

Le message est alors sans ambiguïté : il « sera très difficile, voire impossible de justifier une nouvelle fois une facture entre l’association Via Aeterna et Bayard Presse pour récupérer ces 75 000 euros dans les comptes de l’association », explique-t-elle dans son mail. La trésorière confirme dans la suite de son message que l’association procédait ainsi les années précédentes : « Notre CAC [commissaire aux comptes – ndlr], qui s’occupe également des comptes de Bayard Presse, a bien voulu nous accorder cela en 2018 mais cette opération ne passera plus dans le futur, c’est certain. » 

Face à l’impossibilité de procéder de la même manière pour l’édition 2019, le département a finalement décidé, en guise de compensation, de faire voter une subvention complémentaire équivalente (70 000 euros) en octobre 2019. « Nous avons considéré que, pour la bonne forme, le mieux était que l’argent soit versé dans la même enveloppe [par le biais de subventions – ndlr] », confirme Éric de Kermel, directeur délégué de Bayard, tout en insistant sur le fait que les encarts payés en 2017 et 2018 par le département étaient bien réels, et pas un moyen détourné de verser de l’argent au groupe de presse.

Pour les Roses de la Manche, événement organisé par une société privée, le département a dépensé entre 2013 et 2019 de 22 000 euros à 39 000 euros, selon les documents consultés. « La lettre de mission que je recevais du président du conseil départemental mentionnait l’ensemble des prestations (soumises à TVA) que nous devions effectuer », explique Tony Mogis, organisateur de l’événement. D’autres prestations (l’impression de documents ou la réalisation de visuels) étaient directement réalisées par le département, sans facturation à l’organisateur et sans délibération des élus.

Comment cela était-il validé au sein de la collectivité ? Marc Lefèvre n’a pas répondu à cette question non plus. Les enquêteurs s’intéressent pour leur part à la relation entre M. Mogis et l’ancien directeur de cabinet du président du département. Des échanges sur les réseaux sociaux montrent une grande proximité entre les deux hommes, qui se tutoient et échangent ensemble sur des sujets sans lien avec leur travail.

« Ce sont des relations professionnelles. Il se trouve qu’il a œuvré 20 ans au Mans [d’où M. Mogis est originaire – ndlr]. Nous étions amenés à nous côtoyer professionnellement chaque année. Nous ne partons pas en vacances ensemble, ni ne partageons de moment en dehors du travail », rétorque M. Mogis.

Le président Lefèvre est allé dans le même sens dans Ouest-France : « Quand les Demoiselles de la Manche ont été créées il y a six ans, on n’a pas trouvé d’association ou de prestataire localement. Le directeur de cabinet a pu proposer un partenaire qu’il connaissait. Mais rien ne prouve qu’il y a eu un arrangement ou un copinage. »

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

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Pourquoi le Concordat d’Alsace-Moselle va subsister encore …et pourquoi n’est-il pas tenu compte de l’opinion des citoyens ?

Publié le 15 Avril 2021 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Laïcité, Jupiter

Chronique d'Evariste
mercredi 14 avril 2021 Par
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L’Alsace-Moselle connaît un anachronisme concordataire anti-républicain désormais rejeté par une majorité de personnes : le sondage IFOP commandité par le Grand Orient de France  montre qu’une majorité de concitoyens sont favorables à l’abrogation du régime dérogatoire en vigueur en Alsace-Moselle et qui concerne le Concordat : ensemble de la France, 78 % et Alsace-Moselle, 52 % pour l’abrogation du Concordat ! La sortie et, à terme l’abrogation du Concordat, et la suppression des lois antirépublicaines sont inéluctables et indispensables.

Un parallèle avec la proposition de loi sur le droit à choisir sa fin de vie bloquée à l’Assemblée nationale

Abrogation du Concordat et lois d’émancipation – telles que la liberté d’utiliser des contraceptifs, l’IVG, le mariage des personnes de sexe différent ou le droit de choisir sa fin de vie, sont des combats identiques

De même que la laïcité permet à aux êtres humains de se libérer des dogmes religieux, de même que la loi sur l’IVG a permis aux femmes de s’émanciper des dogmes religieux et du patriarcat et de disposer totalement de leurs corps, cette proposition de loi pour établir le droit à une fin de vie libre et choisie serait une loi d’émancipation digne de nos principes républicains en garantissant à chacun et chacune la possibilité de disposer de sa fin de vie, de faire droit à l’aspiration à se commander soi-même. Lois qui n’enlèvent rien à celles et ceux, notamment croyants, qui considèrent que leurs croyances les obligent à ne pas utiliser de contraceptifs, à donner la vie quelles qu’en soient les circonstances, à ne pas abréger ses souffrances…

Or Emmanuel Macron ne serait-il pas tenu par ses déclarations à l’occasion de la conférence des évêques de France aux Bernardins le 9 avril 2018 ? A l’encontre des principes de laïcité et d’égalité de tous indépendamment de leurs options spirituelles, il affirmait :  « …nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer… » et ajoutait : «  la République attend beaucoup de vous. Elle attend très précisément si vous m’y autorisez que vous lui fassiez trois dons : le don de votre sagesse ; le don de votre engagement et le don de votre liberté… »

On mesure mieux aujourd’hui la portée de ce « pacte » : la faveur faite à l’Eglise catholique sous forme de reconnaissance particulière a pour contrepartie évidente l’espoir de conserver et de capitaliser le plus possible l’électorat dit catholique situé à droite. On comprend mieux alors que, afin de préserver ce capital jusqu’en 2022,  il renonce à donner suite à la proposition d’Olivier Falorni sur « le droit à une fin de vie libre et choisie » malgré les sondages, de même qu’il doit rester insensible au glissement d’opinion révélé par celui de l’IFOP sur le Concordat. .

La laïcité doit protéger et les croyants et les non croyants

Comme l’a dit Aristide Briand : « L’État n’est pas antireligieux, il est areligieux. »

La loi de 1905, fragilisée par divers manquements à ses principes comme l’accord avec le Vatican en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy (qui confère aux autorités ecclésiastiques le pouvoir contestable de délivrer des grades et diplômes français en lieu et place de l’État), cette loi de 1905 doit être rétablie sur tout le territoire pour empêcher la marginalisation des athées, des agnostiques et des indifférents qui représentent les 2/3 de la population de France ainsi que des religions minoritaires.

Ces derniers temps le Concordat défraye la chronique avec une subvention publique colossale pour l’érection d’un lieu de culte, en l’occurrence une mosquée à Strasbourg (voir dans ce journal), le même cas de figure s’étant produit à Mulhouse il y a quelques années.

Le problème n’est pas tant l’obédience plus ou moins intégriste des responsables des différents projets que l’entorse faite à la loi de séparation des églises et de l’État, entorse favorisée par le régime concordataire demeuré en vigueur en Alsace-Moselle.

Ce régime dérogatoire issu du Concordat napoléonien du début du XIXe siècle est un véritable anachronisme qui aurait dû être abrogé une première fois au lendemain de la Première Guerre mondiale et une deuxième fois au lendemain de la Seconde Guerre mondiale si les gouvernements de l’époque avaient eu le courage de défendre réellement les principes républicains.

Anachronisme scolaire

Un autre anachronisme fait injure aux progrès de l’esprit humain. Il s’agit du maintien de la loi scolaire « Falloux » qui impose l’enseignement de la religion catholique, protestante et judaïque dans les écoles publiques d’Alsace-Moselle.

Victor Hugo qui voulait l’État chez lui et l’Eglise chez elle, lors du vote de la loi « Falloux » en 1850, avait pourfendu son propre parti [1] : « Je ne veux pas vous confier l’enseignement de la jeunesse, l’âme des enfants, le développement des intelligences neuves qui s’ouvrent à la vie, l’esprit des générations nouvelles, c’est-à-dire l’avenir de la France. Je ne veux pas vous confier l’avenir de la France : parce que vous le confier ce serait vous le livrer. »

La Commune en 1871 avait, quant à elle, poursuivi la volonté des Conventionnels et été précurseur des lois scolaires de 1881 et 1882 en donnant mission à l’enseignement public « de veiller à ce que, désormais, la conscience de l’enfant fût respectée et de rejeter de son enseignement tout ce qui pourrait y porter atteinte… C’est surtout dans l’école qu’il est urgent d’apprendre à l’enfant que toute conception philosophique doit subir l’examen de la raison et de la science. » (Journal officiel du 12 mai 1871.) C’est ainsi que dans les écoles publiques en Alsace-Moselle, comme dans le reste du territoire, l’enseignement religieux doit être remplacé par une présentation et une étude, sous une forme laïque et non doctrinale, de toutes les conceptions métaphysiques athées, agnostiques, religieuses, des controverses de l’Antiquité à nos jours, étude contribuant à former, forger, consolider l’esprit critique indispensable à toute république.

Malgré des évolutions positives comme la possibilité de demander une dispense de ces cours par les parents, comme le fait de ne plus être inscrit d’office dans ces cours, il n’en reste pas moins que la norme serait de suivre ces cours et que ceux qui ne les suivent pas seraient « hors normes ». Cela est un déni du principe de traitement équitable par la République de toutes les options spirituelles athées, agnostiques ou religieuses.

Autre anachronisme : depuis la Révolution française, depuis la Commune de Paris, et comme l’a confirmé la loi du 9 décembre 1905, « Nul citoyen ne doit être obligé de financer un culte qui n’est pas le sien ». « Tous les budgets des cultes y sont supprimés car les religions doivent vivre des seules contributions de leurs fidèles. » et non de l’impôt public. Tout cela vole en éclats avec la rémunération des ministres du culte (catholiques, luthériens, calvinistes, israélites), des intervenants en cours de religion (catholiques, luthériens, calvinistes, israélites – niveau de rémunération équivalent à celui d’un professeur des écoles).

Un site religieux haut-rhinois financé sur fonds publics

Une autre atteinte aux principes de la République, qui tient non pas du Concordat mais de la volonté d’une majorité d’élus locaux, est le financement public et la gestion par des agents du département d’un site religieux. Selon le mot de présentation du Président du Conseil départemental du Haut-Rhin en juillet 2020, la CEA issue de la fusion du Haut-Rhin n’étant pas encore installée, « un fond financier interreligieux a ainsi été créé en 2019 pour permettre aux nombreuses actions de pouvoir se dérouler dans les meilleures conditions. De même, une élue départementale a accepté une délégation pour cette importante thématique qu’est le dialogue interreligieux. Avec la mise en place d’un « Carnet de citoyenneté et de dialogue intercultu(r)el » pour les élèves des collèges où une douzaine de formats sont proposés, ce site Internet vient appuyer la volonté politique du Département du Haut-Rhin pour que, en terre de Concordat, toutes les actions en faveur d’un meilleur Vivre Ensemble soient soutenues. »

Il n’est pas question de critiquer la volonté des différentes confessions religieuses de dialoguer et de mieux se comprendre. Cependant, il n’est pas du ressort d’une collectivité territoriale de financer par les impôts payés par tous les contribuables ces actions interreligieuses pudiquement désignées « intercultu(r)el ». Cela ajoute une touche supplémentaire à la mise en cause du principe selon lequel « Nul ne doit être obligé de financer un culte qui n’est pas le sien ».

Hypocrisies

Il s’agit de celles du gouvernement et de ceux qui font profession de laïcité pour se refaire une virginité en voulant combattre le communautarisme tout en promouvant les causes !

Depuis plusieurs décennies, sous les coups de boutoir du néolibéralisme et de ses promoteurs gouvernementaux ainsi que de l’Union européenne, l’injonction de réduire les dépenses publiques en sacrifiant ou en diminuant les moyens des services publics comme les hôpitaux, les écoles, les centres de vacances, les lieux de culture populaire tels que MJC et centres sociaux poussent les habitants des quartiers sensibles vers les associations communautaristes religieuses pour organiser les aides aux devoirs, le soutien scolaire, pour permettre aux enfants de familles pauvres de partir en vacances qui sont autant d’occasions pour endoctriner et manipuler des esprits en formation.

Pour Bossuet, selon une citation qui lui est attribuée, « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes[2]» Nous pouvons remplacer « Dieu » par la « raison » ou la « logique ».

N’est-ce pas ce que nous pouvons constater avec des ministres et un président qui se désolent de la fragmentation de notre société, de  la montée des « communautarismes » et qui dans le même temps souscrivent aux réformes qui les favorisent ?

Qu’est-ce que le communautarisme que nous devons combattre ?

« Le communautarisme, dit Jean-Luc Mélenchon en 2020, ce n’est pas la pratique d’une communauté. Nombre de Français participent à des communautés de toutes sortes et pas seulement religieuses. Le communautarisme – celui qui est à combattre – c’est précisément quand une communauté décide que les règles qu’elle veut s’appliquer à elle-même s’appliquent contre les lois et en dépit de ce qu’en pensent les membres de cette communauté. Le communautarisme est notre adversaire en toutes circonstances. »[3]

La laïcité de l’État doit ainsi préserver les personnes des enfermements dans une communauté, des assignations à résidence spirituelle en leur permettant de changer, de renoncer à certaines pratiques sans être inquiétées. La laïcité n’est pas une opinion mais le droit d’en avoir une. La seule communauté qui doit être défendue est la communauté nationale qui fait peuple.

Neutralité de la puissance publique et bien commun

Rappelons que la puissance publique dont les recettes proviennent des contributions de tous les habitants athées, agnostiques, croyants ou indifférents aux religions doit financer ce qui relève du bien commun, de l’intérêt général et non les options spirituelles particulières. Ce bien commun concerne : les hôpitaux, les services de secours ; les écoles publiques où on accueille tout le monde sans distinction de condition et sans caractère propre, cache-sexe d’un projet éducatif religieux, la police garante de la tranquillité publique, la justice garante de l’égalité des droits…

La puissance publique doit garantir l’égalité de droit sans distinction de conviction. Les privilèges publics accordées aux religions doivent cesser en Alsace-Moselle et dans les autres départements ultramarins concernés :  rémunération des ministres du culte, enseignement religieux dans les écoles publiques et rémunération des catéchistes,  entretien et financement public des bâtiments religieux…

Combat laïque et combat social : en oubliant l’un on affaiblit l’autre, et vice versa

La République doit être laïque et sociale. Le volet social est depuis longtemps oublié. Nous voyons que le volet laïque est également remis en cause notamment par celles et ceux qui mettent en avant des identités restreintes (inégalités raciales qu’il faut combattre mais pas isolées du cadre socio-économique qui les créent – des « décoloniaux » qui enferment les personnes concernées dans une position de victime contre les autres également exploités par le système économique ultralibéral – les « intersectionnaux » qui ont raison de prendre en compte la situation des personnes qui cumulent plusieurs oppressions liées aux origines, aux orientations sexuelles, à leurs croyances, au milieu social… mais qui s’enlisent dans la dénonciation des principes républicains émancipateurs tel que la laïcité et l’universalisme des droits de l’être humain) au dépens de la nécessaire convergence des luttes, de l’indispensable unité du peuple.

Oublié, le volet social prive la laïcité d’une partie de sa crédibilité. Oublié, le volet laïque prive le combat social de son efficacité. La République se doit d’être à la fois sociale et laïque afin que l’individu atomisé dans la mondialisation libérale ne sente plus seul. Le système économique ultralibéral, qui se moque des États, des frontières, des règles et qui s’attaque aux solidarités et aux protections collectives, s’accommode parfaitement de cette démocratie identitaire, de ce marécage identitaire dans laquelle le particulier éclipse l’universel. Le combat laïque est aussi un combat social. En oubliant l’un on affaiblit l’autre, et vice versa. Notre société de plus en plus archipellisée assigne les gens à résidence communautaire, pain bénit de l’oligarchie qui veut maintenir le système actuel. Notre République doit créer les conditions d’un rassemblement paisible autour de principes communs. Seule la laïcité qui doit demeurer le cadre assurant le plus haut niveau de liberté qui ne doit être instrumentalisée ni par ceux qui sont obnubilés par la haine des musulmans ni par ceux qui sont marqués par une complaisance coupable et délétère à l’égard des intégrismes religieux, seule la laïcité ni ouverte ni fermée peut permettre ce rassemblement paisible, peut assurer des rapports apaisés qui n’interdisent pas les controverses argumentées. Nous devons mettre notre énergie militante au service d’une République forte, pas seulement de son autorité, mais forte aussi de son sens de la justice et de la solidarité.

°°°

Retenons en conclusion que, alors que des positions politiques ont beaucoup évolué dans le corps électoral, on voit poindre un fossé grandissant entre ce que pensent les citoyens quand on le leur demande et les politiques de notre exécutif national. Le paradoxe vient de ce que notre exécutif national dépend du vote à la présidentielle et aux législatives des dits citoyens.

Ainsi, le corps électoral est aujourd’hui largement gagné aux propositions sur le droit de mourir dans la dignité, à l’abrogation du Concordat, comme il l’est à d’autres revendications que nous avons traitées dans ReSPUBLICA, au programme des gilets jaunes (qui ont fortement recruté chez les abstentionnistes ouvriers, employés et couches moyennes en voie de prolétarisation), aux embauches dans l’hôpital public, à l’augmentation de salaire des soignants, à l’ouverture des lieux de culture… Et pourtant, nous sommes maintenus devant le spectre d’avoir à choisir au second tour de la future présidentielle entre des candidats qui sont sur des propositions totalement contradictoires à nos aspirations profondes !

NOTES

Remerciements à Philippe Duffau.

1. Les soutiens à cette loi, dont le parti de l’Ordre, la justifiaient ainsi : « … donner au clergé tout l’enseignement primaire. Je demande formellement autre chose que ces instituteurs laïques, dont un trop grand nombre sont détestables ; … je veux rendre toute-puissante l’influence du clergé ; je demande que l’action du curé soit forte, … parce que je compte beaucoup sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir » et ainsi maintenir le « petit peuple » dans la « soumission » à l’ordre bourgeois et capitaliste.

2. La citation authentique est celle-ci : « Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

3. Avec à cette occasion une position plus claire ou clairvoyante que lors du soutien et la participation à la marche contre l’islamophobie du 10 novembre 2019, marche controversée de par la nature des principaux organisateurs (voir dans ce journal https://www.gaucherepublicaine.org/debats-laiques/retablissons-les-faits-sur-la-manifestation-du-10-novembre-2019/7417867) même si l’attentat contre la mosquée de Bayonne le 28 octobre 2019 doit être dénoncé et condamné avec la plus grande fermeté comme tous les actes racistes.

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