/image%2F1565572%2F20230531%2Fob_34eee0_311789-hr.jpg)
L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse
Publié le 18 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Le 30 juin prochain sonnera le glas du tarif réglementé du gaz, d’une idée du service public de l’énergie et en particulier du gaz inventé à la sortie de la guerre par le ministre communiste Marcel Paul, père de la nationalisation des industries gazières et électriques.
Gaz de France allait détenir, pendant plus de cinquante ans, le monopole public sur la production, le transport et la distribution, ayant pour but la maîtrise des prix du gaz, pour rendre l’énergie et, avec elle, les activités du quotidien accessibles à un prix raisonnable.
Le tarif, contrairement au prix, ne se construit pas au gré de l’offre et de la demande ; celui-ci est construit et modulé par les pouvoirs publics, qui peuvent intervenir sur les coûts des différentes strates (approvisionnement, stockage, distribution) qui le composent. Ce faisant, l’État s’extrait du caractère volatil et imprévisible des marchés financiers, où seuls les spéculateurs en tous genres sont les maîtres des factures.
La fin de ce tarif réglementé du gaz pour 2,6 millions de foyers vient donc parachever l’œuvre des libéraux qui n’auront eu de cesse depuis vingt ans de casser le monopole et de privatiser les entreprises publiques, GDF étant devenue GDF Suez avant de devenir Engie, de livrer le gaz aux appétits financiers et de laisser les usagers se faire dévorer par les « acteurs alternatifs ». Ces derniers n’en demandaient pas tant et ont déjà commencé leurs campagnes publicitaires, bien souvent mensongères, pour gagner des clients et leur proposer « leurs offres compétitives » pour continuer à engranger des dividendes.
La fin du tarif réglementé du gaz est d’autant plus grave que cette mesure s’ajoute à la suppression du bouclier tarifaire sur le gaz, décidée par Bercy. Ce modèle nous a pourtant protégés des grandes secousses contemporaines (reprise des économies mondiales post-Covid puis guerre en Ukraine). Surtout, le prix du gaz étant déterminant dans la fixation des prix du marché européen de l’énergie, les conséquences se seraient répercutées bien au-delà des seuls usagers du gaz, particuliers comme professionnels.
Le gouvernement souhaite nous rassurer mais son analyse du contexte économique est erronée. Si les prix du gaz restent aujourd’hui stables, les perspectives qu’ils repartent à la hausse cet hiver sont très fortes. La reprise de l’activité de l’industrie chinoise concurrencera l’Union européenne pour la livraison du GNL américain ou du gaz qatarien.
La première des conséquences, et non des moindres, sera une hausse des prix avec des factures qui s’envoleront comme… le mythe d’une concurrence profitable à tous. Un prix indicatif sera bien fixé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE)… à titre consultatif et sans réel pouvoir de fixation. Sans tarifs réglementés, chaque fournisseur pourra vous proposer son prix libre et non régulé.
C’est véritablement une bombe sociale qui s’annonce dans un contexte d’inflation déjà tendu, alors que 15 millions de nos concitoyens sont déjà en situation de précarité énergétique et que des petites entreprises envisagent de mettre la clé sous la porte.
Nous ne pouvons laisser faire cette forfaiture, d’autant qu’elle s’opère en dégradant tous les outils publics qui ont construit l’indépendance énergétique et rendu notre modèle social, attractif et juste.
La mobilisation des forces sociales et politiques de progrès pour reconstruire un service public fort au profit du bien commun et de l’intérêt général, juste socialement et répondant aux enjeux environnementaux, nous oblige à la combativité.
Publié le 18 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Publié le 16 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Lundi après-midi, alors que le président de la République est venu vanter l’attractivité économique française auprès de PDG étrangers, le contexte social s’est rappelé à lui.
Publié le 15 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
dimanche 14 mai 2023
par Évariste Pour réagir aux articles, écrire à evariste@gaucherepublicaine.org
Avec le soutien de 260 organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, Confédération paysanne), associatives, mutualistes et politiques (notamment LFI, PC, EELV, PS), la Convergence nationale Services publics (Convergence SP), la Coordination nationale des hôpitaux et des maternités de proximité et la Convergence rail tenaient leur initiative nationale à Lure comme point d’étape et de départ d’un travail de convergence pour des mobilisations futures concernant la Sécurité sociale et les services publics. Près de 3000 personnes, venues des différentes régions de l’Hexagone, se sont rassemblées les 12, 13 et 14 mai 2023 dans cette sous-préfecture de la Haute-Saône (70), exemple typique du recul des services publics des zones rurales et périurbaines de notre pays avec un comité de vigilance affilié à la Convergence parmi les plus dynamiques de France. Étaient prévus :
une dizaine d’ateliers vendredi soir, samedi et dimanche matin ;
un « village » avec les stands des organisations présentes ;
une manifestation dans les rues de Lure avec un arrêt devant chaque type de services publics agressé par les contre-réformes néolibérales avec pour chacun d’entre eux des prises de parole de responsables d’organisations présentes. Le tout agrémenté par les prestations d’un ensemble de percussions et par des « rosies », troupe de féministes contestataires pour le progrès social ;
une organisation remarquable du comité de vigilance 70 pour l’hébergement, les repas, l’ambiance fraternelle et la logistique.
Pour cela, la Convergence SP estime nécessaire « un changement de cap » de la politique nationale et locale avec « des mesures contraignantes » notamment pour introduire au sein de la Sécurité sociale et des services publics la démocratie, absente aujourd’hui, permettant « un véritable droit d’intervention dans la gestion des services publics des citoyens-usagers et des personnels ». Pour la Sécurité sociale, la volonté – largement rappelée dans l’atelier Sécurité sociale du vendredi soir – est de revenir aux principes fondateurs de celle-ci (unicité, financement par la cotisation, installation de la solidarité définie par l’adage « à chacun selon ses besoins, chacun y contribuant selon ses moyens » et enfin à la gestion de la Sécurité sociale par les représentants élus des assurés sociaux lors d’élections spécifiques pour toutes les caisses de Sécurité sociale). Toujours pour la Sécurité sociale, la Convergence SP appelle à continuer « à poursuivre la mobilisation sur les retraites notamment le 6 juin 2023 » et « à travailler à une mobilisation large en vue du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 (PLFSS 2024) ».
Dans l’atelier Sécurité sociale du vendredi soir a été engagé un premier débat sur une feuille de route de la Convergence SP en matière de Sécurité sociale. Le projet proposé a été largement amendé en séance et doit faire l’objet de plusieurs allers-retours avec les centaines de participants qui ont laissé leurs adresses électroniques. Suivront des visioconférences, des réunions publiques et des séances de formation et d’éducation populaire refondée. Le grand intérêt de ce travail est la participation de plus de 300 militants très représentatifs de l’arc de soutien à la Convergence SP (militants syndicaux, politiques, associatifs, mutualistes).
Le format utilisé dans cette courte séance de deux heures a permis après une présentation générale de moins de 5 minutes de donner l’essentiel de la parole à la salle. Mais le délai de cet atelier beaucoup trop court pour parler de l’ensemble du sujet de la Sécurité sociale (budget de la Sécurité sociale 570 milliards d’euros pour un budget de l’État, tous ministères confondus, de 455 milliards d’euros). Aussi, plusieurs camarades sont venus après la séance pour dire qu’il manquait le débat sur le « comment » arriver aux fins proposées en séance. Ce débat pourra donc avoir lieu durant l’année qui vient avec tous ceux que cela intéresse. En séance également a été proposé de ne pas se borner aux deux branches les plus importantes (santé-assurance-maladie et retraites), mais aussi aux trois autres (branche famille avec ses prestations familiales, précarité, logement et animation sociale, accidents du travail et maladies professionnelles et enfin la branche autonomie incluse dans le Code de la sécurité sociale en août 2020).
En ce qui concerne l’énergie, le débat du dimanche matin a été très fécond grâce aux camarades de la Fédération Mines-Énergie de la CGT, de Sud Énergie et du Mouvement national pour la lutte pour l’Environnement (MNLE). Voilà la synthèse de cet atelier dont l’unanimité est pour un processus visant à la suppression progressive des énergies fossiles :
‘‘Pour l’énergie, afin de répondre aux besoins, de ne plus avoir 12 millions de précaires énergétique, il est indispensable de rompre avec le marché spéculatif énergétique, d’avoir un vrai service public de l’énergie gérant un mix énergétique pour planifier et répondre aux besoins sociaux, environnementaux, reconstruire l’industrie, maîtriser le prix de l’énergie, développer la recherche-étude-développement. Le prix doit correspondre au coût, stable depuis 30 ans, de production, de transport, de distribution. Le marché européen de l’énergie n’empêche pas la France de faire ce choix.
À noter que deux camarades de Sortir du nucléaire ont, en séance, contesté la non-volonté de la tribune d’aller dans le sens de l’éradication du nucléaire. A contrario, un autre camarade a contesté les hypothèses de Négawatt, partisan de la sortie du nucléaire, en prenant l’exemple de l’hypothèse de Négawatt sur la nécessité d’augmenter le nombre de personnes par logement pour arriver à la sortie concomitante des fossiles et du nucléaire en 2050 alors que la diminution du nombre de personnes par logement est absolument nécessaire pour aller dans le sens des droits des femmes qui ont besoin des possibilités de décohabitation à la suite des séparations et des divorces en forte augmentation.
Les camarades en tribune se sont déclarés prêts à répondre à toute sollicitation sur des initiatives d’éducation populaire refondée sur l’énergie. Les participants à cet atelier ont pu voir la qualité de l’analyse du réel par les intervenants.
Dans les ateliers du samedi matin et du dimanche matin a été actée la volonté des participants à poursuivre le travail pour répondre « aux difficultés de la vie de tous les jours, au chômage et à l’urgence climatique » concernant les besoins vitaux des citoyens et de leurs familles « notamment sur l’alimentation, l’eau, la santé et le logement » qui « doivent être garantis par une évolution et une extension du service public. Pour l’alimentation, son niveau de qualité et d’accessibilité pour toutes et tous doit être garanti en permettant aux agriculteurs faisant le choix du conventionnement de vivre décemment. « Pour l’Eau la gestion en régie publique est indispensable d’autant plus que la ressource de l’eau se fait de plus en plus rare. Pour le logement il faut garantir à toutes et à tous un logement décent stable, abordable accessible et respectueux du climat, pour un droit au logement universel, inconditionnel et protecteur. »
Pour la préparation de la campagne des européennes, l’engagement de la Convergence SP se résume comme suit :
« Avec des organisations d’autres pays d’Europe, nous tiendrons une réunion avant la fin de l’année pour discuter des politiques et des batailles à mener afin de maintenir et développer les services publics au plan national et européen, sortir du dogme du « tout concurrence », de l’austérité et débattre de moyens de financement étendus pour les services publics. L’enjeu des services publics doit être débattu à l’occasion des élections européennes de 2024. Nous allons travailler en commun à interpeller les listes et sensibiliser les opinions publiques sur celui-ci. »
D’autres revendications sont apparues dans les ateliers, à savoir développer une campagne contre la suppression des relations humaines dans les services publics au profit d’une dématérialisation forcée et déshumanisante, pour la défense et la promotion des statuts spécifiques des fonctionnaires ou des personnels de droit privé (comme à France travail ou à la Sécurité sociale par exemple) permettant un meilleur service des usagers de la Sécurité sociale et des services publics, un renforcement du nombre de personnels formés et mieux payés notamment dans les Ehpad, les hôpitaux, etc., de combattre le processus en cours d’ouverture à la concurrence qui va de pair avec une dégradation du service rendu comme dans les transports, etc., de lutter « pour une fiscalité plus juste avec davantage de progressivité », de renforcer les investissements dans le ferroviaire pour pouvoir diminuer l’utilisation des transports concurrents à émission forte de gaz à effet de serre comme l’avion, la voiture individuelle et le fret par camion, de développer « la gratuité ou la progression tarifaire selon les services publics » et les retours d’expérience menés.
Lecteurs de ReSPUBLICA, dîtes-nous ce que vous pensez d’une part de cette initiative et d’autre part sur ce qui devrait être fait dans le domaine de la Sécurité sociale et des services publics ?Publié le 11 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Publié le 5 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Ilyes Ramdani et Jade Bourgery 4 mai 2023 à 19h35
Le président de la République a dévoilé, jeudi 4 mai, les contours de sa réforme du lycée professionnel. Un florilège de mesures pro-entreprises, parmi lesquelles la gratification des stages… par l’État. Les organisations syndicales se disent déjà prêtes à se mobiliser.
Il ne manquait plus que la cotation en Bourse des établissements et le tableau était complet. Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 4 mai, les modalités de la réforme des lycées professionnels qu’il avait promise pendant la campagne présidentielle. Un projet largement tourné vers l’entreprise : augmentation de la durée des stages et gratification de ceux-ci, installation d’un « bureau des entreprises » dans chaque établissement, adaptation des formations aux offres d’emploi du territoire…
Dans le débat ancien sur la vocation de l’enseignement professionnel, le président de la République a tranché. Au cours de son intervention d’une trentaine de minutes, dans un lycée de Saintes (Charente-Maritime), il a exposé sa vision, où l’objectif d’insertion des élèves l’emporte sur la dimension sociale et pérenne de l’enseignement dispensé. « Il faut que la voie professionnelle redevienne la voie privilégiée vers l’emploi et le bon emploi », avait-il écrit la veille dans une tribun
Concrètement, pour aider les familles à faire leur choix, les formations seront désormais présentées avec leur taux d’insertion professionnelle. La liste des diplômes proposés dans chaque établissement sera également repensée au niveau local pour mieux coller aux besoins des entreprises locales. « Il est intelligent de rouvrir des formations » dans les métiers en tension, a dit Emmanuel Macron ; à l’inverse, d’autres filières moins recherchées (il a cité l’exemple du baccalauréat relation clients) seront fermées ici et là.
Dans la même veine, tous les élèves qui le voudront seront accompagnés d’ici à 2025 par un « mentor » issu du monde du travail, a promis le chef de l’État. Au sein même des lycées, des professionnels viendront enseigner aux côtés des profs, les entreprises auront un bureau permanent dans chaque établissement et les élèves passeront plus de temps en entreprise. En terminale, celles et ceux qui exprimeront le souhait de travailler dès l’obtention de leur diplôme verront leur durée de stage augmentée de plus de 50 %.
Promesse du candidat Macron en 2022, la mesure avait été abandonnée au cours de la concertation menée par le gouvernement. La ministre chargée du dossier, Carole Grandjean, avait reconnu dès janvier une « absence de consensus » sur ce point. Emmanuel Macron a fait revenir l’idée par la fenêtre, en la limitant à l’année de terminale et aux élèves désireux de s’insérer après le bac.
Des amendements qui ne dissipent pas la colère des organisations syndicales. « On ne s’y attendait pas, reconnaît Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. On nous laissait entendre qu’il y aurait un recul partiel là-dessus. Finalement, on revient dans le même schéma. Ce qu’on nous dit, c’est qu’il vaut mieux être formé en entreprise qu’à l’école. » Et le syndicaliste, lui-même enseignant, de citer l’exemple du CAP coiffure. « En stage, on vous fait souvent balayer les sols, on ne vous enseigne pas les relations clients, illustre-t-il. À l’école, on vous enseigne la coiffure, on a des retours pratiques… On n’apprend pas de la même manière. »
Même l’Association des apprentis de France (ANAF), plutôt favorable à la réforme, craint les « difficultés » à venir. « La multiplication des stages réduit la nuance entre le quotidien d’un apprenti et d’un stagiaire », prévient la structure, rappelant que des lycéens choisissent la formation classique « parce qu’ils ne se sentent pas prêts à entrer dans le monde du travail ». Comme les enseignant·es, l’ANAF alerte également sur le « contenu des stages » et leur contrôle par les établissements, aujourd’hui très inégal. La CFDT Éducation, elle, rappelle les « biais discriminants » des stages, citant les inégalités de genre, sociales et territoriales.
Autre point d’inquiétude : l’Élysée a annoncé que la réforme se ferait « essentiellement par la voie réglementaire ». Le diable se cachant dans les détails, les organisations syndicales en ont déduit qu’une partie des annonces trouveraient leur traduction dans un véhicule législatif. Et les regards se tournent, déjà, vers un des textes portés prochainement par Olivier Dussopt, présent à Saintes jeudi. De quoi faire craindre une bascule, totale ou partielle, de l’enseignement professionnel sous la tutelle du ministère du travail.
Dans son discours, Emmanuel Macron a tenté de prendre de court les critiques. « J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent, a-t-il lancé. Alors, on vous dira que tout ça est une privatisation, je connais par cœur tous les arguments. [On vous dira] qu’on est en train de donner le lycée professionnel aux entreprises. Formidable. Mais enfin, que tous ceux qui défendent le système tel qu’il fonctionne aujourd’hui en répondent ! »
Difficile d’imaginer rhétorique plus macroniste. La disruption contre les rentes, le mouvement contre le statu quo, le tropisme pro-business : le président de la République a donné à voir à Saintes la substantifique moelle de son (maigre) logiciel politique. « Ce qu’on est en train de bâtir, c’est une vraie réponse à la fracture des territoires et des destins », a-t-il lancé, appelant à « lutter contre le déterminisme social », un champ lexical qu’il avait mis au cœur de sa conquête du pouvoir en 2017.
Son état des lieux de l’enseignement professionnel s’est voulu sans concession. « Il faut être très honnête avec nous-mêmes, a-t-il dit. Le système est mal fichu. […] Si nous ne faisons rien, on continuera de perpétuer un système qui trahit la promesse à l’égard de notre jeunesse. » Si seulement l’auteur de ces propos était président de la République depuis six ans… On en oublierait presque la réforme de 2018, lancée en grande pompe par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation nationale, qui y voyait « l’un des jours les plus importants de [son] mandat ».
Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron s’est tourné, le doigt accusateur, vers un passé dont il était déjà l’acteur. Il avait tenté la même prouesse rhétorique en janvier, à l’occasion de son grand plan pour la santé. « Si le diagnostic [posé en 2018] était juste, le traitement n’était sans doute pas suffisant », avait-il lancé, promettant cette fois de « réinvestir massivement » pour « changer le système en profondeur ».
Là encore, le président de la République est venu avec de l’argent pour faire oublier ses errements. « On va se donner les moyens, a-t-il promis. On va mettre un milliard d’euros en plus par an sur le lycée professionnel. » Une grande partie de cette somme servira toutefois à financer les gratifications de stages, entièrement prises en charge par l’État. « Macron crée une main-d’œuvre déqualifiée, servile et corvéable à merci au service des entreprises », résume Benoît Teste au nom de la FSU.
En cela, la réforme présentée à Saintes par Emmanuel Macron est teintée d’idéologie. Le président de la République a raison quand il pointe l’importance des inégalités qui traversent l’enseignement professionnel, où est scolarisé un lycéen sur trois. Les élèves qui fréquentent ces établissements sont, en moyenne, plus pauvres, plus discriminés, plus éloignés de l’emploi.
La réponse qu’il y apporte présente toutefois l’inconvénient de réduire les lycéens à leur avenir immédiat, de transformer leur éducation scolaire en un « prêt-à-l’emploi » dicté par les exigences court-termistes d’un bassin d’emploi. Au détriment du rôle social de l’école et de la nécessité d’apporter à cette jeunesse un socle généraliste assez solide pour voir plus loin que le premier contrat de travail.
Sur France Inter, la ministre de l’enseignement professionnel, Carole Grandjean, a assuré jeudi que les enseignements fondamentaux (maths, français, histoire…) seraient maintenus au même niveau. Il est permis d’en douter. Dans l’esprit du gouvernement, une telle promesse est conditionnée à l’application du « pacte », ce surplus de rémunération donné en échange de nouvelles missions pour les enseignant·es.
Les représentants des profs ont déjà dit tout le mal qu’ils en pensaient. « C’est un nouveau signe de mépris, a déploré la CFDT Éducation, qui a évoqué des annonces déconnectées de la réalité. Nous refusons l’idée d’ajouter du travail à des personnels déjà épuisés. » Pour la FSU, Benoît Teste promet « des grosses journées d’action » dès la rentrée.
Publié le 4 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
Publié le 3 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche
L'association Ciné Parlant propose une projection-débat jeudi 11 mai à 20H15 au Théâtre du Centre Culturel d'Avranches.
Projection du film " La Fracture " (2021 - 1h39) de Catherine CORSINI.
Le film sera suivi d'un échange sur le thème " Où en est l'hôpital public ? " avec les docteurs Laurent Plard et Frédéric Goddé.
Raf et Julie, un couple au bord de la rupture, se retrouvent dans un service d’Urgences proche de l'asphyxie le soir d'une manifestation parisienne des Gilets Jaunes. Leur rencontre avec Yann, un manifestant blessé et en colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de chacun. À l'extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé. La nuit va être longue…
Publié le 2 Mai 2023 par Alternative Citoyenne de la Manche