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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 20:56
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Monsieur Hortefeux, ministre de l’immigration et de l’identité nationale 
a cru bon de se féliciter que le Président, au salon de l’agriculture, ait montré qu’il savait parler au peuple . Ainsi, le peuple devrait comprendre et accepter que monsieur le Président de la République se mette au niveau de ses concitoyens quelque soit leurs attitudes et leurs propos à son égard. 
 Monsieur le Président de la République, dans son désir d’être proche des français, devrait donc s’efforcer de refléter leur manière d’être au point d’être vulgaire s’ils le sont, grossier au tant que certains peuvent l’être.
Cette conception de la proximité ne peut manquer de surprendre un éducateur d’adolescents en difficultés ayant commis des infractions à la loi pénale. Par expérience, il a appris que les éducateurs ne peuvent espérer être respectés que s’ils savent ne pas se placer au même niveau que les jeunes. En effet, les éducateurs sont en charge, de les éduquer, de les élever. A vouloir être proche d’eux, à se comporter en copain, c’est l’asymétrie des places, sans laquelle il ne peut y avoir d’autorité, qui est mise en cause
A répondre à l’injure par l’injure, à la grossièreté par la grossièreté et à brutalité par la brutalité l’éducateur, fonctionnant en miroir, en vient à légitimer l’usage de l’injure, de la grossièreté, de la brutalité, bref, à provoquer la violence au lieu de la détourner pour la contenir, pour la socialiser. On se souvient, à ce propos, que l’emploi des mots   « racaille » et « karcher » par le président de la République mit à feu et à sang les quartiers sensibles ( sensibles à l’image qui était renvoyée d’eux-mêmes aux jeunes et aux habitants de ces quartiers). Les forces de l’ordre pouvaient bien, ensuite, être appelées à réprimer la violence…des jeunes, évidemment.
Les français ont élevé monsieur Sarkosy à la fonction de chef de l’Etat pour qu’ils les représentent avec dignité partout et jusqu’au salon de l’agriculture. Lorsqu’il répond de manière vulgaire à un citoyen qui, manquant de respect à sa personne, manque de respect à sa haute fonction, il affiche son mépris pour le peuple en l’identifiant à ce citoyen mal-élevé;   il abaisse le peuple en même temps qu’il s’abaisse.
L’éducateur sait, que de la représentation que se font de lui les jeunes, dépend l’autorité qui lui est nécessaire pour les élever, pour qu’ils cèdent à leurs mauvaises manières et qu’ils accèdent à la civilité.
 
                                                                                    Yann Le Pennec
                                                Directeur à la Protection judiciaire de la jeunesse (retraité)
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commentaires

A
Le Sinistre de l'Identité Nationale affiche dans ses propos le mépris dans lequel il tient le Peuple.Avec Nicolas Sarkosy, la vulgarité est au pouvoir , vulgarité des propos et des comportements.
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