21 octobre 2006
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L'Europe des marchands continue ses ravages. Dans la ligne de mire de ses snipers économiques : la distribution du courrier. Charlie Mc Crevevy à présenté le projet de directive qui prévoit l'ouverture totale du secteur à la concurrence, continuant logiquement un processus entamé en 1997 (plis de plus de 300 gr) et en 2002 ( plis de plus de 100 gr). Seuls ceux n'entrant pas dans cette catégorie restaient dans le giron d'un secteur public. En 2009 ce sera fini.
Pour qui écoute trop vite les sirènes ultralibérales et qui croit que l'on nous prépare "un service universel de grande qualité en ouvrant le secteur à la concurrence", les lendemains libéraux enchanteurs risquent de coûter cher. Pour les personnels, comme pour les usagers. Car dans la galère capitaliste nous sommes tous embarqués.
En Europe, l'envoi de courrier dévolu aux services publics représente une somme arrondie de 56 milliards d'euros. On comprend pourquoi les capitalistes salivent devant le magot.
Et chez nous?
Le courrier représente 58% des activités de la Poste, en augmentation de 3,4% en 2005. En gros 95 millions de documents triés et acheminés chauqe jour. Qui se répartissent sur deux secteurs :
85% pour les entreprises et 15% pour les particuliers.
Et c'est là que cela devient particulièrement intéressant. Libéraux-béats réfléchissez un peu. Quel est à votre avis le secteur vers lequel vont tendre en priorité les opérateurs de distribution du courrier? Les entreprises ou vous? Le choix sera vite fait! D'autant qu'en ce qui concerne les particuliers, seront retenus comme immédiatement rentables ceux qui habitent dans les grandes ou moyennes villes et près des grands axes de déplacement (routiers, ferroviaires et aériens). La chose est simple à comprendre.
Qu'adviendra-t-il des zones rurales, des zones d'accès difficile, des particuliers qui ne brassent pas un volume de courrier rentable valant la peine de déplacer un véhicule (pensez à l'augmentation du coût des carburants) ? Sans compter que des préposés publics ou non (sous statuts de travail précaire, parions-le!), soumis à la concurrence et aux pressions de rentabilité effectueront des tournées à vitesse grand V. Quid des menus services rendus à la population. Personnes en difficultés de toutes sortes, préparez-vous à les voir s'accentuer!
Sentant venir les problèmes, et pour les anticiper, la législation européenne prévoit une sorte de service minimum garanti. Cinq jours par semaine (mais pour combien de temps?) et sans garantie de coût ni de rapidité!
La Poste déjà anticipe ces changements, et prépare, par non-remplacement de départs en retraite, la suppression de 60 000 postiers ( guichets et facteurs) d'ici 2010.
Dans le droit fil de la logique financière que préconise l'AGCS, cette libéralisation va être une catastrophe pour les usagers et les personnels. Comme pour les autres services publics nous devons nous opposer à cela. Nous opposer à ce gouvernement qui casse ce qui faisait la cohésion de la République. Avertir ceux qui aspirent à les remplacer que nous voulons retrouver des services publics de qualité. Et si 2007 voit la droite battue, désobéir à Bruxelles qui n'a pas écouté le cri lancé le 29 mai.
Défendons et sauvons les services publics.
Claude Rayon
Pour qui écoute trop vite les sirènes ultralibérales et qui croit que l'on nous prépare "un service universel de grande qualité en ouvrant le secteur à la concurrence", les lendemains libéraux enchanteurs risquent de coûter cher. Pour les personnels, comme pour les usagers. Car dans la galère capitaliste nous sommes tous embarqués.
En Europe, l'envoi de courrier dévolu aux services publics représente une somme arrondie de 56 milliards d'euros. On comprend pourquoi les capitalistes salivent devant le magot.
Et chez nous?
Le courrier représente 58% des activités de la Poste, en augmentation de 3,4% en 2005. En gros 95 millions de documents triés et acheminés chauqe jour. Qui se répartissent sur deux secteurs :
85% pour les entreprises et 15% pour les particuliers.
Et c'est là que cela devient particulièrement intéressant. Libéraux-béats réfléchissez un peu. Quel est à votre avis le secteur vers lequel vont tendre en priorité les opérateurs de distribution du courrier? Les entreprises ou vous? Le choix sera vite fait! D'autant qu'en ce qui concerne les particuliers, seront retenus comme immédiatement rentables ceux qui habitent dans les grandes ou moyennes villes et près des grands axes de déplacement (routiers, ferroviaires et aériens). La chose est simple à comprendre.
Qu'adviendra-t-il des zones rurales, des zones d'accès difficile, des particuliers qui ne brassent pas un volume de courrier rentable valant la peine de déplacer un véhicule (pensez à l'augmentation du coût des carburants) ? Sans compter que des préposés publics ou non (sous statuts de travail précaire, parions-le!), soumis à la concurrence et aux pressions de rentabilité effectueront des tournées à vitesse grand V. Quid des menus services rendus à la population. Personnes en difficultés de toutes sortes, préparez-vous à les voir s'accentuer!
Sentant venir les problèmes, et pour les anticiper, la législation européenne prévoit une sorte de service minimum garanti. Cinq jours par semaine (mais pour combien de temps?) et sans garantie de coût ni de rapidité!
La Poste déjà anticipe ces changements, et prépare, par non-remplacement de départs en retraite, la suppression de 60 000 postiers ( guichets et facteurs) d'ici 2010.
Dans le droit fil de la logique financière que préconise l'AGCS, cette libéralisation va être une catastrophe pour les usagers et les personnels. Comme pour les autres services publics nous devons nous opposer à cela. Nous opposer à ce gouvernement qui casse ce qui faisait la cohésion de la République. Avertir ceux qui aspirent à les remplacer que nous voulons retrouver des services publics de qualité. Et si 2007 voit la droite battue, désobéir à Bruxelles qui n'a pas écouté le cri lancé le 29 mai.
Défendons et sauvons les services publics.
Claude Rayon