5 décembre 2006
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Les tenants du choix de la relance de l’industrie du tout nucléaire dans le Cotentin ne peuvent plus mettre en avant les retombées fiscales pour le département qui profiteraient par un effet de redistribution à l’ensemble de la population. Ni la création d’emplois.
Le nucléaire développerait l’emploi dans le Cotentin ?
Déjà, l’étude menée par les 7 vents du Cotentin à la demande du réseau “ sortir du Nucléaire ” avait mis à mal leur deuxième argument qui affirme que la construction de l’EPR doit relancer l’emploi. Favorisés par un investissement de 3 milliards, 250 à 350 emplois seraient pérenniser pour assurer le fonctionnement de cette unité et 2000 emplois pendant les travaux (ils ne seront pas tous régionaux avec la mise en concurrence des entreprises au plan européen)
Pour un investissement de même niveau, cette étude démontre que l’on peut augmenter la puissance énergétique disponible en maîtrisant mieux la consommation d’énergie, en développant l’utilisation des énergies renouvelables, qui permettent de produire au plus près des lieux de consommation, qu’elle soit industrielle, tertiaire ou résidentielle. Et ce redéploiement de l’investissement permet de créer près de 11000 emplois utiles et pérennes.
Revenons sur les enjeux fiscaux.
Le conseil Général de la Manche discute actuellement de ses orientations budgétaires pour 2007. Le président Le GRAND le reconnaît, il manque 73,5 millions € pour équilibrer les dépenses qui devraient s’élever à 486,9 millions.
Certes, les dépenses de fonctionnement des services départementaux connaissent une forte augmentation due à la deuxième phase de décentralisation. Mais, Monsieur Le Grand affirme que l’Etat respecte ses engagements de reverser au niveau prévu la dotation globale de fonctionnement pour faire face aux nouvelles responsabilités du département.
Cette affirmation repose en fait sur l’expression d’une solidarité avec le gouvernement.
Car si la dotation suffit, c’est que la chasse aux économies est ouverte. Le président le reconnaît : Les dépenses sociales “ semblent arriver à un plafond ”.
Traduisons. L’aide sociale sera de plus en plus encadrée. Gageons que les personnes âgées en feront les frais en renforçant les critères d’accès à l’APA et en réduisant le fonctionnement des maisons de retraite. L’entrée et le maintien dans le dispositif RMI seront plus difficiles pour les personnes exclues ou en voie d’exclusion. Les foyers d’insertion et d’urgence ne verront toujours pas leur fonctionnement pérenniser. Qu’adviendra-t-il du maintien à un niveau de qualité des services apportés par les ATOSS dans les collèges maintenant qu’ils sont financés par le département ?
Au-delà les investissements du Département représente près du tiers de son budget. La manne apportée par le Nucléaire a permis des dépenses somptuaires et la programmation de projets du même ordre, concernant notamment l’agrandissement du port de Granville au détriment de ses activités traditionnelles ou le développement d’un réseau routier et la multiplication de ronds points au détriment du paysage et des grands équilibres écologiques. Par contre, les investissements et les budgets de rénovation des établissements publics au service de la population sont en panne.
Aujourd’hui même le Président du Conseil Général émet la nécessité de réduire la part des investissements pour équilibrer le budget. Gageons que cela ne mettra pas un frein aux programmes de développement routier et portuaire de plaisance.
Cette manne nucléaire, qui représente pour l’ensemble des collectivités territoriales de la Manche, bon an mal an, plus de 1,2 milliards d’€ et près de 15% du budget du Département par le seul apport des taxes professionnelles va se tarir significativement.
La réforme de la taxe professionnelle va permettre pour la seule AREVA (La COGEMA) de réduire son imposition de 30 millions € dont 15 millions à l’encontre des caisses du Département. Qu’en est-il pour l’Arsenal ou la centrale nucléaire ? Cette nouvelle donne est à rapprocher du déficit annoncé pour boucler le budget 2007 (73,5 millions €).
Les élu(e)s du Conseil Général de droite et de gauche, mais aussi du Conseil Régional (même les Verts se sont abstenus plutôt que de se prononcer contre le vœu de voir s’implanter l’EPR à Flamanville) ont applaudi l’arrivée de l’EPR.
Ce soutien repose essentiellement sur les promesses de conforter les rentrées fiscales. Il ne repose véritablement pas sur l’espoir de voir se développer l’emploi car, et ils doivent le savoir, celui-ci ne peut être pérenne dans une économie de mono industrie.(voir plus haut).
Ces élu(e)s, au vu de cette nouvelle donne, sont-ils toujours aussi certains d’avoir fait le meilleur choix ? .
Les élu(e)s de droite restent bien évidemment ancrés sur leur position. Jean François Le GRAND s’est d’ailleurs engagé auprès de l’EDF a prendre en charge le surcoût des couloirs de lignes imposé par le choix de l’implantation à FLAMANVILLE plutôt qu’à PENLY (Seine maritime). Cela représente une subvention de 100 millions € à laquelle il convient d’ajouter un dégrèvement total de la taxe professionnelle la première année de fonctionnement et partiel les quatre années suivantes.
Dans la même veine, le maire de CHERBOURG-OCTEVILLE, vice-président du Conseil Régional, Bernard CASENEUVE affirme que “ Ségolène ROYAL est pour l’EPR ” sur les ondes de Radio Manche. Ce qui est en contradiction avec le projet socialiste qui demandait l’arrêt du projet EPR.
Mais il est vrai qu’il affirme qu’il ne serait pas le candidat de son parti si ce dernier ne devait pas soutenir la construction de cette nouvelle tranche nucléaire.
Rien d’étonnant, somme toute, lorsque cette obstination émane de tenants du libéralisme.
C’est beaucoup plus inquiétant lorsque nous n’arrivons pas à inclure l’EPR dans le moratoire qui doit se tenir pendant le grand débat et le référendum, annoncé dans le programme “ ce que nous voulons ” du rassemblement antilibéral de gauche.
Pourtant, les choix énergétiques décident du type de développement que nous voulons (ou que nous subirons) demain, pour nous mais également pour les générations qui nous suivront.
Ceux et celles qui veulent exclure l’EPR de cette exigence de moratoire prennent le risque d’être soupçonné(e)s de ne pas appliquer après les élections, les promesses d’avant les élections. En une phrase, de faire de la politique comme les autres, en excluant du débat public et citoyen, conclu par un référendum, les questions d’actualité, les questions qui fâchent.
Nous saluons l’initiative de la municipalité de MARCHESIEUX, qui, à la demande du collectif “ Marais sous tension ” a d’ors et déjà organiser un référendum populaire sur la question des lignes THT à partir des listes électorales.
Les résultats sont parlants : 94% des votants se sont déclarés opposés à se voir imposer les lignes THT. (41,5% des inscrits se sont déplacés).
A.L
Le nucléaire développerait l’emploi dans le Cotentin ?
Déjà, l’étude menée par les 7 vents du Cotentin à la demande du réseau “ sortir du Nucléaire ” avait mis à mal leur deuxième argument qui affirme que la construction de l’EPR doit relancer l’emploi. Favorisés par un investissement de 3 milliards, 250 à 350 emplois seraient pérenniser pour assurer le fonctionnement de cette unité et 2000 emplois pendant les travaux (ils ne seront pas tous régionaux avec la mise en concurrence des entreprises au plan européen)
Pour un investissement de même niveau, cette étude démontre que l’on peut augmenter la puissance énergétique disponible en maîtrisant mieux la consommation d’énergie, en développant l’utilisation des énergies renouvelables, qui permettent de produire au plus près des lieux de consommation, qu’elle soit industrielle, tertiaire ou résidentielle. Et ce redéploiement de l’investissement permet de créer près de 11000 emplois utiles et pérennes.
Revenons sur les enjeux fiscaux.
Le conseil Général de la Manche discute actuellement de ses orientations budgétaires pour 2007. Le président Le GRAND le reconnaît, il manque 73,5 millions € pour équilibrer les dépenses qui devraient s’élever à 486,9 millions.
Certes, les dépenses de fonctionnement des services départementaux connaissent une forte augmentation due à la deuxième phase de décentralisation. Mais, Monsieur Le Grand affirme que l’Etat respecte ses engagements de reverser au niveau prévu la dotation globale de fonctionnement pour faire face aux nouvelles responsabilités du département.
Cette affirmation repose en fait sur l’expression d’une solidarité avec le gouvernement.
Car si la dotation suffit, c’est que la chasse aux économies est ouverte. Le président le reconnaît : Les dépenses sociales “ semblent arriver à un plafond ”.
Traduisons. L’aide sociale sera de plus en plus encadrée. Gageons que les personnes âgées en feront les frais en renforçant les critères d’accès à l’APA et en réduisant le fonctionnement des maisons de retraite. L’entrée et le maintien dans le dispositif RMI seront plus difficiles pour les personnes exclues ou en voie d’exclusion. Les foyers d’insertion et d’urgence ne verront toujours pas leur fonctionnement pérenniser. Qu’adviendra-t-il du maintien à un niveau de qualité des services apportés par les ATOSS dans les collèges maintenant qu’ils sont financés par le département ?
Au-delà les investissements du Département représente près du tiers de son budget. La manne apportée par le Nucléaire a permis des dépenses somptuaires et la programmation de projets du même ordre, concernant notamment l’agrandissement du port de Granville au détriment de ses activités traditionnelles ou le développement d’un réseau routier et la multiplication de ronds points au détriment du paysage et des grands équilibres écologiques. Par contre, les investissements et les budgets de rénovation des établissements publics au service de la population sont en panne.
Aujourd’hui même le Président du Conseil Général émet la nécessité de réduire la part des investissements pour équilibrer le budget. Gageons que cela ne mettra pas un frein aux programmes de développement routier et portuaire de plaisance.
Cette manne nucléaire, qui représente pour l’ensemble des collectivités territoriales de la Manche, bon an mal an, plus de 1,2 milliards d’€ et près de 15% du budget du Département par le seul apport des taxes professionnelles va se tarir significativement.
La réforme de la taxe professionnelle va permettre pour la seule AREVA (La COGEMA) de réduire son imposition de 30 millions € dont 15 millions à l’encontre des caisses du Département. Qu’en est-il pour l’Arsenal ou la centrale nucléaire ? Cette nouvelle donne est à rapprocher du déficit annoncé pour boucler le budget 2007 (73,5 millions €).
Les élu(e)s du Conseil Général de droite et de gauche, mais aussi du Conseil Régional (même les Verts se sont abstenus plutôt que de se prononcer contre le vœu de voir s’implanter l’EPR à Flamanville) ont applaudi l’arrivée de l’EPR.
Ce soutien repose essentiellement sur les promesses de conforter les rentrées fiscales. Il ne repose véritablement pas sur l’espoir de voir se développer l’emploi car, et ils doivent le savoir, celui-ci ne peut être pérenne dans une économie de mono industrie.(voir plus haut).
Ces élu(e)s, au vu de cette nouvelle donne, sont-ils toujours aussi certains d’avoir fait le meilleur choix ? .
Les élu(e)s de droite restent bien évidemment ancrés sur leur position. Jean François Le GRAND s’est d’ailleurs engagé auprès de l’EDF a prendre en charge le surcoût des couloirs de lignes imposé par le choix de l’implantation à FLAMANVILLE plutôt qu’à PENLY (Seine maritime). Cela représente une subvention de 100 millions € à laquelle il convient d’ajouter un dégrèvement total de la taxe professionnelle la première année de fonctionnement et partiel les quatre années suivantes.
Dans la même veine, le maire de CHERBOURG-OCTEVILLE, vice-président du Conseil Régional, Bernard CASENEUVE affirme que “ Ségolène ROYAL est pour l’EPR ” sur les ondes de Radio Manche. Ce qui est en contradiction avec le projet socialiste qui demandait l’arrêt du projet EPR.
Mais il est vrai qu’il affirme qu’il ne serait pas le candidat de son parti si ce dernier ne devait pas soutenir la construction de cette nouvelle tranche nucléaire.
Rien d’étonnant, somme toute, lorsque cette obstination émane de tenants du libéralisme.
C’est beaucoup plus inquiétant lorsque nous n’arrivons pas à inclure l’EPR dans le moratoire qui doit se tenir pendant le grand débat et le référendum, annoncé dans le programme “ ce que nous voulons ” du rassemblement antilibéral de gauche.
Pourtant, les choix énergétiques décident du type de développement que nous voulons (ou que nous subirons) demain, pour nous mais également pour les générations qui nous suivront.
Ceux et celles qui veulent exclure l’EPR de cette exigence de moratoire prennent le risque d’être soupçonné(e)s de ne pas appliquer après les élections, les promesses d’avant les élections. En une phrase, de faire de la politique comme les autres, en excluant du débat public et citoyen, conclu par un référendum, les questions d’actualité, les questions qui fâchent.
Nous saluons l’initiative de la municipalité de MARCHESIEUX, qui, à la demande du collectif “ Marais sous tension ” a d’ors et déjà organiser un référendum populaire sur la question des lignes THT à partir des listes électorales.
Les résultats sont parlants : 94% des votants se sont déclarés opposés à se voir imposer les lignes THT. (41,5% des inscrits se sont déplacés).
A.L