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22 janvier 2007 1 22 /01 /janvier /2007 11:30

La nouvelle présidente de l’Europe, la chancelière allemande Angéla Merkel, a tout dernièrement accordé un entretien aux journalistes français C. Ockrent et J.M. Colombani dans le cadre de l’émission de télévision France Europe Express.

Abordant la question des perspectives énergétiques européennes, et après avoir évoqué les menaces sur les fournitures d’hydrocarbures en provenance des pays de l’est, Christine Ockrent, visiblement tout émoustillée, a enfin lâché la question que tout le monde attendait :

L’Allemagne va-t-elle (enfin) revenir sur le moratoire de 2000 et relancer l’industrie nucléaire ?

Apparemment un peu déçus de la réponse négative de la chancelière, les journalistes ont poursuivi en demandant si cette question était taboue en Allemagne.

Angela Merkel, s’est tout d’abord déclarée en faveur de l’énergie nucléaire et très confiante dans les installations de son pays. Elle a expliqué qu’elle devait cependant respecter la décision prise dans le cadre du contrat de coalition sur cette question.

Elle a poursuivi en disant que cette question n’était certainement pas taboue mais qu’en tout état de cause, une politique de l’énergie ne pouvait se ramener à un débat pour ou contre la relance de l’industrie nucléaire.

Après avoir rappelé les contraintes spécifiques de cette industrie, avec en particulier le problème du traitement des déchets non (ou mal) résolus, la dépendance vis à vis de l’uranium qui est une ressource limitée, elle a expliqué aux journalistes un peu gênés, que les Français accordaient trop d’importance à cette question et que les Allemands quant à eux, préféraient mettre en œuvre un ambitieux programme d’économies d’énergie, d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables.

Elle a insisté sur le fait que ce programme faisait consensus et était très populaire.

Il permettra selon elle, à l’Allemagne de se placer sur un secteur économique aux perspectives prometteuses pour l’emploi et l’innovation technologique.

Ce programme donc sera un facteur d’enrichissement pour le pays et de progrès pour l’environnement.

C’est aussi l’avis des syndicats allemands qui ne partagent pas l’optimisme vigoureux de la C.G.T. quant aux perspectives florissantes qu’offrirait une relance de l’énergie nucléaire.

Nos candidats aux responsabilités politiques seraient bien inspirés d’aborder cette question de politique énergétique (et d’autres) avec le même niveau d’intelligence pragmatique et de sens de l’intérêt général.

Recevoir une leçon d’intelligence et de tolérance de la part d’une personnalité, a priori de droite et réactionnaire, nous fait mesurer par contraste à quel point c’est bien chez nous en France, que règne le malaise et le « tabou » sur la question de notre modèle de production tout nucléaire.

Tant que nos politiques énergétiques n’auront que ce modèle comme horizon, les quelques éoliennes qui suscitent tant d’émois parmi les chasseurs, ne seront que le cache-sexe d’une fuite en avant et d’un renoncement à engager notre pays dans la mutation énergétique inéluctable qui s’annonce.

Tant que les arguments « Indépendance Nationale », « Effet de Serre » seront utilisés comme des obus tirés depuis une ligne Maginot, la question de nos dérives vers la surconsommation des richesses naturelles sera esquivée, et l’avenir, s’il y en a un, se fera sans nous.

François Dumas. Alternative citoyenne Avranches


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