Contribution pour les 17-18 mars
Pour la présidentielle, nous avons échoué sur ce que nous avions défini comme la condition primordiale pour réussir : le rassemblement de la gauche antilibérale. Ce fait pèse d’ores et déjà sur la situation politique : l’absence de dynamique du côté d’une gauche de gauche pèse sur l’allant de la gauche toute entière.
Cela ne doit pas nous faire oublier : - que l’avenir est dans la convergence des antilibéraux et que nous ne pouvons nous résigner à leur dispersion, quel que soit l’éclatement temporaire du paysage électoral ; - que les collectifs doivent être partout, parfois contre vents et marées, les leviers pour promouvoir et réussir l’unité de toutes les composantes de la gauche antilibérale. Nous tirerons ultérieurement le bilan de notre expérience, les leçons de notre échec ; nous réfléchirons aux responsabilités des uns et des autres. . Ce bilan partagé pourra conduire à repenser, le moment venu et dans un climat plus apaisé, notre cadre et nos méthodes d’élaboration commune. Mais dans l’immédiat, parce que la période peut nous annoncer pire encore, nous estimons que le plus important est d’envoyer le signe que nous ne nous résignons pas à la division durable de notre espace.
1. Il faut tout d’abord préserver la possibilité d’un cadre commun à tous. Cela nécessite d’abord de réaffirmer la règle du consensus, au sein des collectifs et entre eux, afin de préserver les conditions de notre unité, par-delà les choix de chacun à cette présidentielle. Cela suppose ensuite d’acter clairement, à notre réunion nationale de ce week-end, l’impossibilité que le mouvement des collectifs s’engage, en tant que tel, derrière quelque candidature que ce soit, quelle qu’en soit la légitimité. La coordination qui sortira de notre réunion nationale devra être mandatée en ce sens et être la garante de l’unité autant que de la diversité des collectifs.
2. Nous devons nous fixer l’objectif de réussir aux législatives ce que nous n’avons pas pu réussir à la présidentielle. Cela suppose de maintenir les conditions d’un espace de dialogue ouvert à toutes les forces antilibérales sans exception. L’objectif doit être d’aller, dans chaque circonscription, vers des candidatures de consensus rassemblant l’arc le plus large possible des forces et sensibilités antilibérales sur des bases claires reprenant nos textes programmatiques et stratégiques antérieurs actualisés par le refus de participer à un gouvernement et une majorité sur les bases du projet du Parti socialiste et du pacte présidentiel de sa candidate. Pour aller le plus loin possible vers cet objectif, un label de type « gauche unie antilibérale » pourrait être attribué à ces accords réussis, afin de leur donner une lisibilité et un sens au niveau national. Cette attribution n'aura de crédibilité — et l'organisme qui l'attribue n'aura de légitimité largement reconnue — que si elle s'applique à des candidatures réellement unitaires, pleinement représentatives de notre diversité. Notre coordination (clairement indépendante de toute candidature à la présidentielle) doit être l’élément moteur d’un processus unitaire de ce type.
3. Ces conditions remplies, nous pouvons ainsi travailler à renouer le fil du rassemblement durable inscrit dans notre texte du 10 mai 2006. À l’issue de cette séquence électorale, la coordination pourra alors travailler pour organiser à la rentrée des assises réunissant toute la gauche antilibérale.
Voilà les objectifs que nous devons nous assigner ce week-end, afin de relancer le processus et le mouvement des collectifs unitaires.