Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 06:56

Ou en sommes nous de la volonté unitaire ?


La réunion des collectifs unitaires de ce dernier week-end à Bobigny, repoussée d’une semaine, faisait suite à celle tenue à Montreuil les 20 et 21 janvier. A l’ordre du jour : La campagne pour la présidentielle, les législatives et le calendrier des mois à venir. Y étaient invité(e)s trois délégué(e)s au plus par collectif.


Que reste-t-il des collectifs?


Les collectifs contre le traité constitutionnel européen ont su amalgamer dans l’unité militante l’ensemble de l’arc des forces antilibérales, des organisations politiques aux organisations syndicales ou associatives ainsi que des milliers de personnes sans appartenance revendiquée. Ils ont magnifiquement joué leur rôle : Un non fracassant à un traité européen antisocial, qui devait inscrire dans le marbre les directives et attendus de l’OMC.

Ces collectifs ont été le terreau pour mettre en place les collectifs antilibéraux sur la base de l’appel du 11 Mai 2006 qui appelait à la création d’un collectif d’initiative pour mener campagne commune aux élections présidentielle et législatives.

Mais ils n’en ont pas été le calque. Les organisations syndicales et ATTAC notamment considèrent qu’elles n’ont pas à donner des consignes de vote lors des élections politiques. La LCR s’est mise en retrait dès le début en ne signant pas l’appel à leur constitution (appel u 11 MAI).


Les collectifs antilibéraux et le collectif national unitaire d’initiative ont forgé un patrimoine commun à travers le document des 125 propositions même si l’évolution de leur contenu est en panne depuis la fin novembre et le document stratégie et ambition.

Par contre force est de constater qu’ils ont échoué dans la capacité à présenter une candidature unique aux présidentielles après que la direction du PCF ait tenté d’imposer la candidature de Marie George BUFFET début décembre. La coordination nationale des collectifs des 10 et 11 décembre se séparait sur ce constat.


Depuis des collectifs ont mis un arrêt à leur fonctionnement. Ceux-là ont mis en place des comités de soutien à Marie George BUFFET, la direction du PCF reconnaissant qu’elle n’était pas dépositaire de l’appellation « collectifs unitaires antilibéraux ».

D’autres se sont fractionnés, certains de leurs membres rejoignant les comités Marie George BUFFET, ceux qui restaient le faisaient sans doute sur la base du texte ambitions et stratégie. Ont ils la volonté de reconstituer l’arc des forces antilibérales ou veulent ils exclure les organisations politiques ? Sans doute les deux positionnements existent et traversent même tel ou tel collectif.

Enfin des collectifs ont clairement pris position de se mettre en retrait de la présidentielle pour maintenir les liens distendus et retrouver la volonté unitaire pour les législatives et la tenue des assises pour la transformation sociale programmée à l’automne. Ils ont ainsi marqué la volonté de maintenir l’arc des forces antilibérales le plus large possible.


La coordination des 20 et 21 janvier.

De fait, elle a entériné la fin du collectif national unitaire d’initiative , le PCF l’ayant quitté.

Après un long débat, elle a acté des résultats de la pétition-appel pour une candidature de José BOVE à la présidentielle, certains de ses partisans voulant l’imposer comme celle de l’ensemble des collectifs maintenus.

Cette candidature devait répondre à un certains nombre de conditions et ne pouvait en aucun cas être imposée aux collectifs qui restent maîtres de leur décision.

Elle était considérée comme une candidature trait d’union permettant de peser sur la recomposition de l’unité pour les prochaines échéances, ce qui était juste.


La coordination des 16 et 17 mars.


Elle devait faire le point de l’action engagée et vérifier qu’elle (la candidature de José BOVE) suscite une dynamique populaire et décider des suites à y donner (extrait du texte de synthèse du 21 janvier). Chacune des interventions a reconnu la légitimité de cette candidature.


Cela n’a pas paru suffisant pour un certain nombre d’intervenant(e)s qui ont tenté d’imposer par le rapport de force, à l’encontre de la recherche du consensus, que la campagne de José BOVE s’approprie de l’appellation collectif unitaire antilibéral réduisant ainsi à néant toute capacité de reconstituer l’ensemble de l’arc antilibéral.


Heureusement, la synthèse de fins de travaux a pu dégager trois points :

1er point : Pour la Présidentielle, elle constate la légitimité de la candidature de José BOVE mais réaffirme qu’il leur appartient de définir les modalités de leur engagement dans la période électorale, elle mandate la coordination pour maintenir un cadre commun des collectifs et prendre toutes les initiatives en vue de favoriser le rassemblement de la gauche antilibéral ;

2ème point : L’objectif est de présenter des candidatures unitaires de la gauche antilibérale sous un label commun et rattachées à la même association nationale de financement dans le maximum de circonscriptions sur la base de 125 propositions en s’appuyant sur des accords politiques entre collectifs, comités, réseaux militants et les partis politiques, courants et sensibilités.

3ème point : Le 28 avril se tiendra une coordination de bilan de la présidentielle. La discussion sur la préparation des Assises est renvoyée au 23 et 24 juin.

Cela encore me va.


La campagne autour de José BOVE participera-t-elle aux forces centrifuges qui rapprochent de l’unité ou aux forces centripètes qui éloignent de l’unité ?


Pour ma part, je considère à l’aune de ce que j’ai vu aux deux dernières coordinations nationales mais également à la lecture de certains textes émanant de divers camarades que la campagne de José est portée par des forces contradictoires.

Des forces centrifuges, dans lesquelles je me retrouve, qui considère que l’émergence de cette candidature permettra de reconstituer l’arc unitaire pour les futures échéances en capitalisant les voix de ceux et celles qui aspirent à une transformation sociale mais qui sont circonspects sur les évolutions du PCF, tant le débat en son sein s’est restreint lorsque contre vents et marées, à l’encontre des règles communes, la direction a imposé par la force la candidature de Marie George BUFFET, ou sur les replis sectaires de la direction de la LCR ou encore sur les velléités sociales libérales de la direction des Verts ;

Ces forces centrifuges pensent qu’il est illusoire de constituer une organisation supplémentaire qui participera à un émiettement encore plus important des forces antilibérales. Bien au contraire, le bilan des présidentielles participera à la recomposition des directions de la LCR, du PCF ou des Verts


Et puis il y a les forces centripètes qui veulent rompre avec les directions des partis et courants, considérant qu’ils sont des freins à l’émergence d’une nouvelle génération de militant(e)s pour constituer une énième organisation sans que les contours et le mode de fonctionnement en soient clairement donnés.

Les méthodes employées par une partie de leurs tenants lors des deux dernières coordination augurent mal de la démocratie et de la teneur des débats futurs.


Cette stratégie, même si l’unité est un dur combat, me paraît totalement illusoire et ne prend pas en compte le travail de conviction admirable des camarades communistes unitaires et des verts Alterecolo. dans l’enceinte de leurs partis respectifs. Ces camarades ont la volonté de changer leur organisation, pas de la quitter.

Par contre, manier l’insulte contre leurs partis, contre leur engagement donc depuis des années, est totalement improductif pour notre ambition de mettre en place l’outil de transformation sociale.

Il en est de même lorsque les insultes sont dirigés contre ceux et celles qui soutiennent la candidature de José BOVE tout en maintenant le cadre unitaire des collectifs antilibéraux pour faire face dans les meilleures conditions aux échéances futures.


Alain MILLIEN

Le 18 mars 2006.


Partager cet article
Repost0

commentaires