Le bulletin Front de gauche, ce dimanche, permettra de faire d’une pierre… trois coups : infliger la raclée qu’ils méritent à Sarkozy et à son petit clan arrogant et cynique, qui attaquent désormais sur tous les fronts pour imposer au pays un grand bond en arrière social et démocratique ;
faire refluer une extrême droite qui se nourrit de la souffrance sociale et cherche à la dévoyer au bénéfice d’une politique d’exclusion et de discrimination ;
faire émerger de nouveaux choix à gauche, à même de prolonger le grand mouvement social de l’automne contre la casse du droit à la retraite à 60 ans, d’offrir un débouché à la colère que ressent manifestement une majorité du pays, de rouvrir le chemin de l’espoir du changement politique à des millions d’hommes et de femmes.
Voter Front de gauche, ce 20 mars, ce sera censurer dans les urnes les desseins calamiteux dont la droite nous menace, dans la foulée de la contre-réforme des retraites : le démantèlement systématique des services publics ; la privatisation de l’assurance maladie, qui se dessine avec le projet gouvernemental sur dépendance ; les nouveaux cadeaux fiscaux que le « président des riches » veut offrir à ses plus fidèles soutiens, avec une réforme fiscale qui verrait notamment la suppression de l’impôt sur la fortune ; le « pacte de compétitivité » européen, qui prétend verrouiller la politique des Etats dans le sens du moins-disant social, tout en vidant la souveraineté des peuples de toute réalité, dès lors que les Parlements ne disposeraient même plus du droit de décider de budgets s’écartant du carcan du traité de Lisbonne…
Voter Front de gauche, ce sera également rejeter avec force l’étranglement programmée de la démocratie locale et des collectivités territoriales, qui verrait dans un premier temps les départements être privés de toute possibilité d’intervenir au service des populations, avant que la création des conseils territoriaux (regroupant conseils généraux et régionaux) ne vienne consacrer l’éloignement des lieux de décision pour les citoyens.
Voter Front de gauche, ce sera enfin se prononcer pour des choix résolument à gauche : la répartition des richesses ; la mise au pas des banques et des spéculateurs avec la constitution d’un grand pôle financier public ; le redéploiement des services publics et la réappropriation, par la société, des secteurs d’activité relevant de besoins essentiels des populations (l’énergie étant l’un d’entre eux) ; la transition écologique de l’économie, dans le but de réparer les dégâts du productivisme ; l’engagement d’un processus constituant, conduisant à une VI° République démocratique et sociale ; la sortie du traité de Lisbonne et du « Pacte de compétitivité » qui le complète, afin de pouvoir gouverner réellement contre les marchés ; une action résolue pour la paix, en sortant de cette alliance impérialiste qu’est l’Otan, en se retirant des théâtres d’opération où les troupes occidentales n’ont rien à faire, à commencer par l’Afghanistan, en soutenant les peuples en marche pour la justice et la liberté, du Maghreb à la Palestine…
Chaque voix gagnée au Front de gauche ou arrachée à l’abstention dimanche constituera un encouragement à un combat cohérent pour en finir avec Sarkozy et une victoire remportée sur la démagogie du Front national ; elle sera une pierre apportée à la refondation d’une perspective mobilisatrice à gauche. Chaque élu et élue obtenu par le Front de gauche permettra de défendre des propositions ambitieuses et déterminées dans les conseils généraux. De relayer au sein de ceux-ci les luttes et leurs exigences. D’y faire entendre la nécessité que toute institution disposant d’une majorité de gauche s’oppose frontalement à l’austérité que Sarkozy veut la contraindre à appliquer, qu’elle devienne ce faisant un instrument de la mise en œuvre de politiques radicalement différentes, qu’elle se transforme en levier pour la contre-offensive populaire.
Dans les dernières heures de la campagne du premier tour, tout doit être mis en œuvre pour apporter au Front de gauche le succès qui commencera à changer la donne, à gauche et dans le pays.