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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 14:34

21 Décembre 2010 Par Henry Moreigne

EurosLes recteurs d’Académie comme les bénéficiaires de minima sociaux auront droit à une prime pour Noël. Les montants ne seront pas les mêmes. De 152,45 € à 228,67 euros pour les seconds, de 19 000 à 22 000 € pour les premiers.

Vite fait, bien fait. A la faveur d’un décret et d’un arrêté publiés en novembre dans la plus grande discrétion, la prime des 30 recteurs de l’hexagone s’envole sous l’habillage d’une modernisation de la gestion des hauts fonctionnaires.

Une carotte sur mesure pour s’attacher la motivation des Recteurs à mettre en œuvre les engagements du Gouvernement et notamment la fameuse RGPP et son cortège de suppressions de postes. Une part fixe donc de 15.200 euros, et une part variable dont le montant pourra aller jusqu’à 45% de la part fixe, soit de 0 à 6.840 euros, le tout constituant une “prime au mérite“.

Nullement gêné d’afficher de tels chiffres, le ministère de l’Education nationale évoque une simple mise à niveau, voire la fin d’une injustice : “Il ne s’agit pas d’une prime exceptionnelle, ni même de la création d’une nouvelle indemnité, mais il s’agit essentiellement d’un rattrapage, d’une amélioration du régime indemnitaire par rapport à d’autres fonctions de la Fonction publique“.

Un joli coup de pouce puisque la nouvelle prime vient remplacer l’ancienne indemnité de charges administratives qui s’élevait à 22 000 francs.

La haute administration n’est jamais mieux servie que par elle-même. Normal, c’est elle qui tient la plume pour rédiger les décrets. Et puis si les ministres et leurs cabinets passent, les fonctionnaires restent. En quelques années l’emprise des politiques sur leurs administrations (Etat et fonction publique territoriale) a considérablement régressé. La subordination n’est pas toujours celle qu’on croit.

Si on ne fait pas fortune en faisant de la politique, on s’y enrichit. Témoins privilégiés de cette situation, les hauts fonctionnaires veulent leur part du gâteau. Une quête de reconnaissance qui passe par une revalorisation des situations calquées sur ce qui se fait dans le privé.

C’est la tâche à laquelle s’est attelé Georges Tron. Le secrétaire d’Etat à la Fonction publique prépare selon Les Echos une refonte du décret de 1955 sur les emplois de direction en administration centrale, afin de les "revaloriser" et de les rendre accessibles plus tôt dans la carrière.

Le quotidien économique rapporte que de telles mesures sont aussi à l’étude pour les directeurs d’hôpitaux, d’administrations territoriales et les sous-préfets.

Le beurre et l’argent du beurre car ces hauts fonctionnaires ne veulent pas abandonner leur sécurité de l’emploi. La carotte financière est-elle la meilleure solution ? On peut en douter quand une étude auprès de 143 énarques fait ressortir que “la proximité avec le politique” et la capacité à “ne pas faire de vagues” leur semblent encore les meilleurs moyens de faire carrière. Qu’il semble loin le temps où l’on parlait de grands commis de l’Etat…

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