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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 22:34
20 Févr. 2015, 08h43 | MAJ : 20 Févr. 2015, 12h32
 
   
Amiens (Somme), le 28 octobre 2014. Une manifestation de la Confédération paysanne lors du procès de ses neuf militants accusés de dégradations sur le chantier de la "Ferme des 1000 vaches".  Amiens (Somme), le 28 octobre 2014. Une manifestation de la Confédération paysanne lors du procès de ses neuf militants accusés de dégradations sur le chantier de la "Ferme des 1000 vaches".  PHILIPPE HUGUEN / AFP

Après la très controversée «ferme des 1.000 vaches» en Picardie, contre laquelle la Confédération paysanne s'est mobilisée, le syndicat agricole révèle ce vendredi que 29 autres projets du même type sont lancés ou à l'étude en FRANCE.

 Ces exploitations sont situées en majorité dans le Grand Ouest et au nord de Paris 2.200 animaux sur une exploitation laitière à Monts (Indre-et-Loire), 23.000 porcelets à Trébrivan (Côtes d'Armor) et à Poirou (Vendée), 250.000 poules dans la Somme...

Le syndicat fondé par José Bové a recensé pendant un an des projets qu'il considère comme de l'«agriculture industrielle». «Nous nous sommes aperçus qu'il y avait aussi des fermes usines végétales», comme ce projet de serres de tomates hors-sol sur 40 hectares en Charente-Maritime, alors que «2-3 hectares c'est déjà beaucoup en maraîchage», explique Laurent Pinatel, porte-parole du mouvement. «Ce qu'on nous vend depuis les années 60, poursuit-il, c'est qu'il faut se concentrer pour résister. Ce n'est pas la solution: on sauve la production mais pas les producteurs». Ainsi, analyse-t-il, un centre d'engraissement de mille taurillons prévu dans le Limousin «risque de détruire de la main d'oeuvre», en empêchant d'autres petites fermes de pratiquer cette activité, alors que «le marché n'est pas infini».

«Des produits standard, sans goût»

Laurent Pinatel dénonce «l'ultra-spécialisation» de ce type d'agriculture, et les conséquences en termes de transport routier «alors que l'on est en pleine année sur le climat». A l'inverse, la Confédération paysanne défend une «agriculture diversifiée», entre les productions animales, céréalières et maraîchère, «basée sur l'agronomie». En termes de qualité, regrette-t-il, les productions des fermes usines «n'auront aucun souci sur les normes sanitaires, mais ce seront des produits standard, sans goût». Selon lui, nombre de fermes géantes, bien que portées par des agriculteurs, font appel à des investisseurs extérieurs.

Sont cités entre autres Sofiprotéol (rebaptisé récemment Avril), le poids-lourd des huiles et protéines végétales qui détient les marques Lesieur et Puget, SVA Jean Rozé (filiale d'Intermarché), ou le groupe de gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie Veolia. L'extension d'une ferme laitière à Monts, bien que détenue par trois agriculteurs «reste un projet industriel qui va faire disparaître des paysans», assure-t-il. L'exploitation accueillera à terme 420 vaches laitières, 260 génisses, 210 taurillons, 1.300 chèvres, soit 2.200 animaux au total, selon le syndicat.

Le Foll : «On a besoin d'une industrie agroalimentaire»

«Ceux qui disent qu'on peut se passer d'agriculture industrielle sont des gens qui se mentent à eux-mêmes», estimait pour sa part le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, lors d'un entretien mercredi à l'AFP. «La ferme des 1.000 vaches, fait valoir le ministre, ce n'est pas mon modèle parce que derrière, c'est un investisseur et il n'y a pas d'agriculteur. Mais il ne faut pas qu'il y ait de faux débat. On sait qu'on a besoin d'une industrie agroalimentaire et on sait, pour la production d'un certain nombre d'aliments, qu'on a besoin d'une production suffisamment industrialisée pour qu'elle soit accessible».

Mercredi, le gouvernement a annoncé mercredi plusieurs mesures pour aider les agriculteurs: les exploitants pourront par exemple plus facilement créer ou agrandir les élevages de volailles. La Confédération paysanne envisage des «actions publiques fortes» pour dénoncer les fermes-usines.

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