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France inter a supprimé l’émission culte de Daniel Mermet, Là-Bas si j’y suis, diffusée sur les ondes publiques depuis vingt-cinq ans. Olivier Minot, producteur libre de Radio Canut à Lyon, lui rend un hommage intime, avec la complicité d’Arte Radio.
Pour ceux qui séchaient les cours afin d’écouter la radio en plein après-midi, pour ceux qui sont marqués par les luttes altermondialistes et syndicales, par les reportages de Claire Hauter ou d’Antoine Chao, pour ceux qui ont rêvé que les alternatives sud américaines renversent le monde, et pour ceux qui ont tant écouté les voix des silencieux, il manque comme un repère. Un repère populaire, modeste, et génial.
Oui, Daniel Mermet est un patron tyrannique dans un établissement public complice de cette tyrannie. Et comme le dit Olivier Minot, nous avons sans doute « mis des œillères ». Oui, Daniel Mermet a soixante-et-onze ans et il aurait pu laisser la place à d’autres figures depuis bien longtemps.
Mais en supprimant Là-bas si j’y suis, c’est un espace important pour la gauche critique que France Inter choisit de taire. Cette émission, écoutée chaque jour par plus d’un demi million d’auditeurs, était « une balise, un phare », toujours plus près « des jetables que des notables », nous rappelle Olivier Minot. À la manière de n’importe quel militant, Daniel Mermet a cherché à faire communauté à travers les « repaires », des cafés ou autres lieux publics où se tiennent des débats de société partout en France. Il est éjecté de la radio publique, au moment même où celle-ci fait place à des figures du show biz. Une nouvelle culture s’installe sur nos ondes collectives.
Comme la gauche, Là-bas si j’y suis ne va pas mourir. Un résistant ne peut pas arrêter de résister parce qu’on lui impose de s’étouffer. Acculé à quitter la maison ronde, Daniel Mermet décide de créer un "sept-neuf-neuf" sur le Net. Une nouvelle radio web ? Quelle bonne idée ! Elle sera lancée en janvier. En attendant de découvrir ce que Là-bas nous prépare, il est déjà possible de s’abonner.