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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 15:52

conférence-débat

 

par

 

NICOLAS BENIES

Economiste, chargé de cours à

L'université populaire de CAEN

 

MARDI 28 JUIN 20h30

 

A l'invitation des associations signataires du

PACTE POUR LES DROITS ET LA CITOYENNETE

(Ligue des Droits de l'Homme,Attac, CGT,

FSU50,MRAP50, Confédération paysanne

FCPE, Amicale Laïque, Association

Familiale Laïque) et Continents Solidaires

 

Théâtre municipal d'Avranches         entrée gratuite

  

Et si la crise structurelle actuelle qui met en jeu toutes les dimensions du fonctionnement du

capitalisme : financière,économique, sociale, politique, idéologique, écologique... était une chance

pour jeter les bases d'une société qui se pose la question de l'émancipation des individus ? Les

réponses logiques à cette crise structurelle qui ressemble à celle des années 1930, ne peuvent se

trouver que du côté de la socialisation, des services publics, de la réduction du temps de travail... Il

est un scandale dont il faut prendre la dimension : une société qui n'est pas capable d'offrir des

emplois à ses jeunes insulte l'avenir. La précarité qui s'élargit déstabilise l'ensemble des salariés,

broie le futur en enfermant toute la société dans un passé dépassé.

Les politiques d'austérité n'ont pas de légitimité. Posons la simple question aux gouvernants en

place des raisons de la baisse des dépenses publiques, ils répondront lutter contre la hausse des

déficits pour comprimer l'endettement. Mais cet endettement est-il d'un niveau tel qu'il exige des

politiques de réduction des services publics ? Leur volonté se trouve ailleurs, dans la volonté de

privatiser et de marchandiser toutes les relations sociales pour individualiser les populations et

rompre avec le combat collectif et détruire toutes les solidarités collectives. La conséquence, c'est la

répression comme seul moyen de maintenir l'ordre social actuel et c'est la porte ouverte aux reculs

de tous les droits démocratiques, citoyens.

La logique économique se heurte à cette logique sociale. En termes économiques, il faudrait

augmenter les salaires, les pensions de retraites, augmenter l'emploi public, réduire le temps de

travail pour offrir un emploi à toutes et à tous, seule façon de valoriser les richesses existantes et

créer des richesses nouvelles. Paul Krugman économiste américain et prix Nobel note avec raison

que la lutte contre les déficits publics est devenue la priorité au lieu du combat contre le chômage,

alors que menace une dépression.

L'être humain ne peut se réduire à un ensemble de performances quantitatives. Cette culture

du résultat qui touche tous les secteurs de la vie économique, sociale et politique ne peut que se

traduire par une atteinte profonde à notre dignité individuelle et collective. Le stress au travail, la

souffrance, le harcèlement en résultent se traduisant par la montée du nombre des suicides.

Il faut rompre avec cette société qui marche sur la tête, trouver les voies et les moyens pour

que la sortie de la crise puisse se traduire par une amélioration des conditions de vie du plus grand

nombre.

En toute bonne logique, pour trouver les moyens de lutte contre la crise financière, il faudrait

nationaliser les grandes banques et créer un pôle public financier permettant d'orienter les crédits

vers le développement économique et les investissement productifs ; contre la crise économique,

augmenter le marché final (voir ci-dessus) et maintenir et développer les services publics ; contre la

crise écologique, créer un service public de l'environnement...

Et planifier démocratiquement pour dessiner un futur...

L'émancipation des individus devrait être à l'ordre du jour...

 

Nicolas Béniès,

économiste, chargé de cours à l'Université Populaire de CAEN

auteur du Petit manuel de la crise financière et des autres (Syllepse, 2009)

et de : Marx, le capitalisme et les crises (Editions La Ville Brûle,

 

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