Un cordon de gendarmes mobiles imposait aux participants à la marche parisienne pour la révolution fiscale de dimanche d'enlever tout signe distinctif ou revendicatif pour pouvoir repartir du rassemblement à Bercy.
La gestion par la préfecture de police de la marche pour la révolution fiscale ne cesse d'interroger. Dernier épisode en date, les témoignages parvenus à l'Humanité de marcheurs qui se sont retrouvés bloqués à Bercy après les prises de parole de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent et des autres responsables de partis et organisations qui appelaient à cette manifestation.
"Emmanuel Valls n'aime pas les badges ni les affiches PCF Front de Gauche, raconte par exemple un correspondant d'Ardèche. Les provinciaux qui voulaient rejoindre de Bercy à gare de Lyon étaient filtrés par un cordon de C.R.S. Tous ceux et celles qui affichaient leurs badges banderoles ou affichettes ne passaient pas. Et lorsque vous vous débarrassiez de ces objets encombrants pour le gouvernement, on vous rétorquait: "C'est trop tard vous avez été repéré". Comment fait-on alors? "Prenez le métro"." Mais, hasard malheureux, l'accès au métro était à ce moment fermé.
A des personnes qui se plaignait d'un tel dispositif filtrant, l'adjudant chef en charge rétorquait: "N'hésitez pas à écrire au ministre!"
Ce barrage s'ajoute à une belle liste de vexations à l'encontre des marcheurs de ce dimanche. Il y eut d'abord la modification du parcours, afin de faire passer le cortège par des avenues plus larges et éviter les images de foule. Il y eut ensuite l'histoire du nombre de participants. Il y eut encore l'instrumentalisation de l'interview par TF1 de Jean-Luc Mélenchon. Pour finir par le tir croisé et nourri des responsables socialistes à l'encontre de la marche.
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S.G.