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L'Alternative Citoyenne de la Manche s'inscrit dans une démarche politique nouvelle. Elle se fixe comme objectif de faire en sorte que la Gauche gagne et réussisse
Publié le 14 Novembre 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture
Publié le 5 Novembre 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture, Enfumage
Publié le 2 Novembre 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture
"Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude".
---- Albert Camus, entretien pour la revue "Caliban", 1951
Publié le 19 Octobre 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture, Luttes
Par Jean ESTIVILL
Le film Josep, que l’association « 24 août 1944 » a présenté aux Sept parnassiens le 29 septembre, date de sa sortie sur les écrans, en compagnie du réalisateur Aurel, et qui a été sélectionné à Cannes, vient de recevoir le « Bayard spécial du jury » au festival de Namur. En quinze jours, il a enregistré 120 000 entrées. Chiffre considérable pour un film d’animation, sur un sujet quasi inconnu du public français : la Retirada, du nom de l’épisode tragique de l’exil en France des républicains espagnols en 1939. Le Catalan Bartoli et ses dessins, reconnu mondialement, disparu en 1995, l’est tout autant, et cette découverte de l’homme, de l’œuvre, et d’une histoire oubliée ou volontairement tue, est le grand mérite d’Aurel et du scénariste de Marius et Jeannette, Jean Louis Milési .
Aurel a voulu, dit-il, partir d’un homme et de son œuvre, pour déboucher sur une page d’Histoire, qu’il ignore qu’il veut connaître, et qu’ainsi il met au jour. Bartoli, dessinateur estimé est aussi un militant révolutionnaire. La Retirada telle que nous la restitue Aurel, c’est son histoire, celles des 500 000 républicains espagnols réfugiés en France en janvier-février 1939, celle de la guerre d’Espagne et de la révolution. Josep Bartoli, commissaire politique du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste) franchit les Pyrénées dans une colonne sous commandement anarchiste. Il fuit, comme tous, face aux armées franquistes, mais également, face aux tueurs de la GPU, qui le menacent en tant que révolutionnaire et poumiste, comme tous ses camarades de parti et bon nombre des militants des « Amis de Durruti ». Pour cela, il a dû rejoindre l’armée dite régulière du gouvernement Négrin, exigée par Staline, et s’y incorporer. Combattre les fascistes tout en étant à l’abri d’un assassinat par les hommes de main de Staline, nécessite de trouver un bataillon dont le commandement leur échappe. Pour lui, ce sera celui qui porte le nom du cénétiste et révolutionnaire Ascaso. C’est dans ses rangs qu’il entrera en France.
C’est la Retirada pour tous les républicains espagnols, mais leur lutte contre le fascisme n’est pas terminée. Pour un grand nombre, ils la reprendront les armes à la main, dans les maquis, la division de Leclerc ou la Légion étrangère. Certains, prisonniers des Allemands dans l’armée française, seront remis aux nazis, déclarés apatrides et subiront les camps de la mort.
Pour tous, femmes, enfants et vieillards, ce seront, dès leur arrivée de ce côté des Pyrénées, les camps de concentration du gouvernement Daladier. Cependant qu’en Espagne se multiplient les bagnes, les exécutions, qu’on se prépare à assassiner plus de cent mille « rouges », souvent sans sépulture, comme en témoignent les centaines de fosses qu’on ne cesse encore de découvrir.
Pendant des dizaines d’années on a occulté la guerre d’Espagne, d’avantage encore la Révolution.
Pour ce qui est de la guerre au cinéma, on peut mentionner quelques exceptions notables : Mourir à Madrid, La guerre est finie… Pour la révolution : il a fallu attendre Ken Loach et son Land and freedom (Terre et liberté). Le sort réservé aux 500 000 exilés, réfugiés en France, l’existence des camps de concentration de la IIIe République de Daladier sur les plages et le long des Pyrénées furent longtemps passés sous silence, citons toutefois le camp du Vernet dans La lie de la terre d’Arthur Koestler. Au début des années 90, il faut mentionner les travaux de Geneviève Dreyfus Armand.
La Retirada fera l’objet de quelques allusions lors d’hommages tardifs à Antonio Machado… Enfin, l’époque de la Résistance est évoquée par Le roman des Glières de Véronique Salou, qui a eu le prix littéraire de la Résistance pour faire connaître le rôle des républicains espagnols dans le maquis de Haute-Savoie (2007).
L’histoire de la Nueve composée de républicains espagnols sous le commandement du capitaine Dronne, de la division de Leclerc, et qui arrive à Paris Le 24 août 1944 , émerge peu à peu grâce à l’association « 24 août 1944 » dont la présidente est Véronique Salou.
Grace aux archives de la FEDIP, l’ouvrage en français et en espagnol de Pierre et Véronique Salou Les républicains espagnols dans le camp de concentration nazi de Mauthausen permet de redécouvrir le sort de 9000 républicains espagnols dont la quasi-totalité appartenant aux compagnies de travailleurs sous commandement français, et qui seront déclarés apatrides après les accords Pétain-Hitler-Franco et déportés à Mauthausen.
Publié le 31 Mai 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture, Vu sur le Web
Hommage à l'humoriste et comédien, Guy Bedos, qui a tiré sa révérence ce jeudi 28 mai, à l'âge de 85 ans. Un personnage à la fois truculent, sensible, attachant, engagé résolument à gauche.
Un de plus, ou un moins. Voilà, Guy Bedos s’en est allé. Pour retrouver son « cimetière d’amicalités », comme il disait. Simone Signoret, Sophie Daumier, Barbara, Desproges, Mastroianni, Marielle…, et plus récemment Jean-Loup Dabadie, qui avait écrit plusieurs de ses sketchs (parmi les plus connus, tels Bonne fête Paulette, le Boxeur, la Drague). Comédien, humoriste, écrivain. Guy Bedos était un couteau suisse du spectacle vivant.
Né le 15 juin 1934, à Alger, entre une mère pétainiste et un beau-père raciste (c’est assez pour subir des taloches en pleine gueule), Bedos débarque à Paris à quinze ans, intègre quelques années plus tard l’École de la rue Blanche. En 1955, il faisait sa première apparition dans le film Futures vedettes de Marc Allégret. La voix est déjà posée, chaude, fleurant la rocaille. S’y ajoutent des ingrédients de base, les rencontres de Vian, Prévert et Billetdoux.
Dix ans plus tard, en 1965, il débutait sa carrière d’humoriste, avec Sophie Daumier pour partenaire (sur la scène et dans la vie).
C’est dire si Bedos a accompagné nos existences. Il conjuguera toute sa vie les planches et le cinéma. Avec des dates marquantes. En 1962, dans le Caporal épinglé de Jean Renoir, plus tard dans le Pistonné de Claude Berri, en 1970.
Son premier livre, Je craque, est publié en 1976. Guy Bedos y évoque son enfance, le début de sa carrière et ses convictions politiques (il sera vite censuré!).
La même année, il tourne pour Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément, puis Nous irons tous au paradis, du même réalisateur.
Bedos est allé de succès en succès, de rencontres en collaborations fidèles. Molière du meilleur one man show, en 1990, dirigé par Patrice Chéreau (Contre l’oubli), il joue encore la Résistible Ascension d’Arturo Ui de Brecht, poursuit ses écritures aux parfums autobiographiques, collabore très tôt à Siné Hebdo, égrène les scènes, s’efforçant, en sale gosse, «de faire du drôle avec du triste.».
Parfois pas mécontent de lui, parfois roublard, nostalgique, follement charmeur, railleur, d’une élégance suprême. Et résolument à gauche (une manière de régler ses comptes avec son enfance, ses parents). C’était aussi ça Bedos. Toujours engagé. Auprès de la Ligue des Droits de l’Homme, aux côtés de Droit au Logement, signataire du manifeste contre le délit de solidarité. Aux aguets. Avec une éclatante marque de fabrique chez lui : la revue de presse. Fameuse. Ça remet loin, en 1975. Une revue ouvertement, clairement politisée, entre deux ou trois sketches, puisant dans l’actualité, d’une citation à l’autre, enfilant ses commentaires comme des fiches cuisine.
Guy Bedos a fait école (Christophe Alévêque en est le plus bel exemple). Si Bedos a fait de cet exercice son objet fétiche, vitriolant et drôle à la fois, lucide et cinglant, c’est qu’il affectionnait tout particulièrement les médias. Inconditionnel et accroc. Fidèle à Politis aussi. Dont il a été rédacteur en chef invité en 2012. Qu’il était venu soutenir dans une soirée en juin 2014 (aux côtés de Christiane Taubira). Entre ces deux dates, en décembre 2013, au moment où il tirait le rideau (celui de la scène), il nous confiait : « Il est prudent d’arrêter avant d’être arrêté. Cela aura été une belle histoire. » Une très belle histoire. Merci Guy.
Publié le 20 Février 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture
Publié le 12 Janvier 2020 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture, Annonces, Liberté - Egalité - Fraternité
Monsieur le ministre,
À ma très grande surprise, vous m’avez adressé la semaine dernière un courrier pour m’annoncer que vous me décerniez le grade de chevalier des arts et lettres.
Je vous remercie de cette délicate attention, mais j’ai bien peur de devoir refuser cet « honneur ».
Déjà, spontanément, je n’ai jamais été très excité par les médailles. Pierre Desproges disait « les décorations, c’est la libido des vieux ». Je me plais à penser que je n’en suis pas encore là. Il y a cependant des distinctions plus réjouissantes que d’autres, et celle-ci a l’inconvénient, monsieur le ministre, d’être remise par un représentant politique.
Or, comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ?
Car oui, il s’agit bien de honte.
J’ai honte de ce que votre gouvernement fait des services publics, au nom du refus dogmatique de faire payer aux grandes entreprises et aux plus grosses fortunes les impôts dont elles devraient s’acquitter. « il n’y a pas d’argent magique » martèle votre leader. Il y a en revanche un argent légal que monsieur Macron refuse d’aller chercher pour ne pas déplaire à ceux qui ont financé sa campagne.
J’ai honte, lorsque j’entends monsieur Castaner s’indigner que l’on puisse « s’attaquer à un hôpital », comme il l’a fait récemment, alors que c’est bien votre gouvernement qui fait le plus de mal aux services de santé, et pas trois gilets jaunes qui cherchent à se mettre à l’abri au mauvais endroit. J’ai honte de ce gouvernement qui en supprimant l’ISF, a divisé par deux les ressources des associations qui prennent à leur charge les plus faibles, les plus démunis, les laissés pour compte, à la place de l’état.
J’ai honte lorsque votre gouvernement refuse d’accueillir l’Aquarius et ses 160 réfugiés qui demandent de l’aide, et encore plus honte lorsque monsieur Castaner, encore lui, accuse les ONG qui tentent par tous les moyens de sauver des vies d’être « complices » des passeurs.
J’ai honte lorsque je vois la police « escorter » les militants de Génération Identitaire après leur coup de com’ au col de Briançon pour les « protéger » contre les militants favorables à l’accueil des réfugiés. Certains de ces derniers furent d’ailleurs interpelés, alors que tous les membres de Génération Identitaire sont rentrés chez eux fêter leur coup de publicité.
J’ai honte de votre politique indigne d’accueil des migrants, et en particulier des mineurs isolés. Le gouvernement auquel vous appartenez a accéléré le rythme des expulsions, voté l’allongement à 90 jours de la période de rétention pour les étrangers en situation irrégulière. De la prison, donc, pour des personnes n’ayant commis aucun crime, hommes, femmes, enfants, nouveaux nés. Pendant ce temps, des préfets plusieurs fois condamnés pour non-respect du droit d’asile sont maintenus en poste.
Pour de sordides calculs électoraux, le gouvernement auquel vous appartenez foule aux pieds tous les principes philosophiques et moraux qui sont à la base de la constitution et de l’histoire de ce pays, et passe à côté du sens de l’Histoire. Soyez certain que l’Histoire s’en souviendra.
J’ai honte de l’incapacité de ce gouvernement à prendre en compte l’urgence écologique, qui devrait pourtant être le seul sujet à vous préoccuper vraiment. En dehors d’effets d’annonce, rien dans les mesures prises depuis deux ans n’est à la hauteur des enjeux de notre époque. Ni sur la sortie des énergies fossiles, ni sur le développement du bio, des énergies renouvelables ou la condition animale. Votre gouvernement reste le loyal service après-vente des lobbies, de l’industrie agroalimentaire, des laboratoires, des marchands d’armes…
J’ai honte, monsieur le ministre, de ce gouvernement mal élu ( le plus mal de la l’histoire de la cinquième république) qui ne tient plus que par sa police ultra violente.
J’ai honte de voir, depuis des mois, partout en France, éclater des yeux, exploser des mains ou des visages sous les coups de la police, de Notre Dame des Landes aux Champs-Elysées, à Toulouse, Biarritz, Nantes. Le monde entier s’alarme de la dérive sécuritaire de votre gouvernement, de l’utilisation abusive d’armes de guerre dans le maintien de l’ordre, mais vous, vous trouvez que tout va bien.
Je pense à Maxime Peugeot, 21 ans, et à sa main arrachée par une grenade dans un champ de Notre Dame des Landes. Qu’est-ce qui pouvait bien menacer à ce point la sécurité de la France, dans ce champ à vache du bocage breton, pour qu’on en arrive à faire usage d’une telle violence ? 2500 gendarmes, une opération de guerre à plusieurs millions d’euros menée pour détruire une trentaine de cabanes en bois (« il n’y a pas d’argent magique »…) et procéder à une dizaine d’expulsions… Je pense à Lola Villabriga, 19 ans, défigurée à Biarritz par un tir de LBD que rien ne justifiait et qui vit désormais avec des plaques d’acier dans la mâchoire, alors que c’était sa première manifestation. Je cite deux noms, mais vous le savez sûrement, ils sont aujourd’hui des centaines. Suivez le travail de David Dufresne si le sujet vous intéresse.
Comme vous le voyez, nous avons peu de points communs, politiquement. Et dans un monde où les distinctions culturelles seraient remises par le milieu culturel lui-même, sans intervention du politique, j’aurais accepté celle-ci avec honneur et plaisir. Mais il n’y a pas de geste politique qui ne soit aussi symbolique, et je sais déjà que si un jour j’atteins l’âge avancé où on prend son pied à exhiber ses breloques, j’aurais bien peu de plaisir à me rappeler que celle-ci me fut remise par le représentant d’un gouvernement dont j’aurais si ardemment souhaité la chute et la disgrâce.
Passons malgré tout une bonne journée,
Wilfrid LUPANO
Publié le 9 Septembre 2019 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Annonces, Art et culture, Luttes
mardi 17 septembre
De Lech Kowalski
Genre: Documentaire
Nationalité: français
Durée: 1h49
Dans le cadre de la reprise de la Quinzaine (section parallèle du festival de Cannes), le cinéma de Villedieu présente en avant première le mardi 17 septembre le film On va tout péter, un documentaire qui suit la lutte des ouvriers de GM&S à la Souterraine, dans la Creuse.
Vous trouverez ici une présentation du film avec des liens d'une part avec Là-bas si j'y suis et d'autre part avec le débat à Cannes à l'issue de la présentation.
Nous devions accueillir le réalisateur, Lech Kovalsky. Pendant le tournage, il avait été arrêté et on lui avait pris sa caméra. Lire ici son récit dans L'Humanité du 11 novembre 2017.
Il est retenu à Paris le 17 pour un entretien avec Télérama en compagnie de Ken Loach.
On comprend bien qu'il n'ait pas donné sa priorité au cinéma de Villedieu... et on l'excuse d'autant plus volontiers que nous accueillerons deux ou trois protagonistes du film.
Qu'on se le dise...
Qu'on fasse circuler l'info...
Et qu'on n'accueille pas les GM&S moins bien à Villedieu que sur La Croisette !
Publié le 25 Juin 2019 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Art et culture
Écrivain, dessinateur et journaliste trouble-fête, François Cavanna s’est éteint mercredi 29 janvier 2014 à l’âge de 90 ans. Il était la figure de proue d’une génération et d’un journalisme provocateurs, subversif et irrévérencieux, de Hara Kiri à Charlie Hebdo. Hommage au maître disparu : cette « Lettre ouverte aux culs-bénits », publiée il y a vingt ans, n’a pas pris une ride.
Lecteur, avant tout, je te dois un aveu. Le titre de ce livre est un attrape-couillon. Cette « lettre ouverte » ne s’adresse pas aux culs-bénits. […]
Les culs-bénits sont imperméables, inoxydables, inexpugnables, murés une fois pour toutes dans ce qu’il est convenu d’appeler leur « foi ». Arguments ou sarcasmes, rien ne les atteint, ils ont rencontré Dieu, il l’ont touché du doigt. Amen. Jetons-les aux lions, ils aiment ça.
Ce n’est donc pas à eux, brebis bêlantes ou sombres fanatiques, que je m’adresse ici, mais bien à vous, mes chers mécréants, si dénigrés, si méprisés en cette merdeuse fin de siècle où le groin de l’imbécillité triomphante envahit tout, où la curaille universelle, quelle que soit sa couleur, quels que soient les salamalecs de son rituel, revient en force partout dans le monde. […]
Ô vous, les mécréants, les athées, les impies, les libres penseurs, vous les sceptiques sereins qu’écœure l’épaisse ragougnasse de toutes les prêtrailles, vous qui n’avez besoin ni de petit Jésus, ni de père Noël, ni d’Allah au blanc turban, ni de Yahvé au noir sourcil, ni de dalaï-lama si touchant dans son torchon jaune, ni de grotte de Lourdes, ni de messe en rock, vous qui ricanez de l’astrologie crapuleuse comme des sectes « fraternellement » esclavagistes, vous qui savez que le progrès peut exister, qu’il est dans l’usage de notre raison et nulle part ailleurs, vous, mes frères en incroyance fertile, ne soyez pas aussi discrets, aussi timides, aussi résignés!
Ne soyez pas là, bras ballants, navrés mais sans ressort, à contempler la hideuse résurrection des monstres du vieux marécage qu’on avait bien cru en train de crever de leur belle mort.
Vous qui savez que la question de l’existence d’un dieu et celle de notre raison d’être ici-bas ne sont que les reflets de notre peur de mourir, du refus de notre insignifiance, et ne peuvent susciter que des réponses illusoires, tour à tour consolatrices et terrifiantes,
Vous qui n’admettez pas que des gourous tiarés ou enturbannés imposent leurs conceptions délirantes et, dès qu’ils le peuvent, leur intransigeance tyrannique à des foules fanatisées ou résignées,
Vous qui voyez la laïcité et donc la démocratie reculer d’année en année, victimes tout autant de l’indifférence des foules que du dynamisme conquérant des culs-bénits […]
À l’heure où fleurit l’obscurantisme né de l’insuffisance ou de la timidité de l’école publique, empêtrée dans une conception trop timorée de la laïcité,
Sachons au moins nous reconnaître entre nous, ne nous laissons pas submerger, écrivons, « causons dans le poste », éduquons nos gosses, saisissons toutes les occasions de sauver de la bêtise et du conformisme ceux qui peuvent être sauvés ! […]
Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire « mystique », je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme.
Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]
Un climat d’intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s’installe et fait tache d’huile. L’intégrisme musulman a donné le « la », mais d’autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.
Il suffit pour cela que des groupes ultra-nationalistes, et donc s’appuyant sur les ultra-croyants, accèdent au pouvoir. Ce qui n’est nullement improbable, étant donné l’état de déliquescence accélérée des démocraties. Le vingt-et-unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers. […]
Publié le 11 Juin 2019 par Alternative Citoyenne de la Manche dans Annonces, Art et culture
Ciné Débat Granville vous informe :
Lundi 17 juin 2019
20h00
Cinéma de la Plage
HAUTEVILLE SUR MER
Soirée sur le thème de la danse
IMPULSO
Film de Emilio Belmonte (2018/1h26)
Avec Rocio Molina
IMPULSO nous raconte l’un des défis les plus captivants de l’histoire du flamenco moderne : la création du spectacle, fondé sur l’improvisation, de la chorégraphe et danseuse espagnole, Rocio Molina, pour le Théâtre National de Chaillot, à Paris
L’échange avec le public portera sur
«La démarche artistique : de la tradition à la création »
Avec la participation de Tina Picken
Professeure de danse classique à la Royal Academy of Dancing de Londres, chorégraphe et chargée de cours dans différentes écoles de danse de la région d’Avranches et Granville.
Rappel : TARIF DES SEANCES : 6,50 €
Le tarif d’entrée peut être ramené à 5 € : il faut prendre une carte d’abonnement à 4 € et la charger, à raison de 25 € pour 5 places non nominatives : on peut prendre plusieurs places pour la même séance sur la même carte.
Cette carte est valable sur toutes les projections proposées dans un des 3 cinémas « Ciné-plages » : Hauteville sur Mer, Agon-Coutainville, Pirou.
Après une coupure estivale (on l’espère !)
C.D.G vous donne Rendez-vous le lundi 16 septembre
au Cinéma de la Plage
pour une soirée autour des deux films de Mathilde Jounot
« OCEANS, LA VOIX DES INVISIBLES »
en présence de la réalisatrice !