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9 juin 2020 2 09 /06 /juin /2020 12:58

Réunis en intersyndicale le lundi 8 juin 2020, les syndicats coutançais, CGT, FSU, -Solidaires et les Gilets Jaunes Coutances appellent leurs adhérents et la population à apporter massivement leur soutien :

 

- au rassemblement contre les actes racistes et au-delà contre toutes les discriminations organisé  le samedi 13 juin à 10h30 place St Nicolas à Coutances

- à la journée nationale d'action du mardi 16 juin initiée par les personnels de santé qui réclament des moyens pour le service public de santé et ses personnels.

Conscients de plus qu'un nouveau monde est à construire, ces organisation invitent les associations, les mouvements sociaux et politiques, les citoyens à venir débattre le vendredi 26 juin à 17h30 place St Nicolas à Coutances  autour du "Plan de sortie de crise" élaboré par une vingtaine d'associations (document à retrouver par exemple sur le site https//:france-attac.org).

Ce plan aborde à la fois :

- la sécurité sanitaire, la démocratie et les droits fondamentaux

- la crise sociale et la réponse aux besoins essentiels

- la reprise du contrôle sur le monde de la finance et la justice fiscale

- la reconversion écologique et sociale des activités

Rendez-vous donc le vendredi 26 juin à 17h30 place St Nicolas à Coutances.

 

 

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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 08:24

Virginie Despentes est écrivaine. Dans cette lettre, rédigée après la manifestation en soutien à Adama Traoré et adressée à "ses amis blancs qui ne voient pas où est le problème", elle dénonce le déni du racisme et explique en quoi "être blanc" constitue un privilège.

 

 

 

Paris, le 3 juin 2020 

Lettre adressée à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème. 

En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements. En France nous ne sommes pas racistes mais dans la population carcérale les noirs et les arabes sont surreprésentés. En France nous ne sommes pas racistes mais depuis vingt-cinq ans que je publie des livres j’ai répondu une seule fois aux questions d’un journaliste noir. J’ai été photographiée une seule fois par une femme d’origine algérienne. En France nous ne sommes pas racistes mais la dernière fois qu’on a refusé de me servir en terrasse, j’étais avec un arabe. La dernière fois qu’on m’a demandé mes papiers, j’étais avec un arabe. La dernière fois que la personne que j’attendais a failli rater le train parce qu’elle se faisait contrôler par la police dans la gare, elle était noire. En France on n’est pas raciste mais pendant le confinement les mères de famille qu’on a vues se faire taser au motif qu’elles n’avaient pas le petit papier par lequel on s’auto-autorisait à sortir étaient des femmes racisées, dans des quartiers populaires. Les blanches, pendant ce temps, on nous a vues faire du jogging et le marché dans le septième arrondissement. En France on n’est pas raciste mais quand on a annoncé que le taux de mortalité en Seine Saint Denis était de 60 fois supérieur à la moyenne nationale, non seulement on n’en a eu un peu rien à foutre mais on s’est permis de dire entre nous « c’est parce qu’ils se confinent mal ».  

J’entends déjà la clameur des twitteurs de service, s’offusquant hargneusement comme ils le font chaque fois qu’on prend la parole pour dire quelque chose qui ne corresponde pas à la propagande officielle : « quelle horreur, mais pourquoi tant de violence ? »

Comme si la violence ce n’était pas ce qui s’est passé le 19 juillet 2016. Comme si la violence ce n’était pas les frères de Assa Traoré emprisonnés. Ce mardi, je me rends pour la première fois de ma vie à un rassemblement politique de plus de 80 000 personnes organisé par un collectif non blanc. Cette foule n’est pas violente. Ce 2 juin 2020, pour moi, Assa Traoré est Antigone. Mais cette Antigone-là ne se laisse pas enterrer vive après avoir osé dire non. Antigone n’est plus seule. Elle a levé une armée. La foule scande : Justice pour Adama. Ces jeunes savent ce qu’ils disent quand ils disent si tu es noir ou arabe la police te fait peur : ils disent la vérité. Ils disent la vérité et ils demandent la justice. Assa Traore prend le micro et dit à ceux qui sont venus « votre nom est entré dans l’histoire ». Et la foule ne l’acclame pas parce qu’elle est charismatique ou qu’elle est photogénique. La foule l’acclame parce que la cause est juste. Justice pour Adama. Justice pareille pour ceux qui ne sont pas blancs. Et les blancs nous crions ce même mot d’ordre et nous savons que ne pas avoir honte de devoir le crier encore, en 2020, serait une ignominie. La honte, c’est juste le minimum. 

Je suis blanche. Je sors tous les jours de chez moi sans prendre mes papiers. Les gens comme moi c’est la carte bleue qu’on remonte chercher quand on l’a oubliée. La ville me dit tu es ici chez toi. Une blanche comme moi hors pandémie circule dans cette ville sans même remarquer où sont les policiers. Et je sais que s’ils sont trois à s’assoir sur mon dos jusqu’à m’asphyxier – au seul motif que j’ai essayé d’esquiver un contrôle de routine – on en fera toute une affaire. Je suis née blanche comme d’autres sont nés hommes. Le problème n’est pas de se signaler « mais moi je n’ai jamais tué personne » comme ils disent « mais moi je ne suis pas un violeur ». Car le privilège, c’est avoir le choix d’y penser, ou pas. Je ne peux pas oublier que je suis une femme. Mais je peux oublier que je suis blanche. Ça, c’est être blanche. Y penser, ou ne pas y penser, selon l’humeur. En France, nous ne sommes pas racistes mais je ne connais pas une seule personne noire ou arabe qui ait ce choix. 

Virginie Despentes

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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 08:16

Des milliers de manifestants contre les violences policières se sont rassemblés ce mardi soir devant le palais de justice de Paris à l'appel du comité de soutien à la famille d'Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans mort en 2016 après son interpellation.

Ils se sont réunis pour Adama Traoré, mais aussi pour dénoncer les préjugés et le racisme ambiant qu'ils disent percevoir en France. Selon la préfecture de police, ils étaient 20 000 rassemblés mardi soir sur le parvis du nouveau palais de justice de Paris et dans les rues alentours. Des jeunes de toutes origines, mais aussi des Gilets jaunes. Sur leurs pancartes, « We will not be silent », « Silence = asphyxie » ou encore « Décolonisons la police ».

« Aujourd'hui, ce n'est plus que le combat de la famille Traoré, c'est votre combat à vous tous », leur lance Assa Traoré, la sœur aînée du jeune homme décédé le 19 juillet 2016 dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes. « Aujourd'hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré », continue-t-elle, en référence à cet Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier blanc, et dont la mort il y a une semaine a déclenché aux États-Unis des manifestations contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales.

Dans la foule des manifestants de ce mardi, Junior, 24 ans, dit avoir été contrôlé à plusieurs reprises avant d'arriver sur le lieu du rassemblement. « C'est comme si on était toujours suspect de quelque chose », dénonce-t-il au micro de notre journaliste, Pierre Olivier. Un sentiment partagé par Naofel et Samir pour qui le cas tragique d'Adama Traoré révèle au grand jour ce qu'ils vivent au quotidien. « C'est le délit de sale gueule, juste parce qu'on est noir ou arabe. »

Aya, artiste à Paris, raconte aussi cette discrimination ordinaire : « Il faut toujours que je joue des rôles de Noire. On va toujours me ramener à ma couleur de peau, mes origines, me demander d'où je viens. Il faut toujours que je me justifie d'être noire. » Quatre ans après, l'affaire Traoré est devenue celle d'une guerre d'experts. Alors que trois expertises médico-judiciaires ont écarté la responsabilité des gendarmes en invoquant l'état de santé d'Adama Traoré, une nouvelle expertise commandée par la famille, dévoilée ce mardi, affirme le contraire. Son auteur considère que le jeune homme est mort d'un syndrome asphyxique faisant suite à un œdème cardiogénique. Il attribue ce dernier à « une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral », revenant à pointer la technique d'interpellation des gendarmes. « Aucune autre cause du décès n'est identifiée », ajoute-t-il.

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 08:47

La Ligue des droits de l’homme et La Quadrature du Net ont entamé une action en justice pour que la Préfecture de police de Paris « cesse immédiatement de capter des images par drones ».

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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 21:37

 

Confinement: Des sorties à la boulangeries verbalisées

. Alors que la France apprend à vivre en confinement pour atténuer les ravages de l’épidémie de coronavirus, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé, ce mercredi 1er avril, un appel à se rendre dans les boulangeries.  “J’invite tous les Français à acheter leur pain en boulangerie. La profession est fortement sensibilisée aux règles d’hygiène. Le pain est cuit à haute température, ce qui élimine le covid-19”, a-t-il écrit sur son compte Twitter, comme vous pouvez le voir ci-dessous. 

Un appel qui en a surpris certains alors que se multiplient dans la presse ou sur les réseaux sociaux les témoignages de contraventions dressées pendant le confinement pour des motifs étonnants. Un habitant du Val d’Oise a par exemple raconté au Parisien, le 22 mars, avoir été verbalisé par des gendarmes alors qu’il allait, en vélo, acheter son pain. Le tout muni d’une attestation remplie avec le motif autorisé, “déplacement pour acheter des produits de première nécessité.”

Une amende de 135 euros pour être sorti acheter sa baguette, “cela s’est déjà vu et ce n’est pas normal”, confirme Éric Blancho, président de la Fédération de la boulangerie du Morbihan à Ouest-France. Faut-il en déduire alors que le pain n’est pas un produit de première nécessité? Contacté par Le HuffPost, le ministère de l’Intérieur tranche immédiatement: “les citoyens ont bien entendu le droit d’aller acheter leur baguette de pain.” Mieux, les sorties de ce type ne sont soumises à aucune limite de déplacement. “Il n’y a pas de distance maximale pour aller faire ses courses, le périmètre de 1 km et la durée d’une heure ne concernant que les promenades et activités sportives”, nous explique-t-on du côté de la place Beauvau.

D’autres exemples montrent, en dehors de la question du pain, que certains ont été verbalisés pour avoir acheté des produits qui ne seraient pas indispensables. Le ministère de l’Intérieur tient donc à insister sur le fait que “les forces de l’ordre n’ont pas à juger de la première nécessité des achats réalisés par les citoyens.” “Des rappels en ce sens ont été fait aux forces de l’ordre”, nous précise-t-on par ailleurs. Et pour ceux s’estimant verbalisés à tort, il existe toujours ce guide pratique, publié sur les réseaux sociaux, expliquant point par point la marche à suivre pour contester une amende. 

 

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 09:04
Coronavirus : la Palestine, confinée, subit de plein fouet les exactions de l’occupation israélienne

http://www.france-palestine.org/Coronavirus-la-Palestine-confinee-subit-de-plein-fouet-les-exactions-de-l

Partout dans le monde les populations, les unes après les autres, vivent le confinement pour lutter contre la pandémie. Tous confrontés au même problème, nous ne sommes pas tous dans les mêmes conditions pour y faire face.

On aurait pu imaginer que la « start-up nation », obsédée par sa propre sécurité, consacre toute son énergie à assurer la sécurité sanitaire des populations qu’elle « administre ». Au lieu de cela, depuis deux semaines, entre la protection des populations et l’application du plan Trump, Israël a choisi : destruction de maisons pour « punir » des familles ou pour prolonger le mur au sud de Jérusalem, construction de nouvelles routes interdites aux Palestiniens pour relier les colonies, arrestations et meurtres d’enfants, incursions toutes les nuits dans les quartiers populaires de Jérusalem…

Plus de limites à l’imagination de cette armée qui ose encore se prétendre la plus éthique du monde : arrêter des volontaires qui désinfectent les rues d’un quartier de Jérusalem abandonné par les services de la ville, quoi de plus normal. Les jeter sans ménagement dans des véhicules en leur hurlant dessus, c’est une conception particulière de la distanciation sociale. Interdire l’accès à l’Esplanade des mosquées pour les musulmans par mesure sanitaire alors que les colons sont toujours accompagnés par l’armée pour y parader : quelle logique si ce n’est d’affirmer la domination d’un peuple sur un autre, et de rappeler aux Palestiniens qu’ils vivent sous un régime d’apartheid ?

Depuis hier, la Cisjordanie est isolée du monde « par mesure sanitaire ». Tous les points de contrôle ont été fermés, isolant complétement du monde des lieux comme le camp de réfugiés de Shuafat où vivent 20 000 personnes entassées les unes sur les autres.
La nuit précédente, Sofian Al-Khawaja, 29 ans, a été tué par balle alors qu’il circulait en voiture à l’entrée de son village de Nil’In.
Les travailleurs palestiniens qui travaillent en Israël se retrouvent dans l’impossibilité de rentrer chez eux le soir et dépendent du bon vouloir de leur employeur pour espérer un hébergement.

Les colons eux aussi ont passé la vitesse supérieure : des milliers d’arbres arrachés ou tronçonnés ces deniers jours, des tentes plantées dans la vallée du Jourdain, des mobile-homes au sud de Bethléem, sur des terres privées palestiniennes pour accaparer toujours plus de terres. Confinés chez eux, comment les Palestiniens pourront-ils y résister ?

Des décennies d’occupation font que des millions de Palestiniens vivent dans des conditions de surpeuplement et des conditions sanitaires déplorables. Que ce soit dans les camps de réfugiés, dans la Bande de Gaza ou dans les prisons israéliennes, bien plus que d’autres ils sont à la merci de ce virus et sont démunis pour y faire face.

Dans le nouveau contexte de la crise sanitaire, nous devons exiger d’Israël un changement radical de politique et le respect du droit humanitaire : libérer les prisonniers politiques - à commencer par les enfants, les femmes et les malades -, permettre aux populations civiles sous occupation de vivre dans des conditions sanitaires humaines, lever toute restriction à l’entrée de matériel et de personnel médical à Gaza, cesser toute entrave aux soins pour les Palestiniens comme le lui impose la 4ème convention de Genève.

Nous sommes à juste titre mobilisés contre la pandémie dans notre propre pays. Mais cela ne doit pas nous empêcher de voir ce qui se passe en Palestine, où l’arrivée de l’épidémie éclaire d’un jour particulièrement odieux la politique israélienne de domination et d’oppression du peuple palestinien.
Ces exactions doivent cesser et la politique israélienne doit changer radicalement : nous le demandons solennellement et nous demandons au gouvernement français d’agir dans ce sens.

Le Bureau National, 24 mars 2020


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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 08:02

 

Le gouvernement, main dans la main avec les syndicats de police, envisage de restreindre le droit de filmer les forces de l’ordre. Face à cela, une application sort ce mardi 10 mars pour permettre de récolter les vidéos et d’aider les victimes.

Il y a deux camps. Du moins à en croire le préfet de police de Paris Didier Lallement. On connaît cette théorie. Face aux violences policières, il y a surtout deux façons d’appréhender le phénomène. En décembre 2019, le sénateur Les Républicains de l’Hérault Jean-Pierre Grand avait tenté de faire adopter un amendement stipulant ceci : « Lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image des fonctionnaires de la police nationale, de militaires ou d’agents des douanes est punie de 15.000 euros d’amende ». Casser le thermomètre, cacher les faits, en voilà une idée qu’elle est bonne. Déjà en juin et en août 2019, Christophe Castaner et Emmanuel Macron lançaient une réflexion « nécessaire » sur le maintien de l’ordre, le Président arguant qu’il fallait « qu’on regarde comment changer la manière d’assurer la sécurité pour réduire très fortement le nombre de blessés ». Depuis, la réflexion avance.

 

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Ce ne sont pas des bavures, c’est une doctrine

 

Et il semble bien que le sénateur LR ait donné des idées au gouvernement. Ainsi lit-on sur Mediapart : « Christophe Castaner envisage lui aussi de contrôler la diffusion des vidéos. Selon des informations recueillies par Mediapart auprès de la Direction générale de la police nationale (DGPN), une étude sur des "évolutions juridiques" est actuellement menée pour rendre notamment obligatoire le floutage de tous les agents. » Car, pour l’heure, il reste parfaitement légal de filmer les forces de l’ordre, tout autant que celles-ci ont l’obligation de porter leur matricule, le fameux RIO. À la manœuvre, le syndicat de droite extrême (et majoritaire) Alliance. L’argument principal est le suivant : les images de violences policières sont hors contexte et participent de la « haine anti-flics ». En vérité, les policiers ont bien compris une chose : l’impunité dont ils jouissent du privilège devient difficilement défendable lorsque les faits sont filmés. Pas vu, pas pris, telle est leur devise.

Concernant sa demande d’une étude juridique sur les vidéos de policiers en intervention, le ministre de l’Intérieur réfute tout : « Je ne savais pas, je n’ai demandé aucune étude », assène-t-il au micro de France Inter, accusant Mediapart d’avoir tout inventé. Sauf que Mediapart ne fait que relater les propos du délégué général à la communication du syndicat Alliance et ceux de la Direction générale de la police nationale. Bref, le premier flic de France accuse les siens de mentir. Bonne ambiance.

L’autre « camp » s’organise

Ce mardi 10 mars, l’Observatoire National des Pratiques et des Violences Policières (ONPVP), qui regroupe plusieurs familles victimes de violences policières, lance une application : UVP (Urgence Violences Policières). Comme l’expliquait la fondatrice du collectif Urgence Notre Police assassine et membre de l’ONPVP Amal Bentounsi dans La Midinale de Regards : « C’est le résultat de nombreuses années d’observation de la police française. Il est difficile de poursuivre les policiers en justice et de les faire condamner par manque de preuve. Les pouvoirs publics ne nous proposent rien. L’outil que l’on a créé va permettre de filmer les policiers en cas de violences avérées des forces de l’ordre. Les policiers ne pourront plus effacer les images qui sont dans les téléphones portables, elles seront directement intégrées et traitées sur notre plateforme. »

Une « surveillance citoyenne de la police » à contre-courant des propositions de l’Intérieur, donc. Sur Facebook, Amal Bentounsi – dont le frère Amine avait été tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012, policier plaidant la légitime défense, condamné en appel à cinq ans de prison avec sursis en 2017 – précise le fonctionnement de son application : « Si vous êtes témoin de violences policières il vous suffit de vous connecter à l’application UVP pour filmer, ainsi les images sont envoyées directement sur nos serveurs, plus de possibilités pour les policiers d’effacer la vidéo, une géolocalisation très précise du lieu de l’événement nous sera signalée, nous pourrons ainsi informer les relais locaux sur cette zone géographique. Nous disposerons d’images qui pourront mettre à mal la version policière, que nous mettrons à la disposition de la justice à chaque fois qu’il en sera nécessaire. Nous nous réservons le droit d’agir en justice et d’accompagner les victimes et témoins avec notre collectif d’avocat. »

L’application est disponible en accès libre dès ce mardi 10 mars sur Android et iOS [1]. Pour rappel, en 43 ans, 676 personnes ont été tuées à la suite d’interventions policières ou du fait d’un agent des forces de l’ordre. C’est plus d’un mort par mois. En France. Quant aux condamnations, le policier tueur d’Amine Bentounsi fait figure d’exception.

 

Loïc Le Clerc

Notes

[1L’appli devrait être bientôt disponible sur iOS

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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 13:34

La section LDH de Coutances vous invite à son premier ciné-débat de la saison

Venez, invitez vos proches et partagez

Date de sortie 7 mars 2018 (1h 55min)
Nationalités  Italien, Français, Tunisien .

Synopsis et détails

Rinaldi, policier italien de grande expérience, est envoyé par son gouvernement en Libye afin de négocier le maintien des migrants sur le sol africain.  Sur place, il se heurte à la complexité des rapports tribaux libyens et à la puissance des trafiquants exploitant la détresse des réfugiés. 
Au cours de son enquête, il rencontre dans un centre de rétention, Swada, une jeune somalienne qui le supplie de l’aider. Habituellement froid et méthodique, Rinaldi va devoir faire un choix douloureux entre sa conscience et la raison d’État : est-il possible de renverser l’ordre des choses ?
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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 14:31

photo Jpr/phototheque.org

 
Accueil | Par Loïc Le Clerc | 19 juillet 2019
Violences policières : un mort par mois, en silence

Trois ans qu’Adama Traoré est mort. Trois ans que ses proches demandent la justice, la vérité. Samedi 20 juillet, une troisième marche est organisée à Beaumont-sur-Oise, à 14h30 au départ de la gare de Persan-Beaumont. Dans notre trimestriel du printemps 2017, nous avions publié l’article qui suit. D’une terrible actualité.

5 novembre 2016, Paris. Plusieurs centaines de personnes marchent, au départ de la place du Châtelet, laissant ainsi le Palais de Justice dans leur dos pour aller vers la place de la République. Tout un symbole. Des Noirs, des Arabes, des Blancs. Deux mondes cohabitent pour la mémoire d’Adama Traoré. Les uns protestent contre un racisme assassin, une justice sourde et muette. Les autres, antifascistes, témoignent de leur opposition face à un « État policier ». Ils n’ont pas les mêmes codes, mais ce jour-là, un même élan les pousse. Boulevard Saint-Martin, le cortège s’arrête. De longues minutes à égrener au porte-voix les très nombreux noms de ceux qui sont morts sous les coups de la police. Entre chaque nom, la foule scande : « On n’oublie pas, on ne pardonne pas ». L’écho laisse place au silence. Zyed, Bouna, Malik Oussekine, Rémi Fraisse, Adama Traoré, mais aussi des dizaines d’inconnus. La liste n’en finit plus. Et pour cause, en France, on estime les victimes des « gardiens de la paix » entre huit et quinze morts par an.

Données cachées

Si l’on ne dispose que des données de quelques médias, associations ou collectifs, de Basta ! à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) en passant par Urgence notre police assassine, c’est que le ministère de l’Intérieur refuse de fournir des chiffres officiels. Pour Aline Daillère, responsable des programmes France à l’ACAT, la situation est très claire : « Si l’Intérieur ne publie pas ces chiffres, c’est par manque de volonté politique. Ces chiffres existent, mais on nous dit qu’on ne les a pas, ce qui paraît invraisemblable ». Le secrétaire général de la CGT-Police Alexandre Langlois [1] confirme : « L’Intérieur ne communique sur rien. On n’arrive même pas à savoir le nombre de suicides dans la police ». Alors, ce qu’Aline Daillère craint par-dessus tout, c’est que sans données officielles, « les gens n’y croient pas. Et comme les médias n’en parlent pas, ça n’existe pas ».

Lire la suite sur regards.fr

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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 08:10

Où est Steve ? Il y a plus de vingt jours que Steve Maia Caniço, 24 ans, participant à une soirée techno violemment dispersée par la police sur les bords de Loire à Nantes dans la nuit du 21 au 22 juin, n’a plus donné signe de vie. En trois semaines, l’espoir s’est amenuisé de retrouver le jeune homme en même temps qu’un épais silence politique s’est installé autour de l’affaire
Dessin de Cambon pour Urtikan.net

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