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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 14:53

Le racisme a la vie dure, le colonialisme a forgé un inconscient collectif qui ressurgit à la moindre sollicitation et/ou manipulation.

A nous d'être vigilent ! !

Racisme

Le décors et les costumes ont changé mais les acteurs restent les mêmes ainsi que le thème de la pièce qui se joue quasi à l’identique.

« Mais oui, mais oui, le nègre est le meilleur ami de l’homme ! » Paul Claudel

Heureusement il y a aussi d’autres prises de position:

« Moins le blanc est intelligent, plus il trouve le noir bête » André Gide

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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 14:46
Le MRAP dénonce l'horreur des expulsions

Communiqué de presse

Mercredi 7 septembre, à 13h30, des policiers viennent chercher Sékouba MAREGA au Centre

de Rétention Administrative de Vincennes pour le conduire à l'aéroport et le mettre contre son gré dans un avion à destination de Bamako sur le vol AF386 !

Sékouba est arraché à sa compagne Aminata et leur fils Abdoulaye âgé de 3 mois, qu'il ne

reverra plus. Dans le local d'éloignement de la PAF à l'aéroport de Roissy, les policiers le

menacent de prison s'il s'oppose à son expulsion.

Sur les marches qui le mènent à la porte de l'avion, Sékouba résiste, les policiers le jettent à

terre, l'un d'eux pose son pied sur sa poitrine en pressant fortement, tandis qu'un autre lui met un casque de boxe. Entièrement entravé, il ne peut plus bouger et pourtant un des policiers porte un coup de pied à la poitrine de Sékouba avant de le monter dans l'avion. Ils le font asseoir à l'arrière de l'appareil. Dès que les passagers commencent à monter, un policier lui presse les parties génitales afin de le dissuader de toute résistance mais Sékouba parvient à crier jusqu'à ce que des passagers remarquent sa présence.

Sékouba parvient à explique r sa situation. Les passagers dans leur quasi totalité se lèvent et s'opposent à son expulsion. Al erté par les cris des passagers, le commandant constate le désordre à bord de l'avion et demande aux policiers de débarquer Sékouba.

Le MRAP dénonce avec force les violences et les violations de plusieurs principes en matière

de droits humains dont a été victime Sébouka. Ce cas, après bien d'autres, est une nouvelle illustration de la politique migratoire scandaleuse de la France. Le MRAP salue la réaction des passagers qui ont permis d'éviter l'expulsion de Sébouka et espère que de très nombreux citoyen(n e)s se lèveront à l'exemple des passagers de l'avion Paris - Bamako.

La fin légale de la rétention pour Sékouba MAREGA est prévue ce samedi (45ème jour de

rétention), le MRAP demande sa libération immédiate et la régularisation de ce père de famille.

Paris, le 8 septembre 2016

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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 06:46
MRAP50 : ÊTRE A LA HAUTEUR DE TOUS LES ENJEUX

Mouvement contre le Racisme et pour l' Amitié entre les Peuples

Comité de la Manche

Mairie de Saint-Lô. Place Général de Gaulle. BP330. 50010 Saint-Lô Cedex

http://mrap50.free.fr/

Par delà la colère et la douleur, le nouvel attentat de Nice, une des villes les plus sécurisée de France, méritait une période de deuil et de silence. Lors des hommages rendus dans le département aux victimes, mais aussi lors de la commémoration des crimes racistes et antisémites de l’État français, les mots ont redit, une fois encore, la compassion, la nécessité d'entretenir la mémoire, de ne rien céder sur les valeurs fondamentales de la République, de manifester responsabilité et unité.

Certes, mais cela suffit-il ? La barbarie déshumanisante qui déferle et diffuse la peur et la mort doit être dénoncée avec la même énergie qu'elle frappe à Nice ou ailleurs (Paris, Copenhague, Bruxelles, Bagdad, Dacca...) et quels qu'en soient les auteurs. Les choses ne sont plus comme avant. La société a été radicalement modifiée par le libéralisme qui a détruit les solidarités et engendré des conduites morbides. La France souffre. L'autre est perçu trop souvent comme un concurrent, comme une menace, pas comme un semblable. L'état d'urgence a montré sa portée limitée. Et pourtant la France va s'installer de façon durable dans une situation qui marginalise chaque jour davantage le rôle du juge judiciaire, garant des libertés individuelles, au profit du pouvoir exécutif. Au nom des droits de l'Homme, contester le tout répressif et le tout sécuritaire, c'est se faire accuser de naïveté ou pire de complicité avec les criminels. Il est donc essentiel de souligner qu'il n'y a pas à choisir entre sécurité et liberté, sauf à entrer dans un marché de dupe qui, à terme, ne garantira ni l'une, ni l'autre.

Dans un contexte de terrorisme qui va perdurer, où s'inscrivent des psychopathes, une parole raciste de plus en plus libérée risque de conduire à une la fracturation de notre société définitivement multiculturelle et à une poudrière. La plus grande vigilance est indispensable pour éviter toute globalisation artificielle mortifère et toute utilisation de tragédies à des fins racistes et chauvines. Ne faisons pas au terrorisme djihadiste le cadeau de nos divisions. La pente des mesures restrictives aux libertés et de l'ordre autoritaire ne mettra pas un terme aux déchirures françaises, à la forte xénophobie dans le pays, au drame d'une partie de la jeunesse confrontée à une logique inhumaine. En temps de crise une communauté nationale traumatisée peut commettre des actes effrayants.

Face à des hommes politiques irresponsables qui jouent avec la peur, générant amalgame, discriminations et fractures au sein d'une société légitimement inquiète et choquée, celle -ci doit trouver en elle les ressources pour maintenir la paix civile. Le pays doit d'urgence réfléchir sur la réponse collective à apporter au terrorisme, se rassembler autour d'une mobilisation citoyenne qui renforce la solidarité, les libertés et les valeurs portées par la démocratie. Plutôt que de nouvelles dispositions législatives ou une pérennisation de l'état d'urgence, interrogeons-nous sur ce qui, depuis des années, a abouti à l'horreur et sur les réponses qui n'ont pas marché. Des assassins de masse ont été façonnés par la société française.

Posons aussi le débat sur toutes les causes de la situation : stratégies d'accaparement des richesses de la planète par les grandes firmes multinationales et d'exploitation des peuples ; idéologie de domination financière et économie spéculative creusant les inégalités et la misère ; redoublement d'une guerre de dimension mondiale qui écrase les nations : Syrie, Irak, Libye, Palestine et d'autres encore... avec des destructions massives, des populations ravagées et chassées de leurs pays, ce qui débouche inévitablement sur l'exil et l'aggravation du sentiment d'insécurité dans le notre. Le combat dans la durée contre le terrorisme fanatique doit également être accompagné d'une lutte déterminée contre ceux qui le fabrique, contre les responsables de la montée de l'intégrisme islamique, contre son terreau. La France ne doit pas se contenter de bombarder, elle doit agir fortement pour des solutions politiques et pacifiques conformes aux valeurs universelles qui furent les siennes en promouvant un projet de justice et d' émancipation pour le monde arabo-musulman.

Les condoléances, les hommages, les soutiens aux victimes, les incantations ne suffiront pas. Il convient de dépasser le stade des mots. Ne pas regarder la vérité en face, ne pas être à la hauteur de tous les enjeux, c'est demain lors de nouveaux deuils, de nouvelles catastrophes, faire apparaître que la démocratie et la République seraient plus faibles que la haine, la violence, la barbarie et le terrorisme. C'est et ouvrir un boulevard à tous les extrémisme et à tous les populismes. Pour en finir avec les massacres, il faut avoir l'ambition de changer de monde.

A Saint-Lô le 25 juillet 2015

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22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 06:38

Analyse du scrutin n° 1326
Deuxième séance du 19/07/2016
Scrutin public sur l'ensemble du projet de loi prorogeant l'application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence (première lecture)

Synthèse du vote :

Nombre de votants : 519
Nombre de suffrages exprimés : 515
Majorité absolue : 258
Pour l'adoption : 489

Contre : 26 = 7 FDG, 11 non inscrits, 7 PS, 1 LR

Vote des 10 députés FDG (Groupe GDR) :

Pour : Marc Dolez

Contre : François Asensi, Alain Bocquet, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier
Patrice Carvalho, André Chassaigne, Jacqueline Fraysse

Abstention :, Gaby Charroux, Nicolas Sansu

Les 11 députés non inscrits ayant voté contre :

Laurence Abeille, Pouria Amirshahi, Isabelle Attard, Danielle Auroi, Michèle Bonneton
Sergio Coronado, Cécile Duflot, Noël Mamère, Philippe Noguès, Jean-Louis Roumégas , Eva Sas

Prorogation de l'état d'urgence

par Chassaigne André

 

Prorogation de l'état d'urgence : Inefficace et attentatoire aux libertés et aux droits fondamentaux.

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, au soir de notre fête nationale, une nouvelle fois, le terrorisme aveugle a frappé des innocents. Nos pensées vont tout d’abord aux victimes et à leurs proches. À travers le visage des victimes, c’est le visage de la France et de l’humanité dans toute sa richesse et sa diversité qui a été visé par cet acte de barbarie.

Dans ce chaos, les femmes et les hommes ont su répondre à l’abomination par des élans de solidarité. De très nombreux professionnels et bénévoles se sont mobilisés pour soigner les victimes et leurs proches et leur venir en aide. Nous souhaitons ici leur rendre hommage et insister sur l’impérieuse nécessité, aujourd’hui, de poursuivre cet élan de fraternité. Aujourd’hui, plus que jamais, ne cédons pas aux appels à la haine, à la division, aux amalgames, à la violence. «Vivre dans la haine, c’est vivre au service de son ennemi», écrivait Mario Vargas Llosa.

Quelques heures après ce terrible attentat de Nice qui a fait 84 morts, dont 10 enfants, et près de 300 blessés, le Président de la République a annoncé une nouvelle prorogation de l’état d’urgence. Ce régime d’exception, déjà prolongé trois fois, n’a malheureusement rien changé à l’intensité de la menace. Depuis des mois, le pays vit sous état d’urgence. La législation sur le terrorisme et la procédure pénale a été durcie. Des soldats armés de fusils d’assaut patrouillent partout dans le pays. Les services de renseignement et les forces de l’ordre sont proches de la saturation.

La réalité s’impose à nous : les mesures de l’état d’urgence, nécessaires pour une période transitoire, ont désormais perdu leur efficacité ; d’autant plus que, l’attentat de Nice le prouve, nous allons avoir à affronter des actes isolés, non directement organisés par l’État islamique, donc impossibles à devancer malgré des modes opératoires d’une déconcertante facilité logistique.

Les députés du Front de gauche, pleinement conscients de la menace, considèrent qu’une nouvelle prorogation de ce régime d’exception n’est pas la bonne solution. Parce que nous pensons qu’il n’est pas un outil comme les autres, nous nous opposerons majoritairement à ce projet de loi, avec courage et responsabilité.

Notre conviction s’appuie, malgré la persistance d’une menace terroriste protéiforme, sur la nécessité de ne pas proroger indéfiniment des mesures d’exception qui, dans la durée, ne se révèlent pas plus efficaces que notre droit commun. En dépit de l’émotion et de l’effroi qui saisissent chacun d’entre nous, il faut avoir le courage politique de sortir de l’état d’urgence et de mettre fin à ce régime d’exception attentatoire par nature aux libertés et aux droits fondamentaux. Le maintenir ne changera rien et ne nous prémunira pas des attaques terroristes, nous venons d’en faire la douloureuse expérience.
Ne cédons pas à la facilité. Prolonger, dans ces circonstances, l’état d’urgence est un signe d’impuissance. Ne laissons pas les Français se démoraliser et se résigner. Comme le souligne le sociologue Michel Wieviorka, et comme l’histoire le prouve, «les phases de lassitude sont dangereuses, parce qu’elles génèrent des pulsions violentes, des appels à l’autorité. Ce phénomène est déjà à l’œuvre en France, avec la montée des populismes et la droitisation générale.»

Alors, tirons les leçons de l’histoire et luttons pour ne pas laisser notre pays sombrer progressivement dans un État sécuritaire, autoritaire, voire arbitraire. Donnons-lui la force et l’énergie d’affronter les terroristes et de contrecarrer leur plan en portant haut les couleurs de notre État de droit. Cela suppose, en premier lieu, de sortir de l’état d’urgence.

Le ministre de l’intérieur vient de déclarer en commission que l’état d’urgence n’empêchait pas les attentats. Le Président de la République lui-même l’avait reconnu quelques heures avant l’attaque sanglante de Nice. Il déclarait : « On ne peut pas prolonger l’état d’urgence éternellement. Cela n’aurait aucun sens. Cela voudrait dire que nous ne serions plus une République avec un droit qui pourrait s’appliquer en toutes circonstances. L’état d’urgence, cela fait partie des situations exceptionnelles. » Il disait vrai. Notre arsenal antiterroriste est aujourd’hui largement suffisant. Il a d’ailleurs été maintes et maintes fois remanié et complété, durci, parfois même, pensons-nous, de manière abusive, afin de l’adapter aux nouvelles formes de terrorisme. Il nous faut donc nous appuyer sur notre législation de droit commun pour affronter, de manière réfléchie et sur le long terme, le terrorisme international et intérieur. Malgré l’émotion qui nous assaille aujourd’hui, cessons de considérer qu’il y a un risque à sortir de l’état d’urgence.

Aujourd’hui, l’enjeu réside moins dans le renforcement de l’arsenal répressif que dans celui des moyens humains et matériels de nos services de renseignement et de nos autorités judiciaires spécialisées. Combattre le terrorisme nécessite, avant tout, un accroissement des effectifs de police et de renseignement, des douanes et de la justice. À cet égard, les critiques et surenchères de la droite apparaissent d’autant plus indécentes que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy – faut-il le rappeler ? – ce sont plus de 12 000 postes dans la police et la gendarmerie qui ont été supprimés pour des raisons d’économies. Rappelons également l’échec de sa réforme du renseignement, qui a durablement désorganisé celui-ci. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

Le respect du deuil bien évidemment, mais aussi l’intérêt de notre pays, menacé plus que jamais par les divisions sociales et la désunion nationale, imposent de ne pas s’engager dans des polémiques et des tractations politiciennes.
En écoutant Christian Jacob, je pensais au si beau « Discours à la jeunesse » de Jean Jaurès, qui appelait à « ne pas subir la loi du mensonge triomphant » et à «ne pas faire écho […] aux huées fanatiques».

Face au fléau que constituent les attaques terroristes à répétition, il faut au contraire faire preuve de courage et de responsabilité pour choisir une autre logique que la seule logique sécuritaire. Ne reprochez pas à vos successeurs d’échouer là où vous avez vous-même échoué, mes chers collègues de droite. La riposte sécuritaire ne peut être promue comme le cœur de l’action politique. Faute de quoi, le peuple aura raison de pointer l’incapacité des gouvernements qui se succèdent. Face à cette succession de massacres, d’« actes de barbarie absolue » pour reprendre des mots du Président de la République, il est plus que temps de faire preuve de sang-froid et de lucidité.

Cela suppose d’étudier, de comprendre et de concevoir, enfin, des réponses globales qui s’inscrivent dans une démarche de prévention pour conjurer, à terme, le terrorisme comme mode d’action politique, objectif bien plus légitime que celui d’éradiquer des ennemis avec des moyens qui ne feront que les multiplier. Sans cette introspection, sans cette réflexion, le terrorisme a de beaux jours devant lui. La lutte contre le terrorisme dans l’urgence, donc la lutte à courte vue, permettra de déjouer un attentat quand, dans le même temps, d’autres se prépareront et atteindront leur but.

Parce que l’état d’urgence doit être seulement considéré comme un nécessaire moment transitoire, parce qu’on ne peut pas justifier les abus comme étant des effets collatéraux acceptables dans un État de droit, parce que notre droit commun nous fournit les outils juridiques nécessaires pour lutter contre le terrorisme, nous devons sortir de l’état d’urgence et penser une réponse globale pour prévenir, de manière pérenne, la menace terroriste qui pèse sur notre pays.

À l’intérieur de nos frontières, il y a urgence à mettre en place des réformes efficaces. D’abord pour empêcher de nouveaux recrutements sur notre territoire. La déradicalisation est indispensable sur le court terme. Empêcher la radicalisation l’est encore plus sur le moyen terme. Il faut actionner tous les leviers, de l’école au monde du travail en passant par la culture et l’éducation populaire pour ne plus fournir de chair à canon à Daech.

Le combat contre le terrorisme nécessite une stratégie claire, globale et collective contre Daech et tous les combattants djihadistes. Riposter à la violence terroriste par la seule voie militaire, et sans stratégie politique visant le retour de la paix et le développement de toute la région, serait une erreur grave et permettrait à Daech d’atteindre ses buts de guerre.

Faut-il rappeler l’exemple américain après les attentats du 11 septembre ? L’invasion de l’Irak a conduit à l’entière déstabilisation de la région, qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui. Nous l’avons dit à maintes reprises et je le redis sans esprit polémique, nous payons aujourd’hui les inconséquences de la politique française au Moyen-Orient depuis de nombreuses années.
Le Gouvernement doit aujourd’hui expliquer clairement à nos concitoyens les tenants et les aboutissants de notre politique internationale. Comment affirmer, d’un côté, que nous sommes en guerre, et, de l’autre, laisser croire ou penser qu’il est possible de gagner cette guerre sans déplorer de victimes sur notre territoire ? Depuis 2011, pas moins de quatre opérations extérieures ont été lancées par les présidents Hollande et Sarkozy – Libye, Mali, Centrafrique, et maintenant sur le territoire Irako-Syrien – sans que les objectifs aient été clairement définis, sans que leur opportunité ait été débattue, sans que l’impact, l’utilité et les bénéfices aient été examinés. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Sur le terrain extérieur, les opérations militaires combinées menées par la coalition ont marqué des points. C’est un fait incontestable s’agissant de la destruction des infrastructures matérielles de l’État islamique. Mais ces opérations ne peuvent suffire dans la mesure où elles ne sont pas reliées à des opérations diplomatiques de grande envergure pour contraindre tous les acteurs du double jeu, en particulier l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, à cesser d’instrumentaliser cette organisation terroriste pour leurs secrètes visées d’hégémonie régionale et de consolidation de leur régime.

Certes, face à cette impasse – je dis bien : cette impasse – où nous avons été précipités, nous ne pouvons désormais renoncer à frapper militairement le fanatisme à la source. Pour autant, il incombe au Gouvernement de ne pas intensifier ses frappes aveuglement. Il doit œuvrer en parallèle à la mise en place d’une forte coalition sous l’égide de l’ONU. Les actions militaires et diplomatiques doivent être menées de concert. Nous appelons depuis plusieurs mois notre diplomatie à contribuer à rassembler la communauté internationale par l’ouverture de négociations incluant les puissances régionales et internationales. Sans cela, nous allons nous laisser entraîner plus loin encore dans le précipice où l’État islamique nous mène avec délectation.

Il faut également bâtir des stratégies pour terrasser notre ennemi en asséchant ses mannes financières colossales. La mission d’information de notre assemblée sur les moyens de Daech, qui présentera ses conclusions dès demain, va probablement soulever des questions quant à l’utilité d’une riposte uniquement militaire. Espérons que ses travaux ne seront pas ignorés, comme ce fut le cas jusqu’à ce soir des propositions de la commission d’enquête relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme.

Nous devons enfin remettre en cause les compromis passés avec les puissances fondamentalistes de la région au prétexte qu’elles sont économiquement libérales. Je le dis avec gravité, nous ne serons pas en mesure d’offrir la sécurité légitime à laquelle notre peuple aspire sans résoudre ces questions qui vont bien au-delà de nos frontières. Le Mahatma Gandhi nous donnait l’alerte : « À appliquer la loi de l’œil pour l’œil, l’humanité finira aveugle. » Soyons attentifs à ne pas tomber dans ce piège tendu par Daech. Ne laissons pas triompher les passions sécuritaires et les divisions identitaires. La détermination à combattre le terrorisme oblige à agir avec lucidité et sang-froid dans le respect de nos valeurs progressistes et humanistes.

C’est cette détermination qui conduira ce soir la majorité des députés du Front de gauche, et au-delà d’autres progressistes de cette assemblée, à refuser la prolongation de l’État d’urgence. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

mardi, 19 juillet 2016

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 09:37
Pierre Joxe : « Quand l’histoire coloniale pèse tellement sur le présent, il vaut mieux la connaître

Ancien ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe travaille aujourd’hui comme avocat des mineurs. Pour le Bondy Blog, il met son expertise au service d’un décryptage exceptionnel. Expliciter l’héritage colonial de la France, pour mieux comprendre l’état d’urgence et les dissensions qui, parfois, troublent les consciences dans notre pays.

Bondy Blog : Que représente pour vous l’état d’urgence dans le rapport de la France à son passé colonial ?

En 2005, à l’époque des émeutes qui suivirent la mort de deux jeunes à Clichy, tous les gens de ma génération ont eu un haut-le-cœur quand ils ont appris la mise en œuvre de la loi de 1955 sur l’état d’urgence, dans toute l’Ile-de-France et dans plusieurs départements. Il était consternant, en 2005, que le gouvernement réactive cette loi votée au début de la guerre d’Algérie (1954-1962). Ce texte permet d’interdire tout rassemblement sur la voie publique ; il donne toutes sortes de moyens d’intervention dans le but de rétablissement de l’ordre. Mais dans un contexte juridique qui ramène 50 ans en arrière. Il faut le lire, ce texte, pour se souvenir : « Le ministre de l’Intérieur dans tous les cas et, en Algérie, le gouverneur général peuvent prononcer l’assignation à résidence dans une circonscription… »

Et aujourd’hui, comment percevez-vous le nouvel état d’urgence ?

Interpellations, perquisitions, détentions, mesures de police qui peuvent être nécessaires, mais qui deviennent problématiques lorsqu’elles échappent au contrôle du juge. Surtout lorsqu’il est prolongé, l’état d’urgence est périlleux. La ligue des Droits de l’homme a eu raison de le rappeler. Elle a de la mémoire…

Risque-t-on d’entrer dans un cycle sécuritaire long et à quel régime politique autoritariste s’expose-t-on ?

Oui, pour des raisons objectives, car la menace terroriste internationale ne va pas disparaître. Mais aussi des raisons subjectives et politiciennes : tentation du gouvernement de jouer sur l’inquiétude pour relégitimer un pouvoir en perte de vitesse et en situation d’échec. Paradoxalement, c’est un homme de droite, Jacques Toubon, nommé Défenseur des droits par Hollande, qui l’a bien diagnostiqué en parlant de « l’ère des suspects ».

Comment reprendre le pouvoir, pour la « jeune gauche » que vous décrivez et pour les mouvements citoyens ?

Les jeunes d’aujourd’hui qui expriment – comme toujours – une vision plus optimiste et généreuse de l’avenir se souviendront demain de la démobilisation et des désillusions provoquées par les dirigeants se réclamant de la gauche pour faire une politique de droite.

Lire la suite sur BONDY BLOG http://bondyblog.liberation.fr/201603210001/pierre-joxe-quand-lhistoire-coloniale-pese-tellement-sur-le-present-il-vaut-mieux-la-connaitre/#.VvO3gDGj-Zl

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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 09:34
La Honte ! Hollande décore en catimini le prince héritier saoudien de la Légion d’honneur

Mohammed Nayef, le prince héritier d'Arabie saoudite, a été décoré de la Légion d’honneur par François Hollande vendredi, suscitant de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, en raison de la situation des droits de l’Homme dans le pays.

La visite, inscrite à l’agenda de François Hollande, devait rester discrète. L’Élysée n’avait d’ailleurs pas communiqué sur l’événement. Et pour cause, le chef de l’État a décoré de la Légion d’honneur vendredi 5 mars le prince héritier d'Arabie Saoudite Mohammed ben Nayef, également ministre de l'Intérieur,

Cette décoration a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux en raison de la situation des droits de l’Homme dans le pays. Plusieurs internautes ont notamment dénoncé le manque de respect des droits des femmes

En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, selon un décompte s'appuyant sur des chiffres officiels, un niveau inégalé depuis vingt ans dans ce royaume ultra-conservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique. Les autorités invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort dans des affaires de terrorisme, de meurtre, viol, vol à main armée

et trafic de drogue.

D'autres décorations de la Légion d'honneur ont suscité des protestations, notamment celle de Vladimir Poutine en 2006 ou celle du patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi en 2015.

La Légion d'honneur du prince héritier d'Arabie Saoudite massacrée par Sophia Aram

http://www.franceinter.fr/reecouter-diffusions/439231

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