Avec le démantèlement de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême américaine, des millions de femmes perdent le droit de disposer de leur corps. Loin d’être un retour cinquante ans en arrière, la décision les précipite dans une situation de surveillance généralisée.
Le couperet suspendu est donc tombé, guillotinant le droit constitutionnel des femmes américaines à l’avortement. La Cour suprême des Etats-Unis a décidé, ce vendredi 24 juin, de revenir sur l’arrêt historique Roe v. Wade, laissant chaque Etat libre d’interdire ou d’autoriser l’avortement. Le droit d’une femme sur son propre corps est bafoué dans une des plus importantes démocraties au monde, et le terrible prix à payer va être infligé principalement aux femmes les plus précaires et les plus isolées.....
mardi 16 mars 2021 Par Monique Vézinet Union des Familles Laïques
« … il est vrai, peut-être que les femmes aiment les révoltes. Nous ne valons pas mieux que les hommes mais le pouvoir ne nous a pas encore corrompues. » Louise Michel, La Commune (éd. La Découverte, 2015, p. 167)
Cette remarque de Louise Michel ouvre à propos de la période de la Commune un questionnement plus général sur les rapports au travers de l’histoire entre les femmes – quelles femmes ? – et leur protestation contre l’ordre établi – en défense de leurs droits propres ou plus généralement en soutien des hommes ? – . Le terme de révolte interroge aussi sur les formes éventuelles de violence qu’elles déploient en ces occasions et sur celles qu’elles subissent.
En ce 150e anniversaire du 18 mars 1871, il faut souligner que les racines de la révolte sont bien antérieures à cette date : la situation des travailleuses (dont beaucoup à domicile) est particulièrement misérable et, par ailleurs, avec la guerre l’implication féminine n’a pas attendu cette date pour prendre les formes qui vont se développer sous la Commune proprement dite : le 4 septembre 1870, devant l’Hôtel de Ville, les femmes sont présentes lors de la proclamation de la République, et le 8 au même endroit, une manifestation menée par André Léo et Louise Michel réclame des armes pour lutter contre les Prussiens. En octobre le droit de participer aux postes avancés des combats pour porter aide aux blessés ne leur est pas davantage accordé… Cependant dans les arrondissements où sont créés des comités de vigilance, les femmes y participent (Louise Michel à Montmartre). Présentes encore, Louise Michel et André Léo le 22 janvier 1871 quand les plus militants des membres de la Garde nationale tentent d’occuper l’Hôtel de Ville et d’instaurer un gouvernement révolutionnaire.
Le siège de Paris affecte en priorité les femmes et les enfants des classes les plus pauvres. Le restaurant coopératif La Marmite fondé par Eugène Varlin et Nathalie Lemel offrait nourriture mais aussi initiation au socialisme. Dans les nombreux clubs et sociétés populaires qu’elles fréquentaient – et où d’aucuns pensaient qu’elles ne venaient que pour se réchauffer – les femmes purent aussi se frotter aux idées progressistes.
L’historienne britannique Marisa Linton dans une remarquable étude traduite en français en 1997 (1) ne se contente pas des écrits des principales protagonistes ou commentatrices (Maria Deraismes) de la Commune, mais pour avoir travaillé sur les archives peut écrire :
« Ce serait faire erreur que de présumer que le sens donné à la Commune par Elizabeth Dmitrieff, Louise Michel ou André Léo, entre autres femmes instruites sachant s’exprimer, était nécessairement le même que pour les femmes des classes ouvrières, lesquelles constituaient la grande majorité des femmes qui apportèrent leur soutien à la Commune. Les problèmes qui préoccupaient surtout ces dernières étaient en effet de nature très concrète. Ainsi, le droit de vote n’avait pour elles que peu d’importance par comparaison avec des questions comme le droit des femmes au travail, à un salaire honnête, à l’éducation et à une protection sociale pour elles-mêmes et pour leurs enfants en cas de besoin. Peu nombreuses étaient celles qui se souciaient des théories complexes portant sur la lutte des classes. Moins nombreuses encore étaient celles qui s’intéressaient beaucoup aux droits des femmes. »
En effet les Communardes sont d’origines fort diverses même si la présence en très grand nombre des femmes du peuple est une caractéristique marquée. Selon Françoise Bazire (sur le site des Amis de la Commune de Paris) :
Elles sont de tout âge : la plus jeune a 14 ans, la plus ancienne 71 ans.
Elles viennent de partout, ce sont surtout des provinciales. Seulement 10 % sont natives de Paris et 12 % sont étrangères, essentiellement belges. Les Russes et les Polonaises forment également un bon contingent. Elles sont souvent très politisées.
Avoir des enfants a sans doute été un obstacle à l’engagement de ces femmes (seulement 15 % sont notées comme mère de famille).
Ce sont d’abord des femmes du peuple : les Communardes travaillent massivement. Seules 15 % sont sans profession.
Les ouvrières dominent avec plus de 53 % de couturières et ouvrières de l’habillement, de blanchisseuses. Tout le petit peuple féminin est représenté, parfois le plus misérable.
La petite bourgeoisie artisanale et commerçante est représentée, surtout des très petits commerces.
Enfin les professions intellectuelles (institutrices, femmes de lettres, journalistes) sont nombreuses.
Si au 18e siècle la plupart des émeutes auxquelles ont participé les femmes étaient liées à la disette, la marche des femmes sur Versailles en octobre 1789, destinée à ramener Louis XVI à Paris et à donner du pain au peuple, a presque son pendant le 5 avril 1871 avec la tentative de marche sur Versailles de femmes ayant pour mission d’infléchir le gouvernement national à la clémence et d’éviter l’effusion de sang, sortie que les dirigeants de la Commune ne soutinrent pas. D’autres pourtant, note Marisa Linton, utilisent leur autorité et leur courage pour encourager les hommes à se battre et, comme on le sait, après avoir tenté d’endosser l’uniforme, s’organisent pour appuyer les combattants : le 11 avril est créée l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, dont les principales dirigeantes sont Nathalie Lemel et Élisabeth Dmitrieff – cette dernière arrivant de Londres avec les yeux de Marx. L’Union proclame :
« … nos ennemis, ce sont les privilèges de l’ordre social actuel, tous ceux qui ont vécu de nos sueurs, qui toujours se sont engraissés de nos misères,
… nous voulons le travail pour en garder le produit, plus d’exploiteurs, plus de maîtres,
… toute inégalité et tout antagonisme entre les sexes, constituent une des bases du pouvoir des classes gouvernantes. »
Ambulancières, infirmières ou cantinières, présentes sur les barricades, les femmes ne furent donc ni éligibles ni électrices, mais elles participent aux sections de l’Internationale, sont actives dans les clubs où elles obtiennent la mixité et, dans certains quartiers, sont associées, à la gestion municipale.
Sont mis en discussion le besoin de crèches pour les mères qui travaillaient et de mesures sociales leur permettant de ne pas abandonner l’enfant qu’elles allaitaient.
Selon Marisa Linton : « Si l’égalité politique n’était pas un problème pressant pour ces femmes, une forme d’égalité sociale, en particulier à l’intérieur du mariage, était néanmoins à l’ordre du jour. » D’où leur intérêt pour l’union libre qui fut de fait admise par une décision de la Commune du 10 avril, prévoyant au bénéfice des veuves des gardes nationaux un droit à pension, qu’elles soient mariées ou non. Une clause supplémentaire concernait les enfants « reconnus ou non », désormais protégés.
Mais surtout leur importaient leurs droits en tant que travailleuses. La concurrence féminine ne fut pas toujours bien vue par les ouvriers masculins et ce n’est que le 21 mai que la Commune proclama le principe du salaire égal : « Considérant… que le travail de la femme est égal à celui de l’homme », la Commune déclarait qu’il convenait de payer les maîtresses d’école autant que leurs collègues hommes. Ce jour-là aussi les déléguées ouvrières des diverses corporations devaient se réunir pour constituer leurs chambres syndicales… au moment où les troupes versaillaises pénétraient dans Paris.
Un décret pris par Léo Fränkel le 16 avril prévoit la réquisition des ateliers abandonnés. Il charge officiellement les femmes de les organiser sous forme coopérative, prémices de l’autogestion, pour fabriquer des produits de première nécessité, rappelle Françoise Bazire :
« L’Union des femmes est le laboratoire social de la Commune. La répression de la Commune a raison de cet élan qui va animer, pourtant, nombre des mouvements féministes du siècle suivant.
Les femmes sont chargées de l’organisation du travail des ouvrières de tout corps d’état. Les comités d’arrondissement de l’Union des femmes sont en charge de recevoir les demandes d’offre de travail dans toutes les mairies. »
Si les revendications féminines en vue d’une instruction des filles égale à celle des garçons, et moins religieuse, ainsi qu’en faveur d’une éducation professionnelle, connurent un début de réalisation par la Commune, c’est bien tard encore, trop tard, le 22 mai 1871, qu’est créée une commission de citoyennes pour « organiser et surveiller l’enseignement dans les écoles de filles ».
Quant aux garderies populaires, elles restèrent à l’état de projet mais Marie Laverdure débutait ainsi le mémoire qui en définissait le projet : « L’éducation commence le jour de la naissance », et demandait des lieux gais et stimulants pour le jeune enfant, et aussi la possibilité de l’y soigner.
Bilan et comparaisons
Sur la prétendue « violence » des Communardes, les historiens ont réglé son compte à la légende des pétroleuses et l’usage des armes par les « barricadières » reste douteux. En revanche, on sait que la répression de la semaine sanglante compte 4 000 femmes sur 20 000 victimes et que plus d’un millier furent déférées devant des tribunaux. Pour l’historienne Odile Krakovitch (« Violence des communardes : Une mémoire à revisiter », Revue Historique, 297, 1997), les exagérations des accusateurs, trop souvent accompagnées d’une analyse d’irresponsabilité ou au contraire d’un tempérament dissolu voire hystérique, masquent « la peur suscitée par les femmes intervenant dans le champ politique, [faisant] en sorte d’anéantir à jamais chez elles toute velléité d’intervention dans le domaine public ». La répression fut particulièrement sévère pour celles considérées comme des « meneuses » et du côté des Fédérés eux-mêmes, pour la plupart les femmes outrepassaient visiblement leur rôle traditionnel (le 13 mai encore l’accès aux armes fut refusé à une délégation se rendant à l’Hôtel de ville, certains clubs leur furent fermés…). Le discrédit porté sur la parole des femmes, leur renvoi hors du champ politique, ne sont pas sans rappeler la situation sous la Révolution française(2).
Il faudra attendre l’amnistie générale de 1880 et le retour des déportés pour entendre les témoignages des protagonistes et que ceux-ci fassent leur chemin dans le mouvement qui se qualifierait désormais de féministes. Il n’est pas sans intérêt de noter comme le fait Marisa Linton que plusieurs des femmes qui avaient pris fait et cause pour la Commune (à commencer par Louise Michel) allaient ensuite se rapprocher des anarchistes et s’opposer au courant marxiste.
Restons pour conclure avec le point de vue désabusé de l’une d’elles, André Léo(3), commenté toujours par l’historienne britannique précitée. Dans un texte du 8 mai de son journal La Sociale, intitulé « La révolution sans femmes », celle-ci affirmait que, si c’étaient les femmes qui avaient déclenché la révolution du 18 mars, c’était elles qui avaient le moins à gagner de la situation économique qui prolongeait les souffrances du siège, d’autant qu’elles ne recevaient guère de concessions politiques ou sociales en retour. Elle met en cause, depuis 1789, « les inconséquences du parti révolutionnaire » qui leur avait donné « le titre de citoyennes, mais non pas les droits ». Voilà pourquoi tout au long de siècle qui a suivi la Commune les luttes pour les droits des femmes sont restées d’actualité. Et ne sont pas épuisées 150 ans plus tard !
Gisèle Halimi est une figure emblématique du combat féministe pour l’égalité des droits, et pour le respect des droits humains.
Elle est née en Tunisie en 1927, dans une famille pauvre dominée par l’ordre patriarcal. Très tôt, elle s’est battue pour s’affranchir de la domination de sa famille et de la religion. Adolescente, elle travaille pour financer ses études de droit à Paris des 1945.
Elle devient avocate en 1949. Très tôt, elle s’engagera dans la défense des causes féministes :
· Elle sera la seule avocate à signer le manifeste des 343 et défend les femmes poursuivies pour avoir avorté clandestinement. Le procès le plus retentissant sera celui de Marie Claire Chevalier qui a avorté après avoir été violée et dénoncée par son violeur en 1972. Elle obtient son acquittement et ouvre ainsi la voie à la loi de 1975 sur l’avortement,
· A une époque où la loi française ne reconnaissait pas le viol comme un crime, elle défendra les femmes violées devant les tribunaux, notamment lors du retentissant procès d’Aix en Provence en 1978 qui a ouvert la voie à la loi de 1980,
· Fondatrice de l’association « Choisir la cause des femmes », elle témoigne d’un féminisme français caractérisé par la certitude que l’émancipation des femmes se fera avec les hommes
· Député de l’Isère en 1981, elle proposera la première loi sur la parité femmes /hommes dans les élections municipales
· A partir de 1985, elle occupe plusieurs fonctions à l’UNESCO et à l’ONU
La défense, jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. La défense, d’abord pour des hommes et des femmes, la défense qui est leur droit, tel était le combat de Gisèle Halimi
Gisèle Halimi est une figure emblématique du combat féministe pour l’égalité des droits, et pour le respect des droits humains.
Elle est née en Tunisie en 1927, dans une famille pauvre dominée par l’ordre patriarcal. Très tôt, elle s’est battue pour s’affranchir de la domination de sa famille et de la religion. Adolescente, elle travaille pour financer ses études de droit à Paris des 1945.
Elle devient avocate en 1949. Très tôt, elle s’engagera dans la défense des causes féministes :
· Elle sera la seule avocate à signer le manifeste des 343 et défend les femmes poursuivies pour avoir avorté clandestinement. Le procès le plus retentissant sera celui de Marie Claire Chevalier qui a avorté après avoir été violée et dénoncée par son violeur en 1972. Elle obtient son acquittement et ouvre ainsi la voie à la loi de 1975 sur l’avortement,
· A une époque où la loi française ne reconnaissait pas le viol comme un crime, elle défendra les femmes violées devant les tribunaux, notamment lors du retentissant procès d’Aix en Provence en 1978 qui a ouvert la voie à la loi de 1980,
· Fondatrice de l’association « Choisir la cause des femmes », elle témoigne d’un féminisme français caractérisé par la certitude que l’émancipation des femmes se fera avec les hommes
· Député de l’Isère en 1981, elle proposera la première loi sur la parité femmes /hommes dans les élections municipales
· A partir de 1985, elle occupe plusieurs fonctions à l’UNESCO et à l’ONU
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Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol, a dit jeudi "avoir le droit à la présomption d'innocence" et affirme avoir demandé à ne pas avoir de remontées d'informations sur les affaires le concernant. "Je ne commente pas les affaires de justice en général et pas la mienne depuis 3 ans en particulier. Je constate simplement qu'il y a eu trois décisions de justice, deux enquêtes préliminaires ont été classées sans suite et un non lieu rendu par deux juges d’instruction (...) alors il me semble qu'au bout de trois décisions de justice, on peut penser que j'ai le droit à la présomption d'innocence", a déclaré M. Darmanin sur RTL.
Le ministre, dont la nomination à l'Intérieur a provoqué la colère et l'indignation des associations féministes, a déclaré n'avoir "évidemment" rien à se reprocher et marcher "la tête haute". Il a affirmé avoir, dès sa prise de fonction, écrit une lettre à son administration "pour n'avoir aucune information ni moi-même, ni mon cabinet, en ce qui me concerne". "Je suis à la disposition des magistrats", a-t-il souligné. "Je me rendrais à n'importe quelle convocation des magistrats instructeurs", a-t-il complété.
C'est une "situation pas facile à vivre pour ceux qui sont accusés à tort", pour "votre famille, vos amis, votre réputation", a fait valoir M. Darmanin. "Le combat politique fait naître de drôles de choses", a-t-il relevé. Gérald Darmanin a été accusé en 2017 de viol par une femme, Sophie Patterson-Spatz, qui l'avait sollicité en 2009, lorsqu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (parti devenu LR), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon. Selon ses déclarations, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui, et elle se serait sentie contrainte de "passer à la casserole", ainsi qu'elle l'a expliqué aux enquêteurs. M. Darmanin a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec cette femme, mais selon lui, librement consentie. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations.
Des militantes féministes manifestent contre la participation de Darmanin au gouvernement. Certaines ont tenté de perturber sa passation de pouvoir avec Christophe Castaner mardi, d'autres ont manifesté place de la Madeleine. "Quand j'ai découvert la nomination du gouvernement j'ai vraiment eu l'impression de me prendre une énorme claque. Comment on peut imaginer qu'une femme victime de viol va aller porter plainte au commissariat alors qu'elle sait que le patron [de la police] est poursuivi lui-même dans le cadre d'une enquête pour viol ?", interroge Caroline de Haas, militante au sein du collectif #NousToutes, au micro d'Europe 1 mercredi.
Pour Caroline de Haas, cette nomination "n'a aucun sens". En revanche, le message envoyé par le président de la République lui semble très clair : "Les femmes victimes de viol ne trouveront pas d'interlocuteurs au sein du ministère de l'Intérieur." L'Élysée avait déjà répondu à ces reproches lundi soir, estimant que les poursuites à l'encontre de Gérald Darmanin n'était "pas un obstacle". Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a lui souligné que le nouveau ministre de l'Intérieur peut bénéficier de la présomption d'innocence.
Caroline de Haas s'en prend également au nouveau ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qu'elle désigne comme un "militant anti-feministe". "On marche complètement sur la tête. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu un gouvernement aussi anti-feministe", conclut-elle.
La manifestation féministe de samedi à Paris, organisée en non-mixité, a été marquée par des évacuations forcées et l’usage de lacrymos par les forces de l’ordre.
Une «marche nocturne symbolique» avant le rendez-vous de dimanche. Samedi soir, à la veille de la manifestation pour la journée internationale des droits des femmes (lire ci-contre), plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris au départ de la place des Fêtes (XIXe arrondissement) jusqu’à la place de la République. Déclarée, la manifestation prévoyait une dispersion sur la place à 22 heures. Après un départ dans le calme, elle s’est achevée, comme le montrent des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, par des jets de grenades lacrymogènes et au moins une charge policière.
La CGT du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres a réagi aux propos du président de l'Assemblée nationale qui, en séance, a refusé une minute de silence pour Elodie Multon, l'infirmière mortellement agressée à Thouars. Le syndicat ne mâche pas ses mots.
Lors d'un échange à l'Assemblée nationale, au cours duquel la député de Meurthe-et-Moselle Caroline Fiat (La France Insoumise) a demandé une minute de silence en hommage à Elodie Multon, infirmière mortellement agressée à Thouars le 13 février dernier, le Président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a refusé sa demande, argumentant notamment que "l'usage limite la pratique des minutes de silence à des cas exceptionnels et solennels".
La CGT du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS) a tenu à réagir à la réponse de Richard Ferrand par l'intermédiaire d'un communiqué véhément. Extraits choisis.
"Comment oser prétendre, quand on est le troisième personnage de l'Etat, que l'assassinat d'une infirmière dans l'exercice de ses fonctions n'est pas un cas exceptionnel et ne relève pas de la solennité !!!???"
"C'est toute sa famille qui est insultée, c'est toute la communauté soignante qui est bafouée !
C'est pourquoi le syndicat CGT du CHNDS demande :
1-Des excuses publiques vis-à-vis de la famille et des proches d’Élodie ainsi qu'auprès de tous les personnels des hôpitaux qui ont été profondément affectés par ce drame,
2-Qu'Elodie puisse recevoir l'hommage national qui lui est dû sous la forme de la minute de silence qui lui a été refusée,
3-Que M. Ferrand démissionne de ses fonctions car, à l'évidence, on ne peut être le président d'un hémicycle où le peuple français est représenté, dans son ensemble, et où ceux qui tombent dans l'exercice de leur fonction au service de leur pays ne peuvent recevoir les honneurs qui leurs sont dus, en tout cas sous la présidence de M. Ferrand,
4-Que tous les élus de la République s'associent à notre demande tant il en va de l'honneur de leur mandat et des valeurs du pays qu'ils représentent et en premier lieu Messieurs Fiévet et Chiche, députés LREM de notre département."
Le forum pour la santé des femmes d'ici et d'ailleurs se tiendra :
le samedi 7 mars à Granville
salle St Nicolas de 14 h à 18h30
Le Comité d'Usagers pour la défense de l'hôpital public de proximité
Un petit focus sur les spectacles qui émailleront notre forum:
Vies de femmes par Catherine Achouri Lepleux et Bernard Ariù
Vous connaissez bien Catherine, elle nous a émues dans le spectacle "voix de femmes", elle nous a enchantées quand elle a chanté Barbara avec son complice Euloge Hountondji , comme ici à FRANCE BLEUE COTENTIN
Pour le 7 mars, avec Bernard à l'accordéon, ils ont concocté un petit spectacle pour nous, des chansons féministes, des chansons de femmes, des chansons sur les femmes, surprises...
Ce sera à 17h30
"Portrait-Paysage" par Camille Regnault, de la compagnie DODEKA
Camille Regnault est passionnée d'histoires, avec un petit h. Qu'elles soient réelles ou imaginaires. Elle aime les entendre, elle aime les raconter à son tour.
Elle a exploré différentes formes de narration, s'intéressant de près aux points de rencontre entre art et société. D'abord par le théâtre. Et puis le conte s'est imposé à elle : l'art de la parole dans son plus simple appareil. Un art populaire, qui s'invite dans tous les espaces de vie.
A la recherche d'une parole juste, Camille passe de l'écriture à l'oralité ; glane dans le répertoire traditionnel ou imagine de nouveaux récits ; travaille seule, à deux, à dix. Et elle aime faire se croiser les disciplines.
Elle puise probablement dans ses racines paysannes l'envie de parler des petites gens et d'engager son art sur la voie de l'utopie. Elle est attentive à la part des femmes dans les contes. Partout, elle tente de toucher à ce qui nous touche : l'universel dans le particulier, l'intime dans le politique.
A 14h00, 16h00,17h00: le conte s'intitule "Portrait-paysage". Ce sont en fait 3 contes qui sont reliés par un même fil narratif. Le portrait fantasmé d'une femme croisée dans la rue.
Entrée 5 euros, pour les spectacles, les tables rondes et les expositions...
Si toutes les femmes victimes de violences physiques ou psychologiques étaient aussi bien protégées que la Quéquette de Griveaux ( garde à vue immédiate et mandat de dépôt dans la foulée), le nombre de féminicides chuterait de façon vertigineuse, c'est sûr !!!
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