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29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 16:37

 

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17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 08:11
 
Sébastien Crépel Vendredi, 1 Juin, 2018 L'Humanité

L’exécutif a donné le coup d’envoi, jeudi, à la réforme qui doit être présentée à la mi-2019, et selon laquelle « chaque euro cotisé doit donner les mêmes droits » à pension pour tous. Derrière se profile un régime par points qui prépare l’éclatement du système solidaire. Décryptage.

Emmanuel Macron en avait fait un de ses slogans de campagne pour l’élection présidentielle : « Un euro cotisé (doit) donne(r) les mêmes droits » à la retraite pour chacun. La formule, séduisante car elle renvoie à une apparence d’égalité parfaite, a été explicitée par Jean-Paul Delevoye à l’occasion du lancement, hier, d’une « consultation citoyenne » sur la future réforme des retraites, qui doit être présentée à la mi-2019. Le haut-commissaire nommé pour préparer ce chantier confirme qu’il s’agit bien de passer à un « système par points ». « L’objectif est qu’à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique », a-t-il déclaré dans un entretien publié dans le Parisien-Aujourd’hui en France. L’égalité, à revenus et carrières comparables, donc. Mais comme, dans la vie, les carrières et les salaires ne sont pas les mêmes pour tous – et encore moins pour toutes –, les capacités contributives de chacun, dans ce nouveau système « à la carte », seront très différentes d’un individu à l’autre. « Dire que pour un euro, on aura la même valeur de retraite, c’est passer outre le fait que certain-es gagnent beaucoup d’euros et d’autres beaucoup moins », a fait ainsi valoir le syndicat Solidaires. Quant à la CGT, elle a réagi hier en estimant que « les problématiques et les questions posées (dans la consultation – NDLR) sont orientées et les réponses attendues téléphonées », et en dénonçant une volonté de « casser notre système de retraite par répartition et solidaire » et de « poursuivre la baisse des pensions ».

1 Un principe faussement juste et inégalitaire

De fait, dans le système à points, quand certains gagneront à peine de quoi cotiser à un taux minimal, d’autres pourront y consacrer une large part de leurs revenus. En clair, plus on est aisé, plus on pourra partir tôt à la retraite et avec une meilleure pension. Ce nouveau système va donc en réalité reproduire, voire amplifier, les inégalités au détriment des salaires les plus faibles et des parcours professionnels les plus chaotiques. Les femmes, les ouvriers, les chômeurs, les malades en seront les premières victimes. « L’argument selon lequel un euro cotisé donne les mêmes droits, va à l’envers du principe qui veut que la retraite compense un peu les inégalités de salaires et de carrière, relève Henri Sterdyniak, membre des Économistes atterrés. Dans le système actuel, quand vous ne cotisez pas parce que vous êtes malade ou au chômage, vous avez quand mêmes des droits. » Prévenant les critiques, Jean-Paul Delevoye le promet : « Cette réforme maintiendra et consolidera les solidarités qui seront les piliers du nouveau système. » La majoration pour enfants, la prise en compte des périodes d’invalidité et de chômage, les minima contributifs et la pension de réversion (pension du conjoint décédé versée au conjoint survivant) seront donc conservés dans le nouveau système, mais ces correctifs pourraient être financés par l’impôt, c’est-à-dire par la « solidarité nationale » et non par les cotisations. À l’instar de « la majoration pour enfants (qui) est une politique de caractère familial », prévient Jean-Paul Delevoye : logique, d’une certaine manière, puisque ces politiques de solidarité contredisent le principe posé des « mêmes droits pour chaque euro cotisé ». Ce qui réintroduit un peu de justice dans des carrières fondamentalement inégalitaires pourrait ainsi ne plus relever de la responsabilité sociale des entreprises, à l’exemple de certains avantages sociaux « déjà payés par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), donc en partie par la CSG qui le finance, souligne Henri Sterdyniak, et par l’excédent de la branche famille », dont les ressources sont à 40 % fiscalisées (CSG et autres impôts et taxes) en 2018.

2 la retraite à 62 ans réservée aux plus aisés ?

Jean-Paul Delevoye abat franchement ses cartes sur un aspect : « Dans un système à points, la notion de durée (de cotisation pour partir à la retraite – NDLR) disparaît. C’est votre nombre de points qui vous permet un arbitrage personnel. » Adieu, les 43 annuités exigées pour des générations nées à partir de 1973. Désormais, chacun fera « un arbitrage personnel » en fonction du nombre de points collectés. Dans les faits, ce choix sera là encore réservé aux plus aisés, qui auront les moyens de cotiser vite et beaucoup. Les autres devront arbitrer entre une pension réduite ou la poursuite du travail… à condition d’être épargnés par le chômage. Conséquence, fixer un âge de la retraite n’aura plus de sens. « L’âge actuel de 62 ans devrait être conservé », prétend pourtant Jean-Paul Delevoye. Mais il s’agit surtout d’un « seuil en dessous duquel (les gens) ne peuvent pas partir pour éviter que cela pèse » dans les comptes, précise le haut-commissaire. « C’est injuste pour les travailleurs manuels aux carrières longues et pénibles qui ne peuvent pas se maintenir au travail jusqu’à 60-62 ans », estime Henri Sterdyniak. Pour tous les autres, cet âge légal « ne garantit aucunement qu’on parte à 62 ans », souligne encore l’économiste.

3 Un niveau de pension qui ne sera plus garanti

« Dans le système par points, le niveau des retraites n’est pas garanti par un taux de remplacement (le taux de la pension calculé par rapport au salaire de référence-NDLR) comme dans le système actuel », poursuit Henri Sterdyniak. C’est même tout l’inverse : alors que le système actuel est dit à « prestations définies », c’est-à-dire qu’« il garantit un niveau de pension au moment du départ à la retraite », explique la CGT, le système par points renverse la logique, puisqu’il s’agit d’« un régime à cotisations définies (qui) garantit un plafond de cotisation ». Dès lors, ce ne sont plus les actifs qui supportent les aléas financiers du système grâce au réglage de paramètres comme l’âge de départ, la durée de cotisation, le salaire de référence ou encore le taux de cotisation, mais les retraités eux-mêmes, pour lesquels « le niveau des prestations (...) est imprévisible à long terme », poursuit le syndicat. En d’autres termes, le niveau de pension peut baisser en cours de retraite en cas de choc économique ou démographique. « Dans les systèmes envisagés, on saura ce qu’on paiera chaque année, mais on ne saura qu’à la fin ce qu’on aura comme retraite », résume l’union syndicale Solidaires.

4 Un système à deux vitesses avec les fonds de pension

Le système à la suédoise qui fait la part belle à la capitalisation, « ce n’est pas du tout notre philosophie », jure le haut-commissaire, qui se prononce pour le « maintien d’un système de répartition par cotisation couvrant un maximum d’actifs ». En apparence, l’essentiel est sauf, et les fonds de pension ne sont pas pour demain. En apparence seulement… Car « la question se pose pour les plus gros salaires qui excéderaient un certain plafond », concède Jean-Paul Delevoye. Ceux qui gagnent 120 000 ou 160 000 euros annuels ou davantage pourraient être éligibles à une « épargne individuelle, éventuellement en capitalisation ». Même si cela ne concerne que « 200 000 à 300 000 personnes », le problème serait alors que ces très hauts revenus ne voient plus l’intérêt de cotiser au « système universel » à partir du moment où ils tireraient l’essentiel de leur retraite des fonds de pension. « La grande idée, c’est d’attirer les traders de Londres en fixant un plafond au-delà duquel ils seront exonérés de cotisation. Le risque est alors que s’instaure un système à deux vitesses, avec l’abaissement progressif de ce plafond, qui permette à de plus en plus de gens de sortir du régime universel », commente Henri Sterdyniak.

Le medef en renfort de macron, veut « aller vite »

« Il est urgent d’aboutir avant 2019 », expliquait, fin mars, Claude Tendil, vice-président du Medef. En somme, détaillait le Monsieur social de l’organisation patronale, il suffit d’ « inciter les assurés à partir plus tard que l’âge légal » en instaurant « une nouvelle décote suffisamment forte ». De son côté, Jean-Charles Simon, candidat à la succession de Pierre Gattaz, estime qu’il faut carrément supprimer les cotisations Agirc/Arrco au-delà de 3 310 euros de salaire brut mensuel. En clair, exonérer les plus riches de la solidarité et alléger, encore, les entreprises de cotisations. Une « économie » qu’il chiffre à 25 milliards d’euros. Quant aux favoris, Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux, s’ils entendent conserver le système des complémentaires, ils se laisseraient bien tenter par un financement par fonds de pension.

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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 07:47

Aujourd'hui, c'est le grand jour, la panique. Vous vous y étiez préparé depuis longtemps, comme on se prépare à une catastrophe de grande ampleur. La grève générale ! La révolution !

Vous avez fait des réserves de vivres, vous vous êtes renseigné sur le site de la RATP et de la SNCF, vous avez consulté les itinéraires des mouvements sociaux afin de ne pas vous retrouver bloqué en allant au travail, peut-être même êtes-vous partis plus tôt ce matin au bureau afin d'être dans les temps. Et comme beaucoup, vous avez maudit en votre for intérieur ces fonctionnaires fainéants, confortablement assis sur leurs avantages, qui empêchent les honnêtes gens d'aller bosser.

Ultra-privillégiés, les cheminots ? Des enfants gâtés de la république, qui en demandent toujours plus malgré la sécurité de l'emploi, et leurs 3 jours de congés payés supplémentaires ? Vous êtes sûr ? Si l'énervement qui peut vous habiter lorsque vous voyez votre train annulé ou votre voiture bloquée par une manif est compréhensible, le statut des cheminots est loin d'être aussi idyllique que certains ne semblent l'imaginer.

Suppression massive d'emplois, destruction programmée du service public, transformation de la SNCF en société anonyme, abandon du statut de cheminot à l'embauche : les cheminots ont leurs raisons d'être en colère, et outre la dégradation de leurs conditions de travail, les usagers du rail sont également concernés. C'est pour lutter contre les préjugés, les fantasmes qui nourrissent souvent le clivage entre travailleurs du privé et du public, que la dessinatrice Emma a publié une bande dessinée intitulée « Les preneurs d'otages ».

Emma est une développeuse Web et dessinatrice engagée, dont nous vous avions déjà présenté le travail à plusieurs reprises. Elle a publié des bandes dessinées très explicatives et intéressantes sur l'accouchement, sur le clitoris, ou encore sur la charge mentale, qui ont énormément tourné sur les réseaux sociaux;

Emma réalise pas mal de dessins engagés sur plein de sujets différents, vous pouvez découvrir ce qu'elle fait sur sa page Facebook, la suivre sur Twitter ou encore profiter de ses planches directement sur son site emmaclit.com

Elle est également l'autrice du livre Un autre regard, paru en 2017 aux éditions Massot.

pour visionner la BD : Cliquez ici

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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 09:22

Depuis le mois de janvier 2018, nous payons tous un surplus de CSG de 1,7%. Au total, ce sont plus de 20 milliards d'euros supplémentaires qui vont rentrer dans les caisses de l'Etat. Le "trou de la sécu" étant en 2017 d'environ 4 milliards d'euros, le problème devrait normalement être résolu ! Mais à quoi seront alors affectés les excédents de la cagnotte, c'est "là qu'est l'os". Selon les affirmations du gouvernement, ces sommes doivent compenser les baisses de charges pesant sur le travail, en basculant une partie du financement de la protection sociale vers la CSG.  Mais ces compensations doivent se faire en deux temps, janvier 2018 et automne 2018. Quant à la suppression de la taxe d'habitation, ça va prendre trois ans. Donc comme une banque, le gouvernement va "placer" l'argent perçu dès janvier 2018 mais nous le redistribuera, si ça arrive, au compte-goutte !

Nous devons absolument savoir à quoi l'argent va servir puisque c'est nous qui payons ! 

Le prélèvement de cette nouvelle CSG est en lui-même injuste puisqu'il discrimine certains groupes de français et renvoie aux oubliettes la notion d’égalité chère à notre République.

Retraités, fonctionnaires et salariés du privé ne sont pas traités de la même façon. Certains toucheront une compensation du prélèvement à différents niveaux, d'autres rien (retraités). "Diviser pour mieux régner", monter les gens les uns contre les autres en créant des inégalités de "classe", c'est la politique de nos gouvernements successifs !

Rappelons que la CSG (Cotisation sociale généralisée) a été mise en application en 1991 et était destinée au financement de la protection sociale suite à la faillite de la Sécurité sociale. Elle ne devait durer que 5 ans !

Ses revenus étaient donc affectés à l'assurance maladie, aux retraites (!), aux prestations familiales, à la perte d'autonomie et au remboursement de la dette sociale (trou de la sécu) qui, soit dit en passant, a été couvert en plus par la CRDS (Contribution à la réduction de la dette sociale) en 1996. La situation ne s'est jamais améliorée et aujourd'hui, on nous demande de payer encore plus, toujours plus.

Le gouvernement a par ailleurs évoqué l'idée que les prélèvements supplémentaires sur les retraites pourraient aller à l'aide aux jeunes dans le cadre d'une solidarité inter-générationnelle.

Nous ne contestons pas le fait que les plus aisés doivent, par solidarité, aider les moins chanceux, mais nous devons nous interroger sérieusement cette fois sur l'utilisation de cet argent.

Pour beaucoup, ce sont plusieurs centaines d'euros supplémentaires qui vont partir annuellement dans cet impôt. Il est donc normal que nous puissions savoir comment cet argent va être utilisé.

Il est hors de question que ces sommes, qui vont être très importantes (22,6 milliards d'euros), aillent, une fois de plus au remboursement de la dette de l'Etat ou à l’enrichissement de nos élus et du système politique.

Nous exigeons donc de nos élus parlementaires, députés et sénateurs, de nous informer sur l’utilisation de cet argent !

Nous pouvons faire un courrier à notre député de circonscription et/ou à notre sénateur

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9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 08:33

 

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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 18:55

 

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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 09:27
 

 

Publié le 16 juillet 2017 par Collectif Chartres de Bretagne

Nombreux sont les clients d’EDF (ou d’autres fournisseurs d’électricité) qui rencontrent des disjonctions fréquentes après l’installation du compteur Linkyet qui doivent ainsi, augmenter la puissance électrique de leur logement et par conséquent, accroître le coût de leur abonnement, pour ne plus subir ces contraintes répétitives. Explications de ce « phénomène » prévisible.

Les schémas qui sont présentés dans ce document, ont volontairement été simplifiés afin de vulgariser le fonctionnement des compteurs électriques et d’expliquer simplement la raison des disjonctions du Linky.

1) Enedis (ex eRDF) fournit une puissance électrique exprimée en kVA à chaque habitation, mais les anciens compteurs électriques (électromécaniques ou électroniques) ne connaissent pas cette notion, ils mesurent la puissance en kW.

2) La puissance électrique fournie au logement est donc exprimée en kVA, il s’agit d’une puissance nommée Puissance Apparente (en jaune), mais elle se décompose en deux parties :

– la Puissance Active (en vert), mesurée en kW

– la Puissance Réactive (en rouge), mesurée en kVA

 

3) C’est aux alentours de 2010 que les fournisseurs d’énergie ont modifié l’unité de mesure de la puissance électrique sur les factures des abonnés afin de préparer « la transition » avec les futurs compteurs/capteurs communicants. Exemple sur une facture de février 2010 indiquant que la puissance de l’abonnement du logement était de 6 kW.

Sur la facture suivante, en mars 2010, il est désormais indiqué que l’abonnement souscrit est de 6 kVA. Un petit changement sans incidence à l’époque, car les compteurs ne mesuraient que la Puissance Active (celle en vert), la puissance réactive (en rouge), quant à elle, n’était pas mesurée.

 

4) Les compteurs électromécaniques ou électroniques mesurent la puissance en kW, ainsi pour ces derniers, il n’y a pas de différence entre le kW et le kVA.

En revanche, le compteur/capteur communicant Linky ne se comporte pas de la même manière, contrairement à ce qu’affirme Enedis. En effet, il mesure les trois puissances (active, réactive et apparente). Or la puissance apparente mesurée dépend d’un facteur très important propre à chaque appareil électrique, le cosinus phi (ou facteur de puissance).

Pour information, la puissance active est égale à la puissance apparente multipliée par le cosinus phi.

P (kW) = P (kVA) x cos phi

Le cosinus phi est compris entre 0 et 1, plus il est proche de 1, moins l’appareil utilise de puissance réactive. A l’inverse, plus le cosinus phi est proche de 0, plus l’appareil utilise la puissance réactive et plus cela aura un impact sur la mesure de la puissance par le Linky.

Des appareils composés principalement de résistances, auront un cosinus phi proche de 1 et donc une puissance réactive faible voire inexistante et n’auront alors pas d’incidence sur le comptage du Linky.

En revanche, les appareils disposants de moteurs ou de composants électroniques auront un cosinus phi largement inférieur à 1 et leur puissance réactive sera élevée. L’incidence sur le mode de mesure de la puissance par le compteur Linky sera très importante.

 

Or, les appareils n’utilisant pas ou presque pas de puissance réactive sont de plus en plus rares (appareils électriques résistifs) :

– ampoules à incandescence (interdites depuis de nombreuses années)

– grille-pain

– cafetière

– radiateur électrique

– minifour à résistance

– fer à repasser d’ancienne génération (sans centrale vapeur

La quasi intégralité des appareils électriques que nous utilisons actuellement consomment de la puissance réactive et pour certains de façon très importante (appareils électriques réactifs) :

– ampoules fluo compactes

– ampoules LED

– machine à laver

– réfrigérateur

– ordinateur

– télévision

– chargeurs d’appareils électriques (téléphones portables, tablettes …)

Bilan, avec le compteur Linky, la puissance réactive va être comptabilisée dans le mode de mesure de la puissance électrique.

Attention à bien faire la différence entre la puissance et la consommation. La puissance est exprimée en kVA ou kW, alors que la consommation est exprimée en kWh.

Si on faisait une comparaison avec la consommation d’un véhicule, la puissance électrique (kVA ou kW) correspondrait à la consommation instantanée de carburant du véhicule alors que la consommation électrique (kWh) correspondrait à la consommation moyenne de carburant sur le parcours.

5) Prenons le cas d’un logement individuel ayant un abonnement électrique à 6 kVA et comparons le fonctionnement entre un vieux compteur électromécanique et un compteur Linky.

Sur ce schéma simplifié, le tuyau représente la puissance de l’abonnement souscrit, à savoir 6 kVA, mais comme les anciens compteurs ne mesurent que la puissance active (kW), c’est un peu comme si le tuyau représenté était intégralement réservé à la puissance active. Ainsi, avec les anciens compteurs il n’y a pas de différence entre 6 kVA et 6 kW car ils ne mesurent que le kW.

Si le logement ne dépasse pas la puissance de 6 kW, il n’y aura pas de disjonction. La disjonction ne surviendra que si la puissance demandée est supérieure à la puissance souscrite dans l’abonnement. Point important, avec les anciens compteurs électriques, ce n’est pas le compteur qui disjonctera, mais le disjoncteur.

 

6) Regardons désormais le même logement avec un compteur Linky. Dorénavant, ce n’est plus la puissance active qui est mesurée, mais la puissance apparente (puissance active + puissance réactive).

Le tuyau étant le même que précédemment, il y a donc moins de « capacité » pour la puissance active. Une des différences fondamentales entre les anciens compteurs et le nouveau compteur est que le Linky contient un disjoncteur interne.

 

7) Sur ce schéma, on représente la puissance active (en vert) à laquelle le logement avait le droit avant le Linky, et l’on constate que cette puissance dépasse la capacité autorisée par le Linky car elle doit « partager » la capacité autorisée avec la puissance réactive (en rouge). Tant que le logement n’atteint pas cette capacité de dépassement, il ne se passe rien, mais si le logement puise dans cette capacité, comme il pouvait le faire avant, alors il y a disjonction. Le point important à connaitre est, que le disjoncteur du logement n’est pas à l’origine de la disjonction.

C’est le disjoncteur interne du Linky qui provoque la disjonction !

 

8) Le logement a « dépassé » la capacité autorisée par le compteur Linky, ce dernier provoque une disjonction alors qu’avec l’ancien compteur, il ne se serait rien produit.

 

Bilan, avec un abonnement identique, la puissance autorisée par le compteur Linky n’est plus la même. Elle est inférieure à celle qui était permise avec les anciens compteurs. La différence dépend du type d’appareils utilisés et de leur mode d’utilisation. Le cosinus phi (facteur de puissance) des appareils électriques aura désormais une importance majeure.

Lorsque l’on démonte un compteur Linky, on constate la présence d’un organe de coupure, il s’agit du disjoncteur interne. Enedis peut augmenter ou diminuer à distance son niveau de disjonction en fonction de l’abonnement souscrit. Il est même possible de couper le courant à distance !

 

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 14:37

 

Linky, qu’Enerdis veut installer chez tout le monde, n’est pas un simple compteur électrique. Il permettra de récolter des données sur la vie des consommateurs, des données commercialisables sur le marché des « big data », explique l’auteur de cette tribune.
Nicolas Bérard est l’auteur de Sexy Linky, édité par L’Âge de faire

un livre qui explique ce qui se cache derrière les nouveaux compteurs : questions sanitaires, enjeux industriels, problématique environnementale, etc. Nous en publions ici un extrait consacré au recueil d’informations.


Au départ, les communicants de la boîte étaient sacrément fiers des nouvelles possibilités offertes par Linky, comme en témoigne ce dossier de presse daté de juillet 2015 : « ERDF a bâti un système évolutif utilisant des technologies de pointe, capables de gérer de très importants flux de données. Nous ne sommes encore qu’aux prémices de l’exploitation de toutes les potentialités de ce compteur : Big Data, usages domotiques, objets connectés… » Et Philippe Monloubou, patron d’Enedis-ErDF, de confirmer début 2016 : « Nous sommes déjà, à l’heure où je vous parle, un opérateur du Big Data. »
Le Big Data (littéralement « grosses données ») n’est pas un fantasme pour auteur de science-fiction. Quoique discrète, c’est une révolution qui a déjà bouleversé l’économie mondiale, comme l’explique Solange Ghernaouti, experte internationale en cybersécurité et membre de l’Académie suisse des sciences techniques. « Le nouvel eldorado numérique est lié à la collecte massive d’informations. Tous les modèles économiques sont basés sur l’exploitation des données. Nous ne sommes plus dans une économie de service, mais dans l’économie de la donnée. Le but est d’en avoir le plus possible et de les exploiter. » Plus on en a, plus on est puissant, plus on gagne d’argent en s’assurant un avenir radieux : Google, Facebook, Amazon, Apple possèdent à eux quatre 80 % des données personnelles mondiales.
Toute cette collecte va servir à faire du profilage. Elle va permettre de mesurer, classifier, quantifier, faire rentrer des personnes dans des catégories pour mieux les cibler, mais aussi de croiser les informations, déduire, interpréter, prédire et influencer.
Toutes ces données, tous ces profils, se monnaient ensuite sur un marché mondial florissant. Exemple : une entreprise peut connaître votre âge-adresse-sexe pour 0,007 $, savoir si vous avez un projet de mariage (0,107 $), un projet d’enfant (0,187 $), une maladie du cœur (0,447 $) ou si vous envisagez de faire du sport pour maigrir (0,552 $). Avec Linky, ErDF pourra dire à ses partenaires commerciaux si vous buvez beaucoup de café, si vous êtes plutôt casanier, si vous êtes un couche-tard, si vous regardez beaucoup la télévision ou si vous ne vous douchez qu’une fois par mois… Pour avoir une vague idée du jackpot que représentent ces données personnelles, il suffit de savoir qu’au niveau mondial, le marché du Big Data se calcule en milliers de milliards d’euros.
Des données incontrôlables
Enedis-ErDF, de l’aveu même de son patron, souhaite y prendre sa place. On retrouve d’ailleurs avec Linky le processus assez classique d’un outil conçu pour le Big Data, comme l’a noté Solange Ghernaouti.
A chaque fois, l’intérêt premier pour l’utilisateur est mis en avant : payer moins cher, consommer mieux… C’est un jeu de dupe, un peu comme avec les cartes de fidélité. Quand vous achetez quelque chose, c’est enregistré et exploité à votre insu, mais vous obtenez un bonus. Au début, on peut trouver cela attrayant et avantageux. Le problème est qu’à plus long terme, cette collecte d’informations permet de surveiller et donc de contrôler les comportements, les déplacements, les activités des consommateurs. Linky va même bien au-delà car les données recueillies sont celles issues de l’intimité des foyers, des activités privées.
Car évidemment, ce n’est pas votre courbe de charge en tant que telle qui intéresse Enedis-ErDF, mais tout ce qu’on peut en déduire. Au lancement du Linky, l’entreprise laissait entendre qu’on pourrait savoir tout ce qui se passe chez vous grâce à ce nouveau compteur. Face aux critiques que n’a pas manqué de susciter cette intrusion dans la vie privée de chacun, Enedis-ErDF a changé son fusil d’épaule, en tentant comme toujours de brouiller les pistes. Ainsi, le 1er avril 2016, Bernard Lassus déclarait sur BFM TV que « Linky est un compteur qui mesure des courants électriques et qui ne sait pas reconnaître l’électron qui vient de la machine à laver, de la télévision, de votre fer à repasser ou autre… » Il aurait pu ajouter que Linky n’avait pas d’yeux et ne pouvait donc rien voir, ça aurait été du même tonneau.
Les compteurs Linky sont techniquement capables de recueillir les index journaliers et la courbe de charge, c’est-à-dire un relevé de la consommation électrique de l’abonné, avec un pas de mesure de 10 minutes. Ces données permettent de déduire des informations sur les habitudes de vie des consommateurs.
Donc, oui, Enedis-ErDF pourra tout connaître de vos habitudes de vie. La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a tout de même obtenu que, avant de transmettre ces données, ErDF devra avoir obtenu l’accord du client. Cela dit, ce dernier pourrait ne pas avoir tellement le choix : pour lui concocter une offre alléchante, les fournisseurs d’énergie lui réclameront immanquablement toutes ses données. S’il les fournit, on lui promettra de petites économies. Sinon, on lui expliquera qu’il est impossible de trouver l’offre correspondant à son profil. Le choix du consommateur de transmettre ou non ses données pourrait donc être plus compliqué qu’il n’y paraît. Surtout pour les petits budgets.
Faites confiance au « marché »
Dès que vous aurez donné votre accord, Enedis-ErDF aura vos données personnelles – si ce n’était pas déjà le cas – ainsi qu’un ou plusieurs fournisseurs d’énergie (il est toujours préférable de demander plusieurs devis, non ?). Comment s’assurer, alors qu’elles sont déjà entre les mains d’au moins deux acteurs, que vos données ne seront pas exploitées autrement que pour vous préparer une offre tarifaire ? Ou revendues, même discrètement, à d’autres sociétés ? La Cnil explique qu’elle sera particulièrement attentive à ce que « ces données ne soient communiquées qu’aux sociétés spécifiquement désignées par les personnes concernées et uniquement pour les finalités souhaitées par les abonnés ». On lui souhaite bien du courage !
Et puis, vous connaissez les zigotos du gouvernement : cela fait cinquante ans qu’ils courent après la sacro-sainte « croissance », et il y a malheureusement peu de chance que cela change dans un avenir proche. Alors, si cela peut « libérer la croissance », il se trouvera assurément des ministres « volontaristes » pour changer les règles et ainsi permettre à Enedis-ErDF de disposer à sa guise de toutes vos données.
Votre réfrigérateur consomme trop d’électricité ? Cela se verra certainement en analysant la courbe de charge. Vous risquez alors d’avoir la visite d’un commercial en électroménager. Ces démarchages ciblés gonflent tout le monde. Ce n’est pourtant que le côté « gentil », presque désuet, de l’utilisation d’informations. Car avec le Big Data, on stocke dès aujourd’hui des quantités inimaginables de données, sans forcément savoir à quoi elles serviront demain. Et pour ne rassurer personne, on confie tout ça au « marché », comme l’a expliqué Philippe Monloubou : « Linky ouvre tout un écosystème qui, lui, élargit un champ presque infini. Après, c’est le marché lui-même qui va décider des possibilités. » Le marché, Dieu du XXIe siècle, auprès duquel il est inutile de se confesser : il sait déjà tout sur vous.
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3 octobre 2017 2 03 /10 /octobre /2017 18:30

 

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14 septembre 2017 4 14 /09 /septembre /2017 17:17

 

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