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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 10:45

Immigration, économie, sécurité, politique étrangère, terrorisme, écologie, avortement... Quel est le programme de Donald Trump ?

Sa victoire est une énorme surprise. L'application du programme de Donald Trump en sera une autre. "Make America Great Again" : le slogan du candidat républicain a donné le ton. Isolationniste, ultra-conservateur, anti-immigration... Le programme de Donald Trump, parfois flou, souvent non-chiffré, donne des sueurs froides. 

Le milliardaire populiste, à l'en croire, engagera le changement au pas de charge, durant ses 100 premiers jours. Il les a détaillés le 22 octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, lieu historique de la guerre de Sécession et d'un discours célèbre du président Abraham Lincoln en 1863.

  • Immigration : un mur et "2 millions" d'expulsions

Un mur de 1.600 kilomètres de long à la frontière mexicaine : c'est l'idée originelle de Donald Trump pour, dit-il, "endiguer" l'immigration. Le mur sera financé, et selon lui entièrement remboursé, par le Mexique. 

Le milliardaire républicain a aussi promis d'"expulser plus de 2 millions d'immigrants criminels" dès son arrivée dans le bureau ovale, et d'"annuler les visas de pays étrangers qui ne les reprendront pas". 

Donald Trump a également déclaré au cours de la campagne que dès son premier jour à la Maison-Blanche, il engagerait l'expulsion des 11 millions d'immigrants clandestins, ou encore la fin du programme d'accueil des réfugiés syriens. Ces mesures ne figuraient pas dans le discours de Gettysburg. Mais compte-tenu de la légèreté de la parole du candidat républicain, rien n'indique qu'il ne passera pas à l'acte. 

Autres promesses : revenir sur le droit du sol, qui permet à une personne née aux Etats-Unis d’obtenir la nationalité américaine ; tripler le nombre d’agents de l’immigration ; imposer une peine de prison fédérale de deux ans minimum à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux États-Unis.

  • Economie : isolationnisme et baisse d'impôts

Dès son premier jour, Donald Trump, qui a toujours défendu le protectionnisme, entend annoncer son "intention de renégocier" le traité de libre-échange nord-américain (Nafta) et le retrait des États-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP).

Pour Donald Trump, c'est simple : la Chine "est responsable de près de la moitié de notre déficit commercial". Le milliardaire s’est dit prêt à accuser officiellement Pékin de manipulation des taux de change. Il souhaite aussi imposer des droits compensatoires sur les produits "made in China". En 2011, Donald Trump disait déjà qu'il taxerait à hauteur de 25% les produits chinois s'il était élu président des États-Unis.

En dépit de ses tensions avec son parti, pour l'instant majoritaire à la Chambre et au Sénat, Donald Trump promet aussi de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l'adoption d'un plan économique créant 25 millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an.

Concrètement : le projet économique du candidat républicain vise à relancer l'activité par le déficit et la déréglementation. Il promet 3,5% à 4% de croissance (contre 1,8% projeté pour 2016) en réduisant l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%, ainsi que celui des contribuables les plus riches (la tranche la plus élevée passant de 39,6% à 33%) - ce qui gonflerait fortement le déficit budgétaire.

A son programme également, 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.

Comment financera-t-il ce programme ? Que pourra-t-il vraiment accomplir ? De nombreux experts sont dubitatifs, d'autant que Donald Trump a souvent varié dans ses propos.

  • Sécurité : la torture

Pour lutter contre le terrorisme, Donald Trump a des idées simples :

  • Il propose d’autoriser la torture.
  • Il a appelé également à tuer les familles des terroristes, dans le but de dissuader les candidats au djihad.
  • Il "suspendra aussi l'immigration de régions enclines au terrorisme", et mettra en place des "contrôles extrêmes aux frontières".

Il a aussi promis une forte hausse du budget de la défense. L'armée a été tellement "affaiblie" qu'elle a besoin d'être renforcée à grande échelle, avec davantage de soldats, d'avions et de navires.

  • Politique étrangère : Otan, Etat islamique et Russie

Donald Trump souhaite que les alliés des Etats-Unis au sein de l’Alliance Atlantique (Otan) payent plus pour assurer leur propre sécurité. Et si ils ne le font pas, il menace de sortir les Etats-Unis de l’organisation. 

Il veut "mettre KO" l'organisation Etat islamique, avec notamment une coopération avec la Russie, sans donner davantage de détails. 

"Immédiatement après avoir pris mes fonctions, je demanderai à mes généraux de me présenter un plan sous 30 jours pour vaincre et détruire l'EI".

Il évoque "une guerre classique, mais aussi une guerre sur internet, une guerre financière et une guerre idéologique".

"Ma priorité numéro un est de démanteler l’accord catastrophique avec l’Iran", avait lancé Donald Trump en mars dernier devant la convention annuelle de l'Aipac, le groupe de pression juif américain favorable à Israël.

  • La famille et l'avortement 

Après plusieurs volte-face, Donald Trump s’est finalement aligné sur les positions conservatrices du Parti républicain sur l'avortement. Il affirme donc que l’embryon "a un droit fondamental à la vie qui ne peut être enfreint".

En ce qui concerne sa politique, il veut permettre aux familles de déduire de leurs impôts les coûts de garde d’enfants. Il propose d’accorder six semaines payées comme une indemnité chômage pour le congé maternité, qui n'existe pas au Etats-Unis.

  • La fin de l'Obamacare

Donald Trump travaillera aussi à l'abolition la plus rapide possible de la loi sur l'assurance maladie surnommée "Obamacare".

  • Les armes à feu : "Un droit donné par Dieu"

Le programme du candidat républicain réaffirme que la détention d’armes à feu est "un droit naturel et inaliénable".

"Un droit donné par Dieu à l’autodéfense".
  • La fin de la lutte contre le réchauffement climatique

Donald Trump a promis qu’il annulerait l’accord de Paris sur le climat et qu’il supprimerait l’Agence de protection de l’environnement (EPA).

Il lèvera aussi les restrictions à la production d'énergies fossiles et relancera le projet d'oléoduc Keystone XL auquel le président Barack Obama avait mis son veto en février 2015.

Donald Trump entend aussi annuler des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique.

Paul Laubacher

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 16:14

« La grande paix humaine est possible »

Jean Jaurès

En 2001, l’Assemblée générale de l’ONU déclarait la journée du 21 septembre Journée Internationale de la Paix. "La grande paix humaine est possible » disait Jean Jaurès, hélas les conflits se multiplient plongeant des régions entières dans le chaos : Syrie, Palestine, Kurdistan, Moyen orient, Afrique... La menace d'une troisième guerre mondiale pèse sur l'Humanité.

Le MRAP réaffirme que la guerre et les interventions militaires n'ont jamais résolu aucun problème qui se pose à l'humanité ; elles n'ont jamais apporté ni la démocratie ni la paix. Elles conduisent au cycle infernal de nouveaux conflits, amènent le chaos qui à son tour engendre des monstres comme Daesh, Boko Haram... Aujourd'hui, 90 % des victimes des différents conflits sont des civils.

Des attentats ignobles ont endeuillé la France et du Président Hollande à Sarkozy, en passant par Valls chacun répète que « notre pays est en guerre ». Le MRAP pour sa part répète depuis 2001 que « la guerre contre le terrorisme » ne se gagnera pas par les armes mais par la construction d'un monde nouveau plus juste, plus égalitaire, plus respectueux des peuples.

Les guerres jettent sur le chemin de l'exil des populations civiles de plus en plus nombreuses. A l'occasion du 21 septembre, le MRAP se doit de lier la question de la paix à celle des migrants. Aujourd'hui, l'urgence absolue est l'accueil de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants qui fuient guerres, dictatures, misère et il ne saurait être question de trier entre « les bons » et les « mauvais » migrants. Ce sont toutes et tous des êtres humains en danger et la non-assistance à personne en danger constitue bien un délit.

Il est de notre devoir de dénoncer ce qui provoque ces migrations : ce sont les guerres, le sous-développement, l’insécurité alimentaire, la misère, les injustices, le manque de démocratie et les dictatures qui écrasent leurs peuples, les répriment et portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine. Aujourd'hui on compte dans le monde environ 60 millions de personnes déplacées en raison des conflits et des persécutions. 86 % des réfugiés sont accueillis par les pays les plus pauvres.

Les puissances en particulier celles qui sont membres de l’OTAN et ont conduit des guerres en Afghanistan, en Irak, en Lybie, dans leur refus de régler la question palestinienne, leur soutien apporté à la Turquie qui mène une nouvelle guerre contre le peuple kurde, aux pays qui arment Daesh (Qatar, Arabie Saoudite..) ainsi qu'à des régimes dictatoriaux et corrompus d'Afrique, portent une lourde responsabilité dans la succession d’horreurs subies par les populations de ces régions. Celles qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad comme la Russie portent aussi leur part de responsabilité.

Les cadavres rejetés sur les côtes méditerranéennes (plus de 500 enfants depuis janvier 2016) sont la conséquence de cette situation, qui est aussi le résultat de choix politiques et économiques catastrophiques.

Le MRAP est indigné face à l’augmentation constante des dépenses militaires dans le monde qui sont passées de 1144 milliards de dollars en 2001 à 1773 milliards en 2015. Alors que le PAM (Programme Alimentaire Mondial) aurait besoin de 353 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés installés dans des camps, il ne les a pas !

5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…).

Alors que la France souffre d'une grave crise sociale, que la santé, l'éducation régressent, certains hommes politiques proposent d’augmenter de 40 à 60 % les dépenses consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires. Par ailleurs, la France est engagée dans plusieurs conflits armés.

C’est pourquoi le MRAP, membre du Collectif « En marche pour la paix » appelle à participer le samedi 24 Septembre 2016 aux Marches pour la paix organisées à Paris (départ 15h Place de la République) et dans plusieurs villes de France


Le 19 septembre 2016

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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 09:39

En pleine crise politique,

les partenaires du CCFD-Terre Solidaire s’expriment

Les acteurs sociaux brésiliens – dont les partenaires du CCFD-Terre Solidaire – sont très alarmés par la régression radicale des politiques publiques amorcées dès l’arrivée au pouvoir de Michel Temer, à la faveur d’un processus de destitution qui éloigne Dilma Roussef de la présidence au moins jusqu’à l’automne.

Mots-clés :

Brésil : En un jour, un saut de trente ans en arrière, ont dénoncé les mouvements sociaux brésiliens.

Dimanche 17 avril 2016, manifestation organisée par le MD18 (mouvement démocratique 18 mars) place de la République à Paris, dans le cadre du mouvement Nuit Debout !, contre le processus de destitution de la présidente du Brésil Dilma Roussef. © Patrick Piro

En un jour, un saut de trente ans en arrière, ont dénoncé les mouvements sociaux brésiliens. Car le nouveau président de la République Michel Temer, ex-vice-président et allié de Dilma Roussef – écartée du pouvoir depuis le 10 mai 2016 en raison du processus de destitution – n’a pas perdu de temps.

Pour premier acte hautement symbolique, Temer (PMDB, centre-droit) a rayé d’un coup de plume le ministère de la Culture, intégré au ministère de l’Éducation [1]. Le portefeuille du Développement agraire disparaît également, geste particulièrement fort : ce ministère, contrepoids d’un ministère de l’Agriculture allié aux multinationales [2], était en charge de la très emblématique réforme agraire, qui ne progresse qu’à vitesse de tortue depuis trois décennies. Le ministère des Femmes, de l’égalité raciale et des droits humains passe sous la coupe de la Justice, dans les mains de l’avocat Alexandre de Moraes, connu pour sa proximité avec les milieux les plus conservateurs. Disparaît également le Contrôle général de l’Union, organe créé pour lutter contre la corruption !

Autre régression, soulignent les militants sociaux : le gouvernement Temer est composé exclusivement d’hommes blancs. Et alors que les élus qui ont adhéré au processus de destitution de Dilma Roussef ne juraient que par l’éradication de la corruption, Temer lui-même ainsi qu’un tiers des nouveaux ministres sont impliqués dans l’énorme scandale de pots-de-vin « Lava jato » concernant le groupe pétrolier Petrobrás.

Vives inquiétudes des acteurs sociaux

En première ligne de toutes les avancées sociales et environnementales depuis le retour de la démocratie en 1985, les associations et mouvements s’alarment : « La réélection de Dilma Roussef, en 2014, s’est déroulée dans un climat politique très tendu. Nous assistons depuis à une radicalisation époustouflante des débats politiques, qui s’est traduite par une ingouvernabilité croissante du pays », relève Xavier Plassat, à la Commission pastorale de la Terre (CPT) partenaire du CCFD-Terre Solidaire, très impliquée dans la lutte contre le travail esclave. « Nous avons vu monter une vision rétrograde sous l’influence d’un Congrès particulièrement réactionnaire », dénonce Letícia Tura, directrice du bureau de la Fase [3] à Rio, réseau travaillant dans l’éducation sociale.

De fait, l’étroitesse de la majorité politique de Dilma Roussef a suscité des compromis de plus en plus favorables à des lois libérales ou restrictives des libertés. « Temer a annoncé la couleur depuis qu’il a lâché Dilma, souligne Roberto Malvezzi, conseiller à la CPT. Au nom de l’austérité économique, les politiques sociales sont les premières visées : le salaire minimum sera gelé, il ne servira plus de référence pour le calcul des aides sociales — ce qui prépare leur réduction — et le nombre des personnes bénéficiaires de la Bourse famille [4] va diminuer. »

De nombreux textes à la teneur très préoccupante sont actuellement dans les tuyaux au Congrès, qui va désormais accélérer leur adoption, redoute Léticia Tura : recul des droits des minorités sexuelles, ethniques et de la famille, démantèlement progressif des droits travaillistes, etc. « Il faut s’attendre à un vaste programme d’ouverture de tous les services publics à la concurrence, la privatisation de Petrobrás, entreprise publique, et l’ouverture aux multinationales de l’exploitation des ressources pétrolières du pays, précise Rafael Soriano, conseiller au Mouvement des « sans-terre », soutenu par le CCFD-Terre Solidaire. La perspective, c’est la progression d’une politique d’ajustement au détriment des budgets de l’éducation, de la santé, des bourses sociales. » Également menacée, indique Xavier Plassat, la lutte contre le travail esclave, qui entrave notamment les intérêts de grands opérateurs agroalimentaires.

Montée du niveau de violence politique

Début avril 2016, des locaux du Parti des travailleurs (PT) ont été incendiés dans plusieurs localités, et deux « sans-terre » ont été assassinés dans l’assaut par la police militaire d’une terre occupée par le Mouvement des « sans-terre » dans l’État du Paraná. Conjointement, les acteurs sociaux redoutent la montée de la répression. « Le pouvoir judiciaire recule dans ces moments de fragilité démocratique, notamment quand les médias dominants, comme au Brésil, légitiment le recours à la force », analyse Léticia Tura.

La criminalisation de la contestation n’a pas attendu le processus de destitution : « La loi anti-terrorisme adoptée début 2016, qui restreint le droit de manifester, est liberticide et clairement anti-démocratique », affirme Rosenilda Nunes Padilha coordinatrice de la branche « Amazone occidentale » du Conseil indigéniste missionnaire (Cimi), que soutient le CCFD-Terre Solidaire.

Le Mouvement des « sans-terre » redoute l’escalade. « Quelle sera la prochaine rupture institutionnelle ? La fin de l’habeas corpus ? » s’interroge Rafael Soriano, qui rapporte que des commandants militaires ont proposé, dans plusieurs États, de mettre leurs troupes à disposition pour réprimer les mobilisations qui contesteraient la destitution de Dilma Roussef. « À ce coup d’État s’ajouterait une dimension militaire, répétition de tragédies passées. » D’autant plus que l’expression réactionnaire s’exprime aussi en clair au cœur de la société. « Des manifestations appellent au coup d’État militaire comme solution à la crise, comme en 1964 avec le début de la dictature ! », s’alarme Léticia Tura.

Les acteurs associatifs ne sont cependant pas dupes. S’ils saluent pour la plupart les indéniables avancées de 14 ans de pouvoir PT, ils n’en font pas la victime innocente du « coup d’État constitutionnel » qui éloigne Dilma Roussef probablement jusqu’au mois de septembre, le temps d’une enquête sur les « fautes » qui lui sont reprochées avant un vote du Sénat qui validerait définitivement sa destitution — ou non.

Concernant le dossier très sensible des minorités indiennes, des communautés traditionnelles et des descendants d’esclaves noirs, le Cimi met sans hésitation le PT dans le même sac que le PSDB, son principal opposant politique. « Comme ses prédécesseurs, il a fait alliance en milieu rural avec les secteurs les plus conservateurs et les plus anti-démocratiques qui soient ! sanctionne Rosenilda Nunes Padilha. Kátia Abreu, ministre de l’Agriculture de Dilma, était l’une des représentantes de ce sérail. »

Un projet progressiste à reconstruire

« Le processus de destitution, porté par des forces puissantes, nous a donné le sentiment que le projet progressiste était mis en échec, constate Léticia Tura. « Nous ne sommes plus aux beaux jours de cette société civile motrice qui portait les forums sociaux mondiaux avec une belle unité, explique Xavier Plassat. Les espaces de collaboration entre nos organisations ont presque tous disparu. » Dépolitisation consécutive à l’installation de la gauche au pouvoir, militants aspirés par les exécutifs, trop grande proximité avec les intérêts politiques, les explications ne manquent pas. « Au-delà de l’organisation de la résistance, il faudra digérer cette période. »

Ainsi, le processus de destitution a-t-il suscité la création du Frente Brasil popular (Front Brésil populaire) et de Povo sem medo (Peuple sans peur), mais il ne s’agit encore que de fronts de la société civile pour défendre la démocratie et les conquêtes sociales — objectifs consensuels — pas encore de plateformes programmatiques pour demain.

« Reconstruire, cela signifiera interroger sincèrement le modèle de développement porté par cette gauche au pouvoir, lance Léticia Tura. Nous, société civile, n’avons qu’insuffisamment questionné le productivisme, par exemple. »

De grands chantiers sont loin d’être achevés — comme la réforme agraire — voire en totale jachère — modèle énergétique, diversification des médias [5], réforme politique, fiscale et judiciaire. Particulièrement déçu par les années PT, le Cimi renvoie les malheurs de Dilma Roussef à une simple bataille pour le pouvoir entre frères ennemis politiques. « Notre modèle de démocratie revendique le respect des nations et des cultures qui composent la population, le rejet de la financiarisation de la nature, une éthique des biens communs sans finalité consumériste, l’abandon de ce clientélisme politique qui négocie l’octroi de droits en échange d’un soutien à ceux qui sont au pouvoir pour leur permettre d’y rester. » On peut difficilement être plus clair.

Patrick Piro

[1Décision si fortement contestée que Temer a annoncé faire marche arrière

[2le nouveau titulaire est Blairo Maggi, le « roi du soja », l’un des barons d’une l’agroindustrie brésilienne pro-OGM et pro-déforestation

[3autre partenaire du CCFD-Terre Solidaire

[4L’une des réussites incontestables des gouvernements PT, qui a permis à 11 millions de familles de s’extraire de la pauvreté et de la faim

[5dont les plus importants sont monopolisés par une poignée de riches familles

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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 16:35
Comment Israël fait de l’argent avec le blocus de Gaza

« Les Israéliens exportent des produits palestiniens et il les exportent avec une étiquette israélienne », a dit Taghrid Jooma, du Comité du syndicat des femmes palestiniennes à Corporate Watch. « Par exemple, ils exportent des roses de Gaza qu’ils ont achetées pour presque rien et il les revendent à un prix très élevé »

Lire la suite de cet article du journaliste Ryan Rodrick Beiler d'Electronic Intifada sur le site de l'Agence.

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 08:59
Diana Buttu: Sur la Crise Actuelle en Palestine/Israël

"Ce qui est clair, c’est que les Palestiniens ont maintenant besoin du soutien international pour mettre fin à l’impunité d’Israël. Si le monde croit authentiquement que tous les peuples devraient vivre libres, il devrait soutenir le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) et les autres moyens permettant de tenir Israël pour responsable, y compris en poursuivant les fonctionnaires israéliens pour crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale. »"

Lire la suite de Diana Buttu, analyste basée à Ramallah sur le site de l'Agence.

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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 09:26
N’achetons pas les produits Sodastream - Boycottons l’apartheid israélien !

Quelques vérités sur la présence de l’entreprise israélienne « Sodastream » dans le Néguev

28 septembre 2015 Agence palestinienne

1) Sodastream a quitté les colonies et s’est installée dans le Néguev, qui se situe à l’intérieur des frontières internationalement reconnue d’Israël, alors tout va bien maintenant ?

Certains mettent en avant que, puisque cette usine n’est plus dans les « territoires occupés », elle ne devrait plus être la cible de boycott – alors que, selon l’appel BDS, ce sont bien toutes les entreprises israéliennes qui sont des cibles de boycott.

En effet, la défense des droits humains et du droit international dans cette région du monde ne se limite pas à la stricte géographie, mais impose de ne pas soutenir de quelque manière que ce soit des entreprises israéliennes, comme Sodastream, dont les politiques vont à l’encontre de tout ce que l’on peut qualifier d’éthique. Cette entreprise, comme toute entreprise israélienne, profite des violations des droits de l’Homme par Israël et de sa politique discriminatoire envers ses citoyens non juifs.

Ainsi, la campagne contre Sodastream continuera d’être un outil éducatif soulignant les politiques discriminatoires d’Israël envers les Palestiniens d’Israël, et un moyen de pression contre les entreprises qui profitent des violations des droits du peuple Palestinien.

2) Sodastream n’exproprie plus les Palestiniens ?

L’entreprise Sodastream a, pendant plusieurs années, participé à l’expropriation des Palestiniens de leur terres, puisque cette entreprise était directement implantée dans une colonie des territoires occupés depuis 1967.

Aujourd’hui encore, cette entreprise continue à mépriser les Palestiniens, puisqu’elle a décidé de s’implanter dans le Néguev, ou des Palestiniens (Bédouins) sont quotidiennement expropriés. Sa nouvelle usine de Lehavim se trouve à proximité de Rahat, une ville ghetto prévue dans le désert du Néguev où les Bédouins sont en train d’être transférés, contre leur volonté et par la force.

L’objectif de couper les Bédouins de leur héritage agricole traditionnel et de leur terres ancestrales, où ils vivaient avant même la création de l’Etat d’Israël, fait partie intégrante de l’initiative du gouvernement israélien connue sous le nom de Plan Prawer, dont le but est de déplacer 70.000 citoyens bédouins du Néguev. Bien que le Plan Prawer doive encore être voté par la Knesset israélienne en tant que loi, il est actuellement déjà mis en place. Depuis que la Plan Prawer a été rendu public, le gouvernement a annoncé des plans pour déplacer plus de 10.000 personnes et, à leur place, planter des forêts, construire des complexes militaires, et installer de nouvelles colonies juives, dont celle de Lehavim. Des milliers de maisons ont déjà été détruites.

Les fonctionnaires du gouvernement israélien sont fiers de faire le lien entre l’industrialisation du Néguev, par la construction d’usines comme celle de Sodastream, avec le Plan Prawer. L’établissement de Sodastream dans le Néguev est aussi une manifestation de la vision de Moshe Dayan : les Bédouins étant arrachés de force à leur mode de vie traditionnel, pour se voir proposer du travail en usine à la place de l’agriculture qu’ils pratiquent depuis des générations.

3) Sodastream ne fait pas de politique ?

Mais alors comment expliquer les déclarations du PDG de Sodastream lui même, qui en août 2014 déclarait « Nous sommes sionistes » ?:

http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=3296%3Asodastream-doit-decider-sils-ferment-une-usine-controversee-de-cisjordanie&catid=49%3Aactualites&lang=fr

Par ailleurs, l’usine de SodaStream dans le Néguev s’est implantée à l’aide des subventions du gouvernement à hauteur de 20 millions de dollars (18 millions d’euros), dans un effort pour industrialiser le Néguev et dissocier ses citoyens bédouins de leur terre historique et de leurs moyens de subsistance agricoles traditionnels. Si Sodastream ne fait pas de politique directement, elle est au minimum complice active d’un projet politique du gouvernement israélien de colonisation de terres palestiniennes, d’expropriation de la population autochtone, et de vol de ses ressources.

4) Sodastream améliore les conditions de vie des Palestiniens dans le Néguev ?

Sodastream poursuit ses habitudes de conditions de travail injustes dans l’usine du Néguev qui est déjà opérationnelle. Selon le quotidien israélien Haaretz, ils est demandé aux ouvriers, dont beaucoup sont des femmes bédouines, de travailler plus ou moins d’heures selon les besoins de la compagnie. Cela peut signifier des journées de travail jusqu’à 12 heures d’affilée… alors Sodastream, usine éthique ?

Au Néguev, où Sodastream s’est installée, les Bédouins palestiniens sont discriminés dans leur accès à l’école, à des soins médicaux mais aussi à l’eau. Dans ce contexte, le slogan de Sodastream « Water Made Exciting » doit résonner comme incroyablement cruel à ces communautés qui vivent sans eau courante.

Fiche réalisée par l’Agence Média Palestine – Septembre 2015 – agencemediapalestine@gmail.com

*: http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/09/21/haaretz-sodastream-en-conflit-sur-les-heures-de-travail-pour-les-bedouines/

L’agence Média Palestine a publié un article fort intéressant sur le comportement de la société SODASTREAM qui sponsorise plusieurs émissions sur différentes de TV française, afin que le consommateur soit tenté d’acheter cet appareil pour fabriquer des boissons gazeuses, parfaitement inutile.
Le consommateur avec son porte monnaie a beaucoup de pouvoir notamment celui de pénaliser par le BOYCOTT ces sociétés au comportement social, environnemental, politique, éthique désastreux, voire criminel.
Depuis plusieurs années déjà, nous sommes nombreux, mais pas suffisamment encore à boycotter les produits NESTLE, LACTALIS, AVRIL-SOFIPROTEAOL, d’ISRAEL, on peut désormais spécifiquement ajouter à cette liste SODASTREAM, en clair :
- NE PAS ACHETER ce truc inutile !!!
- Pour ceux qui en possèdent les mettre au recyclage !!!
Par ailleurs et pour conforter cette démarche, les boissons gazeuses sont à consommer avec modération, et il faut privilégier les eaux naturellement
gazeuses.

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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 07:51
photo Médiapart
photo Médiapart

En organisant un partenariat entre Paris Plages et la ville israélienne, les édiles socialistes semblent tout ignorer de la réalité, des plages de Tel-Aviv comme du contexte politique en Israël.

Médiapart 12 août 2015 | Par Thomas Cantaloube et Pierre Puchot

Le symbole, tout d'abord : que sont les plages de Tel-Aviv ? Pour partie des plages privées, gérées par des restaurants ou des grands hôtels, où il faut donc payer pour s’allonger sur un transat. Inutile de dire que si l’on est palestinien, résident ou non en Israël, il est plutôt délicat d’obtenir un coin pour bronzer, même en payant. Il y a bien entendu quelques espaces publics (dont une plage pour les religieux, où les femmes se baignent un jour, les hommes le lendemain, une autre « gay-friendly », et même une pour les animaux), mais il faut aimer être surveillé par des militaires avec des Uzis, susceptibles de contrôler les papiers de tout un chacun. Par ailleurs, les gamins des quartiers arabes tout proches qui tentent de s’incruster sur les plages de Tel-Aviv par les rochers et le bord de mer sont régulièrement chassés par les plagistes et les vigiles…lire la suite ici

Tel-Aviv sur Seine : Anne Hidalgo et les socialistes dans leur bulle

Jacques Tardi Mon indignation

polémique jacques Tardi Mardi, 11 Août, 2015 L'Humanité

C’est mon indignation totale qui a motivé ce dessin. Un an après les massacres à Gaza, il faudrait que l’on fasse la fête sur les berges de la Seine. C’est de la provocation. C’est presque une insulte. C’est complètement obscène et irresponsable de la part de la Mairie de Paris. Il y a eu plus de 2 000 morts, et on fait comme si de rien n’était, comme si on voulait effacer les crimes de guerre. Cette commémoration festive des tueries est monstrueuse. On parle de culture, mais ce qu’il y a de culturel à Paris Plages, c’est surtout des recettes de cuisine et des raquettes… Tel-Aviv, ville de la tolérance ? Oui, au sens où elle tolère bien l’apartheid et l’occupation de la Palestine, même si je sais qu’il y a des Israéliens contre la colonisation. Quand au procès en antisémitisme, ça ne marche plus : on a le droit de s’exprimer sur la politique d’un état qui viole chaque jour le droit international. Ces accusations m’indiffèrent. Ce n’est pas le sujet.

Par Tardi Auteur et dessinateur de bande dessinée

Publié par Front de Gauche Manche

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 09:20
regards.fr
Par Laura Raim| 14 novembre 2014

Podemos, un objet politique en mutation

 

Après seulement neuf mois d’existence, la formation politique issue des Indignés ne cache pas son ambition de prendre le pouvoir en Espagne, quitte à se transformer en machine de guerre électorale… et à trahir certains de ses principes fondateurs.


« Ce n’est pas par consensus que l’on s’empare du ciel. On le prend d’assaut. » Voilà le genre de phrases que l’on ne risquait pas d’entendre en se baladant sur la place de la Puerta del Sol par une journée de printemps 2011. C’est pourtant le discours qu’a tenu en octobre dernier Podemos, le parti issu des Indignés espagnols... Si les enjeux ont sensiblement changé en trois ans, l’évolution du mouvement n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes.

Une ascension spectaculaire

Le mouvement social issu de l’occupation de la place madrilène du 15 mai 2011 a déjà connu plusieurs mutations. Après le démontage du campement de la capitale en juin 2011, la lutte contre les politiques d’austérité se redéploie à travers des assemblées de quartier et des “marées citoyennes” qui défendent différents services publics : la marée verte pour l’éducation gratuite, la marée blanche contre la privatisation de la santé, la marée bleue contre la privatisation de l’eau… Des plateformes s’organisent également pour combattre les expulsions immobilières.

« Au bout de trois ans, force était de constater que le mouvement social commençait à s’essouffler et surtout que l’on n’empêchait pas le gouvernement de mettre en œuvre ses mesures d’austérité. Alors que syndicats et partis avaient toujours été tenus à l’écart, on s’est donc posé pour la première fois la question de la prise du pouvoir. C’est dans ce contexte qu’est apparu Podemos », analyse Ernesto García López, chercheur en anthropologie politique et porte-parole de Ganemos Madrid, une plateforme citoyenne qui cherche elle aussi à convertir – mais à l’échelle municipale – l’esprit du "15-M" en bulletins de vote. Lire la suite...

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 10:08
Vu le site de l'Humanité.fr 
Éditorial par Patrick Apel-Muller Par Patrick Apel-Muller Mercredi, 12 Novembre, 2014
Editorial. Un mur est tombé, l’autre se dresse comme un monument d’injustice et de brutalité. De ses deux côtés, retentissent à nouveau les clameurs de colère.

 

Une nouvelle fois, les enfants de Palestine jettent des pierres face aux casques lourds et aux blindés. Les soubresauts du Moyen-Orient n’ont pas étouffé l’aspiration d’un peuple écartelé entre l’exil, Gaza et la Cisjordanie à échapper à l’apartheid de chaque jour, aux spoliations qui lui arrachent des maisons et des oliviers, à la botte de Netanyahou, qui lui dénie son indépendance, à la précarité de l’existence. Les affrontements de l’esplanade des Mosquées, les manifestations sauvagement réprimées par l’armée israélienne à Hébron, le souvenir d’Arafat brandi comme un étendard confirment qu’il n’est plus possible d’attendre, que le monde ne peut détourner les yeux, qu’il est temps – grand temps ! – que la Palestine soit enfin indépendante et libre, dans des frontières aussi sûres que celles de son voisin d’Israël.

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 10:00

LE MONDE | 05.11.2014 à 22h02 • Mis à jour le 06.11.2014 à 10h33 | Par Anne Michel

Ikea, champion du meuble en kit. Et de l’optimisation fiscale. Qui pourrait soupçonner que les profits réalisés par la multinationale suédoise sur chaque étagère Billy ou chaque fauteuil Poäng qu’elle vend sont aspirés vers le Luxembourg, pierre angulaire d’un vaste système d’optimisation passant par les Pays-Bas, la Suisse, Chypre et les centres financiers offshore les plus opaques des Caraïbes ?

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