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20 juillet 2021 2 20 /07 /juillet /2021 17:25

Aujourd’hui aurait pu être un grand jour pour le climat. Mais Emmanuel Macron et son gouvernement en ont décidé autrement. Depuis la publication du rapport des 150 de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) en juin 2020, jusqu’au vote définitif de la loi Climat et résilience à l’Assemblée nationale ce mardi 20 juillet 2021, la montagne a accouché d’une souris verte.

Fausses promesses, mépris du processus démocratique initié, manque d’ambition et de réalisme face à l’urgence climatique, voilà comment on pourrait résumer l’histoire de ce texte. Vous avez peut-être entendu Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique, répéter que cette loi fait “entrer l’écologie dans la vie des Français” ? Malheureusement, il s’agit plutôt d’un condensé de greenwashing, et le révélateur d’un quinquennat perdu pour le climat.

Le seul exploit de cette loi, c’est de faire l’unanimité de la société civile… contre elle, pour le climat. Au moment même où le vote définitif de la loi avait lieu à l’Assemblée nationale, nous avons rappelé les divers renoncements du gouvernement sur cette loi, aux côtés de plusieurs membres de la CCC et d’autres organisations de la société civile.

Un quinquennat perdu pour le climat Nous venons aussi de publier sur notre site un article qui revient sur tout le processus qui a abouti à ce texte, les différentes étapes de son élaboration, depuis le projet de loi du gouvernement, en passant par l’Assemblée nationale et le Sénat, et qui propose aussi un décryptage des mesures par nos expert·es. Installez-vous devant votre écran, et prévoyez un bon quart d’heure pour nous lire. Et peut-être un peu plus si vous souhaitez creuser le sujet 😉

Je souhaite comprendre la loi Climat

 
Bonne lecture,

L’équipe Greenpeace France
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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 08:11
Chronique d'Evariste
mercredi 14 avril 2021 Par
Pour réagir aux articles, écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

L’Alsace-Moselle connaît un anachronisme concordataire anti-républicain désormais rejeté par une majorité de personnes : le sondage IFOP commandité par le Grand Orient de France  montre qu’une majorité de concitoyens sont favorables à l’abrogation du régime dérogatoire en vigueur en Alsace-Moselle et qui concerne le Concordat : ensemble de la France, 78 % et Alsace-Moselle, 52 % pour l’abrogation du Concordat ! La sortie et, à terme l’abrogation du Concordat, et la suppression des lois antirépublicaines sont inéluctables et indispensables.

Un parallèle avec la proposition de loi sur le droit à choisir sa fin de vie bloquée à l’Assemblée nationale

Abrogation du Concordat et lois d’émancipation – telles que la liberté d’utiliser des contraceptifs, l’IVG, le mariage des personnes de sexe différent ou le droit de choisir sa fin de vie, sont des combats identiques

De même que la laïcité permet à aux êtres humains de se libérer des dogmes religieux, de même que la loi sur l’IVG a permis aux femmes de s’émanciper des dogmes religieux et du patriarcat et de disposer totalement de leurs corps, cette proposition de loi pour établir le droit à une fin de vie libre et choisie serait une loi d’émancipation digne de nos principes républicains en garantissant à chacun et chacune la possibilité de disposer de sa fin de vie, de faire droit à l’aspiration à se commander soi-même. Lois qui n’enlèvent rien à celles et ceux, notamment croyants, qui considèrent que leurs croyances les obligent à ne pas utiliser de contraceptifs, à donner la vie quelles qu’en soient les circonstances, à ne pas abréger ses souffrances…

Or Emmanuel Macron ne serait-il pas tenu par ses déclarations à l’occasion de la conférence des évêques de France aux Bernardins le 9 avril 2018 ? A l’encontre des principes de laïcité et d’égalité de tous indépendamment de leurs options spirituelles, il affirmait :  « …nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer… » et ajoutait : «  la République attend beaucoup de vous. Elle attend très précisément si vous m’y autorisez que vous lui fassiez trois dons : le don de votre sagesse ; le don de votre engagement et le don de votre liberté… »

On mesure mieux aujourd’hui la portée de ce « pacte » : la faveur faite à l’Eglise catholique sous forme de reconnaissance particulière a pour contrepartie évidente l’espoir de conserver et de capitaliser le plus possible l’électorat dit catholique situé à droite. On comprend mieux alors que, afin de préserver ce capital jusqu’en 2022,  il renonce à donner suite à la proposition d’Olivier Falorni sur « le droit à une fin de vie libre et choisie » malgré les sondages, de même qu’il doit rester insensible au glissement d’opinion révélé par celui de l’IFOP sur le Concordat. .

La laïcité doit protéger et les croyants et les non croyants

Comme l’a dit Aristide Briand : « L’État n’est pas antireligieux, il est areligieux. »

La loi de 1905, fragilisée par divers manquements à ses principes comme l’accord avec le Vatican en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy (qui confère aux autorités ecclésiastiques le pouvoir contestable de délivrer des grades et diplômes français en lieu et place de l’État), cette loi de 1905 doit être rétablie sur tout le territoire pour empêcher la marginalisation des athées, des agnostiques et des indifférents qui représentent les 2/3 de la population de France ainsi que des religions minoritaires.

Ces derniers temps le Concordat défraye la chronique avec une subvention publique colossale pour l’érection d’un lieu de culte, en l’occurrence une mosquée à Strasbourg (voir dans ce journal), le même cas de figure s’étant produit à Mulhouse il y a quelques années.

Le problème n’est pas tant l’obédience plus ou moins intégriste des responsables des différents projets que l’entorse faite à la loi de séparation des églises et de l’État, entorse favorisée par le régime concordataire demeuré en vigueur en Alsace-Moselle.

Ce régime dérogatoire issu du Concordat napoléonien du début du XIXe siècle est un véritable anachronisme qui aurait dû être abrogé une première fois au lendemain de la Première Guerre mondiale et une deuxième fois au lendemain de la Seconde Guerre mondiale si les gouvernements de l’époque avaient eu le courage de défendre réellement les principes républicains.

Anachronisme scolaire

Un autre anachronisme fait injure aux progrès de l’esprit humain. Il s’agit du maintien de la loi scolaire « Falloux » qui impose l’enseignement de la religion catholique, protestante et judaïque dans les écoles publiques d’Alsace-Moselle.

Victor Hugo qui voulait l’État chez lui et l’Eglise chez elle, lors du vote de la loi « Falloux » en 1850, avait pourfendu son propre parti [1] : « Je ne veux pas vous confier l’enseignement de la jeunesse, l’âme des enfants, le développement des intelligences neuves qui s’ouvrent à la vie, l’esprit des générations nouvelles, c’est-à-dire l’avenir de la France. Je ne veux pas vous confier l’avenir de la France : parce que vous le confier ce serait vous le livrer. »

La Commune en 1871 avait, quant à elle, poursuivi la volonté des Conventionnels et été précurseur des lois scolaires de 1881 et 1882 en donnant mission à l’enseignement public « de veiller à ce que, désormais, la conscience de l’enfant fût respectée et de rejeter de son enseignement tout ce qui pourrait y porter atteinte… C’est surtout dans l’école qu’il est urgent d’apprendre à l’enfant que toute conception philosophique doit subir l’examen de la raison et de la science. » (Journal officiel du 12 mai 1871.) C’est ainsi que dans les écoles publiques en Alsace-Moselle, comme dans le reste du territoire, l’enseignement religieux doit être remplacé par une présentation et une étude, sous une forme laïque et non doctrinale, de toutes les conceptions métaphysiques athées, agnostiques, religieuses, des controverses de l’Antiquité à nos jours, étude contribuant à former, forger, consolider l’esprit critique indispensable à toute république.

Malgré des évolutions positives comme la possibilité de demander une dispense de ces cours par les parents, comme le fait de ne plus être inscrit d’office dans ces cours, il n’en reste pas moins que la norme serait de suivre ces cours et que ceux qui ne les suivent pas seraient « hors normes ». Cela est un déni du principe de traitement équitable par la République de toutes les options spirituelles athées, agnostiques ou religieuses.

Autre anachronisme : depuis la Révolution française, depuis la Commune de Paris, et comme l’a confirmé la loi du 9 décembre 1905, « Nul citoyen ne doit être obligé de financer un culte qui n’est pas le sien ». « Tous les budgets des cultes y sont supprimés car les religions doivent vivre des seules contributions de leurs fidèles. » et non de l’impôt public. Tout cela vole en éclats avec la rémunération des ministres du culte (catholiques, luthériens, calvinistes, israélites), des intervenants en cours de religion (catholiques, luthériens, calvinistes, israélites – niveau de rémunération équivalent à celui d’un professeur des écoles).

Un site religieux haut-rhinois financé sur fonds publics

Une autre atteinte aux principes de la République, qui tient non pas du Concordat mais de la volonté d’une majorité d’élus locaux, est le financement public et la gestion par des agents du département d’un site religieux. Selon le mot de présentation du Président du Conseil départemental du Haut-Rhin en juillet 2020, la CEA issue de la fusion du Haut-Rhin n’étant pas encore installée, « un fond financier interreligieux a ainsi été créé en 2019 pour permettre aux nombreuses actions de pouvoir se dérouler dans les meilleures conditions. De même, une élue départementale a accepté une délégation pour cette importante thématique qu’est le dialogue interreligieux. Avec la mise en place d’un « Carnet de citoyenneté et de dialogue intercultu(r)el » pour les élèves des collèges où une douzaine de formats sont proposés, ce site Internet vient appuyer la volonté politique du Département du Haut-Rhin pour que, en terre de Concordat, toutes les actions en faveur d’un meilleur Vivre Ensemble soient soutenues. »

Il n’est pas question de critiquer la volonté des différentes confessions religieuses de dialoguer et de mieux se comprendre. Cependant, il n’est pas du ressort d’une collectivité territoriale de financer par les impôts payés par tous les contribuables ces actions interreligieuses pudiquement désignées « intercultu(r)el ». Cela ajoute une touche supplémentaire à la mise en cause du principe selon lequel « Nul ne doit être obligé de financer un culte qui n’est pas le sien ».

Hypocrisies

Il s’agit de celles du gouvernement et de ceux qui font profession de laïcité pour se refaire une virginité en voulant combattre le communautarisme tout en promouvant les causes !

Depuis plusieurs décennies, sous les coups de boutoir du néolibéralisme et de ses promoteurs gouvernementaux ainsi que de l’Union européenne, l’injonction de réduire les dépenses publiques en sacrifiant ou en diminuant les moyens des services publics comme les hôpitaux, les écoles, les centres de vacances, les lieux de culture populaire tels que MJC et centres sociaux poussent les habitants des quartiers sensibles vers les associations communautaristes religieuses pour organiser les aides aux devoirs, le soutien scolaire, pour permettre aux enfants de familles pauvres de partir en vacances qui sont autant d’occasions pour endoctriner et manipuler des esprits en formation.

Pour Bossuet, selon une citation qui lui est attribuée, « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes[2]» Nous pouvons remplacer « Dieu » par la « raison » ou la « logique ».

N’est-ce pas ce que nous pouvons constater avec des ministres et un président qui se désolent de la fragmentation de notre société, de  la montée des « communautarismes » et qui dans le même temps souscrivent aux réformes qui les favorisent ?

Qu’est-ce que le communautarisme que nous devons combattre ?

« Le communautarisme, dit Jean-Luc Mélenchon en 2020, ce n’est pas la pratique d’une communauté. Nombre de Français participent à des communautés de toutes sortes et pas seulement religieuses. Le communautarisme – celui qui est à combattre – c’est précisément quand une communauté décide que les règles qu’elle veut s’appliquer à elle-même s’appliquent contre les lois et en dépit de ce qu’en pensent les membres de cette communauté. Le communautarisme est notre adversaire en toutes circonstances. »[3]

La laïcité de l’État doit ainsi préserver les personnes des enfermements dans une communauté, des assignations à résidence spirituelle en leur permettant de changer, de renoncer à certaines pratiques sans être inquiétées. La laïcité n’est pas une opinion mais le droit d’en avoir une. La seule communauté qui doit être défendue est la communauté nationale qui fait peuple.

Neutralité de la puissance publique et bien commun

Rappelons que la puissance publique dont les recettes proviennent des contributions de tous les habitants athées, agnostiques, croyants ou indifférents aux religions doit financer ce qui relève du bien commun, de l’intérêt général et non les options spirituelles particulières. Ce bien commun concerne : les hôpitaux, les services de secours ; les écoles publiques où on accueille tout le monde sans distinction de condition et sans caractère propre, cache-sexe d’un projet éducatif religieux, la police garante de la tranquillité publique, la justice garante de l’égalité des droits…

La puissance publique doit garantir l’égalité de droit sans distinction de conviction. Les privilèges publics accordées aux religions doivent cesser en Alsace-Moselle et dans les autres départements ultramarins concernés :  rémunération des ministres du culte, enseignement religieux dans les écoles publiques et rémunération des catéchistes,  entretien et financement public des bâtiments religieux…

Combat laïque et combat social : en oubliant l’un on affaiblit l’autre, et vice versa

La République doit être laïque et sociale. Le volet social est depuis longtemps oublié. Nous voyons que le volet laïque est également remis en cause notamment par celles et ceux qui mettent en avant des identités restreintes (inégalités raciales qu’il faut combattre mais pas isolées du cadre socio-économique qui les créent – des « décoloniaux » qui enferment les personnes concernées dans une position de victime contre les autres également exploités par le système économique ultralibéral – les « intersectionnaux » qui ont raison de prendre en compte la situation des personnes qui cumulent plusieurs oppressions liées aux origines, aux orientations sexuelles, à leurs croyances, au milieu social… mais qui s’enlisent dans la dénonciation des principes républicains émancipateurs tel que la laïcité et l’universalisme des droits de l’être humain) au dépens de la nécessaire convergence des luttes, de l’indispensable unité du peuple.

Oublié, le volet social prive la laïcité d’une partie de sa crédibilité. Oublié, le volet laïque prive le combat social de son efficacité. La République se doit d’être à la fois sociale et laïque afin que l’individu atomisé dans la mondialisation libérale ne sente plus seul. Le système économique ultralibéral, qui se moque des États, des frontières, des règles et qui s’attaque aux solidarités et aux protections collectives, s’accommode parfaitement de cette démocratie identitaire, de ce marécage identitaire dans laquelle le particulier éclipse l’universel. Le combat laïque est aussi un combat social. En oubliant l’un on affaiblit l’autre, et vice versa. Notre société de plus en plus archipellisée assigne les gens à résidence communautaire, pain bénit de l’oligarchie qui veut maintenir le système actuel. Notre République doit créer les conditions d’un rassemblement paisible autour de principes communs. Seule la laïcité qui doit demeurer le cadre assurant le plus haut niveau de liberté qui ne doit être instrumentalisée ni par ceux qui sont obnubilés par la haine des musulmans ni par ceux qui sont marqués par une complaisance coupable et délétère à l’égard des intégrismes religieux, seule la laïcité ni ouverte ni fermée peut permettre ce rassemblement paisible, peut assurer des rapports apaisés qui n’interdisent pas les controverses argumentées. Nous devons mettre notre énergie militante au service d’une République forte, pas seulement de son autorité, mais forte aussi de son sens de la justice et de la solidarité.

°°°

Retenons en conclusion que, alors que des positions politiques ont beaucoup évolué dans le corps électoral, on voit poindre un fossé grandissant entre ce que pensent les citoyens quand on le leur demande et les politiques de notre exécutif national. Le paradoxe vient de ce que notre exécutif national dépend du vote à la présidentielle et aux législatives des dits citoyens.

Ainsi, le corps électoral est aujourd’hui largement gagné aux propositions sur le droit de mourir dans la dignité, à l’abrogation du Concordat, comme il l’est à d’autres revendications que nous avons traitées dans ReSPUBLICA, au programme des gilets jaunes (qui ont fortement recruté chez les abstentionnistes ouvriers, employés et couches moyennes en voie de prolétarisation), aux embauches dans l’hôpital public, à l’augmentation de salaire des soignants, à l’ouverture des lieux de culture… Et pourtant, nous sommes maintenus devant le spectre d’avoir à choisir au second tour de la future présidentielle entre des candidats qui sont sur des propositions totalement contradictoires à nos aspirations profondes !

NOTES

Remerciements à Philippe Duffau.

1. Les soutiens à cette loi, dont le parti de l’Ordre, la justifiaient ainsi : « … donner au clergé tout l’enseignement primaire. Je demande formellement autre chose que ces instituteurs laïques, dont un trop grand nombre sont détestables ; … je veux rendre toute-puissante l’influence du clergé ; je demande que l’action du curé soit forte, … parce que je compte beaucoup sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir » et ainsi maintenir le « petit peuple » dans la « soumission » à l’ordre bourgeois et capitaliste.

2. La citation authentique est celle-ci : « Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

3. Avec à cette occasion une position plus claire ou clairvoyante que lors du soutien et la participation à la marche contre l’islamophobie du 10 novembre 2019, marche controversée de par la nature des principaux organisateurs (voir dans ce journal https://www.gaucherepublicaine.org/debats-laiques/retablissons-les-faits-sur-la-manifestation-du-10-novembre-2019/7417867) même si l’attentat contre la mosquée de Bayonne le 28 octobre 2019 doit être dénoncé et condamné avec la plus grande fermeté comme tous les actes racistes.

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1 mars 2021 1 01 /03 /mars /2021 08:52

La Convention citoyenne pour le climat (CCC), voulue par Emmanuel Macron pour proposer des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, s'achève ce dimanche en jugeant leur mise en œuvre par le gouvernement, déjà très critiquée. Réunis en visio depuis vendredi, les 150 citoyens tirés au sort pour cet exercice de démocratie participative inédit en France ont laissé transparaître leur déception dans leurs premiers débats. « On est venu nous chercher pour faire un travail, mais finalement, notre avis, je pense qu'ils n'en tiennent pas trop compte », a lancé Benoit (les citoyens sont désignés par leurs seuls prénoms), résumant un sentiment assez partagé.

La CCC a en tout cas jugé sévèrement la « prise en compte » de ses propositions par le gouvernement, prise en compte qui n'a jamais obtenu la moyenne lors d'une série de votes sur les six grands thèmes de mesures. La thématique « se loger » a obtenu une moyenne de 3,4 sur 10, « produire et travailler », « se nourrir » et « se déplacer » 3,7 chacune, « consommer » 4, et les propositions sur la gouvernance 4,1, dans une série de votes organisés lors de la dernière session de cette convention, exercice de démocratie participative inédite en France. Sur les 150 « citoyens » initialement tirés au sort, 119 étaient inscrits pour ce vote final, lors d'une session tenue par visioconférence, crise sanitaire oblige.

Peu de mesures ont obtenu la moyenne. La réforme de l'article 1er de la Constitution pour y introduire la lutte contre le changement climatique par exemple a recueilli la note de 6,1. Mais la traduction d'autres objectifs emblématiques de la CCC a été durement jugée : « Limiter les effets néfastes du transport aérien » a obtenu 2,8 de moyenne, ou l'introduction dans le droit d'un délit « d'écocide », amoindri par rapport à la proposition de la Convention, avec une note de 2,7. Les membres de la Convention doivent encore voter pour répondre dans l'après-midi à quatre questions plus générales, tirant le bilan global de l'exercice.

Emmanuel Macron avait décidé de créer la CCC au sortir de la crise des Gilets jaunes, née d'une taxe carbone sur les carburants perçue comme injuste. Sa mission : proposer des mesures permettant de « diminuer d'au moins 40 % (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale ». Démarrée en octobre 2019, la CCC a remis en juin, au terme d'un calendrier bouleversé par le Covid-19, 149 propositions au président de la République, qui en a rejeté 3 et s'était engagé à transmettre les autres « sans filtre ».

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 14:14

mardi 8 décembre 2020 Par

Souhaiter l’idéal sans analyser le réel, c’est se tirer une balle dans le pied pour avancer plus vite. Trois marqueurs apparaissent dans le système qui nous oppresse : la remise en cause de tous les conquis sociaux du siècle dernier, l’extrême violence utilisée par l’oligarchie pour y arriver et enfin le nouveau management comme perversion de la logique des mots (on prétend tout faire pour défendre les pauvres !).

Commençons par l’état de la pauvreté

Cela tombe bien, l’Insee, la Cnaf et l’Observatoire des inégalités ont fourni leurs chiffres. 5,3 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian (soit 885 euros pour une personne seule) fin 2018, dernière année pour laquelle les données des revenus sont actuellement disponibles. Soit 8,3 % de la population  : 0,4 % de plus en 5 ans, une hausse de près de 350 000 personnes dont 250 000 rien que pour l’année 2018. Ce qui illustre un théorème du néolibéralisme, à savoir que chaque président fera pire que le précédent.

Comment pouvons-nous extrapoler ces chiffres au moment où est écrit cet article ? Les données du RSA donnent une indication : 1 844 000 allocataires du RSA en 2018, environ 2,1 millions fin 2020. Soit près de 250 000 allocataires de plus. Comme le niveau de revenu du RSA est très nettement en-dessous du seuil de pauvreté, vous pouvez entrevoir l’augmentation exponentielle du nombre de pauvres à fin 2020. Des associations prévoient près d’un million de pauvres en plus fin 2020 !

Donnons les ordres de grandeur : le salaire médian 1 770 euros (50 % ont moins que cela pour vivre), le SMIC net 1 200 euros, seuil de pauvreté à 60 % du salaire médian 1062 euros, minimum vieillesse et adulte handicapé 900 euros, seuil de pauvreté à 50 % du salaire médian 885 euros, seuil de pauvreté à 40 % du salaire médian 708 euros, RSA, Allocation de solidarité spécifique (chômeurs en fin de droits) 500 euros, niveau de vie des 10 % les plus pauvres des jeunes de 18-24 ans, 360 euros ! Et pendant ce temps-là, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, l’enrichissement des plus riches est exponentiel !

En 2017, 1,5 million d’enfants de moins de 18 ans vivaient dans un ménage dont le niveau de vie était inférieur au seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian. Ces enfants vivent dans la pauvreté, mais ils ne sont pas pauvres par eux-mêmes : ce ne sont pas des enfants pauvres mais des enfants de pauvres. Le plus souvent, leurs parents sont au chômage ou inactifs. Les enfants qui vivent avec leur mère seule sont les plus exposés. 22 % des jeunes de 18 à 29 ans qui vivent seuls (hors étudiants) figurent parmi les pauvres en 2017. Jusqu’à 25 ans, ils n’ont pas droit à un minimum social.

La violence légale de l’État

Notons le changement du Code de déontologie de la police Hollande-Valls en 2014 préfigurant le changement progressif du schéma du maintien de l’ordre. De la police encore républicaine en 1968 avec le préfet Grimaud et sa célèbre note aux gardiens de la paix jusqu’à l’épisode de la destruction des libertés publiques revendiquée par le préfet Lallemand lors de son audition au Sénat – où il défend l’autonomie des policiers sans superviseur, l’utilisation des LBD 40, etc. – que sont devenus le Syndicat Général de la Police et la FASP  majoritaire avec sa direction républicaine des années 80 et au début des années 90 ? Nous vous renvoyons à l’étude faite dans Respublica intitulée « Le long combat des policiers républicains dans la police nationale ».
Aujourd’hui, la hiérarchie policière a pris le contrôle du discours des directions des quatre plus importants syndicats de police, alors que, jusqu’en 1993, la direction du SGP et de la Fasp étaient des contrepoids à la volonté des gouvernements de contrôler les syndicats de police. Pire, aujourd’hui, la majorité des policiers votent RN alors que jusqu’à la fin du siècle dernier, il y avait un pourcentage de votes FN dans la police très nettement plus faible que dans la population française. Aujourd’hui, les directions des quatre premiers syndicats de police (FO, Alliance, Unsa, CFDT) deviennent les bras armés du ministre de l’Intérieur avec les mêmes éléments de langage que le RN.
Pire, ils font le lit d’un remplacement progressif d’une police nationale civile par trois autres polices : la police municipale armée sous dépendance directe du maire ou du président d’EPCI (comme aux Etats-Unis !), la police privée (promotionnée par la loi « Sécurité globale ») et la police militaire de la gendarmerie, sans syndicat de salariés (après que le seuil de 10.000 habitants pour l’activité de la gendarmerie soit déjà passé à 20.000 habitants par un gouvernement PS, nous voilà à un moment où il est question d’élever ce seuil à 40.000 habitants !).

Mais la dérive sécuritaire de l’extrême centre macroniste (nous reprenons le concept d’extrême centre de l’historien Pierre Serna dans son livre L’extrême centre ou le poison français, paru en 2019) ne s’arrête pas là.
Par décret du 14 août 2020, les Directions départementales interministérielles (DDI sous la responsabilité du Premier ministre depuis leur création, en décembre 2009) deviennent « des services déconcentrés de l’État relevant du ministre de l’Intérieur. Elles sont placées sous l’autorité du préfet de département ». L’article 2 du décret prévoit en outre que les carrières des fonctionnaires de ces directions départementales, l’organisation du service, les conditions de travail et ses missions dépendent désormais aussi du ministère de l’Intérieur.
C’est donc comme si les ministères de la Transition écologique, de la Santé, du Logement, de la Jeunesse et des Sports perdaient leurs fonctionnaires dans les départements, au profit, là encore, de l’Intérieur.
Comme le détaille Jean-Claude Boual dans un récent article, ce mode de gouvernement est une sorte de retour à l’Ancien Régime. Aujourd’hui, tout comme le roi jadis, Jupiter-Macron ne gouverne plus qu’avec deux ministres : le ministre des Finances pour les questions de budget (l’Intendant de la Ferme générale d’autrefois, l’une des figures les plus honnies des révolutionnaires, car chargé de récolter l’impôt auprès de la population, quand les nobles et le clergé en étaient dispensés) et le ministre de l’Intérieur (le Lieutenant général de la police, qui avait tout pouvoir sur les questions d’ordre public, notamment pour réprimer les pauvres), les autres ministres étant là pour la décoration.

Le silence des intellectuels

Face à cette « stratégie du choc », face à la perversion de la logique des mots du nouveau management global que disent nos intellectuels ? Comme Flaubert et les Goncourt, ils n’ont rien vu en dehors de leur entre-soi bourgeois ! « Rester silencieux, quand on a la possibilité d’intervenir dans l’espace public, m’est toujours apparu comme une forme de « trahison » surtout lorsque les auteurs des propos insultants appartiennent à mon propre milieu professionnel, » déclare le socio-historien Gérard Noiriel dans Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question (Agone, p. 263). Noiriel qui définit l’intellectuel comme celui qui « dit la vérité au pouvoir au nom des opprimés », tout en préservant l’autonomie propre de l’univers scientifique….

La protection des fonctionnaires

Que dire, après la décapitation de l’enseignant républicain Samuel Paty, du non-respect par le ministère de l’Éducation de l’article 11 de la loi du 13 juillet 1983 ? Ce texte indique : « Les fonctionnaires bénéficient, à l’occasion de leurs fonctions et conformément aux règles fixées par le code pénal et les lois spéciales, d’une protection (…). La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté. »

Et si on s’intéressait aux causes ?

Depuis le début de cet article, nous égrenons quelques conséquences concrètes scandaleuses des politiques menées depuis des décennies. Et si on s’intéressait aux causes de ces conséquences ? Si on réfléchissait sur le pourquoi de nos échecs depuis des décennies ? Ne faudrait-il pas engager une bataille politico-culturelle  contre ceux qui déplorent les effets des causes qu’ils chérissent ? Ne faudrait-il pas remettre en cause nos propres modes de pensée ou celles des organisations qui nous sont chères car « on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré » (Albert Einstein). Peut-être nous apercevrions-nous que la logique du capital nous a entraînés à ces conséquences scandaleuses via le mariage entre le mouvement réformateur néolibéral et l’ordolibéralisme allemand, base de la construction de l’Union européenne. Cela nous changerait du moralisme désuet du bien et du mal de la vie politique française…

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9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 10:02
Une ministre de la Culture passée par Les Grosses Têtes ? C’est possible. Roselyne Bachelot a été nommée au ministère de la culture pour figurer dans l’équipe gouvernementale de Jean Castex. Dessin de Lasserpe pour Urtikan.net.

 

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7 juillet 2020 2 07 /07 /juillet /2020 07:14

Le secrétaire général de l'Elysée a annoncé, lundi 6 juillet, la composition du premier gouvernement de Jean Castex. La liste lue par Alexis Kohler sur le perron du palais présidentiel comporte 31 noms, 14 hommes et 17 femmes. Les ministres (et les ministres délégués) sont attendus mardi à 15 heures pour un premier Conseil des ministres.

Voici la liste officielle du nouveau gouvernement :

• Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères

• Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique

• Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports

• Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance

• Florence Parly, ministre des Armées

• Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur

• Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion

• Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mers

• Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales

• Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice

• Roselyne Bachelot, ministre de la Culture

• Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé

• Annick Girardin, ministre de la Mer

• Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, recherche et innovation

• Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation

• Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique

Ministres délégués :

• Marc Fesneau, ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec Parlement et de la participation citoyenne

• Elisabeth Moreno, ministre auprès du Premier ministre, chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances

• Franck Riester, ministre auprès du ministre de l'Europe et des Aff étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité

• Emmanuelle Wargon, ministre auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement

• Jean-Baptiste Djebbari, ministre auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports

• Olivier Dussopt, ministre auprès du ministre de l'Economie, chargé des Comptes publics

• Agnès Pannier-Runacher, ministre auprès du ministre de l'Economie, chargée de l'Industrie

• Alain Griset, ministre auprès du ministre de l'Economie, chargé des petites et moyennes entreprises

• Roxana Maracineanu, ministre auprès du ministre de l'Education nationale, chargée des Sports

• Geneviève Darrieussecq, ministre auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants

• Marlène Schiappa, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la citoyenneté

• Brigitte Klinkert, ministre auprès de la ministre du Travail, chargée de l'Insertion

• Nadia Hai, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires, chargée de la Ville

• Brigitte Bourguignon, ministre auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l'Autonomie

• Gabriel Attal, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement

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4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 08:07
Jean Castex gagne plus de 200 000 euros d’argent public par an grâce au cumul de fonctions

L’homme choisi par Edouard Philippe pour organiser la sortie du confinement n’est pas seulement un ancien du ministère de la santé qui a contribué à la destruction de l’hôpital ; c’est actuellement un haut fonctionnaire qui cumule divers émoluments pour la coquette somme de 200 000 euros par an

Un haut fonctionnaire issu du sérail

Jean Castex a été directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère de la Solidarité et de la Cohésion sociale entre 2004 et 2006, mais aussi directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé entre 2005 et 2007. Autant dire que le milieu de la santé, il l’a pratiqué – et ce en pleine réforme « hôpital 2005 ». Il l’a pratiqué non pas du côté du soin et des patients, mais au service d’une administration et d’une gestion implacables.

Lorsqu’il a quitté la Cour des comptes, en 2004, pour devenir directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, son « challenge » était clair : après avoir contribué aux préconisations de la cour des comptes pour ce qui deviendrait « l’hôpital 2005 », il s’agissait désormais pour lui de les mettre en œuvre, avec tout le « pragmatisme » dont il s’enorgueillit. En toute certitude, il affirmait alors : « Les acteurs du monde hospitalier, dans une très large majorité, ne sont pas défavorables aux changements. Il faut arrêter de flageller l’hôpital ou de s’autoflageller ». Il a donc bien été l’acteur conscient et délibéré de la « transformation » de l’hôpital et des soins qui a conduit à la situation totalement dégradée que nous connaissons aujourd’hui ainsi qu’à l’impossibilité où nous nous trouvons d’endiguer la pandémie autrement que par le confinement. Si bien qu’on pourrait pour le moment l’appeler « Monsieur confinement » en attendant de pouvoir l’appeler « Monsieur déconfinement ».

Comme on n’arrête pas cet homme « de conviction », ce parcours professionnel s’est doublé d’une carrière politique, ouvertement « de droite » comme il l’affirme lui-même. Sarkozyste, il est Maire (LR) de Prades depuis 2008 et conseiller départemental des Pyrénées-Orientales. En tant que président d’une communauté de communes, l’élu a du remplir une déclaration d’intérêts consultable sur le site de la haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Sa dernière déclaration date du 14 janvier 2020. Un article de l’OBS en rend compte en détail : « Président de l’Agence nationale du sport (depuis 2019), il est aussi le monsieur JO 2024 de l’exécutif en tant que délégué interministériel (depuis 2017) aux jeux Olympiques et Paralympiques et aux grands événements sportifs. Il a perçu, pour cette dernière fonction, une rémunération de 160 467 € net en 2019. Il faut ajouter ses émoluments de maire soit 22 044 € brut par an et 25 670 € brut annuel pour son mandat de conseiller départemental. Soit un total de plus de 200 000 € par an. » 

Les « lettres de noblesse » de Monsieur Déconfinement

On l’aura compris, ce n’est pas pour sa compétence technique ni sa clairvoyance en matière de pandémie que Castex a été choisi. La mise en œuvre sociale et politique de la sortie du confinement sera un exercice de haute volée. Ils le savent et le redoutent.

Mais quel est donc ce profil rare dont semble doté Castex et qui lui vaut une mission aussi périlleuse ? Inconnu du grand public, on découvre son personnage à travers ceux qui le connaissent. Franck Louvier, ancien conseiller de Sarkozy le décrit ainsi : « C’est un vrai couteau suisse, il a des connexions un peu partout, il sait faire ce qu’il faut faire au bon endroit. ». Il précise : « Non seulement c’est un haut fonctionnaire qui connaît très bien l’administration, mais, avec son expérience d’élu local, il sait comment fonctionne concrètement le pays. Il a l’habitude de travailler avec tout le monde, à chaque niveau de l’État. Le genre de profil qui manque à la macronie. En cette période de crise, il en faudrait dix comme lui… ».

Ajoutons à cela son ancrage dans le milieu de la santé et les liens que sa position de maire peut lui permettre avec ses homologues locaux et territoriaux, et le tour est joué.

C’est clair, la Macronie est incurable. On peut se trouver face à une crise sanitaire dont les enjeux se comptent en milliers de morts, la stratégie est toujours la même : communication d’un côté, répression de l’autre. Il y a pourtant des dizaines, voire des centaines de milliers de vies à la clé. C’est aux soignants, aux travailleurs, aux associations aux organisations du monde du travail et de la santé qu’il revient de prévenir un éventuel rebond de l’épidémie, notamment en luttant pour imposer l’arrêt des productions non essentielles !

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 07:17

 

 Devant les 150 citoyens tirés au sort de la convention climat, rassemblés solennellement dans les jardins de l'Élysée, Emmanuel Macron l'a répété : « J'irai au bout de ce contrat moral qui nous lie. (…) Je veux que toutes vos propositions qui sont prêtes soient mises en œuvre au plus vite. » Toutes, vraiment ? Presque : le président n'a mis son véto que sur trois d'entre elles, particulièrement polémiques : la taxe de 4 % sur les dividendes, rejetée ; la réduction de la vitesse sur autoroute à 110 km/h, car « la transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes les plus enclavées » ; et la réécriture du préambule de la Constitution, qui prévoyait de placer les droits de l'environnement au-dessus de tous les autres. « Vous proposez un projet humaniste, s'est étonné Emmanuel Macron. Je ne souhaite pas reprendre cette proposition, car elle serait contraire à nos valeurs. (…) Ce n'est pas cohérent avec le projet et la philosophie des Lumières qui portent notre République. »

La cohérence, c'est pourtant ce que revendiquaient les membres de la Convention, qui redoutaient de voir le gouvernement piocher « à la carte » dans un corpus de mesures conçues, selon eux, comme un tout. Comment les satisfaire, sans toutefois valider certaines propositions décrites par plusieurs spécialistes comme « inapplicables », voire « fantaisistes » ? Avec habileté, Emmanuel Macron n'a pas choisi. Son long discours, prononcé dans un cadre champêtre avant une longue séance d'embrassades avec des citoyens charmés d'être si bien accueillis, laisse en réalité ouvertes toutes les options, la reprise des 146 propositions de la convention climat restant loin d'être acquise.

Dans un premier temps, un conseil de défense écologique se tiendra, « d'ici fin juillet », qui devrait permettre de reprendre les propositions relevant du champ réglementaire. « Cela comprend quelques aspects particuliers de la rénovation énergétique », détaille un familier du dossier, « et les propositions portant sur la formation, la transparence, l'éducation à l'environnement… » Des sujets importants, mais plutôt consensuels, seront donc les premiers à trouver une application concrète. Ensuite, certaines mesures seront intégrées au plan de relance qui sera « soumis au Parlement dès la fin de l'été », où elles seront débattues et amendées. Pour le reste… Les propositions de la convention sont renvoyées à des débats plus larges, avec les différents acteurs de la société.

Les collectivités locales, d'abord, concernées au premier chef par des propositions importantes : augmenter le nombre de parkings relais, interdire les véhicules polluants, instaurer des clauses environnementales dans les marchés publics… Ou la très polémique limitation de l'artificialisation des sols, première cause de l'érosion de la biodiversité. Leurs représentants seront invités à traduire, avec les membres de la Convention, leurs propositions dans leurs textes. « C'est très habile de la part de Macron », constate un observateur : « Les maires qui accordent les permis de construire ou qui acceptent des projets de centres commerciaux pour attirer de l'emploi vont être forcés de prendre position. Certains s'affichent écolos, tout en construisant à tout-va sur les terres agricoles ! »

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8 juin 2020 1 08 /06 /juin /2020 08:24

 

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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 17:49
Tribune : Des hauts fonctionnaires du ministère dénoncent le projet réactionnaire de JM Blanquer 

"Nous observons, consternés, un système éducatif détourné de ses fondements républicains et de ses valeurs et ne pouvons nous taire". C'est un groupe d'une quinzaine de hauts fonctionnaires de ce même ministère (Dasen, inspecteurs généraux, cadres du ministère) qui nous a fait parvenir cette tribune. Les mentions de deux rapports internes non publiés de l'Inspection générale montre l'origine du texte. Ils dénoncent une "mise au pas" du ministère qui va des cadres aux enseignants de terrain astreints à suivre des guides pédagogiques. Plus que "l'aveuglement scientiste " de ce dernier, ils démontent les politiques menées par JM Blanquer depuis 2017. D'abord sur l'enseignement professionnel, officiellement "réévalué", alors que s'applique en fait un véritable hold up sur l'avenir des jeunes des lycées professionnels à qui on ferme toute perspective de poursuite d'études. Même logique pour les autres lycéens, engagés avec les E3C dans une course perpétuelle à la performance qui élimine les faibles. La "priorité au primaire", proclamée par JM Blanquer, est en fait la "priorité aux maternelles privées", favorisées par la loi Blanquer. Ainsi dénoncent-ils le "double discours permanent" de JM Blanquer "nourrissant une rhétorique d'une duplicité chronique". Pour les auteurs, attachés aux valeurs républicaines de l’École, la politique menée par JM Blanquer est profondément réactionnaire. Quelques jours après la tribune d'un haut fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale, ce nouveau texte témoigne du climat insupportable qui règne rue de Grenelle.

 

Nous, enseignants, formateurs, chercheurs, inspecteurs du premier et second degrés, inspecteurs généraux, directeurs académiques, cadres de l'administration centrale, sommes des témoins privilégiées et informés de la situation actuelle de l'école. Animer des équipes pédagogiques, diriger les services départementaux de l’Éducation nationale, piloter une circonscription, former des enseignants, enseigner les disciplines au programme, réfléchir à comment faire en sorte d'assurer au mieux la réussite de tous les élèves : tel est, depuis tant de temps pour les uns, moins longtemps pour d'autres, notre métier. Nous ne nous sentons pas partisans, et avons toujours été du côté des réformes quand celles-ci allaient dans le sens de l'amélioration des apprentissages et de l'épanouissement des élèves. L'esprit de chapelle nous est étranger et l'idée d'appartenir à un quelconque parti ou organisation qui nous aurait obligés à nous taire en cas de désaccord ne nous a jamais effleuré. Du reste, certains d'entre nous sont de « droite » et d'autres « de gauche » mais notre loyauté aux valeurs de l’École n’est d'aucun bord, elle est quotidienne. Et nous nous efforçons, au jour le jour, de la défendre et de la faire vivre de notre mieux.

 

Or aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous taire. Au-delà même de la gestion chaotique du Covid 19 dans les écoles, au-delà, dans ce contexte complexe, des propos du ministre contradictoires, évasifs, ou immédiatement infirmés par le Premier ministre, nous considérons que ce serait une faute éthique et politique. Qu'observons-nous bien plus précisément que les journalistes, même les plus aguerris, n'écrivent ?

 

Nous voyons tout d'abord un immense mensonge.

 

En prétendant construire une école de la Confiance, le ministre et son Cabinet instaure un authentique climat de défiance. Dans ce climat aux ordres, le Cabinet ministériel manie contrôles, censures, dans un management autoritaire, fondé sur la suspicion, la menace, le verrouillage de toute expression qui ne serait pas « dans la ligne ». Les recteurs et les Directeurs académiques convoqués pour une grand messe qui nie leur marge d'autonomie et d'expertise. Ces procédés sont inédits, jamais vus à ce niveau dans l’École de la République ; les cadres que nous sommes les constatons, et les déplorons, soucieux que nous demeurons de ne pas confondre loyauté et soumission, conscience professionnelle et obéissance aveugle.

 

Les cadres que nous sommes y voient se déployer sans retenue, un double discours permanent, nourrissant une rhétorique d'une duplicité chronique  : cela passe par l'affirmation d'une priorité accordée au primaire, notamment dans la politique dite des fondamentaux et du dédoublement des classes (GS, CP et CE1), mais dans le même temps une relégation d'autres mesures parmi les plus efficaces (comme « plus de maîtres que de classes) au profit de dispositifs dont aucune étude ne permet à ce jour de mesurer l'efficacité réelle sur les apprentissages des élèves. Le seul juge de paix étant le ressenti du Ministre disant que tout va mieux là où aucun indicateur fiable ne peut le confirmer. L'affichage d'un discours sur l'Excellence en voie professionnelle est brandie alors que dans le même temps s'opère une dilution de la voie professionnelle publique sous statut scolaire en vue d'une disparition progressive du lycée professionnel mis en concurrence avec des organismes de formation privés et l'apprentissage. En voie générale des lycées, la réforme du Bac a montré son impréparation et aussi le fait que les élèves les mieux dotés socialement seraient, là encore, les plus à l'aise.

 

Mise au pas

 

Ce n'est pas seulement la liberté pédagogique des enseignants qui est mise à mal, mais aussi la liberté de pensée d'une Institution toute entière mise au pas. La liste serait longue, à la Prévert (mais malheureusement moins réjouissante) :  des enseignants à qui l'on distribue des « guides », au mépris de leur expertise, des inspecteurs du premier degré que l'on veut caporaliser, dont on réduit les missions à des fonctions de contrôle, des inspecteurs du second degré sommés de relayer des injonctions paradoxales, et de nier la réalité des difficultés de mise en œuvre sur le terrain, une Inspection générale de plus en plus technocratisée, réduite au contrôle et dépossédée de sa fonction d'expertise, des chercheurs en sciences de l'éducation, en sciences humaines et sociales que l'on stigmatise, ostracise, voire excommunie du débat d'idées inhérent à tout système éducatif dans un État de droit, des instances d'évaluation que l'on met au pas, voire que l'on remplace pour que le Ministre ne puisse disposer que des évaluations abondant dans le sens des réformes du ministère.

 

Ce sont encore des fonctionnaires et hauts-fonctionnaires purement et simplement dépossédés de leurs dossiers d'expertise au profit de technocrates plus soucieux de leur intérêt de carrière à court terme que de la qualité du service rendu compte tenu, au choix, de leur inexpérience ou de leur incompétence. Ou d'autres encore qui sans conscience ou par idéologie, peuvent enfin donner libre cours à leur autoritarisme spontané.

 

Les enseignants du premier degré sont quant à eux renvoyés à un statut de simple exécutants, suspendus à des préconisations d'une neuroscience devenue toute puissante et intolérante aux autres sciences de l'éducation. Des inspecteurs territoriaux deviennent contraints de surveiller et obligés de se faire, eux-mêmes et à leur corps défendant, des exécutants aux ordres, malgré leur ressentiment, malgré parfois leur honte (une phrase revient souvent dans toutes les académies, à presque tous les postes sans que le Cabinet n'en ait cure : « jusqu'où pourrons-nous nous regarder dans la glace le matin ?  » ; « nous avons l'impression de nous renier nous-mêmes », etc.). Les agents publics sont amenés à faire passer les réformes venues d'en haut, au mépris même de leur autonomie et de leur conceptions éducatives. 

 

Scientisme

 

Nous, cadres, observons également un aveuglement scientiste : le Ministre, dès son arrivée rue de Grenelle, a voulu donner une caution scientifique colorée de modernité à ce qui ne relève que de mesures idéologiques marquées dans les faits du sceau d'une pensée conservatrice et néolibérale sommaire. L'installation, sous la houlette directe du ministère et au détriment d'instances existantes d'évaluation du système scolaire, du Conseil Scientifique de l’Éducation nationale en témoigne. Ici, ne règne qu'une vision de la recherche cognitive, sans la didactique, sans les sciences de l'éducation, ni la sociologie de l'école. « Tout se joue dans le cerveau » dit le ministre. Vive l'imagerie du cerveau. À bas les 100 ans de recherches pluridisciplinaires sur l'école ! La communication ministérielle est formelle, en laissant croire que la simple « remédiation »  technique, fondée sur des procédures et des protocoles, sur du « pilotage par les preuves » suite à des tests de positionnement pourra vaincre la difficulté scolaire. Les neurosciences (et encore, une école particulière) sont érigées au rang de nouvelle doctrine pédagogique au détriment du savoir-faire des enseignants et des personnels d'encadrement de terrain ; elles se substituent ainsi à la compréhension des enjeux culturels, sociaux et cognitifs des apprentissages scolaires. Le numérique éducatif, alpha et oméga de la pensée pédagogique actuelle, sert de cheval de Troie pour infiltrer les pratiques pédagogiques et offrir l'échec scolaire en marché aux éditeurs numériques et opérateurs privés. Les annonces récentes du Ministre au moment du déconfinement sur l'importance future de l'enseignement à distance vont bien dans ce sens. L'invasion des soft skills issues de l'idéologie néolibérale, reprenant les théories béhavioristes les plus éculées, contaminent le champ éducatif comme nouveau modèle de compétences centré sur l'individu au détriment des valeurs du collectif. Un détournement des thématiques de la personnalisation, de l'individualisation vient achever le travail en faisant porter sur les individus et non plus sur le collectif et les choix politiques la réussite des personnes ou de leur propre échec dans le système. 

 

Un projet réactionnaire

 

Nous contemplons aussi, atterrés au quotidien, des mesures dites « pour la justice sociale » qui ne font qu'augmenter les inégalités sociales devant l'école.

 

En voie générale, sous le prétexte de l'exigence et du rehaussement du niveau, le ministre rétablit une culture élitiste qui trie, hiérarchise et sélectionne les élèves, mettant en place la compétition de tous et l'élimination des plus faibles au fur et à mesure du cursus scolaire. La réforme du Bac soumet les familles à une carte des enseignements de spécialités créant des inégalités territoriales de fait. Les E3C soumettent à une pression certificative permanente les élèves et leurs enseignants; dénoncées par les Chefs d'établissement et par une note interne de l'Inspection générale, perturbées dans plusieurs établissements, générant anxiété des élèves, pression permanente de tous et difficultés de mise en œuvre, ces épreuves ne servent que des logiques évaluatives au détriment des logiques de formation.

 

En voie professionnelle, alors qu'une large part du projet de démocratisation de l’École a reposé sur l'accès de ces élèves à l'enseignement supérieur, les bacheliers professionnels ont été dépossédés à bas bruit des disciplines de l'enseignement général par une baisse drastique des horaires, ce qui leur interdit désormais tout projet de poursuites d'études. Cette saignée horaire des disciplines générales en lycée professionnel, dénoncée par les enseignants comme on crie dans le désert, attente aussi à un enseignement émancipateur, levier majeur de l'intégration des élèves issus des milieux populaires. Cette politique consiste, de fait, à séparer les LP du paysage scolaire français en les arrimant au monde de l'entreprise et à une vision surannée et irréelle de l'apprentissage.

 

Dans le primaire et au collège, la liste est longue  encore des entorses à notre Pacte républicain autour de l’École : une priorisation accordée à la maternelle privée (avec l'obligation scolaire à 3 ans) quand les maternelles publiques manquent de moyens ; une instrumentalisation de la thématique de l'échec scolaire pour rogner sur les moyens attribués à l’Éducation prioritaire (dont le nom même s'efface du portail internet du ministère) ; l'abandon de la dimension pédagogique de l’Éducation Prioritaire se faisant, au profit du thème, politiquement fort, de la ruralité. Nous dénonçons, en tant qu'acteurs de terrain et pilotes de ces réseaux, le détricotage progressif de cette politique œuvrant depuis des années à comprendre et à agir sur les difficultés des élèves les plus éloignés de l’École.

 

Éducation à la citoyenneté et laïcité dévoyés

 

Et pour aggraver encore le constat, le Ministre a choisi une mise en scène d'un  traitement « sage » de la question de la laïcité scolaire tout en nommant un Conseil des Sages composé de membres dont certains sont très nerveux sur ces questions sensibles, contribuant ainsi à une irresponsable hystérisation du débat médiatique sur l'islam. Ce principe de laïcité scolaire, auquel nous tenons tant, se dit parfois au mépris de la loi, par le Ministre lui-même. À ce titre, l'instrumentalisation de la laïcité à des fins politiques, est  heureusement contrôlée par les acteurs de terrain que nous sommes et... le Premier ministre lui-même au sujet des mamans accompagnatrices. Une instrumentalisation qui s'étend aussi aux questions liées aux banlieues, et au mépris des travaux existants. Mais il est vrai qu'il s'agit souvent de travaux sociologiques que le ministre renvoie, d'une formule de slogan, à des bourdieuseries sans intérêt et fausses.

 

Pourtant, le Ministre se voulait offensif sur la question de la citoyenneté : n'a-t-il pas annoncé un ajout au tryptique républicain : Liberté, égalité, fraternité et Respecter autrui ? Il s'agit là encore de l'énonciation d'une formule (« respecter autrui ») dont, nous, acteurs de terrain situés à tous les échelons de l'Institution, pouvons certifier du fait qu'aucune action ne vient appuyer cette intention, réduite à une formule d'affichage réservée à la communication médiatique ministérielle. Le Conseil Supérieur des Programmes a consciencieusement vidé de sa substance pédagogique l'enseignement moral et civique (EMC) par un ajustement de ces programmes deux ans à peine après sa mise en place. Verrouillage, contrôle et reprise en main sont là aussi à l'ordre du jour. De même, rien ne vient favoriser les formations d'enseignants sur ce « respecter autrui » dont l'exemple le plus net est la formation statutaire des enseignants du premier degré qui, cantonnés aux « fondamentaux » que seraient le français et les mathématiques, évacue tous les domaines de la culture (tant scientifique, humaniste, artistique, historique que géographique). La formation statutaire des cadres suit le même chemin dans un Institut (l'IH2EF) dévolu désormais uniquement à la passation des consignes ministérielles. Le ministère ferait bien d'initier dans ses logiques quotidiennes ce « respecter autrui » si absent de ses propres fonctionnements, comme un rapport de l'Inspection générale vient de le pointer, notamment au sujet de l'organisation interne de la rue de Grenelle et de la Dgesco en particulier.

 

Nous, cadres de l’Éducation nationale, confondus par la situation faite à l’École de la République, ne pouvons nous résoudre à cet état de fait et prenons la responsabilité d'écrire ici pour, qu'au moins, nous puissions nous regarder en face et nous dire que nous avons prévenu du tournant qu'avait pris l’École. Car au-delà de telle ou telle mesure, c'est bien la philosophie d'ensemble qui vient heurter nos valeurs. La culture ministérielle actuelle est éloignée, de fait, de la culture professionnelle enseignante et de terrain. Le Ministre entend aujourd'hui piloter de façon autoritaire des réformes sans construire l'adhésion des enseignants et sans prendre en compte l'expertise des personnels d'encadrement. Symptomatiquement, la loi « pour l'école de la confiance » couvre de facto une politique de la défiance inédite à l'égard du pédagogique. Le plus grave est là. Nous observons, consternés, un système éducatif détourné de ses fondements républicains et de ses valeurs et ne pouvons nous taire. Le terrifiant verrouillage en cours du débat démocratique sur les enjeux et les finalités d'une École pour tous ne se fera pas avec notre contribution car nous ne voulons pas, nous, enseignants, formateurs, chercheurs, inspecteurs du premier et second degrés,  inspecteurs généraux, directeurs académiques, cadres de l'administration centrale, trahir l’École de la République et ses idéaux.

 

Groupe Grenelle

 

La tribune de Maurice Danicourt

Faillite des relations humaines au ministère

Le directeur de cabinet siège à l'Ifrap

 

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