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29 juin 2017 4 29 /06 /juin /2017 07:59

Invité ce matin sur BFMTV, le nouveau ministre de l’Agriculture Stéphane TRAVERS a déclaré tout de go « être favorable au retour des pesticides de type néonicotinoïdes en agriculture au prétexte que pour certaines cultures il n’existe pas de produits de substitution ».

Il a également dit « Nous ne sommes pas en conformité avec le droit européen »

Il est vrai que les députés Français (les précédents dont il faisait partie sous l’étiquette socialiste, il serait intéressant d’ailleurs de savoir ce qu’il a voté) ont voté l’interdiction des pesticides , avec des dérogations possibles jusqu’en 2020.

Monsieur TRAVERS sait ce qu’il en est puisque c’est le cas des producteurs de carottes de Créances (AOP de surcroît) qui utilisent par dérogation un pesticide interdit en France depuis plusieurs années.

Cela déjà pose question, comment font les maraîchers bios pour récolter sans pesticides ?

Mais je pense que notre vaillant député, en marche, devenu ministre a peut être reçu l’appui de lobbys puissants, voire également du syndicat majoritaire, puisque la France reste le premier utilisateur de ces produits en Europe.

Bien évidemment le ministre de la Transition écologique Hulot a réagi immédiatement, lequel a été appuyé aussitôt par le premier ministre qui tranché au profit de Hulot.

Mais il nous faut rester vigilants, d’autres tentatives auront certainement lieu.

Il est vrai que dans sa campagne le président Macaron 1er avait déclaré ne pas revenir sur cette interdiction.

Il a aussi écrit dans son programme vouloir placer la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides, qu’il juge responsables du cancer des enfants depuis 20ans.

Il a oublié les adultes à commencer par les agriculteurs eux-mêmes, les arboriculteurs, les viticulteurs et les voisins de ces exploitations.

Le candidat à la présidence a également inclus dans son programme un financement de 5 milliards d’euros pour la transition agricole afin :

- de faire monter en gamme les exploitations agricoles.

- permettre leur adaptation aux normes environnementales.

- assurer le bien être animal.

Tout ceci peut paraître positif, mais les propos sont ambigus notamment « la montée en gamme des exploitations agricoles » si c’est pour accroitre la production, le nombre d’animaux par exploitation, l’agrandissement des exploitation, l’installation de robots, en bref voguer vers par exemple l'agro-industrie de la ferme des 1000 vaches, ce n’est sûrement pas le bon choix.

Il veut aussi être auprès des agriculteurs pour qu’ils vivent de leur travail et non d’aides publiques, certes bien mais ce n’est pas le modèle productiviste qui peut y conduire, mais l’agriculture bio qui en plus génèrera de nombreux emplois.

Il souhaite aussi que d’ici à 2022 (donc à la fin du mandat, c’est malin!) 50 % des produits des cantines scolaires et des restaurants d’entreprise, soient bio, écologiques et issus de circuits.

C’est presque parfait, mais il ne faut pas oublier l’ensemble de la restauration collective municipale y compris les maisons de retraite. Pourquoi aussi seulement 50 % ?

Il faut inciter à la conversion des exploitations en bio, mais il faut aussi limiter la taille, afin de ne pas sombrer dans l’agro-industrie bio.

Ce programme est loin d’être ambitieux, si en plus le ministre de l’agriculture tente d’amoindrir ces maigres perspectives, à nous consommateurs d’être vigilants.

C’est curieux un article de la Gazette de la semaine dernière parlait de l’augmentation du prix du beurre, notamment pour les professionnels de la restauration, de la pâtisserie, de la boulangerie. L’auteur parmi les facteurs n’hésite pas à citer la mauvaise qualité du lait moins riche en matières grasses. La cause n’en serait elle pas le mode d’élevage des vaches laitières, souvent en stabulation courtes, nourries au maïs ensilé et aux tourteaux de soja ?

Attention à la réglementation, l’agriculture en réclame depuis longtemps, moins, Beulin en était l’ardent défenseur, mais tout ceci pour continuer à produire du volume plutôt que de la qualité, et le tout au détriment tant du porte monnaie, mais surtout de la SANTE du consommateur.

Alors prenons les paris, cette fois-ci le premier ministre a choisi Hulot plutôt que Travers, la suite à la prochaine étape, qui sortira le premier et dans combien de temps ?

 

Joël BELLENFANT

 

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