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6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 14:05

"Sans mémoire l'histoire marche dans la nuit" Alexis de Tocqueville

Ce jour là des Algériens, supposément Français, ont été massacrés par la police à Paris. Plus 50 ans après, le moment est venu de dépasser les souffrances et d'apaiser les mémoires dont la pluralité doit être respectée. Et pourtant, dans notre ville, autorités, élus, anciens combattants, associations : tous ils veulent oublier. Pas de plaque, pas de commémoration.

Chaque 17 octobre, nous sommes seulement quelques uns à nous souvenir. Face à tant de drames qui frappent nos frères de l'autre rive de la méditerranée, face aux haines et aux guerres :

- Le 17 octobre 2017 nous devons dénoncer le défaut de reconnaissance et de réparation symbolique par la République du colonialisme criminel.

"Pour ceux qui sont sans voix, Qui n'existent pas,
Dont on ne veut pas.
Pour ceux qui sont bannis, Chassés dans la nuit,

Qui n'ont que leur cri. N'oublie, n'oublie pas."

A l'encontre des communautarismes, pour construire un avenir ensemble empreint de fraternité et s'inscrivant des histoires collectives réconciliées, nous

appelons chacun à se faire vigie et, le mardi 17 octobre à 17 heures 30, à venir avec une fleur sur la passerelle Henri Liébard à Saint-Lô.

Nous les jetterons ensemble dans la Vire en mémoire des Algériens noyés dans la Seine. A travers eux, ce sera aussi un hommage rendu à toutes victimes des crimes d’État et des crimes de guerre.

Refusons l'oubli et prenons quelques instant de notre temps pour dire que nous voulons être grain de sable afin de défendre le devoir de mémoire et les Droits de l' Homme. 

 
 
 

MOUVEMENT CONTRE LE RACISME ET POUR L'AMITE ENTRE LES PEUPLES Comité de la Manche

Mairie de Saint-Lô Place Général de Gaulle BP 330 50010 Saint-Lô Cedex

http://mrap50.free.fr

à
Monsieur François BRIERE

Maire de Saint-Lô
Vice-président de Saint-Lô Agglo Vice-président du Conseil départemental

Saint-Lô le 20 septembre 2017

Objet : Liberté d'expression "Ça bouge en ville" Monsieur le maire,

Comme suite aux échanges entre votre Directeur de Cabinet et le Mrap, vous avez contesté que notre comité puisse annoncer dans "Ça bouge en ville" la commémoration du crime d'État du 17 octobre 1961.

Nous constatons que le rappel de cérémonies commémoratives est régulièrement présent dans ce bulletin : hommage aux Harkis, journée de mémoire contre les crimes racistes et antisémites, attentats du 11 septembre 2001... De même, quand ces commémorations se font sous l'égide d'une association, par exemple, Amnesty International : journée internationale des droits de l'Homme avec appel à pétition et messages de soutien.

Nous relevons également que "Ça bouge en ville" met en exergue des thèmes de réflexion et de débats connotés, portés par le monde associatif tels que : Auschwitz, l'environnement, les migrations, le spirituel ... Du sens existe aussi dans des pièces et spectacles de la saison culturelle.

Nous rappelons que le Mrap est agréé comme Association nationale d' Éducation Populaire, doté d'un statut consultatif auprès de l'ONU et qu'il est membre de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme. Nous soulignons les propos du président de la République le 17 octobre 2012 : "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ". La justification du refus, en raison du prétendu caractère "politique "de l'annonce du Mrap, est donc irrecevable. Il ne revient pas à un maire de décider du bon et du mauvais usage de la mémoire et votre mandat restera marqué par une censure concernant la liberté d'expression.

Votre attitude manifeste, une fois de plus, votre ostracisme à l'égard du Mrap, qui s'est vu supprimer sa subvention, et en particulier à l'encontre de son président que vous assimilez abusivement à un adversaire politique (confer votre courrier du 18 avril 2017).

S'agissant de la commémoration du 17 octobre 1961, le refus signifié confirme clairement, qu'avec la frange la plus réactionnaire de la société, vous vous opposez à ce que justice soit rendue aux héritiers de l'immigration et que vous vous inscrivez dans les occultations et les discriminations mémorielles qui affectent les crimes coloniaux. Nous le regrettons d'autant plus que, pour le Mrap, le devoir de mémoire ne doit pas se nourrir du désir de vengeance ou de revanche qui, malheureusement, imprègne la volonté de ceux qui veulent oublier ces crimes.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le maire, l'assurance de nos salutations militantes.

Pour le comité du Mrap, Le président,

Jacques DECLOSMENIL 

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