Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 09:09

 

Les agriculteurs de la FDSEA (Fédérations Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et des JA (Jeunes Agriculteurs) sont mécontents à l’encontre de Monsieur David NICOLAS, président de la communauté de communes AVRANCHES/MONT SAINT MICHEL, qui présente le futur PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) de ladite communauté de communes, et notamment sur le fait qu’il classe un linéaire important de haies bocagères, sous prétexte qu’elles ne peuvent plus être abattues, ainsi que le relate Ouest France, dans son édition du 13 février 2018

C’est faux car même classées en EBC (espace boisé classé) le défrichement est certes interdit, mais les coupes et abattages sont soumis à un arrêté préfectoral (Article L 130-1 du Code de l’Urbanisme).

Il est vrai que le « classement » au titre de la loi paysage, (article L 123-1-5-III-2 du Code de l’urbanisme autorise le défrichement par autorisation municipale, mais que les coupes et abattages ponctuels sont autorisés.

La sanction est compréhensible car à force de faire n’importe quoi les agriculteurs productivistes du syndicat majoritaire doivent s’attendre à ces réactions d’élus, qui dans les petites communes sont bien impuissants devant des comportements d’arrachages et d’arasements sans autorisation.

En effet ils n’osent souvent sanctionner l’auteur du délit afin d’éviter de perdre l’élection suivante.

Par ailleurs siégeant à la CDPENAF (Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers) je suis habitué à observer le comportement de la FDSEA et de ses adhérents qui siègent dans d’autres structures dans lesquelles ils sont majoritaires (CDOA (Commission Départementale d’Organisation Agricole) ,SAFER (Société d’Aménagement Rural et d’Etablissement Foncier), Propriété foncière, Forestière, sans compter les élus anciens agriculteurs, qui demandent de manière pressante aux élus et bureaux d’études lors de la présentation de documents d’urbanisme (PLU,PLUi, cartes communales…) de réduire de façon drastique la protection des linéaires de haies.

Là ils sont venus en force (entre 60 et 100) lors d’une réunion publique de présentation du PLUi, regrettant de n’avoir pas été consultés avant, ce qui est pour le moins étonnant, mais ils ont obtenu (sous la pression, voir la menace) de la part du président NICOLAS une réunion sur ce sujet.

Curieuses méthodes, encore heureux, qu’ils n’aient pas (comme ils en ont l’habitude) brûlé des palettes traitées et des vieux pneus, devant la salle Victor Hugo, au mépris de la santé des personnes et des animaux, de l’environnement, de la biodiversité.

Dans l’Orne (dans un site classé) Arrachage de 1500m de haies et bouquets d’arbres classés après autorisation préfectorale et avis favorable de la CDNSP (2) (Ouest France 20/21 janvier 2018) l’agriculteur n’a toujours par replanté. Une pétition est en cours sur Change.org.

 

Voici ce que préconise l’Agence de l’eau Seine Normandie :

« Lutter contre l’érosion des sols  et la pollution des cours d’eau   En développant les infrastructures agro-écologiques/l’hydraulique douce, notamment en augmentant de 2 % par an le linéaire d’infrastructures naturelles jusqu’en 2022. Les infrastructures agro-écologiques sont les haies, bosquets, arbres isolés et alignés, bandes tampons, prairies gérées de manière extensive, murets, banquettes, mares, vergers… Elles constituent un bouquet de réponses intéressantes par rapport au changement climatique : meilleure infiltration de l’eau quand elles sont situées de manière optimale dans le paysage, rétention des polluants, limitation de l’érosion, source d’auxiliaires pour lutter contre les ravageurs, maintien de la biodiversité, stockage de carbone, brise-vent... et contribuent ainsi à améliorer le rendement agricole. Et pourtant, depuis les années soixante-dix, dans le Calvados, la Manche et l’Orne notamment, la moitié des haies a disparu. Chaque année en Normandie, 2 000 km de linéaire de haies sont détruits faute de temps pour l’entretien et de valorisation suffisante. La prise de conscience par les régions, l’essor de la filière bois et le développement de chaudières collectives alimentées localement incitent les agriculteurs à les replanter. La plantation de haies perpendiculairement aux pentes a des effets positifs dans la lutte contre l’érosion du sol et les risques de ruissellements. »

Nous ne pouvons laisser impunément faire les prédateurs et arracheurs de haies de tous poils.

 

Joël BELLENFANT

 
 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires