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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 08:23

Lors de la fête du train et des services publics en septembre 2019, des agents de la fonction publique sont venus témoigner sur la situation qu’ils vivaient à travers les réorganisations du système de santé, des impôts, de l’énergie et de la SNCF etc., soulignant notamment la fin de nombreuses missions qui n’allaient plus exister dans de nombreux territoires éloignés des grandes villes. Il en ressortait que la même logique libérale guide ces abandons, avec la volonté de transférer vers le privé les missions de service public pour apporter de nouvelles sources de profits aux multinationales de l’énergie, du transport ou des services. Quant aux missions essentielles, comme la santé ou le service des impôts, les intervenants notaient que la politique d’austérité se poursuit notamment par des milliers de suppressions de postes. Lors du débat, une infirmière de l’Aigle témoignait de façon bouleversante sur la situation vécue dans son hôpital : en effet, les différentes restructurations, accompagnées de suppressions d’emploi, amènent à des pertes de sens pour de nombreux soignants, notamment dans leur capacité à respecter l’éthique qui a nourri le choix de leur métier. Elle nous a fait part du contact téléphonique avec une de ses collègues qu’elle avait dissuadée de se suicider.

Il ne s’agit pas pour nous de verser dans le pathos, mais de dire que ce sont des milliers de situations de ce genre qui sont vécues par les agents des services publics. Elles existent également à la SNCF et malheureusement certains sont passés à l’acte tout comme de nombreux salarié-es de la santé. Dans le même temps qu’ils banalisent cette situation, le pouvoir et les directions d’entreprise continuent cette politique de casse. Cette orientation n’est pas sans conséquences pour les hommes et les femmes en charge d’exécuter des tâches et des métiers qui n’ont plus grand-chose à voir avec la conception qu’ils avaient du service public.

Qui mieux que l’ex PDG d’’Orange pour définir le fond de cette casse humaine et sociale ? En effet, celui-ci n’hésitait pas à déclarer à une sociologue lors d’un reportage : « qu’il fallait faire perdre la mémoire aux agents de leurs précédents métiers », (sous-entendu l’esprit du service public) en justifiant la méthode par le recours aux restructurations permanentes, en déplaçant les agents ou en les obligeant à faire des métiers qu’ils n’avaient pas souhaités. On sait ce que cela a coûté en vies humaines chez Orange et au final, la condamnation de son PDG.

La sociologue a démontré que cette stratégie était mise en place dans toutes les entreprises publiques et les services de l’État. Rien n’est de bien surprenant : tout ce petit monde sorti du même formatage idéologique cumule les jetons de présence dans tous les conseils d’administration pour se retrouver dans l’entre soi afin de s’octroyer des salaires exorbitants. Il est abonné à l’idéologie ultra-libérale de thinktanks financés par les multinationales et le patronat......

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