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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 17:35


17 OCTOBRE 2017 : DU BON ET DU MAUVAIS USAGE DE LA MÉMOIRE

La Véme République vient tout droit de la guerre d'indépendance de l'Algérie. La reconnaissance de cette indépendance fut précipitée par la manifestation de février 1962, après la mort de militants communiste tués par la police au métro Charonne. Le massacre le 17 octobre 1961 de centaines d'algériens, supposément Français, n'a pas suscité une telle réaction populaire. Maurice Papon, préfet de police à cette époque, a du répondre de ses crimes contre les juifs pendant la guerre 1939-1945, mais pas du massacre de 1961.

Il a fallu attendre le 17 octobre 2012 pour que le président de la République, François Hollande déclare : "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ses faits", néanmoins sans les caractériser comme un crime d’État.

Dans notre ville, la présence des descendants de ceux venus d'ailleurs est de plus en plus évidente. Elle imposerait que les histoires soient partagées. Et pourtant autorités, élus, anciens combattants, associations: tous veulent oublier le 17 octobre 1961. Pas de plaque, pas de commémoration ! Et pourtant, lors de l'hommage officiel, rendu le 5 décembre 2016 aux morts pour la France pendant les conflits d'Afrique du Nord, ce passé a été inscrit dans le présent tel qu'il devrait être : "L'heure est au dépassement des souffrances et à l'apaisement des mémoires dont la pluralité doit être respectée pour faire du souvenir (...) un moment qui rassemble celles et ceux qui ont cette page d'histoire en partage". Et pourtant, l'occultation du 17 octobre 1961 participe aux difficultés d'intégration de la communauté immigrée, issue des anciennes colonies africaines.

Populations "indigènes" soumises au travail forcé, dispositions racistes et d'exception, code de l'indigénat, internement administratif, responsabilité collective...c'est ce qu'ont subi les colonisés. Dans leur écrasante majorité, ils n'étaient pas considérés comme des citoyens mais comme des sujets français. Jusqu'à la Libération, déportations, exécutions sommaires et massacres, ont été des pratiques constitutives de la construction et de la défense de l'empire colonial français. En témoignent sinistrement les massacres de Thiaroye au Sénégal (décembre 1944) , ceux de Sétif (45 000 morts), Guelma et Kherrata en Algérie, qui commencent le 8 mai 1945 et leurs dizaines de milliers de victimes,.

Il y a 70 ans, au mois de mai 1947, la guerre d'Indochine et l'insurrection malgache (de 20 000 à 100 000 morts) débutaient. Le 1er novembre 1954, un long conflit commençait en Algérie (250 000 morts). Entre 1945 et 1962, la France a été constamment engagée dans des opérations militaires coloniales qui ont fait près d'un millions de morts. N'oublions pas la guerre, longtemps cachée, menée au Cameroun de 1955 à 1971 (de 60 000 à 100 000 morts) et les répressions sanglantes contre les militants guadeloupéens et kanaks.

Soyons bien conscients que les vainqueurs sont ceux qui écrivent l'Histoire. Le récit national, rédigé dans nos livres d'école et diffusée par les maîtres de l'information, en est imprégné. Les vaincus n'ont pas besoin d'avoir une histoire, les vainqueurs leurs imposent la leur.

Le long silence officiel sur le 17 octobre 1961 s'inscrit dans le refus par la France de reconnaître l'histoire des crimes coloniaux. Certes, le devoir de mémoire ne doit pas se nourrir du désir de vengeance, de revanche ou de rancœur. Malheureusement, il imprègne la volonté de ceux, ayant la nostalgique de la France, en même temps, colonialiste, humanitaire et civilisatrice de Jules Ferry, qui veulent oublier ces drames.

Qui peut dire que chercher la vérité sur ces crimes, et la faire connaître, font partie du débat public ? Qui peut dire que cette mémoire est pleinement entrée dans l'histoire collective de notre peuple ? Ces silences et ces dénis sont du pain béni pour les communautarismes et pour déblayer le terrain à l'islamisme.

La ville de Saint-Lô commémore chaque année les attentats du 21 septembre 2001 à New-York qui ont fait près de 3000 morts. La municipalité envisage que le Mémorial de la Madeleine soit un lieu d'hommage à toutes les victimes du terrorisme. Un bon usage des différentes mémoires, c'est aussi parvenir à un consensus sur l'histoire de toutes les cruautés que notre peuple a infligé à d'autres d'autres peuples. Un pas été fait s'agissant de la reconnaissance sociale et politique de l'esclavage et de la traite négrière.

Il n'en est pas de même pour les crimes d’État, tel le 17 octobre 1961. Ce constat est inacceptable, car il ajoute aux massacres, l'outrage aux victimes, à leur descendants et leurs proches. Pourquoi le Mémorial de la Madeleine ne serait-il pas aussi un lieu du souvenir pour la mémoire de celles et ceux, innombrables, qui furent les victimes des crimes de guerre et des crimes d’État ? Ainsi, justice serait rendue aux héritiers de l'immigration coloniale et post- coloniale, toujours victimes des discriminations mémorielles. Ainsi, tous les Saint-Lois connaîtraient-ils mieux le passé de ces ombres qui n'ont pas leur place dans notre histoire. Ainsi notre avenir ensemble, empreint de fraternité, s'enracinerait-il dans des souvenirs partagés et des mémoires réconciliées. 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 18:03

 

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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 08:25

En 1961, à la fin de la guerre d’Algérie,

De Gaulle, afin de mettre fin aux attentats qui se produisent dans Paris (aussi bien du fait de l’O.A.S. que du F.L.N.) a demandé au Préfet de police PAPON  d’organiser ce que certains n’hésitent pas à qualifier de « répression ».

L’idée de Papon a été la suivante : imposer aux Algériens un couvre-feu qui leur interdisait de circuler à Paris et en banlieue entre 20 heures30 et 5 heures30, ce qui, pour nombre d’entre eux, impliquait une impossibilité de travailler.

Pour protester contre cette mesure pour le moins inique, la Fédération Française du F.L.N. décide d’une MANIFESTATION PACIFIQUE le 17 octobre 1961 : rassemblements, en costumes « du dimanche » dans divers points de la capitale avec port d’armes interdit. Mais, la préfecture de police ayant été informée, envoie 1.658 policiers (tous corps confondus) pour réprimer cette manifestation.

Les hommes sont rassemblés au Palais des Sports, les femmes et les enfants, dans un commissariat de police du 11ème arrondissement et l’effroyable ratonnade  s’organise : on tabasse, on tue, on noie vivants et cadavres !

Le nombre de morts restera un mystère : entre 50 et 150 !

Gérard Monate, syndicaliste policier concédera qu’une trentaine de cas sont absolument indéfendables…

Et le cas de Monsieur Papon, il est défendable ? lui qui a osé dire qu’il ne regrettait rien et que si c’était à refaire… (air connu), et, qui, interrogé sur le nombre de morts ne trouvera à répondre que : « la police parisienne a fait ce qu’elle devait faire ».

Samedi 14 octobre  à 10 h 30

 

Rassemblement devant la Mairie de Granville, puis défilé jusqu’au port.

Merci de venir avec une fleur des champs ou autre

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6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 14:05

"Sans mémoire l'histoire marche dans la nuit" Alexis de Tocqueville

Ce jour là des Algériens, supposément Français, ont été massacrés par la police à Paris. Plus 50 ans après, le moment est venu de dépasser les souffrances et d'apaiser les mémoires dont la pluralité doit être respectée. Et pourtant, dans notre ville, autorités, élus, anciens combattants, associations : tous ils veulent oublier. Pas de plaque, pas de commémoration.

Chaque 17 octobre, nous sommes seulement quelques uns à nous souvenir. Face à tant de drames qui frappent nos frères de l'autre rive de la méditerranée, face aux haines et aux guerres :

- Le 17 octobre 2017 nous devons dénoncer le défaut de reconnaissance et de réparation symbolique par la République du colonialisme criminel.

"Pour ceux qui sont sans voix, Qui n'existent pas,
Dont on ne veut pas.
Pour ceux qui sont bannis, Chassés dans la nuit,

Qui n'ont que leur cri. N'oublie, n'oublie pas."

A l'encontre des communautarismes, pour construire un avenir ensemble empreint de fraternité et s'inscrivant des histoires collectives réconciliées, nous

appelons chacun à se faire vigie et, le mardi 17 octobre à 17 heures 30, à venir avec une fleur sur la passerelle Henri Liébard à Saint-Lô.

Nous les jetterons ensemble dans la Vire en mémoire des Algériens noyés dans la Seine. A travers eux, ce sera aussi un hommage rendu à toutes victimes des crimes d’État et des crimes de guerre.

Refusons l'oubli et prenons quelques instant de notre temps pour dire que nous voulons être grain de sable afin de défendre le devoir de mémoire et les Droits de l' Homme. 

 
 
 

MOUVEMENT CONTRE LE RACISME ET POUR L'AMITE ENTRE LES PEUPLES Comité de la Manche

Mairie de Saint-Lô Place Général de Gaulle BP 330 50010 Saint-Lô Cedex

http://mrap50.free.fr

à
Monsieur François BRIERE

Maire de Saint-Lô
Vice-président de Saint-Lô Agglo Vice-président du Conseil départemental

Saint-Lô le 20 septembre 2017

Objet : Liberté d'expression "Ça bouge en ville" Monsieur le maire,

Comme suite aux échanges entre votre Directeur de Cabinet et le Mrap, vous avez contesté que notre comité puisse annoncer dans "Ça bouge en ville" la commémoration du crime d'État du 17 octobre 1961.

Nous constatons que le rappel de cérémonies commémoratives est régulièrement présent dans ce bulletin : hommage aux Harkis, journée de mémoire contre les crimes racistes et antisémites, attentats du 11 septembre 2001... De même, quand ces commémorations se font sous l'égide d'une association, par exemple, Amnesty International : journée internationale des droits de l'Homme avec appel à pétition et messages de soutien.

Nous relevons également que "Ça bouge en ville" met en exergue des thèmes de réflexion et de débats connotés, portés par le monde associatif tels que : Auschwitz, l'environnement, les migrations, le spirituel ... Du sens existe aussi dans des pièces et spectacles de la saison culturelle.

Nous rappelons que le Mrap est agréé comme Association nationale d' Éducation Populaire, doté d'un statut consultatif auprès de l'ONU et qu'il est membre de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme. Nous soulignons les propos du président de la République le 17 octobre 2012 : "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ". La justification du refus, en raison du prétendu caractère "politique "de l'annonce du Mrap, est donc irrecevable. Il ne revient pas à un maire de décider du bon et du mauvais usage de la mémoire et votre mandat restera marqué par une censure concernant la liberté d'expression.

Votre attitude manifeste, une fois de plus, votre ostracisme à l'égard du Mrap, qui s'est vu supprimer sa subvention, et en particulier à l'encontre de son président que vous assimilez abusivement à un adversaire politique (confer votre courrier du 18 avril 2017).

S'agissant de la commémoration du 17 octobre 1961, le refus signifié confirme clairement, qu'avec la frange la plus réactionnaire de la société, vous vous opposez à ce que justice soit rendue aux héritiers de l'immigration et que vous vous inscrivez dans les occultations et les discriminations mémorielles qui affectent les crimes coloniaux. Nous le regrettons d'autant plus que, pour le Mrap, le devoir de mémoire ne doit pas se nourrir du désir de vengeance ou de revanche qui, malheureusement, imprègne la volonté de ceux qui veulent oublier ces crimes.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le maire, l'assurance de nos salutations militantes.

Pour le comité du Mrap, Le président,

Jacques DECLOSMENIL 

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31 août 2017 4 31 /08 /août /2017 09:11

Harcèlement judiciaire et policier / Condamnation

France 28 août 2017

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en France.

Description de la situation :

L’Observatoire a été informé par des sources fiables de la condamnation et du harcèlement continu de M. Cédric Herrou, militant engagé dans des actions d’aide et d’accueil des personnes migrantes et réfugiées notamment dans la vallée de la Roya, région des Alpes Maritimes qui borde la frontière italienne, membre du conseil d’administration de l’association « Roya citoyenne », association de défense des migrants de la vallée franco-italienne de La Roya [1]. M. Herrou dénonce particulièrement le refoulement illégal de migrants, notamment des mineurs, des Alpes Maritimes vers l’Italie.

Selon les informations reçues, le 8 août 2017, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a condamné M. Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis et à verser 1 000€ de dommages et intérêt à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France » commis en octobre 2016 (article L. 622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda)) et « faits d’installation en réunion sur le terrain d’autrui [la SNCF], sans autorisation, en vue d’y habiter » (article 322-4-1 du Code pénal).

Pendant le procès, l’avocat général a invoqué qu’il y avait eu une contrepartie à l’aide apportée par Cédric Herrou, car « lorsque l’aide s’inscrit dans la contestation globale de la loi, elle sert une cause militante et constitue à ce titre une contrepartie ».

Le 10 février 2017, le Tribunal correctionnel de Nice avait condamné en première instance M. Cédric Herrou à une amende de 3 000€ pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France » (voir rappel des faits).

En première instance M. Cédric Herrou avait expliqué vouloir « apporter aux migrants un soutien sanitaire, alimentaire et moral » notamment aux personnes, principalement originaires du Soudan et de l’Érythrée qui traversent à pied la frontière italienne par la vallée de la Roya.

Par ailleurs, une autre procédure pénale visant M. Herrou est actuellement en cours. Le 26 juillet 2017, le parquet de Grasse a mis M. Cédric Herrou en examen pour « aide à l’entrée et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière ». M. Cédric Herrou avait été arrêté le 24 juillet 2017 à la gare de Cannes dans un train dans lequel voyageaient 156 personnes migrantes qui se rendaient à Marseille pour déposer une demande d’asile. M. Herrou était présent dans le train de Nice à Cannes afin de filmer d’éventuelles interpellations. Après avoir été maintenu en garde à vue pendant deux jours, sa sixième depuis 2016, M. Cédric Herrou a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français et d’accéder aux gares et aux parvis de gare des Alpes Maritimes. Il doit en outre aller pointer à la Gendarmerie de Breil sur Roya toutes les deux semaines. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 € d’amende [2].

M. Herrou est également régulièrement convoqué par la police. Le 17 août 2017, il a été convoqué à une audition libre car il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction d’injure publique envers un fonctionnaire dépositaire de l’autorité publique par un moyen de communication par voie électronique et ce les 12 et 13 juin 2017 ». Cette convocation, qui fait suite à une plainte déposée par le préfet est liée à un post Facebook dans lequel il critiquait la politique mise en place à l’encontre des migrants dans la région. Par ailleurs, depuis 2016 il a fait l’objet de six gardes à vue et son domicile a été perquisitionné à quatre reprises.

En outre, plusieurs gendarmes sont postés dans la montagne autour du domicile de M. Cédric Herrou et les bénévoles qui travaillent chez Cédric Herrou en faveur des droits des migrants sont très souvent contrôlés par la police, au même titre que toute personne qui descend de chez lui. Des actes d’intimidation et des insultes de la part de membres des forces de l’ordre visant M. Herrou, son avocat et des bénévoles qui travaillent avec lui auraient également été rapportés. M. Herrou reçoit également de nombreuses menaces et insultes par courrier et sur les réseaux sociaux.

M. Herrou n’est pas le seul militant harcelé en France pour son soutien aux personnes migrantes et réfugiées. Plusieurs se sont plaints de la multiplication des cas de convocations au commissariat, de gardes à vue et de poursuites pour aide au séjour irrégulier ou autres délits [3].

La vallée de la Roya dans les Alpes Maritimes, qui compte 5000 habitants, est le théâtre d’une vaste opération policière visant à intimider le passage et la présence de migrants. La vallée est en permanence surveillée par environ quatre-cents policiers et/ou gendarmes, qui opèrent un contrôle strict du déplacement de toute personne « d’apparence étrangère », selon les témoignages des associations. Des dizaines de migrants se cachent et se mettent en danger pour échapper à la police. Ainsi, il y aurait eu officiellement 18 décès de personnes migrantes constatés par les pompiers depuis l’été 2016. En outre, lorsque des personnes sont appréhendées par la police aux frontières française, plusieurs témoignages font état de refoulement vers l’Italie, en violation des procédures relatives au droit d’asile. En l’absence de processus d’accueil et d’accompagnements, des habitants se mobilisent pour apporter une aide humanitaire ou un soutien juridique ou social aux personnes migrantes présentes dans la région.

L’Observatoire s’indigne de la condamnation et du harcèlement judiciaire dont M. Cédric Herrou fait l’objet en ce qu’ils ne visent qu’à le punir pour ses activités légitimes et pacifiques de défense des droits humains, et particulièrement son action en faveur des personnes migrantes et réfugiées dans la vallée de la Roya.

L’Observatoire appelle les autorités françaises à mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire à l’encontre de M. Cédric Herrou et celle de l’ensemble des défenseurs des droits humains visés dans le cadre de leurs actions en faveur des personnes migrantes et réfugiées en France.

Plus généralement, l’Observatoire appelle les autorités françaises à garantir une protection efficace contre des poursuites visant des actions « humanitaires et désintéressées ». En effet, la formulation des dispositions de l’article L. 622-4 du Ceseda est si imprécise qu’elle peut donner lieu à des interprétations jurisprudentielles contradictoires, en fonction de la nature des actes de solidarité incriminés [4].

Rappel des faits :

Le 11 août 2016, M. Cédric Herrou a été interpellé à la sortie de son domicile et placé en garde à vue par la police aux frontières de Menton, alors qu’il conduisait un véhicule avec à son bord huit personnes migrantes d’origine érythréenne sans papiers d’identité.

Lors de son interrogatoire, M. Cédric Herrou revendiquait une action humanitaire ancienne auprès des migrants afin de leur permettre de se nourrir, de se laver et de se réchauffer avant de les conduire à la gare ferroviaire la plus proche sans percevoir aucune contrepartie.

L’affaire fut classée sans suite par la justice française au motif de l’ « exemption humanitaire » prévue par la loi. En effet, le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) exonère de poursuites pénales « toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci » (article L. 622-4 du Ceseda).

Le 20 octobre 2016, une patrouille de gendarmerie a évacué un immeuble désaffecté de la SNCF à Saint Dalmas de Tende, organisé en centre d’accueil temporaire pour étrangers en situation irrégulière en provenance d’Érythrée et du Soudan, dont 29 mineurs, par plusieurs associations dont Roya citoyenne, Médecins du monde, Amnesty International, Association démocratie Nice (ADN), Habitat & citoyenneté, Réseau éducation sans frontières (RESF), Cimade 06, MRAP 06, et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Sur place étaient également présents plusieurs représentants d’associations locales, y compris la section de Cannes et de Grasse de la LDH et M. Cédric Herrou. Trois bénévoles ont été arrêtés dont M. Herrou. Dans leur procès-verbal, les gendarmes ont conclu à une occupation illicite du bien immobilier appartenant à la SNCF « ne permettant pas d’accueillir dans des conditions sanitaires et sécuritaires les personnes affaiblies, malades et souvent mineures ». M. Herrou a été gardé 48 heures en garde à vue et les deux autres bénévoles 24 heures. Le parquet de Nice a alors décidé d’engager des poursuites pénales contre M. Herrou à la suite de ce procès-verbal. Aucun des autres bénévoles ou associations présentes n’a été inquiété. M. Herrou a été placé sous contrôle judiciaire : il a été assigné à résidence, interdit de quitter le département des Alpes Maritimes et interdit de conduire un véhicule. Son mini van a de plus été saisi par la police.

A l’issue de l’enquête, M. Cédric Herrou a été renvoyé devant le tribunal correctionnel et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente d’un jugement.

Le 10 février 2017, le Tribunal correctionnel de Nice a reconnu que l’action de M. Cédric Herrou se faisait dans un cadre de solidarité évident mais a cependant estimé que M. Herrou n’apportait pas la preuve d’une action de sauvegarde individualisée pour chaque migrant dont il a facilité l’entrée sur le territoire national alors qu’il ne peut pas indiquer leurs noms, les circonstances de leur venue en Europe et fournir la preuve au cas par cas d’un franchissement de la frontière qui aurait été réalisé dans des circonstances matérialisant un péril.

Par ailleurs, le tribunal a également estimé que les personnes migrantes dont M. Cédric Herrou a facilité le séjour et la circulation se trouvait sur le territoire national du fait de sa propre action. Par conséquent le tribunal a reconnu M. Cédric Herrou coupable « d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France » et l’a condamné à une amende de 3 000€.

Actions requises :

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités françaises en leur demandant de :

i. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de M. Cédric Herrou, ainsi que l’ensemble des défenseurs des droits humains et particulièrement des droits des personnes migrantes et réfugiées en France ;

ii. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre                  1998, et plus particulièrement à ses articles 1 et 12.2 ;

iii. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la France.

Adresses :

· M. Emmanuel Macron, Président de la République, @EmmanuelMacron ; Tel : +33 1 42 92 81 00
· M. Edouard Philippe, Premier Ministre, @EPhilippePM ; Tel : +33 1 42 75 80 00
· M. Gérard Collomb, Ministre de l’intérieur, @gerardcollomb
· M. Jean Yves le Drian, Ministre des affaires étrangères, @JY_LeDrian ; Tel : +33 1 43 17 53 53
· Mme Nicole Belloubet, Ministre de la justice, @NBelloubet ; Tel : +33 1 44 77 60 60
· Mme Christine Lazerges, Président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), Fax : +33 1 42 75 77 14 ; email : cecile.riou@cndh.fr @CNCDH
· Mme Elisabeth Laurin, Représentante permanente de la République française auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Fax : +41 22 758 91 37 ; email : mission.france@ties.itu.int ; @FranceONUGeneve
· M. Pierre Sellal, Représentant permanent de la République française auprès de l’Union européenne à Bruxelles, Fax : +32 22 30 99 50 ; email : courrier.bruxelles-dfra@diplomatie.gouv.fr ; @RPFranceUE

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de la France dans vos pays respectifs.

***
Paris-Genève, le 28 août 2017

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, partenariat de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :
· E-mail : Appeals@fidh-omct.org
· Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 25 18 / 33 1 43 55 18 80
· Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

Notes

[1La « Roya citoyenne » porte secours aux réfugiés et migrants de passage dans la vallée de la Roya. L’association fait également l’objet d’une procédure d’assignation en référé à la suite d’une plainte déposée par M. Olivier Bettati, conseiller municipal de Nice et conseiller régional de la région PACA. L’audience initialement prévue le 18 juillet 2017 a été reportée au 13 octobre                  2017.

[2Cf. Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme, 26                  juillet 2017 : https://www.ldh-france.org/garde-vue-cedric-herrou-deni-justice/

[3Cf. dossier web du Groupe d’information et de soutien des immigrées (GISTI) sur la recrudescence du délit de solidarité : http://www.gisti.org/spip.php?article5179

[4Cf. l’avis n°0131 du 4 juin 2017 de la CNCDH, Avis : mettre fin au délit de solidarité, disponible sur https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034851164

 

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 10:52
Pour Coutances, covoiturage sur le parking de Leclerc( près de l’escalier roulant) à partir de 17h
 
Appel à rejoindre l'appel national des délinquants de la solidarité
le 9 février à 18h à ST LO
Exilés, demandeurs d'asile, mineurs étrangers non accompagnés :
exigeons l'humanité et le respect de la loi
 
A l'heure où Trump engage sa délirante politique anti-migrants et se voit confronté à une mobilisation anti-raciste de plus en plus massive, à l'heure où en France même des propositions de plus en plus dures occupent l'espace médiatique (quotas, fin de la scolarisation des sans papiers ou du droit élémentaire au regroupement familial), nous pourrions attendre de ce gouvernement qu'il montre la voie de l'humanité et de la solidarité internationale.
Or, il semble bien que, tétanisé par ce climat, le pouvoir ait choisi – au mieux – de laisser pourrir les choses . En effet :
-Après la médiatique évacuation de la jungle de Calais, toutes les promesses faites aux exilés pour qu'ils acceptent de rejoindre les centres d'accueil et d'orientation ont été trahies : on expulse à partir de ceux-ci des exilés « dublinisés » vers d'autres pays européens ( qui eux même expulsent vers des pays en guerre) et seule une faible partie des mineurs a pu rejoindre leur famille outre- Manche.
-Les mineurs étrangers non accompagnés sont systématiquement soupçonnés de mentir et les conseils départementaux ( dont celui de la Manche ) leur appliquent, avec ou sans la complicité du parquet, des tests osseux sans valeur scientifique pour établir leur âge « véritable ». Beaucoup d'entre eux sont rejetés à la rue sans même que les associations puissent les repérer et les aider.
-Des demandeurs d'asile sont , au mépris de la loi, laissés à la rue et rejoignent aux côtés des exilés qui n'ont pas encore engagé la démarche de demande d'asile, la grande cohorte des sans abri pour lesquels n'existe qu'un dispositif inefficace et saturé ( le 115).
o pour l'hébergement des demandeurs d'asile
o pour un accueil inconditionnel des exilés
o pour une protection sans restriction des mineurs non accompagnés
o pour la suspension immédiate de la convention de Dublin qui permet le renvoi, au mépris des promesses, des demandeurs d'asile dans d'autres pays européens
o contre la criminalisation honteuse des militant-e-s qui viennent en aide aux exilé-e-s : l'arrêt des poursuites contre les militant-e-s concerné-e-s
 
 
Collectif Manche pour les droits des étrangers :
Alternatives solidaires Coutances Collectif St Lois d’aide aux migrants
Collectif de soutien aux migrants des CAO,
Collectif contre le racisme et les idées de l’extrême droite,
Comité Manche droit des femmes , Ensemble !EELV 50,
Fédération de la LDH Manche, la France insoumise,
Itinérance Cherbourg ; Itinérance sud Manche,
Pastorale des migrants, Port d’attache
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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 10:37

Comité de la Manche

Mairie de Saint-Lô Place Général de Gaulle BP 330 50010 Saint-Lô Cedex

http://mrap50.free.fr

Le 3 février dernier les policiers ont manifesté devant la Direction Départementale de la Sécurité publique de la Manche. Que les forces de l'ordre réclament les moyens d'accomplir leurs tâches et expriment le malaise ressenti par beaucoup de policiers, est légitime. Que leurs syndicats appellent les citoyens à soutenir leurs revendications est compréhensible.  

Pour être crédible cet appel doit avoir pour conséquence que les syndicats de police  condamnent la violence qui vient d'avoir lieu à Aulnay sous Bois. Leur silence accréditerai l'idée  qu'il ne s'agirait que d'une "bavure" de plus alimentant l'actualité quotidienne, mal inévitable et  apparemment sans remède. Dans le cas précis, les faits commis par les quatre policiers auteurs ou  complices sont particulièrement graves, voire ignominieux, et doivent être fermement sanctionnés.

Nous sommes loin d'une police authentiquement républicaine tournée vers l'ensemble de nos concitoyens, sans distinction d’origine, de sexe et d'appartenance sociale. Hors le respect des principes fondamentaux qui définissent à la fois le maintien de la sécurité publique et la liberté des personnes, une police efficace, et donc respectable et respectée, ne peut exister.

La question se pose de savoir si ce qui s'est passé à Aulnay sous Bois ne dépasse pas la  simple "bavure" et n'est pas le résultat des tentations extrémistes qui guettent les forces de police.Certes une majorité de ces fonctionnaires est attachée aux valeurs de la République mais l'histoire nous a montré, dans un contexte propice aux débordements, que la police peut être au service d'un  racisme d' État : arrestation des Juifs lors de la "Rafle du Vel' d'Hiv " en juillet 1942, massacre des  Algériens le 17 octobre 1961. Comment ne pas s'inquiéter sachant que 51,5% des policiers et  militaires ont voté pour le Front National, parti d'extrême droite, en 2015 ! Ils seraient 57%  aujourd'hui ! (étude du CEVIPOF). Que font et que disent leurs syndicats ?

Sans délai, un gouvernement ayant une vision claire de ce que doit être le sens de l'État et les  enjeux de sécurité, doit prendre toutes dispositions pour restaurer la confiance indispensable entre  une police de proximité, formée aux règles essentielles du droit, et les populations des quartiers  populaires, par exemple en mettant fin aux contrôle aux faciès par l'usage du récépissé. C'est à ce  prix que s'instaurera la paix dans ces quartiers.

A Saint-Lô le 7 février 2017

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 20:56

Comité de la Manche Mairie de Saint-Lô Place Général de Gaulle BP30 Saint-Lô Cedex http://mrap50,free,fr

Un migrant est quelqu'un qui de manière volontaire s'expatrie en raison d'un attrait particulier pour une région du monde. Un réfugié, au sens de l'ONU, c'est quelqu'un qui ne fait pas de choix, il fuit la guerre, les massacres, les dictatures.

Une petite minorité manifeste contre l'arrivée temporaire dans le département dans des Centres d'Accueil et d' Orientation, de 93 réfugiés de Calais vivant dans des conditions inhumaines et indignes du pays des Droits de l'Homme. Pour les aider dans la définition d'un nouveau projet de vie, il faut que des mesures d' accompagnement soient effectivement mises en œuvre sous la responsabilité du gouvernement en lien avec les réseaux associatifs, sanitaires, administratifs...

Rappelons quelques vérités.

En 2015, le nombre de demandeurs d'asile enregistrés dans la Manche a été de 315 !

Les Centres d'Accueil pour Demandeurs d' Asile comptent 241 places.

Le nombre total de communes concernées par la présence de demandeurs d'asile est de 8 !

- CADA : Avranches, Coutances, Carentan, Cherbourg (Equeurdreville, Tourlaville) et Saint-Lô  - CAO : Cerisy la Forêt, Saint Germain sur Ay et Troisgots.

Comment un département qui compte plus de 500 000 habitants et plus de 600 communes pourrait-il, ignorant les valeurs de paix et de fraternité, refuser d' accueillir des hommes qui veulent échapper à une situation innommable de détresse ? La solidarité doit exister bien au-delà des communes d’accueil.

Au demeurant jamais les demandeurs d'asile hébergés depuis des années dans les CADA de la Manche n'ont causé de trouble ou menacé quiconque.

Leur intégration se réalise dans de bonnes conditions et beaucoup de Manchois, porteurs d'humanisme et de solidarité, font preuve à leur égard de générosité. Les 93 nouveaux réfugiés ne cherchent qu'à vivre dignement.

Face à une société où les fractures sociales s'accroissent, dans une certaine mesure, on peut comprendre que des personnes bornant leur horizon à leur petit pré carré, confrontées à des difficultés sociales de tous ordres et en état de d'exaspération ou de frustration, se trompent de colère et fassent des migrants des boucs-émissaires.

Ceux-là doivent se convaincre que seule la justice sociale fera reculer, les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme et le racisme... Sensibles au propos ou prises de position de la classe politique dominés par l'idéologie d’extrême droite, ils sont récupérés et instrumentalisés par des courants réactionnaires et xénophobes adeptes du mensonge et des braiments populistes.

Hier, ils auraient réclamé des communes sans réfugiés Espagnols victimes du franquisme, sans réfugiés Juifs victimes du nazisme, sans réfugiés Hongrois et Vietnamiens victimes du communisme...

Les Français qui ont agi pour les protéger font la grandeur de notre histoire et nous devons nous en inspirer.

L'accueil des réfugiés d'aujourd'hui par les Manchois, largement dominé par une attitude chaleureuse, est réconfortant et porteur d'espoir.

Conscient de la montée des périls, le Mrap poursuivra son combat contre toutes les formes de racisme, pour le respect des Droits de l' Homme dans une société plus fraternelle et plus égalitaire pour tous les citoyens français ou étrangers.

Parce que notre département est vraiment très loin d’accueillir toute la misère du monde et que le droit d'asile est une valeur que nous devons faire vivre concrètement, le Mrap restera attentif à ce que les réfugiés présents dans la Manche soient secourus dans des conditions telles que leur dignité et leurs droits soient respectés.

A Saint-Lô 26 octobre 2016

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 16:10

Chronique du 11 octobre de Thomas Legrand 7/9 France Inter

Ce matin, vous revenez sur la répartition prévue des réfugiés de la jungle de Calais dans des centres d’accueil à travers la France.

Oui, parce que le prisme du débat public sur cette question est tristement déformant. Bien sûr, la presse nationale relaie toutes les manifestations (une vingtaine jusque-là), jamais massives, d’habitants, souvent accompagnés de leurs élus locaux pour refuser que s’installent sur leur commune des CAO ou des CADA. Les CAO sont des Centres d’Accueil et d’Orientation de migrants. De toutes petites unités qui regroupent, pour la plupart, moins de 20 migrants, c’est-à-dire 3 ou 4 familles. Il en existe déjà 164 en France, 3000 migrants y sont installés pour 4 mois. 5000 y sont déjà passés depuis novembre dernier. Les CADA hébergent, eux, des demandeurs d’asile. Des centres qui vont de 40 à 200 places dans des plus grandes villes. Depuis la prise de position très hostile de Laurent Wauquiez sur le sujet, beaucoup d’élus locaux, sur les terres desquels L’État a repéré des bâtiments, relaient ou organisent la contestation. Des militants d’extrême droite vont même (dans des cas plus isolés) jusqu’à dégrader les bâtiments sélectionnés. Il ne s’agit pas de bâtiments municipaux… Jusqu’ici les préfectures n’ont eu à procéder à aucune réquisition. Les communes n’ont rien à débourser, et ce sont des associations comme France Terre d’Asile qui gèrent les centres pour le compte de L’État.

Mais dites-vous, une fois installés, ces centres ne posent aucun problème....

Et c’est ça l’évènement inattendu, exceptionnel même compte tenu de l’ambiance désastreuse dans laquelle les tenants du déclinisme déprimés placent le débat public. Depuis novembre – n’en déplaise à ceux qui, à gauche, pensent que la France est avant tout raciste, ou ceux qui, à droite, estiment que nous sommes au bord de la guerre civile à cause des immigrés- aucun incident avec les migrants n’est à déplorer dans aucun centre… bien au contraire, rien que des manifestations de solidarité, de fraternité. Ce n’est pas une vision idyllique, c’est le rapport précis qui remonte des préfectures et de la presse locale qui est d’ailleurs pleine de ces histoires d’entraide, de cours d’alphabétisation, d’échanges de services, de retraités volontaires qui organisent des activités, de familles qui s’invitent. Une grande banderole « Allex village solidaire » orne le clocher d’Allex, ce petit bourg drômois. Ce n’est pas une exception. Plus de 1000 maires ont proposé, d’eux-mêmes, des locaux, de nombreux comités d’entreprise offrent leurs bâtiments de colonies de vacances par exemple pour quelques mois. Sur les 164 communes qui hébergent des CAO, 77 sont de gauche ou écologistes, 68 sont de droite et 19 sans étiquette, donc la solidarité est très bien répartie. Ce qui est remarquable, c’est la généralisation de l’accueil, plutôt que du refus. L’hostilité se manifeste toujours avant, jamais une fois les migrants installés, pour l’instant du moins. Les participants à la primaire de la droite, dont les thèmes de controverse envahissent le débat public, ont une lourde responsabilité dans l'image faussée de peur, de repli, que certains d’entre eux diffusent et qui, pour l’instant, ne correspond pas, pour surprenant que ce soit, à la réalité de ce terrain, qu’ils invoquent pourtant à longueur de meetings.

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 21:29

Communiqué de presse

Nicolas Sarkozy : xénophobie et inculture historique.

« Si l'on veut devenir français, on parle français, on vit comme un Français... dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois ».

Non Sarkozy … les gaulois ne parlaient pas français… mais des dialectes celtiques !


La droite de la droite représentée par Nicolas Sarkozy et l'extrême-droite de Marine Le Pen évoluent dans la même fange xénophobe...


L'une, du Front National lance une opération dite « ma commune sans migrants » comme d'autres dans les années 30 voulaient une commune sans « espagnols » fuyant la dictature et plus tard refusaient les juifs et opposants qui fuyaient le nazisme.


L'autre de la droite-extrême des « républicains», ignorant sans doute que les Francs n'étaient pas des gaulois mais des populations germaniques, a bloqué sa connaissance et sa culture historique sur « Astérix le gaulois ».

Leur France mythique n'existe que dans leurs fantasmes xénophobes. Elle s'inspire plus de l'extrême-droite nationaliste maurassienne que d'une histoire qui s'est enrichie au fil des siècles d'influences multiples, romaines, germaniques, arabes, italiennes...


L'architecture, la littérature, l'art dans ce pays sont héritiers de ces apports successifs.

La seule France est celle de cette diversité, pas celle des nationalistes qui sont passés avec leurs bagages xénophobes et racistes dans la France de Vichy qui placardait "l'affiche rouge" sur les murs de ce pays. C'est celle de ces « étrangers et nos frères pourtant » dont parlait Aragon.

Paris, le 20 septembre 2016

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