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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 15:56

Agissons pour le climat Granville Terre et Mer

Siège social AGORA Granville

 

La pandémie que nous venons de vivre et qui n’est pas encore terminée nous pose beaucoup de questionnements.

Pourquoi la santé en France va mal ? La gestion de la crise covid 19, le malaise dans les hôpitaux, le manque d’argent et de moyens aux soignants sont alarmants.

Par contre nous sommes capables de dépenser beaucoup d’argent dans des projets complètement inutiles comme les 2x2 voies (45millions €), l’extension portuaire de Granville, les pesticides que l’on répand à proximité des habitations  avec toutes les conséquences des maladies induites ! Autant de sujets qu’il faut remettre en cause en accentuant au contraire les réponses aux besoins de santé, investir et mettre en place un I R M à l'hôpital de Granville par exemple.

 

La pandémie du Coronavirus a déjà eu et aura des effets dramatiques sanitaires, sociaux, économiques et politiques sur la nation qui atteindront, en particulier, la vie des plus précaires et en feront sombrer un grand nombre dans la pauvreté. Le  gouvernement ; exploitant la « stratégie du choc », c'est-à-dire la sidération et la peur exacerbée par les catastrophes auprès des citoyens, en aura profité pour restreindre encore plus les libertés publiques et s'attaquer, en particulier, au droit du travail.

Il ne fait aucun doute que le déficit des finances publiques s'étant creusé, les collectivités locales  verront leurs dotations et leurs moyens réduits pour subvenir aux besoins de la population. IL convient donc de passer au crible les grands projets locaux inutiles qui concernent la Communauté de Commune Granville Terre et Mer au regard des effets de la pandémie et de la transition écologique qui nécessitent un changement très fort d'orientation des investissements.

 

Nous examinerons le projet de 2x2 voies, l'hôpital, le projet portuaire, les insecticides et la situation particulière de Saint-Jean de Thomas  :

Le Projet de port urbain.

Ce projet vient de faire l'objet d'une nième version présentée par le conseil départemental de la Manche, élaborée sans concertation avec les habitants, les associations locales, et les professionnels du port qui regroupent plus de 50 entreprises liées à la mer.

Certains aménagements concernant le fret maritime, cantonné aux Anglo-normandes, présentés par l'Association pour la Promotion des Ports de Granville (APPG) ont été enfin intégrés, ainsi qu'une zone frigorifique de stockage tout à fait nécessaire. Sans doute l'extension de la zone technique du chantier naval était-elle souhaitable, mais non pas l'aménagement d'un terre-plein de 9000m2 exposé au risque de submersion si l'on prend en considération les conséquences prévisibles du changement climatique sur le niveau des mers. En outre, nul argument crédible n'est toujours opposé à la remise en service de la cale de radoub qui pourrait utilement faire office d’un second élévateur à bateaux.

Le projet prévoit l’augmentation annoncée de 40% des surfaces de bassin pour la création de 480 places supplémentaires. Sans doute le Conseil départemental et la CCI n'ont d'autres perspectives que d'augmenter le bénéfice financier de cette opération sans se soucier du fait qu'un nombre important de bateaux ne quittent pas le port et sans rechercher à l'équiper de dispositifs adoptés par de nombreux ports pour stocker les bateaux ventouses et favoriser une plus large utilisation des places. Le projet se traduira, en outre  par une augmentation de 45 000 m3 de boues à extraire du port de Hérel, toujours rejetées à la base de la tourelle du Loup. La société adjudicataire du dévasement n'est, à ce jour, nullement contrainte par des obligations précises et pas plus par les contrôles des autorités (mais  lesquelles?). Une partie plus importante des vases viendra donc se déposer sur les plages de Hacqueville, du Fourneau, de Saint-Pair et de Jullouville au détriment de l'activité balnéaire et touristique.

Enfin, un « aménagement de la rue des Îles » est prévu pour « adapter l’environnement aux besoins actuels et futurs des activités portuaires ». Les dits besoins ne sont en réalité pas ceux des ports, mais ceux du développement des « activités de tourisme et de loisirs » destinés au versant maritime du tourisme de luxe qui ne concerne que fort peu les intérêts des Granvillais mais cependant poursuivi obstinément par les dernières municipalités.

Hôpital.

Depuis la fusion des deux sites en un CHAG, la stratégie des pouvoirs publics a conduit à un démembrement de l'hôpital de Granville et à une réduction des services ceci au mépris de la prise en considération des populations (13175 habitants pour Granville et 44416 pour la Comcom GTM, 7786 pour Avranches et 21419 pour la Comcom). Réduction d'autant plus absurde que la clinique de la Baie à Saint-Martin des Champs n'a cessé de se développer.  Les maires de Granville n'ont rien fait pour s'opposer aux diktats assortis de mensonges de l'Agence Régionale de Santé.

Service par service, l’hôpital de Granville s'est trouvé dépouillé des services nécessaires à l'accueil d'une population âgée (42% de retraités et 20% de très âgées et handicapées) fréquemment victimes d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux. Les risques de séquelles invalidantes se sont accrus compte tenu des temps nécessaires aux transferts vers les CHU réalisés par l'unique ligne SMUR. A l'encontre de cette stratégie et quelque soit la crédibilité des promesses du chef de l'Etat en matière de santé, il est urgent de répondre aux besoins suivants :

1 - récupérer une ambulance pour le SMUR 1 et une équipe étoffée qui peut faire office de SMUR 2 (plus de 40% des médecins sont partis en 4 ans malheureusement avec les dégradations des conditions de travail) ou en tous cas, faire en sorte qu'il n'y ait plus de retard des prises en charge des patients ;

2 - un IRM ;

3 - rénovation des urgences ;

4 - récupérer des actes de chirurgie ambulatoire en plus de l'ophtalmologie, la gastrologie et la gynécologie ;

5 - avoir une politique volontariste d'accueil des internes, notamment ceux de spécialités en déficit : gynécologie, cardiologie, gastrologie, o.r.l etc...

La 2x2 voies Avranches - Longueville.

L Association Agissons pour le climat GTM a déposé une demande d'abrogation de ce projet auprès du Préfet de la Manche pour des raisons d'ordre juridiques et environnementales. La déclaration d'utilité publique du 19 octobre 2006 prorogée le 26 11 2011 apparaît, en effet, obsolète au regard de l'évolution des dispositions législatives actuelles ( Loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages) et notamment en matière d'environnement qui visent le zéro artificialisation des terres, la conservation des terres agricoles et, en particulier des zones humides. Hors les opérations déjà réalisées de 3km pour un coût de 28 millions € et la seconde de 4km pour un coût de 38 millions €, le département maintient sa volonté de réalisation finale des trois tronçons qui détruira 14 ha de zones humides et supprimera une exploitation agricole biologique importante.

Pesticides.

La Cour des Comptes, dan un avis récent, a fait le constat que les effets du plan ECOPHYTO mobilisant 400 millions € d argent public demeurent très en deçà des objectifs fixés par le gouvernement d'autant qu'une partie restreinte a atteint les agriculteurs. L'utilisation des pesticides qui avait déjà augmenté de 12% entre 2006 et 2009 et a encore progressé de 24% en 2017. La France est en première ligne pour l'utilisation des pesticides, en Europe, et en quatrième ligne dans le monde. Cédant aux pressions du lobby de l'agroalimentaire le gouvernement à réduit de 5m à 3m la distance des épandages autour des habitations.

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances d’origine naturelles ou artificielles étrangères à l'organisme. Elles peuvent interférer sur le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets néfastes sur l'organisme d'un individu et de ses descendants.

L 'association Agissons pour le climat demande en conséquence un moratoire concernant l'usage des pesticides et un soutien déterminé des pouvoirs publics aux nombreux agriculteurs faisant le choix de l'agriculture biologique.

Saint Jean Le Thomas.

Le village de Saint Jean Le Thomas se situe au dessous du niveau de la mer et par conséquent menacé à terme par l'élévation du niveau de la mer. La mise en place d'un épi n'aura pas tenu l'épreuve des tempêtes et des grandes marées tout en polluant l'environnement. Les travaux de recharge de la dune ne semblent guère être à la mesure des risques encourus par les habitants outre les atteintes aux espèces protégées par la législation (art. 411-1 du code de l'environnement).

Une étude de l'édification d'une digue apparaît nécessaire à la protection du village et des habitants en même temps qu'à l'économie des fonds publics utilisés de façon inefficiente.

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 16:56

Vous avez été près de 6000 personnes à signé en début d’année l’Appel « Avant qu’il ne soit trop tard, quelle convergence antiproductiviste ».
Cet Appel a déjà essaimé à travers toute une série d’initiatives contre les nucléaires civils et militaires, contre le Dakar et les sports mécaniques, etc. L’Observatoire International de la gratuité en partenariat avec divers mouvements et relayé par le site Le Grand soir lance une mobilisation continue en faveur de la gratuité du service public. Cette mobilisation connaîtra trois temps forts dans les prochains mois auxquels vous pouvez participer.


 

1.       La publication le 5 septembre 2018 du livre « Gratuité vs capitalisme » (Editions Larousse), véritable manifeste du mouvement rendant compte de toutes les formes de gratuité existantes ou pouvant se développer dans une visée antiproductiviste : gratuité de l’eau et de l’énergie élémentaire, gratuité des transports en commun urbains et des TER, gratuité de la restauration scolaire, des services culturels, des services funéraires, etc. L’enjeu est bien de construire des ilots de gratuité destinés à devenir des archipels puis des continents.

2.       Le lancement d’une pétition nationale en octobre dans le but de faire de la gratuité l’un des enjeux essentiels des prochaines élections municipales afin de faire des territoires un levier pour réussir la transition écologique dans le cadre d’une démarche antiproductiviste.

3.       L’organisation en janvier 2019 du IIe Forum international de la gratuité, dix ans après celui des Lacs de l’Essonne, co-organisé en partenariat avec de nombreux mouvements.

Cette mobilisation continue en faveur de la défense et de l’extension de la sphère de la gratuité a déjà donné lieu et donnera lieu à une série d’initiatives intermédiaires avec les conférences sur la gratuité lors de l’université d’été de la France insoumise (Amfis de Marseille fin août), comme la conférence organisée dans le cadre de la Fête de l’Huma le samedi 15 septembre à 16 heures), comme le grand débat organisé à Bayonne dans le cadre d’Alternatiba le dimanche 7 octobre.
Nous avons besoin de vous, écologistes radicaux, antiproductivistes, objecteurs de croissance amoureux du bien vivre, décroissants pour faire grandir ce débat au sein de la société… Nous voulons en finir avec le capitalisme et son monde et la gratuité est l’un des chemins.

Nous vous invitons à compter au rang des premiers signataires de l’appel ci-dessous.
Si vous souhaitez figurez au rang des premiers signataires


Signez l’appel en donnant votre accord sur gratuitevscapitalisme@laposte.net
 

Vers une civilisation de la gratuité !
Le vieux monde s’achève et ne peut que prolonger artificiellement son existence
qu’en sacrifiant le climat, les écosystèmes et plus d’un milliard d’êtres humains.
Ce vieux monde crève de la marchandisation systématique de tout ce qui peut l’être.
Il ne s’agit pas seulement d’un changement de politiques ni même de société mais de civilisation.
Un autre monde existe déjà autour des expériences de gratuité qui se développent mondialement.

Nous parlons bien sûr d’une gratuité construite, économiquement construite, mais aussi socialement, écologiquement, anthropologiquement et bien sûr politiquement construite. Le livre-manifeste « gratuité vs capitalisme » de l’Observatoire international de la gratuité rend compte de toutes les formes de gratuité existantes et à développer dans une perspective d’égalité sociale, de préservation du climat et des écosystèmes et de démocratie réelle. Comme nous y invitait le poète Rimbaud, il y a urgence à redevenir des voyants et à prendre conscience que des milliers d’ilots de la gratuité peuvent devenir demain des archipels et après-demain de véritables continents. Nous, toutes et tous, amoureux et amoureuses, de la gratuité de l’eau et de l’énergie élémentaires, des transports en commun urbain et des TER, de la restauration scolaire, des services culturels et funéraires, etc., nous clamons que l’heure est venue d’en finir avec une gratuité d’accompagnement du système, la gratuité pour les seuls naufragés, une gratuité qui ne va jamais sans condescendance ni flicage, pour passer à une véritable gratuité d’émancipation qui commence non seulement à démarchandiser, à démonétariser, mais aussi à sortir d’une conception individualiste des besoins. La gratuité est un chemin qui conduit à une société des usagers davantage maîtres de leurs usages. Nous voulons la gratuité du bon usage face au renchérissement du mésusage.

Nous voulons que la gratuité soit la condition pour repenser le contenu social, écologique, démocratique du service public dans le but d’en finir avec le capitalisme et son monde.

Au moment où les débats fleurissent à propos des prochaines élections municipales, nous vous invitons à faire de la défense et de la promotion de la sphère de la gratuité un enjeu essentiel des prochains scrutins, nous appelons toutes les personnes de bonne volonté à partager les fruits des mille et une formes de gratuité et à coopérer pour faire pousser cette belle idée.


Adresse email : gratuitevscapitalisme@laposte.net

Nous vous donnons rendez-vous à l’occasion du IIe Forum international de la gratuité qui sera organisé à Lyon au début de l’année 2019.
Commander le livre-manifeste « gratuité vs capitalisme » signé par Paul Ariès pour l’OIG (Editions Larousse) c’est aussi nous aider à faire vivre cette campagne !


Le collectif antiproductiviste « Avant qu'il ne soit trop tard »

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 18:02

 

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 09:06

Warren Buffet est classé par le magazine américain Forbes comme l’un des hommes les plus riches du monde. Il y a quelques années, il déclarait sur CNN : « There’s a class warfare, all right, but it’s my class, that’s making war, and we’re winning » (La lutte des classes existe, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui en est à l’initiative. Et cette guerre, nous sommes en train de la gagner |1| »).

Le préambule de la Charte des Nations-Unies s’ouvre sur ces mots : « We the People of the United Nations… » (« Nous les peuples des Nations-Unies… »). C’est à l’ONU – plus précisément aux Etats alliés qui ont signé cette Charte, le 26 juin 1945 à San Francisco – qu’incombe la tâche de protéger et de garantir les intérêts collectifs des peuples, le bien être universel. Or, ces intérêts sont aujourd’hui attaqués de toutes parts par la classe des riches, celle de Warren Buffet. Les États ont été vidés de leur capacité normative et de leur efficacité. Ils se sont fait, en quelque sorte, mettre K.-O. par les détenteurs du capital financier mondialisé.

Mon plus récent combat, celui que je mène contre les fonds vautours au sein des Nations-Unies, illustre cette réalité d’une façon paradigmatique. Membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU |2| depuis 2008, j’avoue n’être pas un instant « neutre » dans mon travail. Les droits de l’Homme sont une arme formidable aux mains de ceux qui veulent changer le monde, apaiser les soufrances d’autrui, briser le bras des prédateurs. Et pour progresser, ce combat suppose que l’on passe des alliances.

Dans la lutte des classes mondiale, la guerre des riches contre les peuples menée à l’initiative des Warren Buffet, il faut choisir son camp.

Les peuples des pays pauvres se tuent au travail pour financer le développement des pays riches. Le Sud finance le Nord et notamment les classes dominantes des pays du Nord. Le plus puissant des moyens de domination est aujourd’hui le service de la dette. Les flux de capitaux Sud-Nord sont excédentaires par rapport aux flux Nord-Sud. Les pays dits « pauvres » versent annuellement aux classes dirigeantes des pays riches beaucoup plus d’argent qu’ils n’en reçoivent d’elles, sous la forme d’investissements, de prêts, d’aide humanitaire ou d’aide dite au « développement ». Le service de la dette maintient les peuples en esclavage et pille leurs ressources.

Le plus puissant des moyens de domination aujourd’hui est le service de la dette

Sa compétence est double : examiner périodiquement la politique des droits de l’homme menée par les 193 États membres de l’ONU et créer des normes de droit international nouvelles lorsque des situations inédites l’exigent. Le Conseil des droits de l’Homme possède un organe subsidiaire, le Comité consultatif. Composé de 18 experts (dont 3 issus du groupe des États occidentaux), celui-ci instruit des dossiers et formule des propositions à l’intention du Conseil. Il n’a pas le pouvoir de décision. Les membres du Comité consultatif sont nommés par le Conseil sur proposition de leur État d’origine, mais leur mandat n’est pas impératif.

Cette spoliation s’est encore aggravée ces dernières décennies avec l’apparition des fonds vautours, ainsi nommés du fait de leur caractère rapace et charognard. Les fonds vautours sont des fonds d’investissements spéculatifs, enregistrés dans les paradis fiscaux et qui sont spécialisés dans le rachat de dettes largement en dessous de leur valeur nominale, avec pour objectif d’engranger des profits maximaux. Ces fonds spéculatifs sont la propriété d’individus extrêmement riches, qui comptent parmi les plus terribles prédateurs du système capitaliste. Ceux-ci disposent de trésors de guerre se chiffrant en milliards de dollars. Ils commandent à des bataillons d’avocats capables d’engager des procédures sur les cinq continents, pendant dix ou quinze ans s’il le faut.

Les fonds vautours tuent. En voici un exemple. En 2002, suite à une sécheresse effroyable, la famine provoqua la mort de dizaines de milliers d’êtres humains au Malawi. Sur les 11 millions d’habitants de ce pays du sud-est africain, 7 se sont trouvés gravement sous-alimentés. Le gouvernement était dans l’incapacité de venir en aide aux victimes, puisque quelques mois auparavant, il avait du vendre sur le marché ses stocks de réserve de maïs (40 000 tonnes !) pour payer un fonds vautour, qui avait obtenu, devant un tribunal britannique, la condamnation du Malawi au versement de plusieurs dizaines de millions de dollars…

L’éditorialiste du Financial Times, Martin Wolf, n’est vraiment pas ce qu’on appelle un révolutionnaire. Pourtant il écrit : « It is unfair to the real vultures to name the holdouts such since at least the real vultures perform a valuable task ! » (Nommer ces fonds vautours est une insulte faite aux vautours puisque ces derniers jouent un rôle utile). Il a raison : les vautours nettoient les carcasses des bêtes mortes dans les savanes et évitent ainsi la diffusion des épidémies…

Sous l’impulsion de l’Argentine, qui compte parmi les victimes de fonds vautours, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU demanda au Comité consultatif, par sa résolution 27/30 du 26 septembre 2014, un rapport répondant à la double question suivante : « Dans quelle mesure et de quelle façon les activités des fonds vautours violent-ils les droits économiques, sociaux et culturels des peuples attaqués ? Le cas échéant, quelle norme nouvelle de droit international faut-il créer pour mettre n à ces activités ? »

Je fus nommé rapporteur du Comité pour répondre à cette double interrogation. Rarement dans ma vie j’ai travaillé autant que durant ces deux années là, 2014 et 2015. J’ai déposé mon rapport le 15 février 2016. J’y expliquais que les activités des fonds vautours contreviennent par définition à la règle de la bonne foi présente dans pratiquement dans toutes les législations de tous les États du monde. En témoigne par exemple, le Code civil suisse : « Chacun est tenu d’exercer ses droits et d’exécuter ses obligations selon les règles de la bonne foi. L’abus manifeste d’un droit n’est pas protégé par la loi »(art. 2B, al. 1 et 2). Voir d’autres extraits de ce rapport avec ses recommandations dans les parties I et III de l’AVP.

Le Palais des Nations de Genève, et l’ONU en général, sont truffés d’espions. Tous les services secrets du monde, surtout ceux qui sont attachés aux grandes puissances, écoutent les conversations apparemment les mieux protégées, photocopient les documents, paient des fonctionnaires et agissent sous le masque de la diplomatie accréditée. Rien de plus normal, donc, que les agents des services occidentaux (et d’autres) aient été informés de la moindre de mes conversations et du déroulement de toutes mes séances de travail.

Le vote au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU était prévu pour la session de septembre 2016. Dans la forteresse de l’ambassade américaine de Pregny, à quelques centaines de mètres du palais des Nations, l’alarme sonna. Nos ennemis étaient parfaitement conscients qu’ils risquaient la défaite. Ils connaissaient mes recommandations. Ils savaient que, très probablement, elles seraient adoptées par le Conseil.

Nos ennemis changèrent alors de tactique. Abandonnant le terrain onusien, ils se rabattirent sur une tactique ancestrale moins compliquée et qui a fait ses preuves : la corruption. Des élections eurent lieu en Argentine en décembre 2015. Le candidat désigné par la coalition de gauche qui devait poursuivre le combat contre les fonds vautours, était donné favori par pratiquement tous les sondages. Mais il fut finalement battu par un politicien local de droite. Celui-ci avait dépensé des sommes astronomiques pour l’emporter. Aussitôt en fonction, le nouveau président de l’Argentine, Mauricio Macri, déclara vouloir honorer sans délai toutes les demandes venues des fonds vautours. Et c’est ce qu’il fit ! Voir la partie II de l’AVP.

Paul Singer a certes gagné contre le peuple argentin et nombre d’autres peuples. Mais lui et ses semblables ont été arrachés à l’ombre. De la conscience a été créée. Un jour, d’autres porteront plus loin le combat.

La prospérité des fonds vautours illustre de manière caricaturale la puissance des riches. L’accumulation de très grandes richesses entre les mains de quelques-uns, et donc l’inégalité qui en résulte, ne sont possibles que grâce à la liquidation de la normativité étatique, l’abolition du contrôle des banques, l’institution de monopoles privés, la prolifération des paradis fiscaux, etc. L’inégalité en question conduit inexorablement à la destruction du lien de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants. Lorsque les États défaillent et que des oligarques sans foi ni loi gouvernent la planète, lorsqu’un ordre meurtrier se substitue à l’état de droit, qui peut encore prétendre protéger le bien public et l’intérêt général ?

Comme l’écrit le sociologue allemand Jürgen Habermas : « L’éviction de la politique par le marché se traduit par le fait que l’État national perd progressivement sa capacité à recouvrer des impôts, à stimuler la croissance et à assurer par là les bases essentielles de sa légitimité, or cette perte n’est compensée par aucun équivalent fonctionnel (….) Confrontés au risque de voir s’enfuir les capitaux, les gouvernements nationaux s’engagent dans une course folle à la dérégulation par l’abaissement des coûts, d’où résultent des bénéfices obscènes et des écarts inouïs entre les salaires, la croissance du chômage et la marginalisation sociale d’une population pauvre de plus en plus importante. À mesure que les conditions sociales d’une large participation politique sont détruites, les décisions démocratiques, même adaptées d’une façon formellement correcte, perdent de leur crédibilité |3| ».

Habermas pose, dans la foulée, la question du transfert de la souveraineté : existe-t’il des institutions interétatiques, capables de prendre la suite des États défaillants et d’assumer la mission de protéger le bien public ? Habermas songe surtout à l’Europe. Je ne suis pas d’accord avec lui. Il me paraît évident que l’Union européenne (UE) ne saurait prétendre au titre de « démocratie continentale ».

Telle qu’elle est organisée aujourd’hui – et quelles qu’aient été les ambitions de ses fondateurs – , l’UE est essentiellement une instance de clearing, de coordination et de potentialisation des intérêts des compagnies transnationales privées. De nombreux signes l’attestent, à commencer par le fait que la Commission européenne soit aujourd’hui présidée par Jean-Claude Junker, qui assume jusqu’à la caricature son rôle de bon serviteur du capital transcontinental. De 2002 à 2010, l’homme a été à la fois Premier ministre, ministre des Finances du Luxembourg et président de l’Eurogroupe. Dans ses fonctions, il a négocié 548 arrangements fiscaux secrets, appelés « tax rulings », avec nombre de sociétés multinationales bancaires, commerciales, industrielles et de services. Ces tax rulings, comme on le dit pudiquement, visaient à favoriser l’évasion fiscale.

J’écris ces lignes alors que des centaines de milliers de réfugiés fuient les carnages des guerres de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan. Le 28 juillet 1951, les États du monde avaient ratifié la convention relative au statut des réfugiés, dite « Convention de Genève ». Celle-ci avait créé un nouveau droit de l’Homme universel, le droit d’asile. Quiconque est persécuté dans son pays d’origine pour des raisons politiques, religieuses ou raciales a le droit inaliénable de traverser les frontières et de déposer une demande de protection et d’asile dans un État étranger. Or, l’Union européenne est en train de liquider ce droit. Elle érige des murs, des barrières, des clôtures de barbelés pour protéger ses frontières, empêcher les hommes, les femmes et les enfants qui fuient la torture, la mutilation et la mort de déposer une demande d’asile.

Habermas a tort. Comme gardienne trans-étatique du bien public, l’UE ne fait pas l’affaire à l’évidence.

Qu’en est-il de l’ONU ? Fait-elle mieux l’affaire ?

Pour aborder ces questions, je veux me placer sous l’autorité d’Antonio Gramsci et de son « optimisme de la volonté ». Certes l’ONU est en mauvais état. Certes encore, on croise à l’ONU des personnages sulfureux, détestables ou malfaisants. Et puis, il y a ces légions de mornes bureaucrates, parasites grassement payés. Tous ces gens effacés, timorés, éternellement indécis. Mais en son sein s’activent aussi un nombre considérable de femmes et d’hommes respectables, courageux et obstinés.

L’ONU demeure potentiellement la seule source vivante de la normativité internationale. Dans ses prêches, Lacordaire aimait citer cette évidence, énoncée dans Le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau : « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère ». Oui, les principes énoncés dans la Charte de l’ONU et la Déclaration universelle des droits de l’Homme sont toujours l’horizon de notre histoire, l’utopie qui guide nos pas.

Un dernier mot sur les fonds vautours. José Martí fait ce constat : « La verdad, una vez despierta, no vuelve a dormirse jamas » (La vérité, une fois réveillée, ne se rendort plus jamais). Paul Singer, à la tête de plusieurs fonds vautours, a certes gagné contre le peuple argentin et nombre d’autres peuples d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes. Mais lui et ses semblables ont été arrachés à l’ombre. De la conscience a été créée. Sous la braise couve le feu. Un jour, d’autres porteront plus loin le combat.


Jean Ziegler : AVP n° 73 / 4e trimestre 2017
98 pages, 5 euros

Ce texte comporte plusieurs extraits du dernier livre de Jean Ziegler, Chemins d’espérance, Seuil, 2016.

Jean Ziegler est sociologue, membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, auteur de nombreux ouvrages dont Les Nouveaux Maîtres du monde (2002), l’Empire de la honte (2005), la Haine de l’Occident (2008) et Destruction massive (2011).

Jean Ziegler

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 08:50
7 Américains sur 10 ont moins de 1 000 $

Traduction du journal US “To day » par  Charles SANNAT

L’économie US n’est qu’un immense mensonge, une fiction imaginaire à laquelle nous préférons tous continuer à croire. Pourtant, elle n’est plus qu’une fiction. Il faut bien le comprendre pour se préparer aux conséquences du réveil, car elles seront redoutables et violentes.

Les États-Unis, une terre de fauchés-endettés hyper-con-sommateurs !

« Les États-Unis sont souvent désignés comme la terre d’opportunité économique. Apparemment, c’est aussi la terre de la consommation et du « dépensez tout ce que vous avez ». »

Oui et même que la croissance ne peut, dans notre modèle économique, prospérer uniquement sur une hyper consommation totalement vide de sens et dont les conséquences environnementales devraient tout de même poser question quant à la pérennité d’une telle approche économique.

Une épargne très en dessous de la moyenne

« Nous ne devons pas chercher bien loin pour la confirmation que les Américains sont généralement des épargnants pauvres. Chaque mois, la Réserve fédérale de St. Louis publie les données sur les taux personnels d’épargne des ménages.

En juillet 2016, le taux d’épargne personnelle était de 5,7 %. En comparaison, le taux d’épargne des particuliers aux États-Unis il y a 50 ans était deux fois plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui, et presque tous les pays développés ont un taux d’épargne personnelle supérieur à celui des États-Unis. En d’autres termes, les Américains épargnent moins de leur revenu qu’ils devraient être – la recommandation est d’économiser entre 10 % et 15 % de votre revenu annuel – et ils sont forcés de faire plus avec moins en termes d’investissement. »

Une dégradation continue et une paupérisation de plus en plus massive !

Comme vous le savez, aux USA, c’est la « croissance », c’est « génial ». Faudrait, pour bien faire, faire tout pareil qu’eux, sans réfléchir, sans penser, sans pouvoir poser de questions, car si vous ne faites pas comme les Ricains… vous êtes un vilain anti-ricain. Donc un facho, un russe, un « poutine ». Beurk !

Le problème c’est que si l’on regarde la réalité de l’économie américaine, il n’y a pas de quoi pavoiser. Encore moins ériger la société américaine en modèle à suivre, car le modèle partout se fissure, et de partout prend l’eau. Le pays de la liberté a été euthanasié par lui-même avec ses patriotes Atc et autres lois liberticides. Sur tous les fronts, c’est un effondrement de la fiction imaginaire américaine.

Il y a un an, en 2015, 62 % des Américains avaient moins de 1 000 dollars en banque.

Un an plus tard, en 2016, sans doute à cause de la croissance économique (je sais, c’est ironique et perfide… mais tellement vrai), ce taux s’élève à 69 % d’Américains qui n’ont même pas 1 000 dollars devant eux.

Plus on vous annonce la croissance, plus il y a croissance de la pauvreté et de la précarité. Surprenant n’est ce pas ?

L’Amérique c’est l’ex-URSS de Brejnev. Plus les statistiques sur la production de blé sont bonnes, plus vous crevez de faim, mais les commissaires politiques veillent ! Le doigt sur la couture, vous devez répéter que tout va bien et que c’est le modèle à suivre sinon, c’est la mort médiatique, la condamnation sociale, les médias vous sont définitivement fermés. Vous êtes effacés. Mais allons plus loin car c’est encore plus grave !

– 34 % des Américains n’ont pas un sou sur leur compte d’épargne.

– 35 % ont moins de 1 000 $.

– 11 % ont entre 1 000 $ et 4 999 $.

– 4 % ont entre 5 000 $ et 9 999 $.

– 15 % ont plus de 10 000 $.

On peut donc dire que 80 % des Américains n’ont presque rien. Pour le pays dit le « plus riche », il y a tout de même de quoi se poser quelques questions !!

Cet article va d’ailleurs encore plus loin en expliquant de manière directe que les Américains sont des imbéciles qui dépensent bien plus que ce qu’ils peuvent et qu’ils sont dans la précarité la plus totale car le moindre imprévu de santé ou d’emploi et c’est la catastrophe financière. Pour aider les Américains, l’article de d’USA Today donne même 6 conseils assez pathétiques pour gérer son budget, du niveau « faites vos comptes tous les mois » et « téléchargez l’application je gère mes comptes » sur votre dernier aïe-Phone acheté à crédit…

L’indépendance a un prix et la liberté aussi !

Dans ma lettre STRATÉGIES, je parle très souvent du PEL, Patrimoine-Emploi-Localisation, qui sont les paramètres de votre liberté personnelle. Sur l’aspect patrimoine, vous avez deux visions, et même La Fontaine dans ses fables le savait déjà ! Soit vous êtes cigale, soit vous êtes fourmi. Être fourmi c’est toujours dépenser un cran de moins que ce que l’on pourrait faire. C’est rouler en Dacia, c’est utiliser un smartphone de sous-marque (et qui marche aussi), ce n’est non pas se priver, mais opter par choix pour la « simplicité volontaire » Si cela peut sembler parfois difficile ou « monastique », c’est en réalité le prix à payer pour acheter votre liberté qui, elle, n’a pas de prix. C’est éviter par exemple la dépendance à votre employeur. Qu’est-ce qui va m’arriver si je perds mon travail ? Si vous vous posez la question en frémissant, alors vous n’avez pas su acheter votre indépendance et votre liberté. Vous n’êtes pas affranchi. Vous êtes toujours un esclave docile du totalitarisme marchand. L’absence d’épargne n’est pas liée à la bêtise génétique des Américains évidemment. Elle est liée à un endoctrinement via la publicité et le marketing des masses y compris des CSP + (les catégories supérieures). Obliger les gens à consommer, c’est les rendre dépendants du système et de ses règles. Endetter les masses, c’est les emprisonner et les rendre corvéables à merci.

La consommation est une aliénation.

Les Américains sont le peuple le plus « prisonnier » de ce système monstrueux et destructeur. Or, consommer n’est pas une obligation. Nous avons le choix, et nous avons la liberté (encore) de refuser de jouer la partie. La frugalité et la simplicité sont en réalité l’acte le plus révolutionnaire qui soit. Épargner vous rend libre et rend fou les autorités politiques et monétaires car, par définition, un peuple libre est nettement moins docile.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 15:35

Marche_OGM_Burkina

Pour le géant américain Monsanto, le continent africain est une terre promise. Le Burkina Faso fait une marche arrière spectaculaire, il abandonne le coton transgénique et revient aux semences traditionnelles.

Elles peuvent chanter ces ramasseuses de coton, un sac rempli de coton posé sur la tête. La récolte vient à peine de commencer au Burkina Faso et déjà elle s'annonce fructueuse, bien meilleure que l'an passé. Cette récolte c'est la première depuis que le Burkina Faso, un des pays les plus pauvres du monde, a décidé de chasser le géant Monsanto de ses champs de coton. Fini les OGM, le pays tout entier revient au coton traditionnel.

Fibre du coton trop courte

En 2009 pourtant, plein d'espoir, le Burkina Faso fait le pari de Monsanto. Sur ordre des grandes sociétés cotonnières, tous les cultivateurs du sud du pays se mettent comme un seul homme à planter ces graines de coton transgénique mises au point dans les laboratoires américains de Monsanto. Mais sept ans plus tard, les producteurs burkinabés ne s'y retrouvent pas. En cause, la qualité du coton OGM dont la fibre est trop courte.

 

 

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 09:15
 
10 JOURS POUR SIGNER
Ensemble, ne fermons pas les yeux sur les violations des droits humains.
Agissez dès aujourd’hui pour venir en aide à ces personnes dont les droits sont bafoués.
COMMENT AGIR ? CLIQUEZ SUR L'UNE DES SITUATIONS SUIVANTES
LES SURVIVANTS DE BHOPAL                                                                     INDE
30 ans après la catastrophe industrielle qui a fait 22 000 morts, les survivants des communautés attendent que justice leur soit rendue.
AVEC VOUS, NOUS DEMANDONS :
• la traduction en justice de l’entreprise responsable;
• des compensations financières pour les familles et leurs descendants;
• la décontamination du site et une assistance médicale aux survivants.
signer pour les survivants de Bhopal
SHAKER AAMER, 13 ANS DANS L'ENFER DE GANTÁNAMO       ÉTATS-UNIS
Shaker Aamer a été déclaré libérable par le président Obama. Il n’a jamais été inculpé. Pourtant, cela fait 13 ans qu’il subit tortures et mauvais traitements, pour rien.
AVEC VOUS, NOUS DEMANDONS :
• la libération immédiate de Shaker Aamer et son transfert en Angleterre, auprès de sa famille;
• l’inculpation des détenus encore à Guantánamo ou leur libération immédiate.
signer pour Shaker Aamer
DES FIGURES DE LA RÉVOLUTION SOUS LES VERROUS                 ÉGYPTE
Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma sont des figures de proue
de la révolution qui à conduit à la chute de Hosni Moubarrak.
Il y a un an, ils ont été condamnés à trois ans de prison pour avoir participé pacifiquement à une manifestation.
AVEC VOUS, NOUS DEMANDONS :
• la libération immédiate des trois hommes.
signer pour Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma
 

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 09:53
Dessin en hommage à Rémi Fraisse
( Tant qu'il y aura des Bouilles)



"Rémi Fraisse, jeune militant contestant la construction d’un barrage de Sivens  dans le Tarn est mort, victime d’une explosion, lors d’affrontements entre policiers et manifestants.   Le Front de gauche condamne la répression brutale de la police dans ce conflit, dénoncée depuis plusieurs jours par des élus, des syndicalistes, et  dont la conséquence est la mort d’un jeune de 21 ans. Il  demande que toute la lumière soit faite sur ce drame, au moyen s’il le faut d’une commission parlementaire et s’associe à la manifestation du 29 octobre à 18h à Cherbourg qui rendra hommage à ce jeune militant."
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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 09:58
 logo anti OGM

 

 

 

 

 

Un gène de résistance est passé d’un OGM à l’amarante. Cette adventice envahit maintenant les terres cultivées aux Etats-Unis.

 

Pas marrante, l’amarante...

 

Cinq mille hectares de culture de soja transgénique ont été abandonnés par les agriculteurs en Géorgie, et 50.000 autres sont gravement menacés par une mauvaise herbe impossible à éliminer, tandis que le phénomène s’étend à d’autres états. La cause : un gène de résistance aux herbicides ayant apparemment fait le grand bond entre la graine qu’il est censé protéger et l’amarante, une plante à la fois indésirable et envahissante…

 

En 2004, un agriculteur de Macon, au centre de la Géorgie (à l’est des Etats-Unis), applique à ses cultures de soja un traitement herbicide au Roundup, comme il en a l’habitude. Curieusement, il remarque que certaines pousses d’amarantes (amarante réfléchie, ou Amarantus retroflexus L.), une plante parasite, n’en semblent pas incommodées… Pourtant, ce produit est élaboré à partir de glyphosphate, qui est à la fois l’herbicide le plus puissant et le plus utilisé aux Etats-Unis.

 

Depuis, la situation a empiré. Actuellement, et rien qu’en Géorgie, 50.000 hectares sont atteints et nombre d’agriculteurs ont été contraints d’arracher leurs mauvaises herbes à la main… quand c’est possible, considérant l’étendue des cultures. A l’épicentre du phénomène, 5.000 hectares ont été tout simplement abandonnés.

 

Comment en est-on arrivé là ?

 

Tous les champs victimes de cette envahissante mauvaise herbe avaient été ensemencés avec des graines Roundup Ready, produites par la société Monsanto. Celles-ci comportent une semence ayant reçu un gène de résistance au Roundup, un herbicide également produit par Monsanto. L’argument publicitaire de la firme repose sur le moindre coût représenté par le traitement d’une culture ainsi protégée contre un herbicide total auquel elle est devenue insensible, plutôt que de l’application d’un herbicide sélectif, plus cher à l’achat.

 

Selon un groupe de scientifiques du Centre for Ecology and Hydrology, organisation britannique à Winfrith (Dorset), il y aurait eu transfert de gènes entre la plante OGM et certaines herbes indésirables, comme l’amarante. Bien que considéré comme très faible car n’ayant jamais été détecté lors d’essais, le risque ne serait cependant pas nul.

 

Pour Brian Johnson, généticien et chercheur britannique, spécialisé, entre autres, dans les problèmes liés à l’agriculture, la cause ne fait aucun doute. « Il n’est nécessaire que d’un seul évènement (croisement) réussi sur plusieurs millions de possibilités. Dès qu’elle est engendrée, la nouvelle plante est titulaire d’un avantage sélectif énorme, et elle se multiplie rapidement, martèle-t-il. L’herbicide puissant utilisé ici, à base de glyphosphate et d’ammonium, a exercé sur les plantes une pression énorme qui a encore accru la vitesse d’adaptation. »

 

La firme Monsanto ne nie pas le problème. Lors d’une interview accordée sur la chaîne de télévision France24, Rick Cole, responsable du développement technique, a estimé que ces « super mauvaises herbes » (superweeds, un terme désormais souvent employé) peuvent être maîtrisées. Pourtant, un communiqué émanant directement de la firme annonce que les vendeurs incitent les agriculteurs à alterner Roundup et un autre herbicide comme le 2-4-D (acide 2,4-dichlorophénoxyacétique).

 

L’amarante vous salue bien…

 

En attendant, l’amarante « mutante » se porte bien et prolifère. Chaque plante produit en moyenne 12.000 graines par an, et celles-ci peuvent rester en état de vie suspendue de 20 à 30 années avant de germer lorsque les conditions lui sont favorables. Profondément enracinées, elles sont très difficiles à arracher, comme le constatent de nombreux agriculteurs, non seulement en Géorgie mais aussi en Caroline du Sud, en Caroline du Nord, en Arkansas, au Tennessee et au Missouri, contraints de passer au désherbage manuel… ou de baisser les bras.

 

D’autres cultivateurs envisagent de renoncer aux OGM et de revenir à une agriculture traditionnelle. Ainsi Alan Rowland, producteur et marchand de semences de soja à Dudley (Missouri), affirme que plus personne ne lui demande de graines Monsanto de type Roundup Ready alors que ce secteur représentait 80% de son commerce il y a peu. Aujourd’hui, la demande en graines traditionnelles est très forte et les grains OGM ont disparu de son catalogue.

 

Stanley Culpepper, spécialiste des mauvaises herbes à l’université de Géorgie, annonce que de nombreux agriculteurs américains sont en effet désireux de retourner à une semence traditionnelle, mais pas seulement à cause de la résistance des plantes parasites, car « l’utilisation des OGM devient de plus en plus chère et tout se joue sur une question de rentabilité », affirme pour sa part Alan Rowland.

 

Un manque flagrant de statistiques et d’informations

 

On pourra cependant déplorer le manque de précision des données statistiques permettant de quantifier la relation entre semences OGM, nombre de plants résistants apparus et quantité d’herbicide utilisé. En 2008 en effet, alors que les media agricoles américains relataient de plus en plus de cas de résistance, le gouvernement des Etats-Unis a pratiqué d’importantes coupes budgétaires qui ont contraint le Ministère de l’Agriculture à réduire, puis arrêter certaines de ses activités.

 

Entre autres, le programme de recherches statistiques sur les pesticides et les risques associés aux produits chimiques sur des cultures comme le coton, le maïs, le soja et le blé est passé à la trappe, au grand dam des scientifiques. « Je ne serais pas surpris que Monsanto ait mené une campagne de lobby discrète pour mettre fin au programme », accusait alors Bill Freese, du Centre pour la Sécurité alimentaire des Etats-Unis (USDA), marquant publiquement son mécontentement.

 

Jean Etienne

 

Plus d’info : http ://www.futura-sciences.com/fr.

 

http://www.combat-monsanto.org/

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 09:58

vu sur le site associations Anticor, Transparence International France, Sherpa et Survie Paris, le 09 avril 2013

http://www.anticor.org/

 

EurosIl aura donc fallu qu’un ministre de la République, chargé entre autres de lutter contre la fraude fiscale, reconnaisse détenir un compte non déclaré à l’étranger depuis de nombreuses années pour que le pouvoir exécutif s’engage sur une réforme d’ampleur sur la « moralisation de la vie publique » et sur la lutte « contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux »…

 

Il était temps !

 

Depuis de nombreuses années, des associations de la société civile, des professionnels de la justice, des universitaires dénoncent les insuffisances criantes de la législation française en matière d’intégrité de la vie politique et de lutte contre la délinquance financière, et alertent sur les dommages importants résultant de ces lacunes : délitement de la démocratie – minée par les conflits d’intérêts, les fraudes fiscales, la corruption, … -, perte de confiance des citoyens dans les institutions et les responsables politiques et aggravation de la crise économique.

 

Les gouvernements successifs sont malheureusement restés sourds… Appel de Genève en 1996, rapport parlementaire de 2002 sur les paradis fiscaux, appel « 2005 : plus d’excuses ! » de la plateforme « paradis fiscaux et judiciaires », rapport Sauvé sur les conflits d’intérêts en 2011, appel « Agir contre la corruption » en juin 2012, appel de Transparency International France pour « faire de la lutte contre la corruption et de l’éthique publique une grande cause nationale », rien n’y fit, ou si peu…

 

Le Président la République avait pourtant indiqué pendant sa campagne qu’il ferait de la lutte contre la corruption et de la moralisation de la vie publique une de ses priorités.

 

On nous annonce cette fois « un texte assez fort » qui devrait être présenté en Conseil des ministres le 24 avril. Le crédit de la classe politique impose d’en finir avec les fausses promesses, les faux-semblants et de mettre en œuvre une politique permettant réellement de garantir la transparence et la probité de la vie publique, et de combattre efficacement la délinquance économique.

 

Pour cela, les réformes à venir devront a minima :

 

- Renforcer l’intégrité de la vie politique en :

 

- Mettant en œuvre des règles propres à prévenir les conflits d’intérêts: obligation de publier une déclaration d’intérêts précise pour les élus, les ministres et les plus hautes fonctions publiques, obligation de s’abstenir de participer à une décision publique en cas d’intérêt personnel et en renforçant le régime des incompatibilités pour les membres du gouvernement et du parlement ;

 

- Interdisant le cumul des mandats dans la vie publique et en limitant leur renouvellement ;

 

- Posant pour les candidats aux élections politiques les mêmes exigences de probité que pour les candidats à une fonction publique, s’agissant notamment de l’absence d’antécédents judiciaires ;

 

- Confiant à des autorités indépendantes le contrôle des marchés publics, l’encadrement des activités de lobbying, la protection des lanceurs d’alerte, y compris en ce qui concerne le secteur public ;

 

- Donnant aux organismes de prévention de la corruption et de contrôle du patrimoine des élus, qui ne sont pour certaines que des coquilles vides, de véritables moyens et des pouvoirs accrus ;

 

- Garantissant la transparence et l’indépendance de l’expertise, notamment par la publication des liens financiers entre industriels, experts, agences publiques et associations ;

 

- Instaurant un véritable contrôle des comptes des deux assemblées par la Cour des comptes et en rendant transparente l’usage de la réserve parlementaire.

 

- Renforcer la lutte contre la délinquance financière en :

 

 

- Donnant aux procureurs de la République l’indépendance nécessaire pour une application de la loi égale pour tous : leur nomination devra être confiée au Conseil supérieur de la magistrature et non plus au pouvoir exécutif et ils devront pouvoir exercer pleinement leur mission de poursuite, grâce à des officiers de police judiciaire qui leur seront rattachés, notamment en matière de fraude fiscale, domaine où leur action reste pour l’instant subordonnée à l’aval du ministre du budget ;

 

- Mettant fin au monopole du parquet pour la poursuite de faits de corruption commis à l’étranger ;

 

- Prévoyant l’obligation de poursuivre les infractions à la probité ;

 

- Permettant l’exercice des droits reconnus à la partie civile aux associations dont l’objet statutaire est la lutte contre les atteintes à la probité publique ;

 

- Donnant à une autorité judiciaire, et non plus au ministre, la compétence pour apprécier le caractère « secret défense » d’une information ;

 

- Incriminant le trafic d’influence en direction des agents publics étrangers ;

 

- Prévoyant des sanctions financières dissuasives pour les personnes morales condamnées ;

 

- Améliorant la coopération judiciaire européenne – notamment par la création d’un véritable parquet européen – et internationale pour lutter contre la délinquance financière transnationale, notamment la fraude fiscale ;

 

- Établissant l’obligation, pour toutes les entreprises transnationales, de publier dans leurs rapports financiers les informations concernant leurs filiales à l’étranger ;

 

- Développant la lutte contre la fraude fiscale par l’échange automatique d’informations entre les établissements bancaires et les administrations fiscales et les autorités judiciaires des Etats de l’Union Européenne ;

 

- Améliorant la coopération judiciaire européenne – notamment par la création d’un véritable parquet européen – et internationale pour lutter contre la délinquance financière transnationale, notamment la fraude fiscale ;

 

- Agir sur le plan européen afin que soient prévues des sanctions à l’égard des paradis fiscaux et des territoires non coopératifs.

 

À défaut, les réformes annoncées ne seraient qu’une opération supplémentaire de communication.

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