
Agissons pour le climat Granville Terre et Mer
Siège social AGORA Granville

La pandémie que nous venons de vivre et qui n’est pas encore terminée nous pose beaucoup de questionnements.
Pourquoi la santé en France va mal ? La gestion de la crise covid 19, le malaise dans les hôpitaux, le manque d’argent et de moyens aux soignants sont alarmants.
Par contre nous sommes capables de dépenser beaucoup d’argent dans des projets complètement inutiles comme les 2x2 voies (45millions €), l’extension portuaire de Granville, les pesticides que l’on répand à proximité des habitations avec toutes les conséquences des maladies induites ! Autant de sujets qu’il faut remettre en cause en accentuant au contraire les réponses aux besoins de santé, investir et mettre en place un I R M à l'hôpital de Granville par exemple.
La pandémie du Coronavirus a déjà eu et aura des effets dramatiques sanitaires, sociaux, économiques et politiques sur la nation qui atteindront, en particulier, la vie des plus précaires et en feront sombrer un grand nombre dans la pauvreté. Le gouvernement ; exploitant la « stratégie du choc », c'est-à-dire la sidération et la peur exacerbée par les catastrophes auprès des citoyens, en aura profité pour restreindre encore plus les libertés publiques et s'attaquer, en particulier, au droit du travail.
Il ne fait aucun doute que le déficit des finances publiques s'étant creusé, les collectivités locales verront leurs dotations et leurs moyens réduits pour subvenir aux besoins de la population. IL convient donc de passer au crible les grands projets locaux inutiles qui concernent la Communauté de Commune Granville Terre et Mer au regard des effets de la pandémie et de la transition écologique qui nécessitent un changement très fort d'orientation des investissements.
Nous examinerons le projet de 2x2 voies, l'hôpital, le projet portuaire, les insecticides et la situation particulière de Saint-Jean de Thomas :
Le Projet de port urbain.
Ce projet vient de faire l'objet d'une nième version présentée par le conseil départemental de la Manche, élaborée sans concertation avec les habitants, les associations locales, et les professionnels du port qui regroupent plus de 50 entreprises liées à la mer.
Certains aménagements concernant le fret maritime, cantonné aux Anglo-normandes, présentés par l'Association pour la Promotion des Ports de Granville (APPG) ont été enfin intégrés, ainsi qu'une zone frigorifique de stockage tout à fait nécessaire. Sans doute l'extension de la zone technique du chantier naval était-elle souhaitable, mais non pas l'aménagement d'un terre-plein de 9000m2 exposé au risque de submersion si l'on prend en considération les conséquences prévisibles du changement climatique sur le niveau des mers. En outre, nul argument crédible n'est toujours opposé à la remise en service de la cale de radoub qui pourrait utilement faire office d’un second élévateur à bateaux.
Le projet prévoit l’augmentation annoncée de 40% des surfaces de bassin pour la création de 480 places supplémentaires. Sans doute le Conseil départemental et la CCI n'ont d'autres perspectives que d'augmenter le bénéfice financier de cette opération sans se soucier du fait qu'un nombre important de bateaux ne quittent pas le port et sans rechercher à l'équiper de dispositifs adoptés par de nombreux ports pour stocker les bateaux ventouses et favoriser une plus large utilisation des places. Le projet se traduira, en outre par une augmentation de 45 000 m3 de boues à extraire du port de Hérel, toujours rejetées à la base de la tourelle du Loup. La société adjudicataire du dévasement n'est, à ce jour, nullement contrainte par des obligations précises et pas plus par les contrôles des autorités (mais lesquelles?). Une partie plus importante des vases viendra donc se déposer sur les plages de Hacqueville, du Fourneau, de Saint-Pair et de Jullouville au détriment de l'activité balnéaire et touristique.
Enfin, un « aménagement de la rue des Îles » est prévu pour « adapter l’environnement aux besoins actuels et futurs des activités portuaires ». Les dits besoins ne sont en réalité pas ceux des ports, mais ceux du développement des « activités de tourisme et de loisirs » destinés au versant maritime du tourisme de luxe qui ne concerne que fort peu les intérêts des Granvillais mais cependant poursuivi obstinément par les dernières municipalités.
Hôpital.
Depuis la fusion des deux sites en un CHAG, la stratégie des pouvoirs publics a conduit à un démembrement de l'hôpital de Granville et à une réduction des services ceci au mépris de la prise en considération des populations (13175 habitants pour Granville et 44416 pour la Comcom GTM, 7786 pour Avranches et 21419 pour la Comcom). Réduction d'autant plus absurde que la clinique de la Baie à Saint-Martin des Champs n'a cessé de se développer. Les maires de Granville n'ont rien fait pour s'opposer aux diktats assortis de mensonges de l'Agence Régionale de Santé.
Service par service, l’hôpital de Granville s'est trouvé dépouillé des services nécessaires à l'accueil d'une population âgée (42% de retraités et 20% de très âgées et handicapées) fréquemment victimes d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux. Les risques de séquelles invalidantes se sont accrus compte tenu des temps nécessaires aux transferts vers les CHU réalisés par l'unique ligne SMUR. A l'encontre de cette stratégie et quelque soit la crédibilité des promesses du chef de l'Etat en matière de santé, il est urgent de répondre aux besoins suivants :
1 - récupérer une ambulance pour le SMUR 1 et une équipe étoffée qui peut faire office de SMUR 2 (plus de 40% des médecins sont partis en 4 ans malheureusement avec les dégradations des conditions de travail) ou en tous cas, faire en sorte qu'il n'y ait plus de retard des prises en charge des patients ;
2 - un IRM ;
3 - rénovation des urgences ;
4 - récupérer des actes de chirurgie ambulatoire en plus de l'ophtalmologie, la gastrologie et la gynécologie ;
5 - avoir une politique volontariste d'accueil des internes, notamment ceux de spécialités en déficit : gynécologie, cardiologie, gastrologie, o.r.l etc...
La 2x2 voies Avranches - Longueville.
L Association Agissons pour le climat GTM a déposé une demande d'abrogation de ce projet auprès du Préfet de la Manche pour des raisons d'ordre juridiques et environnementales. La déclaration d'utilité publique du 19 octobre 2006 prorogée le 26 11 2011 apparaît, en effet, obsolète au regard de l'évolution des dispositions législatives actuelles ( Loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages) et notamment en matière d'environnement qui visent le zéro artificialisation des terres, la conservation des terres agricoles et, en particulier des zones humides. Hors les opérations déjà réalisées de 3km pour un coût de 28 millions € et la seconde de 4km pour un coût de 38 millions €, le département maintient sa volonté de réalisation finale des trois tronçons qui détruira 14 ha de zones humides et supprimera une exploitation agricole biologique importante.
Pesticides.
La Cour des Comptes, dan un avis récent, a fait le constat que les effets du plan ECOPHYTO mobilisant 400 millions € d argent public demeurent très en deçà des objectifs fixés par le gouvernement d'autant qu'une partie restreinte a atteint les agriculteurs. L'utilisation des pesticides qui avait déjà augmenté de 12% entre 2006 et 2009 et a encore progressé de 24% en 2017. La France est en première ligne pour l'utilisation des pesticides, en Europe, et en quatrième ligne dans le monde. Cédant aux pressions du lobby de l'agroalimentaire le gouvernement à réduit de 5m à 3m la distance des épandages autour des habitations.
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances d’origine naturelles ou artificielles étrangères à l'organisme. Elles peuvent interférer sur le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets néfastes sur l'organisme d'un individu et de ses descendants.
L 'association Agissons pour le climat demande en conséquence un moratoire concernant l'usage des pesticides et un soutien déterminé des pouvoirs publics aux nombreux agriculteurs faisant le choix de l'agriculture biologique.
Saint Jean Le Thomas.
Le village de Saint Jean Le Thomas se situe au dessous du niveau de la mer et par conséquent menacé à terme par l'élévation du niveau de la mer. La mise en place d'un épi n'aura pas tenu l'épreuve des tempêtes et des grandes marées tout en polluant l'environnement. Les travaux de recharge de la dune ne semblent guère être à la mesure des risques encourus par les habitants outre les atteintes aux espèces protégées par la législation (art. 411-1 du code de l'environnement).
Une étude de l'édification d'une digue apparaît nécessaire à la protection du village et des habitants en même temps qu'à l'économie des fonds publics utilisés de façon inefficiente.