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2 septembre 2018 7 02 /09 /septembre /2018 15:14

Et si le départ de Nicolas Hulot était une bonne chose au sens où elle clarifierait la situation, faisant voler en éclat le « vernis sucré » dont bénéficiait ce quinquennat ? Tel est l’avis de Nicole Ferroni qui, donnant son point de vue sur la démission du ministre de la transition écologique, a livré une analyse à la fois drôle et brillante.

Quel est le point commun entre le gouvernement actuel et un bon gros paquet de céréales industrielles ? Réponse avec Nicole Ferroni :

Au moins maintenant, il sera plus difficile pour ce gouvernement de tromper le consommateur (pardon, l’électeur) sur la question de l’écologie.

Bien vu Nicole Ferroni.

La vidéo

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 17:09

Rassurez vous il ne s’agit pas d’une fable de Jean de la Fontaine inédite, mais d’une réflexion par rapport à la canicule subie au mois de juillet qui a fait exploser les ventes de climatiseurs, ventilateurs, en tout genre capables de produire du froid après avoir chauffer copieusement à l’aide de l’électricité en grande partie d’origine nucléaire.

 

Déjà à l’été 2003 les magasins avaient été dévalisés et les société d’installations de ces boites métalliques enlaidissant copieusement les façades des immeubles verticaux ou des maisons, posés n’importe comment par des installateurs plus ou moins compétents, au mépris des règles d’urbanisme et de celles élémentaires de bon voisinage.

 

Pourtant des périodes chaudes voire caniculaires, il y en a eu bien d’autres, et avec le réchauffement climatique ce phénomène s’accentuera, et l’on a survécu sans climatiseurs.

 

Il suffisait de ventiler la nuit et de fermer les volets dès les premiers rayons du soleil, de boire beaucoup d’eau, et si l’on vivait à la campagne de profiter de l’ombre des arbres et de la fraîcheur des vieux murs.

 

Des solutions techniques existent et s’améliorent pour isoler les bâtiments du froid et de la chaleur en végétalisant, en arborant les abords des maisons, mais surtout en prenant le plus grand soin des espaces boisés et en les développant surtout en milieu urbain, ceux-ci constituant par ailleurs d’énormes capteurs de CO2.

 

A dessein vous trouverez ci-après un dessin approprié vous expliquant comment fabriquer un climatiseur, non polluant et végétal, dont la morale est pleine de bon sens.

Eh bien cette semaine dans Ouest France on apprend que la communauté de communes de Granville Terre et Mer invite ses habitants à planter 4000 arbres, au prix imbattable de 0,30 € afin de contribuer à la rénovation et à l’entretien du maillage bocager !

 

Non, non, vous n’hallucinez pas, mais qui est chargé de piloter cette opération, facile : la chambre d’agriculture de la Manche.

 

Alors reprenons un peu le processus, la communauté de communes demande aux particuliers, agriculteurs et collectivités de planter des arbres pour « rénover le maillage bocager » mais qui a participé grandement à sa destruction sous diverses formes, et bien les élus d’abords à tous les niveaux de l’échelon départemental en votant l’installation d’infrastructures routières déjà abondantes dans la Manche, mais aussi et surtout les agriculteurs productivistes sous la férule de la FDSEA, antenne départementale de la FNSEA, si prompte à retourner les prairies naturelles pour cultiver du maïs irrigué si possible c’est mieux payé, en arrachant les haies et les arbres au mépris des documents d’urbanisme et de la biodiversité.

 

Il suffit de relire les articles publiés infra sur ce blog.

 

Quant aux bâtiments anciens que Hulot croyait faire rénover énergétiquement et massivement, il va falloir patienter.

 

En clair on se moque des gens, car à chaque arbre planté devrait être assorti le fait que ne soit plus détruit 10000 mètres linéaires de haies bocagères.

 

Joël BELLENFANT

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 17:57
vendredi 17 août 2018
Actuellement presque 14% de la production électrique, en France, est assurée par les barrages hydro-électriques : la VRAIE électricité non-carbonée, indéfiniment renouvelable, sans déchet, souple, idéale, quoi !
 
Ces barrages, dont la France est si bien pourvue, ont actuellement un rôle absolument essentiel. Pourquoi ? Justement, parce que la plupart du temps ils ne sont pas à pleine charge, au contraire leurs turbines fonctionnent au ralenti.
 
 
barrage-voûte de Castillon
 
En hiver, quand généralement le niveau de l'eau est au plus haut, se produisent de grands pics de consommation à certaines heures, pour l'eau chaude et pour le chauffage des ménages, et aussi à peu près aux mêmes heures pour le pic de démarrage des machines dans les usines.  En un quart d'heure au maximum, les turbines peuvent recevoir bien plus d'eau, rétablissant l'équilibre. Pour comparer, les centrales thermiques (y compris les centrales nucléaires, qui après tout ne sont que des bouilloires géantes) prennent plusieurs heures pour augmenter leur production de façon significative. Quant aux éoliennes, elles ne peuvent donner que ce que le vent leur accorde, ce qui est très aléatoire.
 
Rappelons que l'énergie électrique ne se stocke guère. En-dehors des (chères, polluantes à la production, encombrantes) batteries d'accumulateurs, ne peuvent intervenir dans de rares cas que des couples de lacs (un en haut, un en bas dans les montagnes) : quand la consommation se raréfie, et que le prix du KWh est au plus bas, des pompes-turbines près du lac du bas MONTENT l'eau dans le barrage supérieur, alimentées par des moteurs électriques ; en revanche, en cas de pointe les vannes du lac supérieur s'ouvrent, les turbines du haut se mettent à tourner, entraînant des alternateurs pour un apport électrique complémentaire quasi instantané. C'est tout de même limité.
 
 
Voilà que Bruxelles (enfin, les lobbies qui pilotent cette aberration) fronce les sourcils, et exige que la France vende ces régulateurs non polluants à la concurrence. Régulateurs payés avec nos impôts, autrefois, bien entendu. Certes, c'est une perte de patrimoine.
 
 
Mais c'est bien plus. Quand une boîte comme... bof... tout-à-fait au hasard Solvay (je ne sais pas du tout s'il est intéressé, c'est juste un exemple) acquiert de tels monuments, c'est pour faire des sous-sous, donc pour les utiliser au maximum. Que va-t-il se passer ? Actuellement le centre de régulation national (ou un de ses centres régionaux) de RTE téléphone (là encore au hasard) au responsable du barrage de l'Aigle, en lui disant de « pousser les feux » à sa grande machine au ralenti. Hop, c'est parti pour un apport supplémentaire de tant de mégawatts.
 
barrage de l'Aigle
 
Quand Solvay ou un autre en aura pris les commandes, ce ne sera plus possible puisque le barrage sera presque toujours au maximum de sa capacité, il n'y aura absolument plus d'effet tampon. Il faudra trouver un moyen de réguler d'une autre façon. Cette autre façon, c'est la coupure d'électricité aux usagers plus ou moins volontaires d'un secteur. Oh, ce sera facile, il suffira de lancer un ordre à tels et tels concentrateurs, qui répercuteront à tels ou tels CAPTEURS via le CPL. Couic, plus de courant à la machine à laver, ou au four en train de cuire un soufflé... vous imaginez le tableau !
 
Les CAPTEURS nouvelle génération (apparemment on ne dit plus Linky, les communicants à pattes se sont mordus les doigts et ont rectifié le tir) sont bien là pour cette compensation, en plus de leur collecte permanente de données. On va bien rire.... euh...
 
Comment éviter de "parler politique" ? Il s'agit là de notre vie de demain (pas dans dix ans, bien plus tôt). Les CAPTEURS sont un élément essentiel d'une stratégie bien élaborée et à nombreuses facettes.
 
 Ceux qui refusent aujourd'hui de le voir, le regretteront un jour proche. Ils auront pourtant été prévenus, mais leurs oreilles auront été fermées à ces indications. Les Cassandre sont toujours mal vus.

Cet article est illustré grâce à Lucas Grandin et Malou C.,
élèves de la première S SVT 622 du lycée Jacques de Vaucanson à Tours.
Merci à eux.
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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 06:50

A la suite de mon précédent article « Zéro Phyto, Zéro pesticide » et la condamnation de Monsanto, les langues se délient, beaucoup veulent partir en guerre contre les pesticides, et pas seulement le glyphosate, alors que des centaines d’ONG tirent la sonnette d’alarme depuis des années sur ces produits en « CIDE » deux points manquent au débat et sont trop peu souvent cités.

 

1) l’Effet cocktail du Roundup composé de glyphosate et de nombreux adjuvants, évoqué dernièrement dans un reportage sur ARTE ou la CINQ sur les abeilles, mis également en évidence antérieurement bien que critiqués par Séralini et Christian Velot, et nombre de paysans parmi lesquels José Bové, et plus proche de nous François Dufour.

Voici donc pour éclairer le propos ce qu’écrivait Arsenic sur son blog sur Médiapart hier :

« Le glyphosate revient sur le devant de la scène et N.Hulot reprend des couleurs. Les industriels sèment la confusion pour cacher la dangerosité probable de leurs produits. Ils publient des articles innocentant le glyphosate alors que les agriculteurs pulvérisent du Roundup. Et, systématiquement, Monsanto teste le glyphosate isolément tandis que les agriculteurs sont au contact du Roundup.

On y revient, nonobstant la pusillanimité de la Commission européenne et du gouvernement français face aux vendeurs de désherbants.

Au milieu du débat scientifique, un grand écart : Monsanto-Bayer parle du glyphosate (le principe actif) seul -en termes élogieux en public mais moins dans les courriers internes publiés dans les "Monsanto papers".

Les utilisateurs respirent et reçoivent sur la peau du Roundup dont la composition duquel entrent les adjuvants (équivalents aux excipients des médicaments) suivants :

Chlorométhylisothiazolinone (CMIT) ou Benzisothiazolinone : Biocide, conservateur. Réactions allergiques cutanées.
FD&C BIue No 1 : Colorant bleu (E133)
Butylcarbamate d'iodopropynyle (IPBC) : Conservateur, biocide. Lésions oculaires (fiche INRS n° 320)

Light aromatic petroleum distillate : Pétrole lampant (fiche INRS n° 140) Polyoxyethylene alkylamine : Tensioactif. Irritant oculaire, toxicité pour les poissons et batraciens
Propylène glycol : Solvant. Irritant pour les yeux
Sulfite de sodium : Conservateur (E221). Pas d'effet documenté
Benzoate de sodium : Conservateur (E211). Suspecté d'effets sur la santé des enfants

Ces produits facilitent la pénétration du glyphosate dans les plantes mais aussi à travers la peau.

En cultivant des sols traités au glyphosate, ils bénéficient en outre du principal produit de dégradation :

Acide aminométhylphosphonique (AMPA) : Produit de dégradation du glyphosate, persistant dans l'environnement (demi-vie dans le sol de prés de 3 ans). Toxicité chronique chez l'animal

Sans clarification sur ce point, la bataille de mots risque de durer et les maux des agriculteurs et de la nature en général de perdurer. »

2) Peu dans les commentaires de ce procès historique, ont évoqué le fait que Monsanto (qui a fait appel) a été racheté par Bayer et que le contrat de rachat mentionne la disparition du nom « Monsanto ».

Il serait donc intéressant de connaître ce que contient ledit contrat, par rapport au passif de l’entreprise Monsanto, et de l’issue des procédures en cours.

 

Quand au commentaire judicieux à la suite de l’article d’hier renvoyant à un entretien du Sénateur Manchot Bizet sur BFMTV, il est affligeant, consternant, d’un soutien inconditionnel mais peut être pas désintéressé à Monsanto, mais surtout d’un anti-démocratisme primaire niant toute légitimité à un jury populaire, c’est pitoyable !

Alors Monsieur le Ministre de la Transition Écologique, Monsieur le Président/Empereur de la république, sortir du glyphosate, c’est une chose, sortir de l’ensemble des pesticides en est une autre beaucoup plus ambitieuse, et demande un courage politique fort de l’ensemble des chefs d’États de l’Union Européenne.

Ce n’est donc pas dans 3 ans, mais allez au pire dans un an comme le suggérait sur France 2 hier soir José Bové qu’il faut sortir de l’utilisation de ces saloperies en mettant en place un autre mode de production agricole, rendant en plus le pays moins dépendant des énergies fossiles et augmentant le revenu des paysans.

 

Joël BELLENFANT

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12 août 2018 7 12 /08 /août /2018 07:11

ZÉRO PESTICIDES QUAND ?

 

A l’heure ou vient de tomber le jugement du tribunal de San Francisco (1), condamnant Monsanto (Bayer désormais) à verser à Dewayne Johnson 290 millions de dollars, rendant la firme responsable de son cancer du système lymphatique après utilisation du Round up pro et du ranger pro, il est navrant de constater comme vient de le dénoncer dans un communiqué de presse du 27 juillet 2018 France Nature Environnement (FNE) : « PAS DE SURPRISE : L’USAGE DES PESTICIDES CONTINUE D’AUGMENTER EN FRANCE ».

 

L’augmentation de l’utilisation des pesticides par l’AGRICULTURE FRANÇAISE (j’ajouterai PRODUCTIVISTE) a été pour 2016/2017 de 12,4 % par rapport à 2009 !

Il faut l’admettre les plans Echophyto lancés dès 2008, dont l’objectif principal était de réduire l’utilisation des pesticides de 50 % d’ici à 2018, sont un échec total.

Pendant ce temps le ministre de l’Agriculture (de concert avec l’empereur Macaron 1er) annonce un plan Ecophyto 2+, la sortie du glyphosate en 3 ans et l’interdiction des Néonicotinoïdes.

C’est de l’éparpillement façon puzzle (comme diraient les tontons flingueurs) qui sera de toutes les manières combattu par les firmes chimiques, soutenues en cela par la trop puissante FNSEA.

Pour aller plus avant dans l’efficacité des mesures à prendre, au lieu de déclarations fumeuses dans le communiqué de FNE, par la présidente du CREPAN « L’outil echophyto est intéressant, mais la sortie des pesticides ne se fera as sans l’activation d’autres leviers économiques et règlementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l’ensemble de la profession ».

Désolé pour les nouveaux « leviers » mais pour parler clair il s’agit d’un CHANGEMENT RADICAL DE MODE DE PRODUCTION AGRICOLE, assorti d’un cadre législatif d’interdiction totale de la chimie en ce domaine.

Pour ce faire il faut une volonté politique forte au niveau national mais surtout au niveau européen, et l’abandon de l’usage de la langue de bois et de la parcellisation au niveau de la commission européenne et du parlement européen, ce qui n’est pas gagné, mais ce qui est jouable si les consommateurs se réveillent !

Quand j’utilise le mot éparpillement, cette année le ministère de l’agriculture a refusé de signer la dérogation d’utilisation d’un pesticide pour les carottes de Créances (voir l’article : Créances… les carottes sont cuites) c’est bien, mais sur le glyphosate on verra dans trois ans afin de trouver des solutions alternatives, mais enfin vous prenez les gens pour des imbéciles, elles existent ces solutions et sont pratiquées les agriculteurs de la CONFEDERATION PAYSANNE, soit en agriculture paysanne, soit en bio, soit en en biodynamie.

ZERO PHYTO QUAND ?

Cela fait belle lurette que nombre d’ONG, comme Greenpeace, Générations futures, tirent la sonnette d’alarme sur la fin des pesticides. Dans cette démarche plusieurs élus de la Manche ont été rencontrés il y a 4 ans, Messieurs BAS, BIZET, HUET et TRAVERT, eh bien devinez lequel était le plus retord ? Travert, et qui est devenu ministre de l’Agriculture macronien = Travert !

Dernièrement dans la Manche Libre (21 07 2018) en page 35 un titre ronflant « Zéro pesticides : une ville exemplaire » mais quelle est donc l’heureuse élue, mais Avranches, bien sûr, qui a obtenu les trois feuilles, indiquant le passage en zéro phyto pour tous les lieux publics et ouverts au public de la commune y compris cimetières et terrains de sport.

Mais quel est l’exemple à partir du moment ou la loi imposait aux communes l’interdiction des produits phyto-sanitaires depuis le 1er janvier 2017, et nous sommes en août 2018.

Certaines communes n’avaient pas attendu et heureusement cette obligation légale pour démarrer un processus « Zéro Phyto » notamment la Lucerne d’Outremer, citée dans l’article comme étant une des premières (avec La Mouche, Cavigny, Coudeville, et Jullouville) communes à avoir obtenu les trois feuilles, délivrée par la FREDON organisme régional accompagnant les collectivités dans leur démarche, ce qui n’est aucunement obligatoire.

Avranches fait donc simplement partie des 70 communes du département à avoir décroché les trois feuilles.

Quant à dire comme le titre l’article que « La Manche est (à) la pointe » du fait que 181 communes ont engagé une démarche zéro phyto avec la FREDON, il faut rappeler que le département en compte 477 !

On est loin du compte et la date est largement dépassée !

A cela il faut ajouter qu’à partir du 1er janvier 2019, ce sera au tour des particuliers de se passer des produits pesticides (se décomposant éthymologiquement en pesti provenant du latin pesto se traduisant par maladie contagieuse, peste, puis de cide, provenant du latin cidae = tuer). Théoriquement des personnes dédiées devraient déjà accompagner les acheteurs de ces produits dans les jardineries ou les grandes surfaces où ils sont en vente, mais que nenni et perte de temps.

En ce qui concerne justement l’enlèvement des « mauvaises herbes » rien n’est plus efficace que l’huile de coude avec binette et sarclette. Mais ne gaspillez pas l’eau chaude même celle de la cuisine qui refroidie peut être utilisée pour arroser les plantes.

Mais pour pallier à la pénurie certains feront des réserves avant la date fatidique, ou iront comme certains agriculteurs frontaliers en chercher en Espagne, notamment pour ceux interdits d’utilisation en France.

Quels seront les contrôles ? Comment seront détruits les stocks ? Quelles garanties aura-t-on ?

Parce que c’est avant tout :

- Un problème grave de santé publique tant humaine qu’animale.

- Un problème grave d’atteinte à la qualité de la biodiversité.

Comme le rappelle à juste, mais inquiétant titre, FNE :

- 80 % des insectes ailés ont disparu en Europe depuis 30 ans.

- Les oiseaux des milieux agricoles ont diminué de 33 % entre 1989 et 2017 (Pendant ce temps les productivistes agricoles continuent d’arracher massivement les haies bocagères en toute impunité.

Alors pour en revenir sur le Zéro Phyto communal, c’est déjà une bonne démarche, mais ce sera beaucoup mieux pour tout le vivant quand il s’agira d’un « zéro phyto sur l’ensemble du territoire de la commune » ?

Dans quel monde vit on ? Est-il vraiment sérieux, comme je le titrai dernièrement ?

(1) Le jury du tribunal de San Francisco avait à répondre à onze questions parmi lesquelles :

"Est-ce que le roundup ou le ranger pro ont contribué à la maladie du plaignant ? Oui.

Est-ce que Monsanto connaissait la dangerosité de ses produits contenant du glyphosate ? Oui.

Est-ce que le groupe a volontairement choisi de ne pas accompagner ses pesticides d’un avertissement destiné au consommateur ? Oui."

Joël BELLENFANT

 

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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 07:37

Adressée à Emmanuel Macron, Agnès Buzyn, Stéphane Travert, Nicolas Hulot, Annick Girardin

La Martinique, tout comme la Guadeloupe, connaît une pollution unique au monde de ses terres agricoles, de ses eaux de rivières et de son littoral. La responsable: la molécule de chlordécone utilisée comme insecticide dans les bananeraies, maintenant interdite.

Les conséquences sanitaires sont alarmantes. Contamination de la viande, des poissons et de nombreux légumes par cette molécule. Ces aliments contaminés sont pourtant ensuite autorisés à la vente.

Les impacts sur la santé des habitants sont sans appel:

  • Cancers
  • Retards cognitifs
  • Accouchements précoces

Les pouvoirs publics nous protègent? Pas du tout. Pire encore, depuis 2013, la réglementation européenne autorise de vendre de la viande de boeuf, de porc, d'ovins et de caprins avec 5 fois plus de chlordécone que la limite précédente. La viande de volaille et de canard est elle autorisée à la consommation avec 10 fois plus de chlordécone.

Décembre 2017, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) publie ses résultats de l'étude "Kannari" portant sur l'exposition des consommateurs des Antilles au chlordécone.              

Sa conclusion est effrayante: elle déconseille de manger local mais en aucun cas ne remet en cause la décision de 2013!

Quel est l'objectif? L'empoisonnement de toute une population?

Nous, résidents de Martinique et de Guadeloupe, demandons:

  • Le droit fondamental d'un accès à une nourriture produite localement et exempte de poison
  • Un étiquetage des produits indiquant la présence ou non de chlordécone et sa quantité
  • Une politique publique permettant la production agricole locale d'une nourriture non contaminée

Maintenant nous agissons, maintenant nous signons pour faire entendre nos voix!

 
Signez cette pétition en un seul clic
 
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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 18:02

 

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19 juin 2018 2 19 /06 /juin /2018 18:06

La ville de Coutances recevait samedi l’assemblée générale des maires de la Manche, avec un invité de marque le président du Sénat, en personne, y assistait également quelques députés.

 

La ville de Coutances recevait samedi l’assemblée générale des maires de la Manche, avec un invité de marque le président du Sénat, en personne, y assistait également quelques députés.

La lecture du compte rendu de cette réunion dans Ouest France de ce jour, qui ne manque pas d’humour, par moments, volontairement ou pas, vaut néanmoins le détour de lecture.

 

Bien évidemment ils se sont plaint des restrictions budgétaires décidées unilatéralement par l’empereur Macaron 1er.

 

Mais c’est dans leurs réactions que le papier devient par moments succulent.

 

L’un d’eux dit: « Nous sommes l’expression de la démocratie la plus avancée car nous sommes interpellés directement » Fichtre, mais tenez vous compte de ces interpellations ? À défaut point de démocratie, et quid justement de la mise en place de la démocratie participative dans vos communes ?

 

A propos du manque de formation, ce constat de la maire de Granville « nous devons faire un budget, répondre à tout et sur tout à nos concitoyens sans avoir appris ». Quel moment de lucidité soudain. Mais quand on ne sait pas il faut avoir l’humilité de le dire et ne pas risquer de dire une ânerie ! Mais cela en dit long sur l’incompétence des élus (quels qu’ils soient).

 

Quant à la maire de Torigny les Villes « Oui la nuit je dors comme un bébé… je me réveille toutes les heures et je pleure » sûrement sur les arbres abattus sur sa commune ?

 

Quant au président de l’union des maires du Calvados il a un problème avec les décisions intercommunales, ah cette formation des élus, notamment sur la démocratie et son exercice !

 

Quant au président du Sénat il a souligné trois points :

- Assouplir les règles de la coopération intercommunale.

- réajuster lesreprésentations des communes déléguées.

- revitaliser les centres villes et les centres bourgs.

 

J’aime bien la dernière proposition, car elle est tout à fait dans l’esprit des SCOT, qui comprend aussi la densification y compris en hauteur des centres bourgs, ce qui est le contraire de remplir les dents dites creuses qui en fait accentueraient encore un peu plus le mitage désastreux du territoire depuis des décennies.

 

Enfin cette assemblée n’a pu éluder la question de la loi Littoral.

 

Le pompon revient au maire de Gouville, inévitable interlocuteur de la presse locale quant il s’agit de la loi littoral qui déclare tout de go « Nous ne sommes pas pour bétonner, ni pour scléroser » ou l’inverse et son contraire en quelques mots.

 

Quant au président de la commission des lois au Sénat il affirme : « je pense qu’on va desserrer l’étau de cette loi, mais sans remettre en cause la protection du littoral ». Je pense qu’il va plutôt (le sénat) approuver avec délectation l’amendement dits « dents creuses » qu’il attend depuis longtemps et après le dépôt de deux projets de lois, non retenus.

 

Et la cerise sur la dune revient au député du Sud Manche qui ajoute : »il faut juste pouvoir bâtir dans les dents creuses à 4 ou 5 km du rivage ». C’est n’importe quoi, il suffit de regarder la carte de la côte, repérer les dénivelés pour savoir où il faut construire, mais sûrement pas dans les pseudos dents creuses issus de cet amendement, légèrement allégé, par l’assemblée, mais qui ne peut et doit en aucun cas être approuvé même sous cette forme.

 

Tout cela manque un peu de discernement et de réflexion, notamment sur les effets du réchauffement climatique, donc de l’élévation du niveau de la mer (entre 50 cm et 1 m d’ici la fin du siècle), donc de recul du trait de côte.

 

Et bien évidemment en tenant compte des Plans de préventions des risques Inondations, submersion marine, et des risques littoraux.

 

Monsieur le député, il serait opportun, d’organiser une réunion publique et contradictoire sur ce thème ? Allez Chiche !

 

Joël BELLENFANT

 

 

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19 juin 2018 2 19 /06 /juin /2018 17:47

Vendredi matin, l’édition du journal Ouest France, nous apprenait, que les producteurs de carottes de Créances, ne participeraient pas à la fête de la carotte cette année !

 

Mais pourquoi donc ? Eh bien le ministre de l’agriculture Travert n’a toujours pas signé la dérogation d’utilisation du « Dichloropropène » produit interdit par l’Union Européenne depuis 2009 permettant de lutter contre un ver, nommé « nématode » qui provoque des malformations, rendant ladite carotte invendable !

 

Sauf que le docteur Joël Spiroux, président du CRIIGEN (Comité de recherches et d’informations indépendantes sur le génie génétique) voit « ce produit possiblement cancérigène, pouvant provoquer une toxicité rénale hépatique, des troubles cutanés, pulmonaires » et il rajoute « utiliser ce produit c’est qu’on privilégie l’économie sur la santé ».

 

Un rapport de l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) de septembre 2017 a soulevé pour ce produit des risques de toxicité, de mutagenèse, de cancer, de perturbateur endocrinien . De ce fait Patrick Dehaumont, directeur de la direction générale de l’alimentation, a dit ne pouvoir accorder la dérogation.

 

Pourtant comme le déclare Céline Gentil, de l’association des producteurs de carottes de France, le produit est « utilisé dans des conditions strictes, afin de protéger les producteurs et les consommateurs » et elle rajoute « la carotte de Créances a le label rouge ce qui est une preuve de qualité ».

la seul carotte label rouge, elle sur le rond point !!

Bon sang mais c’est bien sûr, le label rouge signe de qualité, certes, mais aspergé de dichloropropène, il est bon de se demander pourquoi ce label a été décerné pour la carotte de Créances.

 

Petite question insidieuse, il y a d’autres produits phytosanitaires et engrais chimiques d’utiliser ?

 

Si oui merci de nous en communiquer rapidement la liste.

 

Les organisations professionnelles prétendent qu’on ne retrouve pas la molécule dudit produit dans la nappe phréatique, dans ce cas il faut sortir les analyses pratiquées par des laboratoires indépendants de la société fabricante.

 

Les mêmes affirment ne pas disposer de produit alternatif pour nettoyer les sols, mais alors très naïvement comment font les maraichers bio qui n’utilisent aucun produit chimique.

Il y a aussi le problème de la fréquence de culture, au lieu de pratiquer des rotations de cultures et des amendements afin de régénérer des sols appauvris par la monoculture permanente.

« Les nématodes se sont installés du fait d’une fréquence trop répétée des cultures de carottes » déclare Jean Santerre de la Chambre d’Agriculture de la Manche. 

 

Eric Andrieu, président de la commission spéciale sur les pesticides au parlement européen, déclare que la France est championne d’Europe des dérogations d’utilisation de pesticides au nombre de 58 pour l’année 2016.

 

Qu’attends donc sur cette lancée le ministère de l’agriculture pour lancer une campagne d’envergure pour lancer la transition de l’agriculture productiviste et pesticidée vers l’agriculture biologique ?

 

Malgré tout le maire de Créances, Monsieur Lemoigne précise « Nous allons tout de même organiser un rendez vous autour des produits du terroir (sigle propre à la FDSEA) à la même date.

 

Eh bien bon appétit.

Joël BELLENFANT

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18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 15:47
Le gouvernement Philippe, naufrageur de l’intérêt général, a capitulé sans combattre devant une vieille exigence de la Commission européenne. La France sera le seul pays européen à affaiblir un secteur vital en pleine phase de transition vers un nouveau modèle énergétique. Un crime irrémissible contre l’avenir. Mediapart 16 juin 2018 par BLOG : LE BLOG DE BERTRAND ROUZIES
Il fallait s’y attendre. Confier la clef des communs à un transfuge de la banque Rothschild et à un ancien directeur des affaires publiques (autrement dit lobbyiste) d’Areva pour contrer une idéologie d’extrême droite dont on voit bien qu’elle infuse bien au-delà du parti qui l’incarne et s’accommode volontiers du régime néolibéral, sinon l’étaye, c’est comme affecter Renard le goupil et Grimbert le blaireau à la garde de la bergerie pour décourager les entreprises d’Ysengrin le loup : la tentation est trop forte, pour chaque prédateur, de se payer sur l’agneau, en bonne entente avec les autres.
 

Histoire d’une forfaiture politique

Le 7 février dernier, le gouvernement Philippe, après avoir fait savoir en automne 2017 qu’il ne trouvait rien à redire au principe, a donc acté la privatisation du secteur hydroélectrique français. D’ici 2022, 150 des plus grands barrages (plus de 20 mètres de haut) devraient être vendus, pour une puissance totale de 4,3 GW équivalant à celle de trois réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Le reliquat du parc public, sauf effondrement global, sera mis à l’encan avant 2050. EDF, société détenue à 83,5 % par l’État, gère 85 % des 433 concessions du pays (une concession représente un ou plusieurs barrages raccordés à une même centrale électrique). Engie et des structures régionales comme la Compagnie nationale du Rhône ou la Société hydroélectrique du Midi se partagent les 15 % restants.

Centrales hydrauliques en France © EDF

 

Cela faisait dix ans que la Commission européenne réclamait cette privatisation, avec un acharnement spécial et suspect de la part de la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager depuis sa nomination en 2014. Macron et Philippe l’ont signée, sans l’ombre d’une hésitation. Il s’agit de mettre fin à l’abus de « position dominante » d’EDF. Non sans quelques incohérences flagrantes. Le secteur nucléaire, réputé stratégique mais en faillite, on n’y touche pas ; en revanche, le secteur hydroélectrique, très profitable mais réputé non stratégique par notre tandem, on peut le vendre à la découpe. Sous la mandature présidentielle précédente, certains avaient au moins fait mine de résister. Les ministres socialistes Delphine Batho et Ségolène Royal, par exemple, avaient tenté de trouver un moyen terme en proposant de créer des sociétés d’économie mixte pour opérer les petits barrages : la puissance publique y aurait conservé une minorité de blocage de 34 % pour encadrer les éventuels repreneurs privés. Le 16 mai 2014, un décret, le no 2014-479, avait même étendu à de nouveaux secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, des télécommunications et de la santé publique les pouvoirs du décret no 2005-1739, qui portent sur la possibilité donnée au gouvernement de mettre un veto sur des investissements étrangers qui portent atteintes aux intérêts stratégiques. Vains atermoiements. En juin 2015, la Commission européenne, pas dupe de ces manœuvres, a estimé qu’elles contrevenaient à son credo de la concurrence « libre et non faussée » et a sommé Paris « d’accélérer l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques ». Notons au passage que, dans la phraséologie néolibérale, la concurrence « libre et non faussée » ne s’applique qu’au secteur économique – avec les nombreuses exceptions que l’on sait – et pas à la compétition électorale, où les rabais arrangeants sont tolérés.Le gouvernement Philippe avait une arme pour s’opposer à la Commission, ce décret n° 2014-479. Il n’en a pas usé et a même appuyé sur l’accélérateur. Le scandale n’est pas tant que la France soit le seul pays d’Europe auquel on ait demandé de privatiser ses barrages, mais qu’un gouvernement français ait accédé à cette demande le plus servilement du monde, comme si le secteur hydroélectrique n’était pas lui aussi stratégique, ne fût-ce que pour honorer les engagements de la COP21. En Allemagne, les concessions sont déléguées aux Länder et la Slovénie a constitutionnalisé un « grand service public de l’eau ». Hors UE, en Norvège, qui tire 99 % de son électricité des barrages, les licences hydroélectriques ne sont accordées qu’à des opérateurs publics.

Poule aux œufs d’or et indispensable force d’appoint 

Il faut dire que pour la concurrence si chère à Margrethe Vestager, les barrages français, avec leur excédent brut de 2,5 milliards d’euros par an, dont la moitié revient aux collectivités locales, leur masse salariale faible (21 000 salariés) et leurs installations amorties depuis des lustres, sont une proie de choix. La bête, de surcroît, a été techniquement affaiblie dès avant que la Commission ne revînt à la charge, par un certain… Emmanuel Macron : une de ses premières grandes décisions et son premier grand acte de trahison comme ministre de l’économie aura été d’autoriser l’investissement de l’Américain General Electric dans Alstom. General Electric est à présent actionnaire à 50 % de la branche énergie d’Alstom, qui ravitaille en pièces essentielles les centrales nucléaires (turbines Arabelle de Belfort) et les barrages… Dans l’usine GE-hydro de Grenoble, un plan social de 345 postes (sur 800) assombrit l’avenir du site. Depuis plus d’un siècle, forte d’un savoir-faire unique et mondialement reconnu, cette usine fabriquait sur mesure les turbines des grands barrages français et en assurait la maintenance. En plus d’avoir fourni 25 % de la puissance hydraulique installée dans le monde (dont le barrage des Trois gorges en Chine, qui n’est sans doute pas son meilleur motif de gloire) et permis l’essor industriel des Alpes françaises, ses carnets de commandes sont pleins. Oui, pleins ! La décision de GE et le silence du gouvernement sur ce dossier, Nicolas Hulot inclus (les couleuvres, à force, lui sortent par la bouche), sont incompréhensibles, à moins d’y voir une volonté délibérée, d’abord subreptice, désormais frontale, de saborder un secteur vital, de la manufacture aux usages.

Car le secteur hydroélectrique est vital, comme le rappelait Martine Orange en novembre 2015. Il représente 12,5 % de la production d’électricité française, 70 % des énergies renouvelables. C’est l’électricité la moins onéreuse : de 20 à 30 euros le MWh. Les centrales hydroélectriques fournissent 66 % de la capacité d’appoint rapide lors des pics de consommation (le reste est assuré par les centrales thermiques). Les barrages, par leurs réserves d’eau, compensent l’intermittence des autres énergies renouvelables et, inversement, en cas de surplus de production de ces dernières, reconstituent leurs stocks par pompage. Par ailleurs, certaines installations complexes, avec conduite forcée et vastes lacs de retenue, nécessitent des compétences particulières et un sens avisé de la coordination avec les collectivités locales bénéficiaires, et ne supportent pas l’amateurisme. Enfin, la bonne gestion du niveau des fleuves et rivières est essentielle pour le refroidissement des centrales nucléaires, implantées majoritairement sur des cours d’eau jalonnés de barrages. On ne peut « arrêter le nucléaire » comme on mouche une chandelle. On peut (on doit) geler la construction de nouvelles centrales, on peut (on doit) les faire démanteler par les nucléocrates, qui seraient malvenus de nous accuser de les envoyer à une mort certaine sans se récuser, mais on a l’obligation vis-à-vis des générations futures d’entretenir et de surveiller sur une échelle de temps inédite les sites de production et de stockage. Nous sommes condamnés à accompagner l’interminable agonie de l’industrie nucléaire et le secteur hydroélectrique est partie prenante de cette veillée cauchemardesque. Les deux secteurs sont donc liés stratégiquement et, en l’occurrence, puisqu’il y va de la sécurité collective et même globale, puisque les pollutions nucléaires ignorent les frontières, affaiblir le secteur des barrages est un crime contre l’avenir et contre les nations.

Répartition des parts de production d’énergie en France © EDF

 

Planification d’un désastre

Philippe comme Macron ne peuvent ignorer les méfaits et les dangers mortels de l’immixtion de la concurrence dans les secteurs vitaux. Nous ne citerons que l’inquiétant précédent de la grève de la maintenance organisée par General Electric, justement, dans les centrales nucléaires françaises. C’était en février 2016. General Electric, par le moyen d’une grève « prenant en otage » (salauds de patrons !) toute une industrie sensible, sans que BFMTV ait daigné faire un micro-trottoir auprès des usagers et éventuels riverains que nous sommes, a cherché à obtenir et a obtenu d’EDF, après plusieurs centaines d’incidents, des conditions plus avantageuses (en termes de responsabilité financière en cas… d’incident). La course à la défausse était lancée. La « libre » concurrence libère en premier lieu ses adeptes du scrupule.

On imagine fort bien à quels types de chantage les nouveaux propriétaires de barrages pourraient se livrer pour augmenter leurs gains au détriment des communs et de la sécurité : rétention jusqu’au seuil de la pénurie pendant les pics de consommation pour faire monter les prix (rien ne l’empêche juridiquement), fin des lâchers d’eau gratuits en fonction des besoins des vallées (loisirs, agriculture), entre autres exemples. Un opérateur privé va-t-il anticiper les sécheresses en réfléchissant à des plans de stockage sur le long terme ? Et quid de la maintenance ? EDF investit 400 millions d’euros par an dans l’entretien et le renforcement de ses barrages, dont certains ne sont plus tout jeunes et risqueraient, en cas d’économies de bouts de chandelle, de provoquer des catastrophes. Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a déjà prévenu que certains investissements étaient obérés par l’incertitude pesant sur le destin des barrages français. Hors de question pour l’entreprise de lancer des travaux qui profiteraient à de futurs acquéreurs privés. Sauf que certains travaux sont, pour le dire sèchement, urgents. Voilà le genre de petit jeu malsain qu’alimente la concurrence « libre et non faussée »Le témoignage de Jean-Louis Chauz, président du Conseil économique, social et environnemental d’Occitanie, illustre bien l’appréhension qui gagne peu à peu les collectivités : « En 2035, le déficit de stockage d’eau pour la nouvelle démographie de la région et les besoins de l’agriculture, des écosystèmes, de la préservation de la biodiversité, sera de 1 milliard de m3. EDF et Engie ont provisionné les budgets nécessaires pour engager les travaux pour le stockage d’eau. À l’heure où l’Occitanie est confrontée à un problème majeur de ressources en eau dans les années à venir, à même de compromettre son développement, voire sa sécurité sanitaire, il est incompréhensible et dangereux de chercher à complexifier une organisation de la gestion de l’eau… »

Et s’il ne fallait retenir de cette privatisation que le gain pour les caisses de l’État, là encore les comptables qui nous gouvernent seraient bien en peine de lui trouver quelque avantage. La Cour des comptes a calculé que si l’État en retirait 520 millions d’euros par an de redevances, ce serait Byzance. 520 millions d’euros, ce n’est jamais que cinq fois moins que l’excédent brut actuel…

Instruire le procès en haute trahison

Dans l’article 68 (révisé en 2007) de la Constitution, il est dit que « le président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Pour un président de la République, la haute trahison, au sens de l’article 68 avant révision, se définit comme l’action volontaire d’aller contre les principes que la Constitution le charge de défendre ès qualités. Parmi ces principes, l’article 5 par exemple : « Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire. » Il me semble que cet article 5 englobe la question de l’approvisionnement énergétique. Le président Macron est donc coupable, sur ce dossier, de « manquement », conjointement avec le premier ministre. Le 6 décembre 2017, des députés et élus territoriaux de La France insoumise publiaient une tribune de protestation sur le site Reporterre. Il fallait aller plus loin, frapper plus fort, car un tel « manquement » déchire notre horizon et foule ostensiblement aux pieds la Constitution.

La privatisation des barrages apporte une énième fois la preuve que nous sommes dirigés soit par des aliénés en plein délire paranoïde[*], soit par des naufrageurs embarqués qui, après avoir ôté les derniers rivets de la carène, sabotent les pompes de secours. Eu égard à la Constitution et à ma conception de l’intérêt général, de même que le renoncement politique sur le glyphosate et plus globalement sur l’addiction française aux produits phytosanitaires, cette décision m’apparaît comme un crime contre les intérêts vitaux de la France et des pays voisins, et contre les générations futures, en tant qu’elle fait obstacle à la transition vers une économie décarbonnée, ajoutant une complexité inutile à une complexité déjà mortifère. Tout crime contre l’avenir relève de la haute trahison. Si un certain monde doit disparaître à l’issue des bouleversements climatiques et énergétiques qui ont commencé, il me semble essentiel d’identifier dès maintenant les saccageurs de ce qu’il reste des sociétés humaines, afin que la colère civique ne se déchaîne pas tous azimuts, qu’elle aille frapper au cœur de l’hydre, plutôt que d’en trancher sottement les têtes sans cesse renaissantes.

Damnatio memoriæ pour MM. Macron et Philippe, ainsi que pour leurs comparses, dès après leur mort politique.

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